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EAN : 9782266259705
528 pages
Pocket (07/04/2016)
4.19/5   641 notes
Résumé :
Etats-Unis, 1791. Lavinia, jeune orpheline irlandaise, se retrouve domestique dans une plantation de tabac. Placée avec les esclaves noirs de la cuisine, sous la protection de Belle, la fille illégitime du maître, elle grandit dans la tendresse de cette nouvelle famille. Cependant, Lavinia ne peut faire oublier la blancheur de sa peau : elle pénètre peu à peu dans l'univers de la grande maison et côtoie deux mondes que tout oppose.
Jusqu'au jour où une histo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (156) Voir plus Ajouter une critique
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La Colline aux esclaves est un roman émouvant et fertile en rebondissements. Kathleen Grissom ménage bien le suspense.

Le prologue commence en 1810 où Lavinia, guidée par une forte odeur de fumée, se précipite vers sa maison, sa fille Elly sur les talons. En haut de la colline, elles aperçoivent un corps inanimé pendu à un chêne et vêtu d'un fichu vert. Qui est-ce ?

Le chapitre suivant renvoie le lecteur en 1791 où Lavinia, jeune orpheline irlandaise de sept ans, est recueillie par le capitaine Pyke, après le décès de ses parents sur le bateau qui les amenait aux États-Unis. le capitaine la confie à Belle, jeune femme noire qui vit dans une dépendance à côté de la maison du maître. Lavinia travaillera avec les domestiques de la grande maison. Belle porte un fichu vert. Est-elle vouée à mourir en 1810, elle qui est la fille métisse du capitaine Pyke ?

Lavinia, bien qu'elle soit blanche, va grandir avec une famille noire à laquelle elle s'attache, elle aime Belle, Mama Mae et Papa George comme s'ils étaient ses parents, Beattie et Fanny comme si elles étaient ses soeurs et, petite fille, elle est amoureuse de Ben, le fils de Mama Mae, mais elle est vouée à un autre destin que sa famille de coeur. Grâce à sa couleur de peau, elle aura peut-être d'autres opportunités dans la vie.

Kathleen Grissom est une Canadienne qui s'est installée en Virginie dans l'ancienne dépendance d'une plantation. Elle y a retrouvé une carte de l'endroit datant du XVIIIe siècle et intitulée « La colline aux esclaves ». Ses recherches lui ont inspiré ce roman riche de nombreuses scènes poignantes, parfois un peu trop mélodramatiques, qui donnent l'impression d'une accumulation de péripéties pour maintenir le lecteur en haleine.

Néanmoins, la douloureuse période de l'esclavage dans les États du Sud est très bien reconstituée, les personnages sont tous attachants même si certains sont un peu caricaturaux : les méchants sont très méchants.

J'ai beaucoup aimé Mama Mae qui s'occupe de Lavinia comme le ferait une maman et essaie de lui expliquer les dures réalités de l'existence, le statut particulier et difficile à comprendre, pour une enfant de sept ans, des Noirs dans la société. Lavinia, à son tour, s'occupera des bébés de la famille de Mama Mae, surtout de Sukey, comme s'ils étaient les siens.

Kathleen Grissom fait ressentir avec acuité au lecteur moderne ce qu'était la privation de liberté. Même si Mama Mae et les siens ont de meilleures conditions de vie que les esclaves des cases qui travaillent dans la plantation, ils peuvent être vendus à tout moment et éloignés à jamais de leur père, mère, conjoint, enfant, bébé… La violence et les châtiments cruels voire fatals pour désobéissance ne sont jamais loin. Les femmes noires ne sont pas non plus propriétaires de leur corps et doivent accepter d'être violées par le maître. Elles s'occupent alors avec amour et dignité des enfants que cet acte génère. Quant aux épidémies, elles déciment Blancs et Noirs confondus. Lavinia, jeune femme pauvre, n'est pas non plus entièrement libre. Elle dépend de la charité de Mme Madden, la belle-soeur du capitaine Pyke, jusqu'à ce qu'elle parvienne à faire un riche mariage qui l'établira.

J'ai trouvé ce roman captivant. le final rend un hommage émouvant au courage de Belle et Lavinia, qui se sont relevées maintes fois après de dures épreuves, grâce à leur force de caractère, et ont tenté de rester unies, malgré le contexte racial.
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Roman captivant, lu très rapidement, je me suis laissée prendre par l'histoire dès la première page.
Lavina, jeune orpheline âgée de 7 ans, irlandaise, se retrouve aux Etats-unis au 18ème siècle. Elle sera domestique dans une plantation de tabac.
Lavina est élevée par des esclaves noirs. Elle va grandir, s'épanouir auprès d'eux. Ils sont sa famille. Mais Lavina est blanche de peau. Même si elle n'a jamais voulu les quitter un autre destin l'attend.
En parallèle, il y a l'histoire de Belle, mère de coeur de Lavina et fille illégitime du maître.
Ces deux récits s'entremêlent, sans aucun temps mort, nous montrant la vie et l'organisation de la plantation de tabac.
De nombreux personnages gravitant autour d'elles, sont très attachants. D'autres sont d'une cruauté sans nom. Créant ainsi, une histoire pleine d'amour, de tendresse, mais aussi de souffrances et d'injustices.
Je recommande ce roman et je vais lire le deuxième tome.
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Dans ce livre, il n'y a pas que l'histoire de la petite irlandaise orpheline, c'est aussi et surtout l'histoire d'une plantation à l'époque de l'esclavage.
Derrière ces grandes demeures à colonnes, tout une quantité de bâtiments annexes abritent une hiérarchie d'individus... la maison du contremaître, la dépendance et sa cuisine, où vivent les esclaves domestiques au service de la grande maison, puis des granges, des fumoirs, et bien éloigné, le quartier des esclaves aux rudimentaires cases. Ces esclaves là, travaillent aux champs et en plus d'être moins bien logés que les précédents, ils mangent aussi moins bien, alors qu'ils doivent fournir un travail beaucoup plus difficile. Enfin, tout dépend de l'humanité et de la bonté du maître. Bien sûr, tout est une question de chance ou de malchance, les esclaves ne peuvent rien choisir, ni leur maître, ni le travail plus ou moins pénible qu'ils devront accomplir. Et comme si ce n'était pas suffisant, ils seront aussi à la merci de l'honnêteté ou de la malveillance du contremaître qui peut se révéler plus injuste que le maître et abuser de sa position
En suivant Lavinia, on découvre tout cela... et on ne l'envie pas beaucoup plus d'être blanche, parce qu'être femme dans cette région-là, à cette époque-là, même si on est l'épouse du propriétaire de la plantation, ce n'est pas grand chose de plus qu'être un objet.
Comme indiqué sur la couverture de mon exemplaire...
"Je conseille vivement ce livre, tout comme la couleur des sentiments, il accomplit un travail important." (Alice Walker, auteur de la couleur pourpre, lauréate du prix Pulitzer).
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Que dire après tant de critiques?

Je remercie infiniment mes amies de Babelio qui se reconnaîtront de m'avoir fait découvrir ce roman qui conte l'histoire d'une plantation à l'époque de l'esclavage aux environs de 1791..

Une lecture attachante , passionnante, dramatique où l'on découvre le fonctionnement de ces grandes plantations et leur hiérarchie :
La «  Grande Maison », les granges et les fumoirs, les cases rudimentaires dévolues aux noirs, les paillasses, les secrets, les règles inflexibles, la crainte et les châtiments,la complexité des alliances , les naissances et les filiations, l'évolution de Lavinia , jeune Irlandaise âgée de 7 ans, orpheline adoptée par une famille d'esclaves noirs.

Naïve Lavinia , qui veut vivre avec sa Famille Noire, guidée par leur amour et la force tranquille de Belle, Papa, Mama Mae:
UN PILIER , sa générosité et son intelligence, son courage et sa lucidité , son calme devant des situations dramatiques , son dévouement , sa discrétion, son amour des autres, une personnalité admirable ....pétrie d'humanité.

Naïve Lavinia qui va devoir suivre la destinée d'une blanche !

Les chapitres alternés avec intelligence entre Belle , une charmante métisse fille du capitaine, esclave dans la plantation et Lavinia nous font découvrir les traditions : les repas , les rituels , les coutumes , le mariage appelé Saut du Balai...
Un très beau roman émouvant , bouleversant , écrit avec sensibilité et profondeur, à la fin dramatique qui se lit avec aisance même si les personnages sont nombreux !
Deux mondes que tout oppose !
Cela m'a rappelé « La couleur des sentiments »de Kathryn Stockett .








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L'esclavage dans toute son horreur.
L'histoire commence en 1791, juste après l'Indépendance des Etats-Unis. Une exploitation florissante de tabac, florissante grâce à l'esclavage. L'intrigue se noue autour de Lavinia, une petite fille irlandaise récupérée par le maître qui va la confier aux domestiques (noirs) de sa maison. La petite fille va être élevée par et au milieu des esclaves.

L'intrigue choisie ensuite permet à l'auteure la description de la vie d'une grande maison du Sud. Des maîtres aux esclaves en passant par les contremaîtres blancs. Sans doute quelques côtés faciles voire caricaturaux mais une trame intéressante et une piqûre de rappel sur ce l'homme peut faire à son prochain/sa prochaine est (malheureusement) toujours utile !

J'avoue que j'ai eu du mal à lâcher ce bouquin.....
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
- Je veux pas être une Blanche, répondis-je, sentant monter la peur en moi. Je veux vivre avec Belle, et ensuite je vais épouser Ben !
Fanny, allongée en appui sur les coudes, se redressa pour me regarder dans les yeux.
- Il vaut mieux que t'oublies cette idée au plus vite. Tu seras jamais noire comme nous, et ça veut dire que t'es une Blanche et que tu vas vivre dans une grande maison. Dans tous les cas, tu peux pas épouser Ben. Il est noir.
- Fanny a raison, renchérit Beattie.
Je me mis à pleurer.
- J'ai le droit d'épouser Ben si je veux. Vous pouvez pas me forcer à être une Blanche.
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- Je veux pas être une Blanche, répondis-je, sentant monter la peur en moi. Je veux vivre avec Belle et ensuite je vais épouser Ben !
Fanny, allongée en appui sur les coudes, se redressa pour me regarder dans les yeux.
- Il vaut mieux que tu oublies cette idée au plus vite. Tu seras jamais noire comme nous, et ça veut dire que t'es une Blanche et que tu vas vivre dans une grande maison. Dans tous les cas, tu peux pas épouser Ben. Il est noir.
- Fanny a raison, renchérit Beattie.
Je me mis à pleurer.
- J'ai le droit d'épouser Ben si je veux. Vous pouvez pas me forcer à être une Blanche.
Je jetai ma couronne au loin.
- Et vous pouvez pas me forcer à habiter dans une grande maison.
Mama apparut sur le pas de la porte de la cuisine.
- Abinia, c'est toi qui pleures ? T'as neuf ans et tu pleures encore comme un bébé ?
- Elle veut épouser Ben, expliqua Fanny. Elle veut pas habiter dans la grande maison, elle veut pas être une Blanche.
Tandis que Fanny révélait mes pensées, mes pleurs se transformèrent en gros sanglots.
- Voilà qui bat tout le reste ! dit mama. C'est la première fois que j'entends une chose pareille. Viens là, petiote.
(...)
- Alors comme ça tu veux être une Noire ?
J’acquiesçai.
- Et pourquoi ça ?
- Je veux pas vivre dans la grande maison. Je veux rester ici avec toi, Belle et papa.
Mama parlait avec tendresse.
- Mon enfant, il y a des choses dans ce monde que tu connais pas encore. Nous sommes ta famille, ça changera jamais. Même quand tu trouveras un gentil Blanc et que tu te marieras, on sera toujours ta famille. Mama sera toujours là, et Belle sera toujours ta mama.
Je cessai de pleurer.
- Et papa ? Et Ben ? demandai-je pleine d'espoir.
- Ils veilleront sur toi comme aujourd'hui. Abinia, me dit mama en me regardant dans les yeux, tu es du côté des chanceux. Un jour, c'est peut être toi qui veilleras sur nous.
Ses mots me rassurèrent, mais ce jour-là, je découvris une nouvelle réalité et pris conscience d'une ligne tracée en noir et blanc, bien que sa profondeur ne signifiât pas encore grand-chose pour moi.
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- Papa George, fis-je, Dory est ta fille ?
- Tout à fait.
- Et Beattie et Fanny aussi ?
- Sans le moindre doute.
- Et est-ce que Belle est ta fille ?
- Pourquoi tu veux savoir tout ça, p'tite ?
- Je me demandais...
Je m'arrêtai et baissai les yeux vers mon orteil qui dessinait une ligne dans la terre.
- Continue, p'tite, qu'est-ce que tu te demandes ? m'encouragea-t-il.
- Est-ce que moi aussi je pourrais être ta fille ?
lâchai-je d'une traite.
Cet homme grand à la carrure imposante détourna les yeux avant de répondre.
- Eh ben, dit-il comme s'il y avait longtemps réfléchi, je crois que ça me plairait bien.
- Mais, dis-je, inquiète qu'il n'ait pas remarqué, je ne ressemble pas à tes autres filles.
- Parce que t'es blanche, c'est ça ?
J'acquiesçai.
- Abinia, reprit-il en montrant le poulailler, regarde les poulets. Y en a des marron, y en a des blancs, y en a des noirs. Tu crois que, quand ils étaient petits, leur mama et leur papa s'en souciaient ?
Je levai la tête pour lui sourire, et il y posa son énorme main.
- Je viens d'avoir une autre petite fille, dit-il en m'ébouriffant les cheveux, et je vais l'appeler Abinia.
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« Voilà ce que je sais. La couleur, le papa, la mama, on s’en fiche. On est une famille, on prend soin les uns des autres. La famille nous rend plus forts quand les temps sont durs. On se soutient tous, on s’aide tous. C’est ça une famille. » (p. 187)
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Quand je lui donnai ses papiers, il les prit et détourna les yeux.
-Papa.
Je lui touchais l'épaule.
-Tu es libre de partir, mais plus que toute chose, j'aimerais que tu restes. Je ne me sentirai pas chez moi sans toi. Je ne peux pas encore te payer, mais...
Papa se retourna vers moi et m'interrompit :
-Où est ce que j'irais, Abinia ? C'est chez moi ici. Ma place est nulle part ailleurs.
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Video de Kathleen Grissom (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kathleen Grissom
La suite du best-seller de Kathleen Grissom, La Colline aux esclaves est enfin disponible !
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