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EAN : 9782714456984
252 pages
Belfond (13/02/2014)
3.62/5   68 notes
Résumé :
A la mort de sa mère dans un accident d'hélicoptère, une jeune femme voit sa vie exploser.
Tout se délite et s'obscurcit dans le ciel de sa mémoire. l'onde de choc atteint ses enfants et son mari.
Pour enrayer cette chute libre, il lui faut partir, tenter de se retrouver, de sauver les siens.

Récit d'un crash intime, découverte d'un secret courant sur plusieurs générations, "Sans oublier" raconte comment, pour devenir mère, il faut pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 68 notes
Elle a tout pour être heureuse : un mari beau et aimant, deux enfants en plaine santé, un bel appartement, un travail plaisant. Elle a tout pour être heureuse et pourtant...Sous le vernis de la femme épanouie se terrent une soeur effondrée par le suicide de son frère, une fille toujours en recherche de l'approbation maternelle, une mère parfois démunie devant sa fille. Ces fêlures vont se déclarer au grand jour quand sa mère, journaliste, meurt soudainement dans un accident d'hélicoptère au fin fond de la Sibérie. Là, elle perd pied, sombre dans une profonde dépression et doit fuir sa famille dont elle ne peut plus s'occuper. le hasard la conduit au Chambon-sur-Lignon, village protestant des Cévennes, connu pour avoir accueilli des centaines d'enfants juifs pendant la guerre, où son père a des attaches et où, comme elle va le découvrir, sa mère a passé une partie de son enfance.


Il faut vraiment avoir un coeur de pierre pour ne pas être touché par la détresse de cette femme qui s'effondre après le décès de sa mère. Et pourtant...Parfois les gens qui ont tout et qui trouvent le moyen d'être malheureux, et bien..ça agace ! Perdre sa mère est bien sûr un évènement douloureux, voire traumatisant, mais la narratrice n'est plus une enfant, bon sang ! Elle est épaulée par un époux (appelé "L'homme" de façon aussi ridicule qu'énervante) présent et concerné, elle a deux enfants très jeunes dont elle doit s'occuper, alors pourquoi une réaction aussi extrême ? Peut-être parce qu'elle n'en avait pas fini avec cette mère dont elle se dit très proche et dont elle guettait encore et toujours l'approbation mais qui, au fil du récit, semble légèrement cyclothymique. Les agissements de cette mère s'expliquent d'ailleurs par le poids d'un secret qu'elle traîne depuis l'enfance. C'est ce que découvre la narratrice lors de son séjour dans les Cévennes. Une histoire qu'Ariane BOIS amène de façon maladroite en expliquant par un heureux hasard le choix de la destination de son héroïne et sa rencontre avec un kiné qui se trouve être le fils d'une vieille dame qui a connu sa mère. Au passage, elle ajoute une inutile et incompréhensible liaison avec ledit kiné. Tout cela semble artificiel et doit vouloir introduire l'évocation du Chambon-sur-Lignon, village des Cévennes dont les habitants n'ont pas craint de défier les nazis durant la deuxième guerre mondiale. Cette partie est d'ailleurs très intéressante et enrichissante et sauve le livre du naufrage.
Ariane BOIS a-t-elle crée ses personnages de toutes pièces ou s'est-elle inspirée de sa propre histoire? Auquel cas, ce récit auto-centré ne serait que l'indécent étalage de ses sentiments les plus intimes et les moins glorieux...A priori, c'est un roman, prenons-le comme tel même si la question peut se poser. Alors ceux qui ont suffisamment d'empathie pour supporter la crise existentielle d'une femme égoïste et immature seront touchés par cette descente aux enfers décortiquées dans ses moindres détails, les autres subiront les plaintes et gémissements, l'éternel secret de famille, les coïncidences bienvenues et le style parfois un brin grandiloquent.
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Encore un beau livre découvert grâce à Masse critique de Babelio et aux éditions Belfond que je remercie vraiment beaucoup car c'est un véritable cadeau:
C'est l'histoire d'une femme dont on ne saura jamais le prénom dont la mère, journaliste décède dans un accident d'hélicoptère alors qu'elle effectue un reportage en Sibérie. Elle passe par différentes phases car il faut pouvoir déjà récupérer le corps, du moins ce qu'il en reste, car au début il y a des doutes sur l'identité. Ensuite, après toutes les tracasseries administratives, elle peut enfin récupérer le corps et procéder aux funérailles.
On apprend à ce moment-là qu'elle va reposer à côté de son fils décédé à l'âge de vingt ans, le frère cadet de l'héroïne. Celle-ci va passer par différentes phases, d'abord le déni, puis la dépression elle se laisse aller n'a plus le courage de s'occuper du quotidien, des enfants, n'arrive plus à s'habiller encore moins à aller travailler.
Cette dépression fait remonter à la surface un épisode dépressif antérieur, survenu lors de la naissance de sa fille et qui a duré bien plus longtemps qu'un baby blues et à ce moment-là, sa mère n'a jamais été d'aucun secours (cf. le beau chapitre IV). Elle s'enterre dans sa souffrance, c'est la sienne, elle a perdu sa mère et le chagrin des autres, elle n'est pas capable de le percevoir.
Peu à peu remonte les souvenirs de sa vie avec sa mère, beaucoup moins idyllique qu'on aurait pu le croire. Sa mère était toujours entre deux avions, entre deux reportages, et sa vie professionnelle était prioritaire. Elle oubliait les fêtes à l'école, improvisait à la hâte un gâteau d'anniversaire en arrosant des boudoirs d'une boite de crème Mont Blanc, elle portait des jugements sur tout.
Toute sa vie défile dans sa tête, elle n'est plus une femme, elle est une petite fille qui a perdu sa mère donc ne peut plus être mère avec ses propres enfants.
Son père avait une relation fusionnelle avec sa femme au détriment des enfants et il est incapable de faire face non plus. de ce fait c'est le mari qu'elle appelle tout au long du livre « l'Homme » avec une majuscule.
Elle se rend compte qu'elle est en train de s'écrouler (elle se crashe comme l'hélicoptère) et qu'elle devient dangereuse avec ses enfants et son mari commence à s'énerver. Donc, elle s'enfuit à la suite d'une dispute banale car elle ne se souvenait plus où elle avait garé la voiture.
Presque par hasard, car elle roule au hasard, elle se retrouve au Chambon-sur-Lignon, village chargé d'histoire où elle va découvrir qui était véritablement sa mère et je vous laisse découvrir quel secret elle dissimulait et comment cela va influer sur l'héroïne.

Ce que j'en pense :

C'est le premier roman d'Ariane Bois que je lis et j'avoue que je suis conquise. Elle décrit à merveille la dépression, le deuil pathologique, la régression. Au début son héroïne est exaspérante car on la trouve égoïste : il y a Elle, Son chagrin, la perte qu'elle subit.
Puis, on s'attache à elle car elle est simplement fragile. Elle a des faiblesses comme chacun de nous peut en avoir et sa vie n'a pas été simple loin de là. Elle n'a jamais pu tisser de lien avec sa mère, trop lointaine physiquement et mentalement, tout dans l'intellect, la gauche bien pensante, les grands combats, les manifs alors qu'elle ne faisait aucun effort pour connaître ses enfants et les aimer.
Exigeante dans son travail, elle l'était dans la vie, sa fille devait être parfaite, un prolongement d'elle-même en mieux donc jamais de compliment, de geste tendre spontané. En fait, la relation mère-fille mais aussi mère fils était toxique.
Ceci a conduit l'héroïne vers la fuite par le repli sur soi au départ puis la tentative de suicide ratée uniquement parce que l'Homme, rentrant d'un séminaire à l'Etranger avait voulu rentrer chez lui pour prendre une douche avant de retourner au bureau : même le suicide était raté comme toute sa vie pense-t-elle alors.
Son frère a fui lui aussi, par la drogue puis le suicide. Lui, il a réussi sa sortie car on l'a trouvé trop tard !!!! Quand au père, il est toujours allé dans le sens de sa femme, même en sachant qu'elle faisait des erreurs énormes. Cf. : la gestion de l'anorexie quand elle était adolescente.
Ariane Bois nous décrit à merveille comment on peut souffrir de la perte d'une mère qui était toxique, on souffre de la perte d'un être cher, mais parfois, on a tellement besoin d'être aimé, regardé qu'on préfère une relation toxique que pas de relation. de plus, la relation a beau être de cette nature, cela n'empêche pas la souffrance, le manque. On aime ses parents malgré ce qu'ils sont.
Elle ne fuit pas pour être seule avec son chagrin mais parce qu'elle a peur de devenir dangereuse pour ses enfants, le petit garçon a failli se noyer dans la baignoire, sa fille (une vraie peste qui fait une crise d'adolescence bien avant l'âge et l'accable de méchancetés) tombe par la fenêtre en jouant avec le gros chien de sa belle-mère, belle-mère qui entre parenthèse ne l'a jamais acceptée, son fils a fait une mésalliance en l'épousant !!!! mais l'Homme ne la croira pas, tout est de sa faute, elle n'avait qu'à surveiller, lui il travaille et ne peut pas tout faire.
En partant, elle va se retrouver sur les lieux où sa mère à vécu enfant et va apprendre le secret de famille dont sa mère n'a jamais voulu parler. Il y a tout un pan de sa vie qu'elle ne connaissait pas apprenant entre autre que la famille est juive alors qu'elle n'a jamais vu personne pratiquer, les grands-parents maternels étant tenus à distance.
L'héroïne va découvrir le chaînon manquant et pouvoir se reconstruire par l'écriture grâce à une belle rencontre, en la personne de Jeanne.
Je pense qu'il y a une part autobiographique dans ce livre car tout est tellement bien analysé… je crois que ce livre va toucher les lecteurs différemment selon qu'ils connaissent ou non le monde de la dépression, de la solitude qu'elle engendre et de l'impossibilité à se tenir debout : ce n'est pas parce qu'on ne veut pas, c'est qu'on ne peut pas, c'est trop dur et parfois la fuite pour réfléchir, se protéger mais surtout protéger son entourage paraît être la seule solution tant est grande la croyance absolu de n'être plus bon à rien.
Elle parle bien, aussi, de la fuite dans le sommeil, dans les médicaments, tandis que sa fille en profite pour lui faire du mal, et elle se laisse maltraiter car elle n'en peut plus et aussi parce qu'elle pense peut-être qu'elle le mérite car ne se sent pas une bonne mère, alors qu'en même temps, les amis fuient comme si son état était contagieux.
Cela n'a rien à voir avec la lâcheté ou le manque de caractère. Je pense qu'il y aura donc deux possibilités de lecture : certains la jugeront égoïste, ne pensant qu'à elle, alors qu'elle est tout l'inverse. Elle se remet en question car elle veut comprendre pour que la résilience se mette en place.
J'ai beaucoup aimé ce livre et j'espère vous avoir donné l'envie de le lire.
8/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Une vie parfaite.
C'est ce qu'on se dit après quelques pages : la narratrice est une belle jeune femme à qui tout sourit : un mari idéal, deux jeunes enfants adorables, un boulot sympa dans la pub, un compte en banque bien fourni, un foyer confortable dans un coin tranquille de Paris.
Tout ceci vole brutalement en éclats le jour où la mère de notre héroïne est tuée dans un accident d'hélicoptère alors qu'elle était en grand reportage quelque part au-dessus du détroit de Béring. Cette circonstance ajoute encore au drame en raison de la distance, des tracas administratifs pour le rapatriement du corps et de l'impossibilité de se recueillir sur la dépouille.
Et donc l'univers parfait de la narratrice s'écroule. Malgré le soutien stoïque de son mari, elle s'enfonce chaque jour davantage dans la dépression. Même l'instinct maternel censé la maintenir debout pour qu'elle puisse s'occuper de ses propres enfants lui fait faux bond, étouffé sous une chape de détresse sans nom. Elle coule, elle se noie, elle lâche, elle renonce. Un dernier sursaut de lucidité lui fait comprendre qu'elle doit partir avant de provoquer une catastrophe.
Alors elle fuit. Elle atterrit par hasard dans un endroit perdu, qui se révélera à la fois point d'arrivée où l'une des boucles de l'histoire familiale se fermera enfin, et nouveau point de départ.
Difficile d'en dire plus sans déflorer l'histoire.
Le récit de cette descente aux enfers est émaillé de flashbacks, par lesquels on comprend vite que la vie parfaite qu'on imaginait au début dissimulait bien des douleurs : suicide du frère cadet, mère fantasque, belle-mère harpie, baby blues,… Les phases de la dépression sont très bien décrites, au point qu'on se dit qu'on espère que ça ne nous arrivera jamais tellement cela semble insurmontable.
L'écriture est fluide et agréable, même captivante. L'auteur a suffisamment de talent pour nous obliger à continuer la lecture, à nous donner envie de savoir si et comment elle va s'en sortir.
L'histoire n'évite malheureusement pas certains écueils : personnages stéréotypés (parents gauchistes bobo avant l'heure, beaux-parents bourgeois coincés), cliché éculé du contraste entre citadins et « gens de la terre » (ces derniers vivant une « vraie » vie avec des sentiments « vrais »), et surtout grosse ficelle du secret de famille découvert par une invraisemblable coïncidence, et qui tombe à point nommé pour relancer une histoire où on commençait à s'agacer de cette narratrice nombriliste. D'autres plus indulgents qualifieront cela de rebondissement imprévisible, moi j'ai trouvé ce télescopage incongru.
Lecture distrayante donc, mais qui n'a pas déclenché chez moi beaucoup d'affinités, et qui sera sans doute assez vite…oubliée.

Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette découverte.

Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Comment peut-on vivre après la mort de sa mère ? C'est la difficile question à laquelle est confrontée la narratrice de "Sans oublier". Elle a pourtant un travail et un métier qui lui plaisent, elle vie avec l'homme qu'elle aime et qui l'aime, ses enfants sont en bonne santé, mais quand sa mère décède soudainement, lorsque l'hélicoptère qui l'emmène faire un reportage en Sibérie s'écrase, le monde s'écroule. Reviennent alors à sa mémoire des souvenirs oubliés, ceux de son enfance, de son éducation bohème avant-gardiste, des jeux avec son frère. Ce frère décédé à vingt ans, par choix, par suicide, et qui a laissé un vide béant dans une famille que nulle naissance n'a su compenser. Les difficultés d'établir une relation avec sa fille ainée nouveau-née. Tous ces deuils qui n'ont pas été faits.
Et cette narratrice s'effondre. Petit à petit. Même avec le soutien de ses amies. L'amour et la patience inconditionnels de son mari. " On finit toujours par en vouloir à celui qui nous aide." Jusqu'à ne plus pouvoir s'occuper de soi, et encore moins des autres, de ses enfants : " Ce jour-là, j'étais orpheline, j'avais quatre, dix, quatorze ans, et besoin d'être consolée. Incapable d'en moucher un, d'apaiser l'autre, de jouer à la maman. La vraie, après tout, était morte."
Alors elle fuit, ses devoirs, sa vie, ses responsabilité, sans savoir que cette fuite est une quête indispensable, celle de son passé, pour se réapproprier son présent, et peut-être un futur.

Je suis assez mitigée suite à la lecture de ce livre. J'ai assez peu adhéré à l'histoire. J'ai trouvé la descente aux enfers de la narratrice atrocement longue. La déliquescence d'un être humain, sa dissolution, est un spectacle éprouvant. Ariane Bois en fait une description pragmatique, épluchant une à une toutes les couches de son personnage jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une jeune femme, une jeune enfant, à vif, aussi bien physiquement que moralement. "Le deuil est une guerre et je suis en train de la perdre. Vaincue, sans avoir pris les armes. La mort ne vous prive pas seulement des autres, elle dérobe la meilleure partie de soi, celle avec qui on cohabite sans souci. La mort vous pille, vous insulte et, en sus, vous fait les poches, ne laissant qu'une enveloppe vide."
J'ai assez peu gouté également à la dernière partie du livre, la "renaissance" de la narratrice (dont on ne connaitra jamais le prénom). Les secrets de famille, les histoires cachées, pèsent sur les individus. Leur mise au grand jour à un coté libérateur. Certes. Mais dans cette histoire, ce qui est caché devient source de renaissance, de compréhension, de libération. Juste parce que cela a été dit, sorte de Deus ex Machina magique qui jette à bas toute trace de souffrance. Ca me parait un dénouement un peu facile.
En revanche, j'ai beaucoup apprécié l'écriture intelligente de cette auteure que je ne connaissais pas. le style est incisif, sans concession, jamais larmoyant malgré le sujet traité. Concernant la douleur, le deuil, A. Bois ne cède jamais à la facilité. J'ai été incapable de freiner la chute de cette narratrice, me contentant de sombrer avec elle dans les replis du désespoir, de la voir petit à petit abandonner son rôle de femme, celui de mère, celui de fille de son père, pour endosser pleinement celui d'orpheline.
Il y a aussi de la force et de la fragilité dans cette écrite, un refus des concessions, une aspiration mordante et lucide sur les êtres et les relations. Les relations mère-enfant en particulier sont croquées avec beaucoup de précision, de maturité, de recul. "Elle m'a longtemps considérée comme une extension d'elle-même. le syndrome bien connu des mères, pas forcément juives. "J'ai froid, mets un pull"… "Elle me fait encore une angine…" Où commençais-je ? Où finissait-elle ? "
Ce qui est sûr, c'est que j'ai aimé ce livre parce qu'il était bien écrit. Je conseillerais toutefois aux lecteurs potentiels de se lancer dans cet ouvrage un jour où leur moral sera au beau fixe !
Je suis en tout cas ravie d'avoir découvert ce livre et cette auteure, et j'en remercie grandement à la fois Babelio et les éditions Belfond.
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Suite au décès brutal de sa mére lors d'un crash d'hélicoptère, une jeune femme dont la vie jusque là était "Parfaite".....dont on ne connaîtra pas le prénom voit sa vie se déliter, exploser, se défaire...
Elle plonge dans les affres de la dépression, s'effondre petit à petit ...
Ni la présence de son mari digne :surnommé "L'homme", ni la présence de ses enfants Claire et Simon n'y changeront rien ....
Elle déserte, perd pied, descend aux enfers, fuit, mais pouvait- elle faire autrement?, se consacre à sa peine , exhume le cimetière de la mémoire , loin de leurs regards blessés .....Trouvera -t-elle la lumiére dans le passé de sa mére et sa quête de vérité ? " Pour étre une Mére il faut cesser d'être une fille."
Ayant été confrontée à des deuils douloureux et successifs ces derniers mois je n'en dirai pas plus ........
Un livre âpre, réaliste, riche d'enseignements sur un sujet éminemment difficile et délicat..
La descente aux enfers façon dépression lente et fuite en avant pour ceux qui connaissent est parfaitement décrite...Comment combler le vide, la perte, le néant ? Comment faire son deuil?
La perte des certitudes, les insomnies, la culpabilité de ne pas avoir assez communiqué, l'incompréhension des proches, la sécurité disparue, le déchirement vital sont autant de situations analysées et decriptées avec soin, au plus fin,..la noirceur du deuil n'efface pas heureusement la rage de vivre....
Une plume concise, bien sentie, poétique, intense,fouillée, élégante au plus près des sentiments intimes et de la douleur par madame Ariane Bois que je remercie , dont j'avais lu "Le monde d'Annah " en 2014 avec grand plaisir ....
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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
J’ai mis longtemps à comprendre que ce que l’on donne aux enfants ne nous revient pas… il faut accepter qu’ils vivent à leur façon, les aimer assez pour leur permettre de faire leur chemin. Etre parent, finalement, c’est mettre au monde un enfant et accepter de l’y laisser, renoncer à ce sentiment de propriété, de droit exclusif. Et y trouver même du plaisir. P 215
la dernière, ma préférée je crois
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"Partir pour ne plus faire de mal, pour les sauver. Se comporter en mére et en femme devenait impossible: j'étais redevenue une enfant apeurée, en quête d'une sécurité disparue. Quelque chose de vital m'avait été arraché, et cette vie qui m'avait été transmise, je n'arrivais plus à la transmettre à mes enfants, à leur donner des raisons de grandir, de rentrer à leur tour dans la ronde. Je ne pouvais plus les bercer de certitudes, leur assurer que je serais toujours là."
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Comme si quelqu’un d’autre pleurait en moi. Le deuil est une guerre et je suis en train de la perdre. Vaincue, sans avoir pris les armes. La mort ne vous prive pas seulement des autres, elle dérobe la meilleure part de soi, celle avec qui on cohabite sans souci. La mort vous pille, vous insulte et, en sus, vous fait les poches, ne laissant qu’un enveloppe vide. P 66
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Nos relations peuvent, je crois, être classées dans la catégorie « proches ». Très proches, voire fusionnelles. Elle me voulait intelligente, aimable, cultivée, gaie. Parfaite. Et, je n’y arrivais pas. Jusque là, rien que de très banal, on satisfait rarement ses parents, surtout quand la barre est placée aussi haut. P 54
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Enfant, je cherchais à l’apaiser, à l’imiter, confite d’admiration, à me conformer le mieux possible à ses souhaits. J’en rajoutais, gamine adorable, facile, enjouée, cherchant à trouver la clef de sa tristesse. Mes week-ends entiers étaient consacrés à trouver des offrandes qui lui plairaient. En vain, forcément. P 55
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Vidéo de Ariane Bois
Ariane Bois nous fait découvrir, grâce à ses personnages Léo et Margot, le Camp des Milles, le plus grand camp de concentration et d'internement situé en zone libre, près d'Aix-en-Provence.
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