J'avais envie de découvrir l'écriture de
Florence Roche depuis longtemps, voilà chose faite avec ce roman que j'ai particulièrement choisi et qui est totalement fidèle à l'idée que je m'en étais faite. J'aime beaucoup les romans qui se déroulent durant la seconde guerre mondiale ou qui ont trait à cette période, cette histoire rentre totalement dans une thématique que j'affectionne et je n'ai pas été déçue, bien au contraire, cette lecture s'est révélée addictive dès les premières pages.
L'histoire débute en 1962 avec Esther Lescure, créatrice de mode talentueuse de 23 ans qui travaille dans l'usine de confection de Bertrand, son père, avec qui elle a une relation très fusionnelle. Sa maman est décédée, elle a deux frères qui ne sont pas du tout investis dans l'entreprise; Thierry a ouvert son cabinet d'avocat,
Jean-Paul dilapide la fortune familiale dans les soirées et la boisson. C'est donc Esther qui héritera de l'entreprise quand Bertrand décèdera. Honoré, la grand-mère paternelle a quitté sa région Auvergnate il y a bien longtemps pour venir s'occuper des enfants, elle gère l'intendance de la maison, n'est pas très loquace, comme si elle cachait quelque chose de lourd à porter.
Tout semble bien rôdé dans cette famille, l'entreprise est florissante, la propriété est superbe, l'harmonie règne entre frères et soeurs même s'il y a quelques rancoeurs qui ne s'expriment pas ouvertement mais un matin tout bascule quand le corps de Bertrand est retrouvé, calciné, dans la grange de la propriété. C'est la stupeur, tout semble indiquer que c'est un crime. Esther est très secouée mais ne veut pas se laisser abattre, elle veut retrouver l'assassin de son père et se rend bien vite compte que derrière se cache un lourd secret qui dure depuis 1942, date à laquelle Elzéar Bensoussan, à la tête de l'entreprise de confection, a tout donné à Bertrand, avant d'être déporté à Auschwitz. A cette époque, Elzear et Bertrand sont comme des frères, une amitié qui ne se flétrira jamais, malgré la déportation. Ils ont une admiration l'un pour l'autre, quelque chose de puissant qui les lie à jamais.
Petit à petit, Esther tente d'assembler les pièces du puzzle, elle est aidée par Maud, une dame âgée qui a travaillé pour Elzear quand il était encore aux commandes de l'entreprise dans les années 40, elle est accompagnée de son petit-fils Jacques qui est journaliste à New-York, Maud connaît le secret et se sent prête à tout dévoiler. Elle donne rendez-vous à Esther le lendemain pour enfin tout lui avouer mais la vieille dame est-elle aussi assassinée et Jacques, pris de panique, rentre aux Etats-Unis.
Gladys, petite amie du moment de Thierry, aux abords peu sympathiques, pose trop de questions, elle s'intéresse énormément à la famille, à l'histoire de Bertrand et Elzear, Esther commence à être intriguée par ce comportement et les deux jeunes femmes se détestent cordialement. Une nouvelle fois l'histoire prend une autre tournure quand Gladys disparaît en laissant une lettre et trois carnets. Désormais Esther sait qui elle est et la lecture des trois mystérieux carnets pourrait bien lui en apprendre plus sur le secret qui plane sur l'entreprise familiale. Esther sait désormais qu'Elzear est en vie et le soupçonne d'avoir tué son père, elle décide de le retrouver et embarque au Havre, là ou quelques semaines plus tôt, Elzear a, lui aussi, embarqué, direction New-York.
Quel roman ! tout est là, le suspense, les rebondissements, la recherche du secret et de merveilleuses émotions qui nous chamboulent et nous bousculent. Avec la lecture des carnets, on se retrouve plongé en 1942 avec l'arrestation d'Elzear et sa famille, son enfermement dans le camp de Pithiviers, sa séparation avec sa fille puis son long voyage vers Auschwitz. Des passages très douloureux où Elzear garde espoir et se raccroche à sa fille qui est quelque part en vie, il le sent. Pour elle, il survit et il est prêt à tout pour la sauver. Quand elle arrive à Auschwitz, la chance, -tant est qu'on puisse l'appeler comme ça dans cet univers où tout n'est que chaos- leur sourit. Elzear va être affecté à un poste de musicien dans la maison du commandant du camp et ainsi échapper à l'horreur, la faim, les coups, il va surtout pouvoir emmener sa fille avec lui.
Petit à petit on suit Esther dans sa quête de retrouver Elzear, à la lecture des carnets elle découvre pas mal d'informations mais pas l'essentiel et même si elle a énormément d'empathie pour lui, elle est maintenant persuadée qu'il a tué son père et Maud et elle ne peut pas passer cela sous silence. de mon côté, au fil de la lecture, je crois que j'ai trouvé le secret qui pointait déjà depuis quelques temps, un point précis me laisse penser que…..et j'ai tapé dans le mille mais chut, je ne dirai rien de plus d'autant que je n'ai trouvé qu'une partie et que l'autre ne se découvre qu'à la fin et c'est une totale surprise.
J'aime énormément l'écriture de l'autrice qui est très fluide et concise, je suis ravie par la construction du roman et des informations que l'on découvre petit à petit. L'autrice mélange faits historiques et fiction et c'est très instructif, même si les passages d'Auschwitz sont bouleversants, c'est un mal nécessaire. Ce roman est plein d'intrigues, et
Florence Roche sait faire durer le suspense à merveille même si parfois elle lâche de petits indices pour nous mener sur le bon ou mauvais chemin.
A New-York, le récit s'avère tout aussi intéressant avec le présent d'Esther qui fait des rencontres constructives et retrouve Jacques, le petit-fils de Maud, une belle histoire d'amour se profile. J'ai adoré ce roman, j'ai tout aimé, le présent, le passé, l'intrigue. J'ai voyagé, j'ai souri, j'ai été bouleversée, en colère, j'ai ressenti toutes les émotions qui donnent un livre réussi. Cette lecture est pour moi une belle découverte et je sais désormais que je lirai d'autres romans de cette autrice. Si comme moi vous aimez cette période de l'histoire, ce livre est fait pour vous, aucune hésitation possible !
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