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Critiques de Antonio Muñoz Molina (234)
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En l'absence de Blanca

En l’absence de Blanca/ En ausencia de Blanca

Antonio Muñoz Molina

Roman

Traduit de l’espagnol par Philippe Bataillon

Seuil, 2004, 125p



C’est un livre court qui vaut et par sa construction et par l’idée. Il présente un personnage routinier, Mario, sans fantaisie, rentrant chez lui presque toujours à la même heure à deux minutes près, qui vivra par deux fois des événements incroyables.

Ce sont les années 80, en Andalousie. Lui, un fils de paysan qui fut fiancé et qui aurait dû vivre un avenir prévisible, tombe par hasard sur une jeune femme ravagée par l’alcool et la drogue. Il tombe fou amoureux, l’aide à se reconstruire. Elle, est de famille bourgeoise et s’intéresse à l’art. Lui s’ennuie aux vernissages, à l’opéra, n’aime pas les artistes, d’autant moins que chacun d’eux, avec sa femme exaltée, est une menace pour lui, pour son couple.

Un jour, sa femme disparaît ; quand elle revient, ce n’est pas elle, il s’en aperçoit à plusieurs détails. Mais il finira par s’habituer à cette autre.

C’est l’histoire d’un grand amour impossible qui fut possible quelques années. L’amour était-il partagé ? Les deux personnages n’étaient-ils pas trop différents l’un de l’autre ? La fin est étrange et laisse planer un mystère, un doute, des doutes même au moins.

C’est un homme qu’on voit penser, qui se voit lucidement -un fonctionnaire mental- qui nourrit un amour passionnel pour sa femme, amour fragile qui menace de s’écrouler, et qui s’écroule presque fatalement.

Le récit se sert de flash-backs qui racontent le passé de Mario, le passé de l’amour, et qui débouche sur un après surprenant. On a affaire aux seules pensées de Mario, narrateur à la troisième personne, qui n’a peut-être pas tout vu, tout compris.

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Pleine lune

Une écriture dense qui nous plonge autant dans l'horreur absolue, la folie pure d'un esprit dérangée, la douceur d'un amour naissant et une traque millimétrée.

Le style est travaillé, poussé, l'auteur pénètre au plus profond de l'âme humaine, de ce qu'elle a de plus beau, comme ce qu'elle a de plus terrible.

Les chapitres alternent les personnages, l'inspecteur en quête d'un monstre qui fuit son passé, l'institutrice qui cherche la vérité et l'assassin, ses meurtrissures, sa vie pourrie, son esprit malade. La pleine lune l'attire, le guide, tel un loup garou qui passerait à l'acte en cédant à des pulsions terribles, malsaines. Et il y a le courage d'une autre fillette, la survivante, la clé de tout. C'est une lecture qui prend aux tripes, qui chamboule. Elle est toutefois complexe, la longueur des phrases la rend parfois difficile à suivre.
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Dans la grande nuit des temps

Dès le commencement l’atmosphère de ce livre est comme suspendue, aérienne, Antonio Munoz Molina a opté pour les détails en masse, la répétition des situations afin que ce huit-clos de pensée intègre notre esprit faisant d’Abel un être sans la moindre parcelle d’ombre. L’Histoire se tisse lentement, très lentement rapportant les faits d’une guerre civile mêlés à une fuite, aux mouvements d’une rencontre amoureuse qui dès les prémices nous parait déjà contrariée à l’instar d’une époque.



Pour autant, ce choix narratif m’a paru justifié, mieux, il s’apprivoise. Rien n’est survolé , chaque phrase , chaque situation , chaque raisonnement nous mène en 1936 , en plein cœur de l’Espagne meurtrie et investi notre esprit tel le mitraillage d’un avion de chasse .Chaque minute est un recueillement dans lequel le silence berce les mots , nous pousse vers une progression , page après page , la flamme commence à poindre au milieu des tensions embrasées tout comme l’étincelle d’une passion prend vie sous nos yeux.



L’auteur pointe du doigt entre autres le fascisme d’un mouvement politique existant en 1936 , mais Munoz Molina y allie la chaîne d’une dictature toute autre , la passion , qu'elle soit amoureuse ou idéologique , menant à la destruction d’autrui , à cette autorité mensongère qui en efface jusqu’à la moindre parcelle de discernement , recouvrant l’honnêteté d’un voile de lâcheté , le déni , le mensonge. Ne reste que la jouissance d’une propre politique personnelle, considérant tout ce qui en est extérieur, famille y compris comme "mineur".



La grande phrase du fascisme "« Tout par l'État, rien hors de l'État, rien contre l'État ! » pourrait être " tout pour ma passion, rien en dehors de ma passion, rien contre ma passion !"



La déchéance, la destruction, voilà ce que Munoz Molina aborde, et ce par tous les fronts et avec un talent qui n’est plus à prouver.

Des faits politiques , une tension , une guerre ,une fuite, quitter un pays, le nôtre avec les remords de ne pas se battre pour lui, la nostalgie de ce qu’il était, d’une famille, des lieux, un amour .Des pensées altérées par l’horreur , des odeurs nauséabondes, des cadavres, des visages et le tout retranscrit aux travers des lignes admirables et d’une justesse remarquable de Munoz Molina.



Un très grand livre.
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En l'absence de Blanca

J'avais adoré dans La grande nuit des temps du même auteur .Ce récit est plus court ,plus ramassé ,il traite de la relation d'un couple un peu disparate : le mari simple fonctionnaire ,d'origine modeste mais stable , profondément amoureux de sa femme d'un milieu plus aisé ,cultivée ,fantaisiste ,attirée par le monde de l'art ,qu'il a aidée lors de leur rencontre à sortir d'une profonde dépression .L'amour d'un couple peut-il résister au manque d'affinités ,de goûts et d'intérêts communs ?

Antonio Munoz Molina traite de ce sujet avec beaucoup de sensibilité ,de subtilité et un grand talent d'écriture .J'ai également apprécié ses critiques fort pertinentes du monde de l'art contemporain. Un grand écrivain espagnol!
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Dans la grande nuit des temps

Touchante histoire d'amour entre un architecte espagnol et une étudiante américaine dans le Madrid de la guerre en 1935-36. Le temps est le maître-d'oeuvre de ce texte qui multiplie les retours en arrière, décrit le passé et parle de l'avenir dans un présent très lent, avec un style à la fois ample et très détaillé, qui se passe en amérique, alors que le personnage principal a abandonné femme et enfants et échappé au chaos de la guerre civile pour répondre à l'invitation de celui qui lui a fait rencontré sa maîtresse, disparue. Leurs retrouvailles innattendues offre une fin sublime d'une grande psychologie amoureuse qui se déploie sur 1000 pages pour disparaître en douceur à l'aube, dans la grande nuit du temps...Un grand livre qui nous habite longtemps. Des pages impressionnantes sur la guerre et la république espagnole en pleine décomposition. Une précision des sentiments inouïe, des personnages attachants et ce rythme lent du temps qui les emporte inexorablement vers leurs destins. Un grand écrivain.
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Pleine lune

Alors que l’on s’attend à lire un polar, Molina nous emmène ailleurs. Pour ceux qui connaissent cet auteur, rien d’étonnant. Les autres seront peut-être décontenancés, ennuyés car au bout de quarante pages, on n’a pas avancé d’un pouce, un pas en avant, deux pas en arrière. Il faut régulièrement attendre plusieurs dizaines de pages pour apprendre un élément nouveau, déjà connu de la police mais dont le lecteur n’est pas encore informé. Il y a bien un crime (horrible crime d’enfant), un inspecteur (sans nom) mais pas vraiment d’enquête. Du côté de la police, on ne verra quasiment que cet inspecteur, halluciné par le manque de sommeil, hanté par tout ce qu’il a vécu à Bilbao avec les terroristes de l’ETA. Ses méthodes de travail étonneront les amateurs de polars. Il cherche le coupable dans la rue en regardant les yeux des gens qu’il croise, convaincu que ceux d’un assassin doivent refléter le crime qu’il a commis.

Ça ne commence à bouger vraiment qu’au bout d’une petite centaine de pages et pourtant je ne me suis jamais ennuyée, jamais lassée des répétitions, bien au contraire. Subjuguée par le style Molina une fois encore, par sa maîtrise impressionnante du temps (passé, présent et futur imbriqués), par son écriture précise, envoutante, adaptée à chaque personnage et par ses fines analyses psychologiques.

Ce roman n’a pas la même puissance que Dans la grande nuit des temps qui restera à jamais pour moi un chef-d’œuvre inégalable. Il est plus court aussi. Mais Molina réussit l’exploit de rendre addictif un roman très lent et dans lequel il ne se passe pas grand-chose, nous attachant à ses personnages solitaires : l’inspecteur au passé trouble et à la prise de conscience bien tardive, l’institutrice abandonnée, le médecin légiste désenchanté et la petite Paula à l’enfance saccagée.

L’auteur nous offre une fin qui n’est pas mièvre et qui ne surprendra pas ceux qui n’auront pas oublié un passage du roman, glissé furtivement.

La traduction de Philippe Bataillon est impeccable comme d’habitude.

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Le royaume des voix

Ce livre a été mon premier contact avec l'oeuvre d'Antonio Munoz-Molina. Lorsque j'en ai attaqué la lecture, j'ai été tout d'abord dérouté : en effet, les premières pages ne sont qu'une seule et unique phrase. Mais il y avait un rythme, une cadence, une fluidité des mots qui laissaient entrevoir une parfaite maitrise de l'écriture, et qui m'ont incité à persévérer. Bien m'en a pris, puisque l'histoire de ce jeune homme est captivante. A travers ses souvenirs et l'histoire de son village natal Magina, il retrouve petit à petit sa mémoire de cette nuit particulière où sa vie a pris un nouvel essor.

C'est avec un grand talent que se dévoilent petit à petit à la fois une fresque historique de l'Espagne du vingtième siècle et le cheminement intérieur de cet homme. J'en ai gardé le souvenir d'un roman attachant et splendide, certainement un livre à relire dans quelques années.

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Beatus ille

Antonio Munoz Molina m'avait enchantée (le mot est faible) avec Dans la grande nuit des temps, un roman qui restera à jamais parmi mes cinq livres préférés. J'ai donc voulu connaître un autre roman. Beatus Ille est son premier.

Comme dans la grande nuit des temps, il est question de guerre civile espagnole. Il faut dire que Molina est un spécialiste. Mais ce n'est pas le sujet principal et même si on n'y connaît rien, ça passe très bien, mieux que ça même.

C'est une histoire en 3 parties qui se déroule entre 1933 et 1969 et qui commence par la fin ou presque (comme dans l'autre roman). Un narrateur, dont on ne connaîtra le nom qu'à la fin, place les principaux personnages. Au début, on est un peu perdu parmi ces personnages et les époques évoquées, mais rapidement on va connaître les liens qui existent entre eux. L'auteur nous balade dans le temps et nous fait vivre l'histoire de plusieurs points de vue (comme dans l'autre roman). le puzzle prend forme au fil de la lecture.



C'est un livre magnifique, magnifiquement écrit et remarquablement construit, mélangeant sans cesse les époques. L'auteur est capable de parler du passé, du présent et du futur dans une même phrase. Souvent, on évoque ce que les personnages diront ou penseront plus tard de la situation qu'ils sont en train de vivre.

Il y a peu de dialogues, des phrases qui font souvent la moitié d'une page avec beaucoup d'adjectifs pour qualifier au maximum les choses décrites, les comparer à la nature, à des animaux. Les sentiments des personnages, leurs pensées, la ville de Magina, chaque pièce de la maison, les ambiances, les lumières, les arbres, le fleuve, la guerre … tout est parfaitement décrit et rendu.

Certains y verront surtout un livre sur la guerre civile. D'autres y verront plutôt un livre policier avec une enquête pour résoudre un meurtre. Pour moi, la guerre civile est secondaire, juste un « décor », même si elle intervient régulièrement.

C'est un livre sur l'amitié, l'amour, une réflexion sur l'écriture, sur la transmission de la mémoire, d'une histoire personnelle et collective.

Encore un grand livre de ce grand auteur. Peut-être un chouïa au-dessous de la grande nuit. 9 étoiles pour Beatus Ille et 10 pour la grande nuit, si c'était possible d'en mettre autant.

Au suivant !
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L'hiver à Lisbonne

L’hiver à Lisbonne ressemble à ces mélopées de jazz aussi difficiles à saisir que les volutes de fumée s'échappant d'une cigarette. Certes il y a une histoire, mais il y a surtout autour de ce roman une musique qui flotte dans l'air et qui vous tourne dans la tête, une mélodie qui nous parle de la passion entre deux êtres, de leur solitude à chacun, de la musique, et du passé qui ne passe pas.



L’histoire ? ou plutôt le scénario, devrais-je dire, ou le script tant ce récit ressemble à s’y méprendre à un scénario de films noir de l’entre guerre.

Santiago Biralbao, pianiste de jazz, vit une passion pour la belle Lucrecia, sous les yeux de son ami, le narrateur témoin qui nous raconte leur histoire. Mais Lucrecia est mariée à Malcom, dit l’Américain, un type peu fréquentable et jaloux qui fait mine de ne pas voir les regards que s’échangent les amants au bar du Lady Bird de Saint Sébastien.



Biralbao joue avec Billy Swann, sans doute le plus grand trompettiste du moment, et avec Oscar le contrebassiste.



Sa passion pour Lucrecia a à peine le temps de s’épanouir que Lucrecia est obligée de s’enfuir avec Malcom direction Berlin. S’en suivra trois ans d’une course cavalcade en quête l’un de l’autre, parcourant plusieurs capitales européennes, avec en ligne de mire une destination finale : Lisbonne. Séparés par la distance, les deux amants s’écrivent pendant deux ans, jusqu’à ce que la correspondance s’arrête brutalement pour Biralbao : sa dernière lettre reviendra inconnue à cette adresse. Il n’y aura que Billy Swann pour donner une ultime lettre de Lucrecia à son pianiste : une lettre curieuse en provenance de Lisbonne, au dos d’un plan d’où brille un nom étrange, Burma. Burma et Lisboa seront les titres de morceaux qui deviendront célèbres.



Biralbao compose Lisboa et pourtant il n’a encore jamais mis les pieds dans la capitale lisboète. Mais le futur est-il forcément devant nous ? Avec Antonio Munoz Molina, rien n’est moins sûr.



Au-delà du récit digne d’un grand film de série noire, c’est toute l’atmosphère de clubs de jazz que Antonio Munoz Molina restitue à merveille. Dans cette mise en abyme provoquée par la construction sous forme de déposition – le narrateur rapporte les bribes que lui livrent Biralbao devenu Giacomo Dolphin au bar du Metropolitano de Madrid – les différentes périodes s’entrechoquent à la vitesse d’un train ou d’un tramway lancé à grande vitesse sur des rails improbables : l’époque du Lady Bird où Biralbao fait la connaissance de Lucrecia et celle du narrateur, l’époque des lettres de Berlin, et les retrouvailles au bout de trois ans au Saint Sébastien, avant la fuite à Lisbonne. Dans l’ombre de Malcom, veille un individu tout aussi peu recommandable : Toussaints Morton et son évanescente secrétaire Daphné.

Ce qui conduit Lucrecia a se sentir perpétuellement suivie et en fuite.



Mais l’autre thème de prédilection de l’auteur est la solitude des êtres malgré leur passion l’un pour l’autre. Le passé de Saint Sébastien ne revient pas, la vie les a changés et bientôt cela n’a même plus d’importance pour Biralbao. Du moins est-ce ce qu’il confie au narrateur, essayant de le convaincre qu’il était désormais au-delà de la recherche de l’amour et du bonheur.



Passion pour Lucrecia, passion pour la musique, passion pour les villes, L’hiver à Lisbonne est donc un récit haletant qui nous embarque de Saint Sébastien à Lisbonne au son d’une mélopée de jazz dont la mélodie n’a pas fini de nous hanter une fois la dernière page tournée.



Et pourtant si, Lucrecia a bel et bien existé le temps d’un récit, et nul doute qu’elle peuplera aussi vos rêves, à vous qui prendrez peut-être un jour le départ en hiver destination Lisbonne....
Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
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Comme l'ombre qui s'en va

Ce gros livre, dense et extrêmement riche s'articule autour de deux trajectoires qui, dans un espace-temps différent, se croisent à Lisbonne. L'une correspond à la cavale de James Earl Ray, l'assassin du Pasteur Martin King le 4 avril 1968 à Memphis (Tennessee), l'autre au séjour de l'auteur, Antonio Muñoz Molina, dans la capitale portugaise en 1987. L'un fuit, l'autre cherche à construire un roman qui deviendra son premier grand succès, « L'hiver à Lisbonne », thriller mené sur un rythme de jam-session.

L'auteur effectue un énorme travail d'enquêteur, de journaliste d'investigation, en se penchant sur une masse extraordinaire de documents qui restituent les faits et gestes de James E. Ray à Lisbonne. Documents qu'il intègre à l'histoire – presque- véridique du meurtrier auquel il prête sentiments, émotions et stratégies pour ne pas se faire repérer. Ainsi naît un « personnage » au sens littéraire du terme, très fouillé, nourri, qui finit par nous devenir familier. Nous savons (presque) tout de lui : son apparence, son histoire, sa haine des Noirs, le milieu pauvre dont il est issu, véritable terreau aux idées ultra-réactionnaires, sur la base du complot, de la duplicité (médias menteurs, politiques corrompus sauf Mc Carthy, pasteurs noirs à la solde des communistes infiltrés dans le FBI, etc.). Cela n'excuse rien de l'horreur du crime perpétré depuis la minable salle de bains d'un hôtel minable de Memphis.

D'un autre côté, Muñoz Molina engage une réflexion sur l'acte d'écrire, saisissant le rapprochement entre les quelques jours passés à Lisbonne par J.E.Ray et ceux que lui-même y a passés pour préparer son roman « Un hiver à Lisbonne ».

Enfin, il se glisse dans la peau du pasteur assassiné pour restituer ce que furent ses derniers moments. Et là, cela devient un peu excessif, on finit par se lasser du procédé.



Le livre est intéressant, dense, documenté mais à la fin passablement indigeste. C'est dommage car les réflexions et analyses, tant sur le plan de la création littéraire que sur le tragique fait divers en lui-même, méritent qu'on s'y attarde et qu'on y réfléchisse, le sujet du racisme et de l'intolérance étant malheureusement encore d'actualité aujourd'hui.

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Le vent de la lune

La vie d'un jeune paysan cultivé dans une petite ville d'Andalousie, au moment où l'homme a foulé pour la première fois le sol lunaire (je me trouvais en vacances en Espagne à cette époque). Très belle description de l'adolescence, du franquisme, des travaux des champs. Bien documenté aussi sur les astronautes. Ne pas se fier à la photo de l'auteur, peu avenant et le lire en espagnol..
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Beltenebros

Publié en 1989.

Madrid. Darman, membre d'un réseau antifranquiste constitué en Europe dès la fin de la guerre civil espagnole, vient à Madrid pour tuer un homme qu'il n'avait jamais vu. Il va faire une relecture de son propre passé.
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Dans la grande nuit des temps

Une fresque impressionnante où se mêle la vie personnelle d'Ignacio Abel et l'histoire d'une Espagne déchirée et ensanglantée. Une intrigue qui commence un an avant l'éclatement de la guerre civile et où l'on voit peu à peu les événements se précipiter vers une fin que l'on sait douloureuse. Tout comme cette relation adultère. Un roman qui parle aussi de l'homme face à des situations qui le révèlent, dans sa grandeur ou sa bassesse ou tout simplement dans sa volonté de continuer à vivre, coûte que coûte.
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Le vent de la lune

Nous sommes en juillet 1969 à Magina, petite cité andalouse où le progrès peine à faire son apparition. Dans une famille de maraîchers un jeune adolescent se passionne pour l’aventure spatiale.

Il collectionne tout ce qui a trait aux fusées, aux cosmonautes, il sait tout sur chacun des membre de l’équipe d’Apollo XI , Armstrong et Aldrich sont ses héros, il suit leur voyage dans l’espace de jour en jour, d’heure en heure.



Le narrateur est en pleine transformation physique, taraudé par les premiers émois sexuels, il est mal dans sa peau et trouve refuge dans le monde chimérique des livres, Il ne se sent pas à sa place dans sa famille où l’on met depuis peu des couverts individuels pour remplacer le plat collectif, contraint de participer aux travaux des champs qui le rebutent.



Avec le héros nous parcourons les rues de Magina, nous l’accompagnons à la bibliothèque, nous assistons aux séances de cinéma en plein air qui ne sont pas sans rappeler Cinéma Paradiso.

Il peut enfin regardé la télévision car poussée par la tante Lola qui symbolise la richesse et la modernité, la famille a fait l’acquisition d’un poste qui trône dans une maison sans eau courante.

Le héros lecteur de Jules Verne et de Wells un soir, à l'aide d'une pastèque, d'une pêche et d'une salière, s'efforce de faire comprendre à sa famille incrédule ou, ce qui est pire, indifférente la course des planètes tout comme les enjeux de la mission spatiale

Le travail de la terre le rebute mais les pages consacrées au labeur des maraîchers sont d’une sauvage poésie qui n’occulte pas la dureté du travail hymne chaleureux aux gens de la terre.


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Tes pas dans l'escalier

Lisbonne. Le narrateur ("je") aménage son appartement à l'identique de celui de New York et attend que celle qu'il aime le rejoigne. Il se remémore leurs moments passés, raconte son quotidien dans cette nouvelle ville et se projette dans ce que pourrait être leur vie de couple.

C'est le livre de l'attente, du temps qui s'étire mais pas de l'ennui !

Découverte de cet auteur et de son style adapté au rythme du livre.

Et une rencontre très intéressante à maison de la poésie à laquelle j'ai pu assister...

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L'hiver à Lisbonne

Ce fut une lecture assez compliquée pour moi voire un peu pénible...

J'ai aimé l'histoire d'amour : un amour passionnel entre Biralbo, pianiste talentueux jouant dans les bars de San Sabastian et Lucrecia venue un soir et qui est directement tombée sous le charme de sa musique. C'est beau et fort entre eux mais malheureusement Lucrecia n'est pas seule et son compagnon traîne dans des affaires louches de traffic de tableaux. Elle n'est pas en sécurité avec lui mais n'a pas grand chose d'autre non plus.

L'histoire est racontée par un narrateur dont on ne sait rien de lui, mélangeant les moments de narration et ça a eu tendance à me perdre. Plus l'ambiance très lente et sombre avec un abus de whisky et de cigarettes ; le cocktail n'a pas pris pour moi.
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Tes pas dans l'escalier

Je tiens à remercier Babelio de m'avoir permis de participer à masse critique pour ce livre.





Un homme emménage à Lisbonne dans un appartement qui ressemble étrangement à celui qu'il avait à New-York, il faut que tout soit en ordre avant l'arrivée de sa femme, Cécilia, une scientifique qui travaille sur les effets de la peur sur la mémoire.



Et on attend, on attend, on attend…

L'homme prend soin de replacer les éléments de décorations exactement comme dans son ancien appartement à New-York, ce qui le perturbe et perturbe également le lecteur. Tout est tellement identique que souvent il se croit à New-York.

Et on attend, on attend, on attend…



On attend tellement, que j'ai décroché au bout de 100 pages, cette attente est interminable. Si bien qu'au fil des pages, cette femme, Cécilia qu'on attend et qui a l'air tellement parfaite m'a agacé.

Bref, tout ça pour dire que je n'ai vraiment pas apprécié cette lecture.











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Carlota Fainberg

Claudio est coincé dans l’aéroport de Pittsburgh en raison d’une tempête de neige. Il doit se rendre à Buenos Aires pour un congrès. Abordé par Marcelo, qui reconnait qu’il est espagnol grâce au journal dans sa poche, Claudio se voir obligé d’écouter pourquoi Marcelo n’ira plus jamais à Buenos Aires. À cause d’une femme, Carlota, qu’il a rencontré dans un hôtel en ruine et avec qui il a eu une relation torride de deux jours. La tempête se calme, les deux hommes se séparent. Claudio arrive à Buenos Aires, suit son congrès plus ou moins assidûment, se promène dans la ville et tombe sur l’hôtel dont Marcelo lui a parlé. Il y entre, l’hôtel est encore plus décrépi, ferme à jamais le lendemain. Claudio croit y voir Carlota, puis elle disparaît, et tout doucement la réalité se confond avec le rêve. Un peu agaçant parfois de lire un livre où se mêlent trois langues, français, anglais, espagnol, mais une belle histoire.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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En l'absence de Blanca

En l'absence de Blanca est un court roman d'un auteur que je n'avais jamais lu et que je découvre grâce au challenge solidaire. On y suit le délitement du couple formé par Mario et Blanca. Blanca est fantasque, aime l'art moderne et méprise les "fonctionnaires mentaux". Ce qu’est au fond Mario, un homme solide, stable, qui se satisfait de son travail de dessinateur à Jaen. Si Blanca a voulu Mario, désormais elle lui échappe...

J’ai aimé les réflexions d'Antonio Munoz Molina autour de la différence de classe sociale de ce couple. Devant ses amis, Blanca prête à Mario des connaissances qu'il n'a pas, manière de le grandir et de se grandir à leurs yeux, tandis que Mario, impressionnée, n'ose pas dire son désintérêt devant les œuvres et les artistes qui passionnent Blanca.

Je ne peux pas dire que j'ai adoré ce roman, mais je ne regrette pas ma lecture... Une œuvre à laisser décanter, peut-être.
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L'hiver à Lisbonne

Années 80. Espagne, ici et ailleurs. A une autre époque, Giacomo Dolphin, pianiste de jazz portait le nom de Santiago Biralbo. Mais pourquoi ce changement d'identité? Entre fumée de cigarettes et verres d alcools, l'évocation de son ancienne vie. le piano, son ami Billy Swan a qui il doit beaucoup, sa relation avec la belle et énigmatique Lucrecia, son attente, sa vie menacée pour d'obscures raisons ... Vérité qu'il apprendra lors de ce voyage à Lisbonne. Ambiance sombre, nocturne la plupart du roman. Passant de bars en bars sous fond jazzy ou d'hôtels plus ou moins miteux.
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