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Critiques de Patrick Senécal (1299)
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Hell.Com

Patrick Sénécal !

Voilà un nom que de nombreuses personnes, ici, m'ont cité à plusieurs reprises...

Il était vraiment temps pour moi de découvrir sa plume !

600 pages dévorées en l'espace d'un week-end !

(Un week-end où j'ai aussi réglé pas mal de choses pour la rentrée scolaire de ma deuz...

Pas de la p'tite rentrée scolaire tranquille peinard en plus, hein !

Le gros truc qui te stresse bien ton petit coeur de môman (qui va bien te "niquer" tout ton temps durant 3 ans, accessoirement aussi...)

Alors, je vous laisse imaginer un peu comment ce bouquin se laisse engloutir en quelques bouchées !)



C'est absolument abominable de dire que j'ai pris un pied immense à lire toutes ces horreurs !

Car là ! Avec hell.com, il n'y a plus aucune limite à l'indécence et à la déshumanisation !

Tout est possible !!!

Oui ! oui !

Tout !

Même les choses qu'un cerveau pas complètement équilibré ne pense même pas...

Moyennant tout de même, un compte en banque (en suisse, de préférence) bien rempli.



Daniel Saul, déjà, au départ, il profite pas mal de la vie et de tous les plaisirs qu'elle lui offre.

En plus, il a une collègue plutôt canon, sur la même longueur d'onde, alors il se gène pas trop le Daniel !

Jusqu'au jour où Martin Charron, un ancien camarade de classe réapparait dans sa vie et lui fait comprendre que ces petites incartades sexuelles sont des clopinettes face à ce que pourrait lui offrir son adhésion à un site ultra sélect' - hell.com.

Charron va l'initier... Saul va apprécier et prendre goût à ces soirées inqualifiables d'insanités (... très beurk, quoi !), que lui procure son statut.

Il va se laisser embarquer, aveugler par le pouvoir...

Oubliant l'essentiel...

Et quand il rouvrira les yeux, il sera trop tard...Pas de marche arrière possible...

La descente aux enfers commence dès le premier pas franchi...



Vous savez quoi ?

Le mieux, c'est de le lire ce bouquin !

Parce qu'aucun mot n'est assez fort pour décrire ce qui s'y passe !



Vous allez kiffer vous détester d'apprécier autant de lire ce que l'Homme a de pire en lui !

Pensez-y ! Et vous serez loin du compte...



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Hell.Com

Merci à Babélio et au édition Fleuve Noir de m'avoir fait découvrir l'auteur Patrick SENECAL à travers son roman HELL.com



ATTENTION AMES SENSEIBLES S'ABSTENIR



Thèmes: Thriller, horreur, sexe , alcool, drogues, mais pas de rock an roll.



Les personnages du roman.

Daniel SAUL: PDG d'une société immobilière est homme riche, beau, intelligent, sur de lui voir arrogant et prétentieux. Divorcé et père d'un garçon nommé Simon SAUL. Daniel aime se sentir supérieur aux gens.

Marie: Collaboratrice et maitresse de Daniel SAUL. Très jolie, plus sensible que Daniel et qui manifeste un respect aux gens avec une ouverture d'esprit et de compréhension envers le fils de Daniel. Elle se tient à distance de Daniel sur ses aventure horrible. N'apprécie pas Martin CHARRON qui manipule Daniel.

Martin CHARRON: Ancien camarade de collège de Daniel il est un financier. Riche aussi, il est le contraire de Daniel pas beau mal à l'aise en public pas sur de lui mais quand il est dans son monde là il à une maitrise total.

Simon SAUL: Fils de Daniel il à 16 ans en pleine grise ou sa violence est entrain de voir le jour et d'une manière exponentiel. Son père face à lui est complètement perdu.



Internet, un site, HELL.com, Daniel va découvrir progressivement les jeux de sex et les jeux mortels. Prendre du plaisir. Découvrir comment faire subir la souffrance aux autres. En clair d'esxercer le pouvoir sur les gens de décider de la vie et de la mort. Quel pied !



Mais derrière HELL.com qui son ces personnes?



Daniel homme intelligent mais toujours à la recherche de plus de plaisir et jouer avec l'interdit découvre les différents niveaux de l'organisation comme dans un jeux vidéo.

Il y a les Mortels les gens dit ordinaires.

Il y a les Démons ceux qui on le droit de faire ce qu'ils veulent sans interdit.

Il y a les Damnés ceux qui s'enfonce mais qui ce plaignent qui on des remords.

Il y a le Diable surprise surprise lisez le livre...

Il y a la Rédemption prendre conscience sauver son fils avec quelle stratégie et quel moyen.

Et Dieu dans tout ça?



Pour ce roman de Patrick SENECAL est de voir si les lecteurs sont capable d'aller au bout de l'aventure des 593 pages.



Bon parcours mais attention vous allez peut être découvrir le Démons qui est en vous!







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Ceux de là-bas



Je n'ai vu qu'une fois quelqu'un mourir sous mes yeux.

Il s'agissait de mon grand-père maternel, plongé dans un coma artificiel depuis plusieurs jours.

Curieusement ce jour-là ma mère avait décidé de se rendre à l'hôpital de Lille, alors que ça n'était pas du tout prévu initialement. Ma soeur et moi l'avions accompagnée.

Pendant le trajet, son frère avait laissé un message sur le répondeur pour lui demander de venir d'urgence, que la fin était proche. Elle ne l'écoutera que plus tard.

Nous étions tous là depuis dix minutes à peine quand mon papy a exhalé son dernier souffle. Etaient présents sa femme, ses quatre enfants, et deux de ses petits-enfants.

Une belle mort, non, que de mourir entouré par les siens ?

Mais je n'ai rien vu. Il a fallu qu'on me le dise.

L'instant d'avant son coeur battait et une fraction de seconde après il s'était définitivement arrêté.

Sans que ses traits ne se figent davantage, sans dernier soupir, sans filet de fumée visible représentant son âme en partance pour un nouveau voyage, un nouveau commencement.

Aujourd'hui encore je me demande ce qui a provoqué ce besoin pour ma mère de se rendre au chevet de son père précisément ce jour-là.

Je me demande aussi si par delà le coma, mon grand-père était conscient que toute sa famille était à ses côtés, s'il nous avait attendu pour partir.

Si c'était une simple coïncidence, une inexplicable connexion, ou un évènement qui n'avait rien de rationnel.

"Le surnaturel est parfois une explication ben tentante ... mais ça peut être tellement autre chose."

Et où est-il aujourd'hui ? A-t-il rejoint le grand néant ? Ou a-t-il atteint un monde meilleur conforme à l'idée qu'il se faisait de l'au-delà, lui qui était catholique pratiquant ?



Patrick Senécal a eu cinquante-deux ans en octobre dernier, et avec ce roman très personnel, il a souhaité parler de ses peurs les plus profondes.

Ceux de là-bas a été écrit en partie pour exorciser ses démons, comme un exutoire, une catharsis.

Réveillant nos propres terreurs.

C'est un roman qui évoque le temps qui passe à une vitesse foudroyante, la vieillesse et surtout la mort.

Ce n'est pas un scoop, nous allons tous mourir un jour.

Certaines personnes sont en paix avec cette idée, par croyance, par philosophie ou parce que l'âge leur a fait accepter cette inéluctable conclusion.

"- C'est pas pour rien qu'en vieillissant, on devient magané, malade, invalide. Ca rend le grand départ souhaitable."

Pour d'autres c'est une peur primale. Parce qu'ils croient à l'enfer ou à d'autres souffrances éternelles. Parce que retourner au néant, même si on ne sera plus là pour le voir, est un effacement, une désintégration, qui peut accompagner l'impression de n'avoir rien fait de sa vie.

Pour Victor Bettany, le héros du roman, psychologue au collège d'enseignement général et professionnel de Drummondville, l'angoisse réside surtout dans l'incertitude.

A l'instar probablement de l'auteur, ce qui le terrifie, c'est de ne pas savoir. Si le rideau se ferme définitivement ou si la mort n'ouvre qu'une nouvelle porte. Il ne croit pas au paradis, au bon Dieu barbu, aux licornes et aux arcs-en-ciel dans les nuages. Il ne croit pas vraiment au long tunnel de lumière accueillant qui a été relaté par de nombreuses personnes ayant vécu une expérience de mort imminente, étant donné qu'elles peuvent s'expliquer de façon scientifique.

Mais il voudrait qu'il y ait quelque chose, que tout ne soit pas vain. Il a même assisté à une séance de spiritisme, persuadé pourtant qu'il ne s'agissait que d'une supercherie, juste au cas où. Hélas il n'en retirera aucun espoir en un éventuel au-delà.

"Mais plus je vieillis, plus je pense qu'il y a rien, même si une partie de moi espère qu'il y a quelque chose."



La mort, Victor y a déjà été confronté. Notamment avec la perte brutale de sa compagne.

Elle aussi était terrifiée à l'idée de disparaître, convaincue non seulement que seul le néant l'attendait, mais qu'elle y demeurerait consciente, comme perdue dans des limbes éternelles.

Ses parents, âgés de plus de quatre-vingt dix ans, voient tous deux la grande faucheuse se rapprocher. Et plus particulièrement son père, atteint d'Alzheimer, et placé en CHSLD ( Centre d'Hébergement et de Soins de Longue Durée, l'équivalent de nos EHPAD ).

De plus en plus dépendant, de plus en plus rabougri, de plus en plus malade.

La vie vaut-elle encore d'être vécue lorsqu'elle n'est plus qu'un simulacre ?

"C'est comme ça qu'on finit sa vie ? Après l'avoir menée avec honneur et fierté, on finit tout ratatiné comme un vieil insecte, à chercher son souffle inutilement dans cette déchéance physique et mentale complète ?"

Et si Victor est encore jeune par rapport à ses parents, son angoisse de la mort ne fait que grandir quand il regarde derrière lui et qu'il voit à quelle vitesse le temps est passé.

A quelle point la mort, cette grande inconnue, se rapproche.

Que son temps est compté.

"On a toujours l'impression que c'était hier, peu importe le souvenir."



Dès la fin du second chapitre, Victor sera de nouveau confronté à la mort dans des circonstances qu'il serait criminel de raconter.

J'ai quand même relu deux fois ce passage pour m'assurer que j'avais bien compris la première fois. Je n'en croyais pas mes yeux.

Cet auteur est complètement fou ! Et il sait parfaitement comment inciter le lecteur à plonger en plein cauchemar avec lui.

Le roman comprendra alors deux axes principaux : L'un tourné vers le passé afin de comprendre le déroulé des funestes évènements ( "On est pas dans une enquête classique, je sais pas si t'as remarqué !" ), et l'autre dans le présent qui explore cette fois les conséquences.

La paroi séparant les deux mondes semble être fissurée.

Dans une ambiance rappelant tour à tour Sixième sens, Destination finale, Medium ou même The Walking dead.



Depuis Malphas, Patrick Senécal n'avait plus écrit de romans fantastiques.

S'il y a quelques passages difficiles, l'auteur québecois s'est dans l'ensemble plutôt assagi. Cette fois peu de passages trash, et seulement un peu d'horreur ( on ne se refait pas ! ) à vous glacer le sang.

"L'horreur totale, sans aucun signe d'espoir. L'horreur qui se sait éternelle."

C'est davantage un roman rempli d'émotions, de douleur, de doutes, et de tristesse.

On partage avec Victor ses angoisses et ses incertitudes, qui ne font que prendre de l'ampleur au fil des pages.

"Oui, tout s'accélère, même s'il ne comprend pas encore ce que cela signifie exactement."

On accompagne ce héros en pleine perdition, physique et mentale, au fur et à mesure que s'enchaînent les évènements.

Et c'est aussi un roman rempli de réflexions, non dénué d'un fin rayon lumineux au milieu des ténèbres.

Un livre porteur d'un message particulièrement fort.



Mais c'est bien du Senécal, qui ne se répète jamais d'un roman à l'autre.

L'écrivain a toujours ce formidable talent pour captiver son lecteur de la première à la dernière ligne.

Ceux de là-bas se dévore encore une fois, tant la construction est réfléchie et tant le suspense est omniprésent.

Tant l'imagination de l'auteur repousse les limites du genre fantastique et le renouvelle, parvenant à innover en attaquant sous un angle totalement différent la thématique de l'au-delà.

Bien différente de celle de Bernard Werber et de ses thanatonautes.

Avec un final qui est tout simplement grandiose.



Je ne crois pas avoir déjà lu un roman du Canadien avec autant de références musicales, d'Aznavour à Marilyn Manson en passant par Eric Lapointe, les Rolling Stones, Nick Cave, Pink Floyd ou Bon Jovi.

Mais ça n'est peut-être pas un hasard ?

J'ai d'ailleurs encore enrichi mon dictionnaire d'expressions typiquement québecoises, apprenant que des tounes étaient des chansons.



J'ai quelques infimes réserves qui ne me permettent pas d'attribuer la note maximale, même si ça n'empêche pas l'indétrônable Patrick Senécal d'être ni plus ni moins, toutes nationalités et tous genres confondus, mon auteur de prédilection.

Certaines explications m'ont parues un peu tirées par les cheveux pour y adhérer totalement, et il me reste quelques interrogations sur la nature de certaines hallucinations, ou encore sur ce souvenir qu'il avait depuis sa tendre enfance, avec cette silhouette sombre qui semble venir le sauver de la noyade. A moins qu'il ne s'agisse réellement du médecin le mettant au monde et le libérant du liquide amniotique ?

Pas de quoi bouder mon plaisir dans tous les cas.



Et vous, que pensez-vous qu'il y aura après la fin terrestre ?

Quelle que soit votre vision des choses, ce roman pourrait bouleverser vos croyances ou vos théories.

Personnellement, je ne vois pas pourquoi il y aurait quoi que ce soit de l'autre côté.

Il n'y avait rien avant notre naissance. Pourquoi y aurait-il quelque chose après ?

Nous ne sommes qu'une brève parenthèse émergeant du néant pour y retourner ensuite.



Et pourtant, je parle parfois aux morts qui m'étaient proches.

Au cimetière ou ailleurs.

C'est donc qu'un infime partie de moi espère être entendu.

Et espère que quand ça sera mon heure, moi aussi je pourrai entendre.



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Le passager

Et bien on ne pourra pas dire que Senécal fasse la promo de l'auto-stop, bien au contraire.

Il nous livre ici un bon divertissement, à caser entre deux lectures plus exigeantes pour se reposer un peu les méninges.



Le tout est servi à la première personne, dans un style très vif, incisif. Les actions, pensées, dialogues s'enchainent rapidement. Il n'y a pas de longueurs. L'auteur permet ainsi de nous plonger dans le raisonnement du héros, dans ses angoisses, ses peurs et son incompréhension. On découvre le cheminement de son raisonnement et ses réflexions.



Le bouquin est de bonne facture, tout comme l'histoire. Mais j'ai trop rapidement découvert le dénouement final, ce qui a un peu obscurci mon plaisir. Du coup, je ne peux lui mettre meilleur note, comme je ne peux en dire davantage sur l'histoire en elle-même sinon cela serait gâché la découverte et la surprise des futurs lecteurs.



Voilà donc, mon second Senécal, mais sûrement pas mon dernier....
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Flots



Journal intime d'Antyryia





13 avril 2021



Aujourd'hui j'ai posé ma matinée parce que le facteur doit m'apporter un colis important. Il a sonné à 10h00 du matin et m'a demandé d'abord de lui régler une taxe. Ca s'appelle des droits de douane je crois. Moi je trouve que c'est un peu du vol parce que j'ai déjà payé cinquante euros de frais de port mais lui il m'a dit que c'était la loi et que sans ça je n'aurai pas mon colis. Alors j'y ai fait son chèque quand même. J'étais pas mal tanné, ça veut dire agacé en québécois, mais en même temps très excité parce que quand j'ai ouvert le paquet j'avais le nouveau Patrick Senécal entre les mains. Il s'appelle "Flots". Je sais pas du tout ce que ça va raconter mais la couverture est trop belle et très intrigante.

Pour ceux qui ne le connaissent pas Patrick Senécal est considéré comme le maître de l'horreur au Canada mais pour moi ça va beaucoup plus loin. Déjà parce qu'il s'agit de suspense et d'angoisse, ensuite parce qu'il ne se répète jamais. Seul point commun : Au début tout est souvent banal puis crescendo l'écrivain avance ses pions, jamais au hasard, la tension monte, la peur s'installe doucement pour le lecteur puis devient terreur. Qu'il s'agisse de thrillers policiers, de romans fantastiques ou de récits plus psychologiques, il n'a aucun égal. Il est capable de rédiger un roman d'une phrase ( Contre Dieu ), de faire de l'humour ( la tétralogie Malphas ), de parodier Alice au pays des merveilles ( Aliss ) ou avec le vide d'écrire un roman pouvant se lire aussi bien dans l'ordre proposé que chronologiquement.

En tout cas me voilà devenu l'heureux propriétaire de Flots et ça c'est le fun.

Je suis très pressé de le lire mais je dois aller travailler alors bye.



Après le travail je suis rentré chez ma mère pour m'occuper du chien. Elle s'appelle Grisella, c'est un Shetland et elle est très jolie. Elle me fait toujours la fête quand je reviens. Maman n'est pas là cette semaine parce qu'elle est au chevet de ma mamie qui est hospitalisée à domicile. Elle a eu un gros accident du cerveau et elle ne peut plus bouger qu'un bras. Pis surtout elle ne peut plus parler et plus rien avaler. Les docteurs lui ont mis une perfusion de glucose mais ils ont dit à maman que ça serait provisoire et que mettre une sonde gastronomique ça serait de l'acharnement. Alors maman veut s'en occuper pendant ses derniers jours et les médecins ont accepté que ça soit à sa maison et non pas dans une maison spécialisée pour les vieux où elle n'aurait pu voir personne. Après moi je vais avoir une assurance vie alors ça me dérangeait pas de m'occuper du chien et de lui faire des mamours.



Ce soir j'ai commencé Patrick Senécal mais j'ai pas été convaincu. J'ai trouvé ça plate le début. Plate ça veut dire ennuyant au Québec mais on devine rapidement le sens de ces quelques mots inusités en France, pas de quoi s'affoler. Un dépanneur par exemple c'est une petite épicerie, qui sert à dépanner. C'est là que travaille le père de Florence Roberge qui est l'héroïne du livre.

Enfin je vais pas dans l'ordre. D'abord la tante de la petite Florence, huit ans, presque neuf, entre chez sa soeur et découvre que la petite est seule. Elle refuse de prononcer le moindre mot, impossible de savoir si elle sait où sont ses parents. Elle a l'air d'aller bien, à l'exception d'une coupure à la joue. La police est prévenue.

Un mois avant environ, son oncle Hubert lui avait offert trois carnets afin qu'elle puisse y raconter ses secrets et comprendre ses émotions. Et c'est ainsi que l'on fait connaissance avec Flo ( je pense y'a un lien avec le titre ! ) et ses parents, ses amies à l'école, sa professeur de piano.

Le langage est très enfantin, même si je suis pas très bon en français j'ai été irrité par son vocabulaire limité, sa syntaxe approximative, ses répétitions. Et pis j'ai vu que tout le long du livre ça serait que ça avec quelques courts intermèdes nous ramenant à aujourd'hui. J'ai pensé que monsieur Senécal avait pris du crack avant d'écrire ces niaiseries de petite fille.

Après j'ai fait sortir le chien pour qu'il fasse son pipi dehors, j'ai fermé les volets et j'ai été dormir. Bonne nuit.





14/04/2021



Aujourd'hui on est mercredi et après avoir donné ses croquettes à Grisella je suis parti tôt au travail. Il faisait froid et quand je suis arrivé les fenêtres étaient grandes ouvertes et j'ai eu encore plus froid. J'avais deux pulls et Antoine avait juste un t-shirt mais il avait chaud. Comme j'étais frigorifié j'ai eu envie de faire passer Antoine par la fenêtre mais je l'ai refermée pendant la pause café. A part ça j'ai passé ma matinée au téléphone à cause de tous ceux qui sont en télétravail.

A midi j'ai repris mon livre et j'ai davantage apprécié. D'une part parce que le style d'un journal intime d'une gamine de huit ans demandait juste un temps d'adaptation, d'autre part parce qu'on commence à comprendre que sa vie n'est pas un long fleuve tranquille et que Senécal nous emmène doucement mais sûrement dans son univers cauchemardesque, en posant les premiers jalons. On est alors au tout début du coronavirus, qui va faire ses toutes premières victimes à Québec. Sébastien Roberge, le papa de Flo, est complètement paranoïaque.

"Il a dit que c'étaient les gouvernements qui avaient inventé le virus pour que les pharmacies fassent de l'argent." Enfin il n'est peut-être pas si tant fou que ça parce que la dernière fois à la pharmacie j'ai vu des crèmes pour réparer les mains abîmées par le gel hydroalcoolique. C'est qu'il y a quand même beaucoup d'argent à se faire !

En parlant d'alcoolique, Marilyne, la maman de Flo, ancienne mannequin qui vit dans le passé, boit beaucoup. Des fois elle rit mais des fois elle est triste.

Elle est très proche de sa fille Florence qui a le droit de regarder des films d'horreur avec elle. Les litres de sang n'impressionnent pas du tout la petite qui profite des moments de complicité avec sa mère, même si le mari n'est pas d'accord. Il l'exprime d'ailleurs parfois avec ses poings mais regrette toujours parce qu'il les aime profondément sa femme et sa fille.



Le soir je suis rentré chez ma mère mais avant j'ai magasiné à Intermarché. Magasiner ça veut dire faire ses courses. J'aurais vraiment dû choisir le québécois en langue vivante au collège, c'est plus facile que l'allemand. Il était déjà tard et après avoir fait des minouches au toutou ( ça veut dire caresses ) ma maman m'a appelé pour prendre des nouvelles. Je lui ai dit qu'on n'avait pas été cambriolés et que je n'avais rien cassé. Elle m'a parlé de mamie : le docteur a voulu qu'on lui retire sa perfusion, qui était donc sa dernière façon de s'alimenter. Il avait peur que sinon elle ait mal à cause d'un neudème aux poumons et toutes les précautions sont prises pour qu'elle n'ait pas mal. Elle ne ressent plus ni la faim ni la soif. J'espère qu'elle a eu le temps de manger les chocolats Lindt que je lui avais offert à noël.



Le soir je ne lis pas beaucoup parce que j'ai la tête ailleurs mais le personnage de Flo me fascine de plus en plus. Ce n'est pas une petite fille comme les autres. Son environnement familial n'aide pas mais ça va bien au-delà. Déjà elle est très perturbée par les menteries : Une fois on lui demande de toujours être honnête, une autre de cacher certaines vérités. C'est aussi comme si elle n'avait pas eu les bons outils pour distinguer les notions de bien et de mal pourtant inculquées aux enfants dès leur plus jeune âge. Comme si elle n'avait pas de compassion, pas d'émotion, que la gravité des évènements lui échappait totalement.

C'est sa grand-mère Laura qui mourra des suites de son cancer, ce qui la laissera totalement indifférente.

"Elle a dit que quand quelqu'un qu'on aime meurt, il faut être triste."

"Je n'avais pas vraiment des regrets, mais je me demandais si c'était correct que j'en ai pas."

"Je ne comprenais pas pourquoi moi, je ne pleurais pas."

Cette fillette est adorable, attachante, on connaît tout de sa vie, du cheminement de ses pensées, qui sont d'une logique enfantine et pourtant parfois glaçantes voire macabres.

On dirait que par cet effet saisissant de contraste Senécal est en train de réussir son pari.

En tout cas il a déjà bien distillé l'angoisse.

J'ai eu une longue journée alors j'écrirai plus demain. Bonne nuit. Bye.





15/04/2021



Je me suis levé très tôt aujourd'hui tellement j'avais envie de connaître la suite du journal intime de Flo. Si je devais qualifier ce livre unique en son genre de par sa narration je dirais quand même qu'il s'agit d'un thriller domestique. Pourtant il est à contresens de tout ce qui se fait actuellement. Les "chapitres" sont très longs, il n'y a aucun dialogue bien sûr, juste des restitutions de ce que Flo a entendu.

"Là, papa a dit qu'ils auraient dû accepter les médicaments du docteur qui m'avait examinée l'année passée."

Et pourtant, Barbara Abel, Claire Favan, Karine Giébel que j'adore et qui excellent dans ce genre de thrillers familiaux noirs ne tiennent pas la comparaison.

Je ne vais plus parler de l'histoire, juste de mes impressions.

Si ce n'est pour révéler que Flots est aussi une allusions aux grondements qui se produisent parfois dans la tête de notre héroïne, quand elle se sent contrariée par exemple.

"Et là j'ai encore plus trouvé que ça ressemblait à de l'eau, comme des vagues."

J'ai lu, j'ai même dévoré. Plus j'avançais dans le livre et plus je voulais connaître la suite et la conclusion de ce roman effroyable.

Je l'ai déjà dit mais qui aurait cru qu'un journal intime pouvait nouer notre gorge à ce point et faire augmenter la vitesse des battements de notre coeur ?

J'étais très en retard pour aller travailler alors le matin j'ai tracé la route.



En rentrant j'étais toujours aussi pressé de reprendre Flots que j'ai ouvert la porte du garage et rentré la voiture sans me méfier le moins du monde et j'ai entendu un jappement tandis que mes roues arrières passaient sur une bosse. J'étais tellement à la bourre ce matin que je n'avais pas refermé la porte de cave et en entendant le bruit du moteur Grisella a bien sûr foncé vers moi.

Je l'examine et il n'y a plus rien à faire.

Tant pis pour la lecture, je prends une pelle et je la mets avec le corps déjà raide du chien dans mon coffre. Je me prépare une attestation de déplacement "promenade d'animaux de compagnie" pour justifier de ma sortie après 19h00 et je l'enterre dans un champ voisin. Je décide de ne pas en parler à ma mère, je lui dirai simplement que je l'ai fait sortir hier soir comme d'habitude mais qu'elle n'est jamais revenue. Qu'elle réapparaîtra peut-être tout à l'heure ou demain. Elle nous a déjà fait le coup et ma menterie devrait passer. Je me sens un peu triste quand même mais maman a déjà beaucoup à gérer et je ne veux pas lui enlever cet espoir.

En tout cas c'est pas l'fun cet accident.

J'ai plus envie d'écrire alors bye.





16/04/2021



C'est vendredi, enfin le week end !

Mais je suis seul au bureau et j'ai tellement de boulot aujourd'hui entre les mails, les appels et les courriers que je ne sors pas la tête hors de l'eau. Bon au moins j'ai pu fermer les fenêtres, c'est toujours ça de pris. Je suis encore un peu magané d'avoir autant bêché hier soir.

En rentrant tard le soir ma mère était déjà rentrée, sa soeur avait pris la relève auprès de ma mamie ce week-end. Elle m'a demandé où était passée Grisella coudonc alors j'y ai répondu que j'en savais rien et que son ostie de chien s'était fait la malle hier soir mais qu'elle allait sûrement revenir comme la fois dernière.

Après j'ai voulu la serrer dans mes bras pour la rassurer parce que je sais qu'elle en a déjà beaucoup des tracas en ce moment mais avec le virus chinois on n'a pas le droit de faire des becs même à sa famille, et même si ma maman a eu un premier vaccin.



Avec toutes ces affaires j'ai peu lu mais je me suis rendu à la page 300. Je réalise que la toute première phrase du livre, "Tout est une histoire de confiance", est en réalité le point d'orgue du roman.

"C'est pas grave de raconter des menteries pour ne pas avoir de problèmes, mais trahir la confiance de quelqu'un, ça c'est pas correct." nous expliquera Flo, très déçue par l'attitude de certaines de ses meilleures amies.

Et en dehors de l'horreur ( qui devient en définitive prédominante après une lente et inexorable ascension vers le chaos axée sur les raisonnements de chacun, et en premier lieu celui de Florence ), je suis resté admiratif de la façon dont Patrick Senécal avait placé chacun de ses pions, d'une façon qui paraissait à mes yeux totalement innocente, afin de pouvoir s'en servir les uns après les autres pour le feu d'artifice final.





17/04/2021



Aujourd'hui samedi, je suis rentré chez moi, et je me suis assis sur mon parquet ensoleillé pour lire la fin du meilleur roman que j'ai lu depuis longtemps.

Qui aurait misé sur la rédaction d'un journal intime d'une toute jeune demoiselle se mêlant dans les mots et l'orthographe pour en faire un tel chef d'oeuvre ?

Personne je pense. Enfin j'aurais quand même mis une pièce en sachant que ce serait Senécal qui relèverait le défi.

C'est audacieux, c'est différent, la construction est parfaite, la tension devient de plus en plus palpable jusqu'à nous faire mal au ventre et pourtant on est redemande. On entre dans la tête d'un enfant dont on comprend les raisonnements, aussi étranges ou sévères puissent-ils être. Est-on en droit de l'apprécier ?

Non, nous n'aurions pas réagi de la même façon à sa place et à son âge mais ce n'est pas notre histoire.

Inoubiable.

Je trépigne d'impatience à l'idée de raconter la toute fin, que je voyais venir avec le coeur serré. A tort ou à raison ?

Mais je pense que ce serait dommage parce que j'envisage de publier mon journal sous forme de critique demain sur Babelio. Et les fans m'arracheraient les membres un à un si j'en disais davantage.





18/04/2021



Ma décision est prise et je vais publier mon journal intime. Je sais bien que normalement ça se fait pas mais comme ça après ma mort mon souvenir du livre sera toujours là.

Un hommage à mon auteur de prédilection, à Flots, et à Florence.

Lisez le également, et n'hésitez pas à partager votre avis, à venir m'en parler.

Je me demande ce que je vais bien pouvoir lire à présent. Tout risque de paraître plate.

Mais là il est temps pour moi de vous laisser.



J'ai raconté des menteries concernant ma chienne, mais je dois rentrer en prendre soin pendant que maman sera au chevet de la sienne dès demain. Ca c'étaient pas des paroles en l'air.

Et j'achève mon journal avec une grosse pensée pour mamie Lucette.

Bye.



21/04/2021

Décès de ma grand mère le jour de son 93eme anniversaire. Qu’elle repose en paix.

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Sur le seuil

De temps en temps, je quitte l'univers purement SF et fantastique pour m'autoriser une petite incursion sur le territoire du thriller. Patrick Sénécal fait partie de cette liste d'auteurs que je veux découvrir. Alors quoi de mieux qu'un thriller fantastique pour une première approche ?

Le résumé est intrigant et les critiques sont enthousiastes. Donc allons-y !



Et bien, je l'ai littéralement dévoré en une journée. L'histoire est extrêmement prenante. C'est sombre, dramatique, et tellement mystérieux. L'auteur parvient à parfaitement distiller les informations, les détails, les éléments de compréhension. A chaque fois qu'il y a un nouvel indice, on est pris dans le jeu de la déduction. On mène sa propre réfléxion en même temps que les protagonistes. Et au moment où on trouve la réponse et qu'on se dit que c'est dommage d'avoir déjà indiqué la majeure partie du dénouement final aussi tôt dans le bouquin, et bien non on se rend compte que c'était parfaitement calculé, et que Sénécal maitrise en fait très bien son métier. Et ainsi chaque pierre s'ajoute à l'édifice, jusqu'à une conclusion épouvantable et terrifiante.



Les personnages sont très bien dessinés aussi, et je les ai trouvé très justes. Le narrateur, acteur principal de l'histoire, est terriblement humain avec toutes ses faiblesses et sa lâcheté. Il est totalement désabusé, et ne croit plus en rien du tout. Aussi il lui faudra remettre en question une partie de lui-même pour parvenir à bout de cette énigme si obscure.



En conclusion, je peux dire que j'ai découvert un brillant écrivain, pour un excellent divertissement qui m'a pris aux tripes dès le début pour ne plus me lacher par la suite. Et même encore maintenant, j'ai cette dramatique partie finale qui hante mon esprit. Il y a, grâce à l'épaisseur voulue du personnage principal aidée par une narration à la première personne, et une structure d'écriture basée sur des paragraphes courts, beaucoup de dialogues, ainsi que de pensées personnelles, une intéressante réflexion sur la croyance en la psychiatrie, sur la frontière entre la science, le surnaturel et la religion. Ce n'est absolument pas lourd ou pompeux, mais plutôt bien emmené tout au long de l'histoire.



En tout cas, une chose est sure c'est que je reviendrai.
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L'autre reflet

« Peu importe ce qu’on écrit, on parle toujours un peu de soi. »



Que va laisser Michaël de lui-même dans ce roman noir qu’il tente d’écrire?



Michaël enseigne dans un établissement pénitencier pour femmes à Joliette au Canada et rêve d’être écrivain. Il se voit déjà en haut de l’affiche mais peine avec les scènes de violence de son roman. Sa rencontre avec l’une des détenues, Wanda, une ex-meurtrière incapable de ressentir la moindre émotion, va être un électrochoc.



Le début était prometteur, bien rythmé et laissait planer de nombreuses questions et ambiguïtés. Et puis, c’est parti en brioche…



C’est parti en brioche entre autres parce que le personnage central, Michaël, m’a lassée avec ses tergiversations si peu en phase avec son tempérament excessivement égocentrique. Ses périodes de pseudo remords (trop redondantes) m’ont paru totalement décalé. Il n’est d’ailleurs pas très perspicace pour un auteur de thriller. Il a toujours un temps de retard dans ses questionnements. Bref, il sonne faux. J’ai lui ai préféré le personnage de Wanda (la détenue). Elle est certes alcaline, froide et machiavélique, mais elle tient la route, elle suit son implacable logique.



C’est aussi parti en brioche à cause des scènes de meurtres. Elles sont tout simplement écœurantes ! J’ai bien conscience qu’étant donné le scénario, l’auteur se devait de marquer le coup mais rien à faire, ça m’a paru surfait, trop téléguidé, de la violence pour la forme en quelque sorte.



Même le thème de l’écrivain à la recherche de son inspiration est abordé de manière superficielle. Je m’étais imaginé que le processus de création serait quelque peu développé mais en fait, on est plus dans un décorum, dans les paillettes du showbiz, la promotion commerciale, le top des ventes.



En revanche, j’ai apprécié l’approche amorale. De plus, l’écriture, sans être très élaborée, est alerte et émaillée d’expressions québécoises qui apportent une fraicheur tout à fait sympathique. Ça, j’ai « trippé » ! Mais l’ensemble reste assez décevant, trop éloigné de mes attentes. Heureusement, j’ai pu échanger autour de cette lecture avec Siabelle. Ça m’a permis de l’égayer !

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5150, rue des Ormes

Il a fallut une promenade en vélo et un chat passant devant celui-ci, puis une chute... pour connaître l'horreur.

Un roman très prenant, je me demandais bien tout le long de l'ouvrage comment tout cela aller se terminer..

Je ne m'attendais pas à cet fin… j'aurais tellement voulu que la partie se finissent… et bien non ! je ne vous en dirais pas plus.



À vous de le découvrir !



Un récit inoubliable et un écrivain que je vais continuer à lire !



Bonne lecture !



CHALLENGE MULTI-DEFIS 2024
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Le Vide, tome 1 : Vivre au Max

« Un auteur québécois qui possède l'art de nous ébranler les émotions... » Avec cette critique de l’édition québécoise, nous voici déjà dans l'univers langagier du roman.



La vacuité, la superficialité, le nihilisme, le vide « meuble » la vie de l'animateur milliardaire, du psy...et on en découvre de belles lorsque l'on demande aux gens de proposer d'exaucer leurs rêves en direct à la télévision.

C'est un thriller qui donne froid dans le dos par le fait de sa proximité avec notre vie. Trash comme un mélange de téléréalité et de témoignages du type « c’est mon choix ». Il vous faudra avoir le cœur bien accroché pour encaisser une scène « gorissime » où les protagonistes se réfèrent à ceux du film « Délivrance ».



Quelques longueurs mais celles ci sont agréablement compensées par le charme de la façon québécoise de s'exprimer.

Ce livre nous aspire dans une spirale morbide à notre corps défendant et on se demande pourquoi ce si bon scénario n'a pas donné lieu à une adaptation au cinéma.

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Le passager

"Ma tête heurte le sol... et je me réveille sur le plancher de ma chambre. Merde ! Je suis littéralement tombé en bas de mon lit !"



Mince, moi aussi ! Incroyable cette histoire !

Étienne, jeune prof, nouvellement affecté dans l'école où il a fait lui-même ses études doit reprendre au pied levé les cours de son ancien professeur, des cours de littérature, branche fantastique. Trois fois par semaine, il parcourt la distance Montréal (où il demeure) - Drummondville (où habite encore ses parents). Soixante-dix minutes d'autoroute, plate et monotone, surtout l'hiver. Proche de Drummondville, quelques sorties d'échangeurs et...un autostoppeur avec un blouson rouge. Hésitant, Étienne malgré tout le fait monter et engage alors un peu la conversation avec Alex, ce pouceux qui l'intrigue. "Comme je te disais l'autre jour, je conduis jamais, moi. Je guide." Après plusieurs trajets, ils semblent avoir un passé commun mais Étienne n'arrive pas à se remémorer sa vie avant ses huit ans. "C'est quand même plate que je ne garde aucun souvenir de mon enfance." Alors Alex, par bribe, tente de lui faire retrouver la mémoire. "Une sorte de jeu, quoi... "



Un bon thriller, bien mené par Patrick Senécal, qui distille et fait monter crescendo l'angoisse au fil des pages. Tout est réuni, la température devient glaciale et il commence à neiger, l'ambiance est parfaite pour suivre Étienne descendre un peu plus les marches glissantes de son passé. Est-ce que Louis, son ami policier, pourra l'aider ?
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Hell.Com

Merci à Babelio et aux éditions Fleuve Noir de m'avoir sélectionné pour cette masse critique .

Que dire de ce livre .... Alors pour etre atypique il l'est ... Ce n'est pas un thriller psychologique comme on a l'habitude de lire .

Là ...Toute l'horreur et les vices sont rassemblé :sexe,drogue,alcool,prostitution,sadomasochisme .j'en passe et des meilleurs ...

On est pas dans un milieu défavorisé comme on pourrait se l'imaginer.

Bien au contraire Daniel est richissisime....

Mais qui peut imaginer que dans un milieu aussi aisé et cortiqué l'ont puisse faire des choses aussi impensables ,pervers ....

Mais arrêtons de vivre dans un monde de Bisounours bien Evidemment la classe aisée est la plus atteinte par les vices mais ... Tout est caché du grand public !!!

Je dis bravo à Patrick Senecal pour sa franchise ... Certes ce livre est Trash... Mais c'est si vrai ..

Il a de l'argent , il s'ennuie donc il en profite et tous les jeux , les horreurs , la haine de la religion ,la présence du diable sont present .



Ce livre fait passer un bon moment mais si vous n'êtes pas adepte ... Je vous le déconseille... Si vous avez envie de vous dévergonder allez y oser.
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Le Vide, tome 1 : Vivre au Max

Voilà un vide qui est un gros pavé !

Le Vide, c'est encore un portrait de l'homo desesperatus post seconde guerre mondiale, celui.celle qui ne croit plus à rien -et à lui même, sa grandeur et sa dignité, encore moins. L'anti-héros de Céline, de Houellebecq, de Litell et autres auteurs de monstrueux polars et thrillers dont nous sommes si friands, l'anti-héros qui est capable de tout par paresse, lâcheté, bêtise, cruauté ...Celui qui nous a menés et nous mène au désastre.

Patrick Sénécal choisit la voie du thriller pour sa démonstration, et la téle-réalité comme incarnation de la déchéance humaine. L'anti-héros est une foule de téléspectateurs, trois millions de Québécois fascinés chaque semaine par une émission trash "Vivre au max", où les heureux candidats sélectionnés peuvent réaliser leurs rêves les plus fous (insulter leur patron, leur belle-mère, sauter en parachute, combattre des piranhas, passer la nuit avec une porno-star...) Les rêves et leur vacuité sont très rapidement au centre de l'intrigue. De cette foule d'êtres vides jaillissent trois hommes : le présentateur, Max, milliardaire reconverti dans le showbiz, un psychologue suicidaire et dérangé, Stéphane, et un inspecteur de police (les Canadiens disent "détective"), Pierre. D'abord fort éloignés les uns des autres, les liens vont se nouer à travers l'émission et un quadruple meurtre sur lequel Pierre enquête.

L'intrigue est prenante, le propos est moderne, mais j'ai trouvé cela un peu longuet, ce qui fait que, grande lectrice de thrillers, j'ai assez rapidement compris où on allait. Heureusement, quelques rebonds inattendus m'ont raccrochée au livre. L'aspect moral du récit correspond à notre réalité, mais il m'a semblé un peu trop forcé, un peu trop heavy, comme disent nos Québécois dans le livre. J'aurais préféré une mélancolie et un désespoir plus dilués, profonds, las, et plus ironiques aussi, comme chez un auteur dont on ne doit pas prononcer le nom mais qui sait constuire des livres -mondes pour ces êtres vides, avec une telle intensité que les lire est une douleur physique et morale. Les personnages ici sont à la fois trop superficiels et hystériques pour nous ressembler. Ils vont trop loin, trop vite. On les regarde de l'extérieur.

Un très bon point : la fin, qui pourrait virer au n'importe quoi, tremble un peu sur ses bases mais finit par nous emporter. Bien joué.

C'est donc un très bon livre, que je conseille.
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Il y aura des morts

Horreur à Drummondville, le nouveau Patrick Sénécal qui renoue avec la folie meurtrière d’une société du vingt-et-unième siècle.



Carl est propriétaire d’un petit bar tranquille entre dans son entreprise. C’est un homme dans la cinquantaine, séparé de sa femme, menant une vie rangée et planifiant doucement sa retraite. Dans son bar, une dame est assise dans la salle depuis un bon moment, bien mise, classique, une agente dans l’immobilier ou les assurances peut-être? Mais lorsqu’elle s’adresse à Carl, c’est pour lui annoncer qu’il va bientôt mourir. Une tactique de marketing douteuse, une farce d’un de ses amis?



Mais ce n’est vraiment pas drôle lorsqu’il est attaqué par un tueur. Quoi? Pourquoi? La vie de Carl Mongeau est chamboulée et bien sûr, "il y aura des morts". Et quand on connait Patrick Sénécal, on peut imaginer que ce sera des morts atroces et qu’on pourra suivre le cheminement psychologique des êtres qui sont aux prises avec cette situation impensable.



Et si ça arrive à un gars ben ordinaire d’une petite ville ben ordinaire, est-ce que ça ne pourrait pas vous arriver à vous?…

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Le Vide, tome 1 : Vivre au Max

J'ai dévoré les 925 pages du Vide en deux jours (merci mes insomnies). J'en ressors avec un profond goût d'amertume. Je découvre Patrick Senecal avec ce roman et j'ai admiré son incroyable construction. Il mélange les chapitres pour mieux préserver le suspense et ça marche du tonnerre.



Quant aux thèmes abordés, c'est là où ça devient aussi palpitant que douloureux. Le roman dénonce avec virulence et cynisme la vacuité de nos vies contemporaines qu'on tâche de remplir avec d'insipides envies, des émissions de téléréalité débilitantes et avilissantes. On rentre dans un cadre standard boulot-mari/épouse - les gosses - la maison... Senecal ou la vie en rose... fané.

Il dépeint avec force les ressorts d'un reality-show intitulé La vie au Max qui consiste à réaliser les rêves les plus fous (sordides surtout)des participants. Succès monstre au Québec, des millions de téléspectateurs sont littéralement collés à leur téléviseur à chaque émission, le public présent pendant le direct en pleine frénésie,  tous attendant le prochain trip, l'espérant bien barge ou bien hard sexuellement. Un vrai programme intellectuel, quoi.

En filigrane transparaissent l'avidité de passer à la télé quitte à piétiner sa dignité  (sa quoi? diraient certains), la solitude des candidats une fois leur quart d'heure de célébrité terminé, les conséquences de leurs actes auxquelles ils n'avaient absolument pas réfléchi, voulant juste faire le buzz  (grrr et pourtant je n'aime pas ce mot qui évoque l'insupportable grosse mouche qui vrombit juste quand on va s'endormir).



Les personnages sont tous bien amenés, crédibles et ambigus. Le sergent-détective Sauvé m'a cependant parfois tapé sur les nerfs. Le plus fascinant reste Maxime Lavoie, le présentateur et producteur de La vie au Max.



Même si j'ai beaucoup apprécié ce livre, je ne suis pas certaine de l'offrir. Car il faut le moral bien accroché pour affronter Le vide que nous inflige Patrick Senecal. Il tape fort et réussit à transmettre le désespoir qui suinte un peu partout. A déconseiller aux personnes dépressives ou qui traversent une mauvaise passe. Sans entrer dans le détail pour ne pas éventer le suspense, je me suis sentie en résonance avec certains des propos avancés dans le livre. D'où le goût amer et la sensation de malaise après cette lecture.



Sur la quatrième de couverture, L'Hebdo suisse le décrit comme "un roman bien ficelé, intense, estomaquant, qui plonge dans le désarroi existentiel d'une foule avide de divertissement et d'hommes et de femmes désespérés.". Pour une fois, je trouve que l'avis sonne juste.
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Malphas, tome 4 : Grande liquidation

Julien Sarkozy est de retour à Saint-Tralouin sous une "identité" d'emprunt (^^ ... clin d'oeil à un autre président bien français, bien que Julien semble avoir plus de chenolles !)... parce que... ostie !... il veut avoir le fin mot de cette histoire de dingueries ensorcelantes et démoniques.

Avec son compagnon d'armes, Simon Gracq, à la syntaxe improbable, qui sera alors "en train présentement dans le moment de faire sur le qui-vive le plus grand reportage journalistique de la vie de [son] existence"... Julien va se voir confirmer qu'il existe des personnes abjectes, capables de conjurer ciel et enfer, de ratatiner maîtresse et mère, afin de s'arroger gloire et pouvoir...



Un peu longuet, ce 4ème tome... mais l'humour (noir), sarcasmes, sorcelleries, scènes de sexes incongrues et autres empoignades, références littéraires (parfois savoureusement cyniques), la violence horrifique tournée en dérision... sont toujours présents !

On ne s'ennuie pas et effectivement, comme le dit Julien : "On se croirait dans un Feydeau mis en scène par Tarantino !"
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Sur le seuil

Un écrivain de romans d ‘horreur qui se mutile, un psychiatre désabusé par son métier et un journaliste un peu trop enthousiaste, tels seront les personnages principaux de ce roman d’épouvante qui a de très nombreuses qualités.

Jusqu’à maintenant, quand j’avais envie d’un roman terrifiant bien écrit et aux personnages travaillés, je choisissais un livre de James Herbert ou de Graham Masterton.

Je sais que désormais, je pourrais me plonger dans un titre de Patrick Sénécal avec le même plaisir.

« Les coïncidences ça n’existe pas », n’arrête pas de répéter Leroy Jethro Gibbs, un personnage de la série tété NCIS et, en lisant ce roman, on se rend compte que c’est tout à fait exact.

Vous aimez les récits qui vous embarquent immédiatement, vous n’avez pas peur des scènes sanglantes et des descriptions assez crues d’actes odieux, vous aimez flirter avec le surnaturel et l’idée de découvrir le Mal vous fascine ? Foncez !

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Le passager

J'ai découvert ce roman par hasard en lisant des critiques sur ce site. J'ai été curieuse de connaitre cette histoire et je n'ai pas été déçue!

L'auteur a une manière d'écrire très fluide et on ne s'ennuie pas. L'intrigue est très présente tout au long de l'histoire et le suspense augmente de plus en plus à chaque page tournée.

Le personnage principal qui a perdu ses souvenirs d'enfance se découvre en même temps que le lecteur, ce qui fait pour moi la qualité de ce roman. Je l'ai trouvé vraiment captivant du début à la fin et j'en garde un très bon souvenir!
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L'autre reflet

Où un auteur de romans noirs trouve-t-il ses idées? Comment peut-il décrire avec tant de réalisme des meurtres horribles? Comment peut-il entrer ainsi dans l'esprit de personnages abjects? S'inspire-t-il de crimes réels ou bien… serait-ce parce qu'il y a une profonde noirceur cachée au fond de l'âme de l'écrivain?



Le thème de l'auteur tourmenté n'est pas nouveau dans le roman noir, pour n'en citer qu'un, plusieurs livres de Stephen King mettent en scène un écrivain. Mais ce qu'on trouve moins souvent, c'est ce qui se passe après la publication : être assis dans un salon du livre et attendre anxieusement, et attendre longtemps, alors que personne ne se présente à sa table de signatures. C'est peut-être alors envier un collègue devant qui patiente une longue file de lecteurs. Ce pourrait être la générosité de certains auteurs et la complicité entre gens du métier, mais aussi la jalousie et les petites mesquineries d'un petit milieu. Et que dire du dilemme du commerce du livre : est-ce que j'écris ce qui me plait ou bien si je dois me compromettre pour « vendre » davantage?



Dans ces décors de salons du livre, Sénécal fait plusieurs clins d'oeil au milieu littéraire, en nommant bon nombre d'auteurs québécois, poussant la perversité jusqu'à ajouter le nom des animateurs télé qui s'intéressent à l'édition et à ses célébrités. Mais rassurez-vous, ces personnages réels échapperont au funeste destin des victimes expiatoires du roman…



Un bon Sénécal, mais sans aucune touche de fantastique, mais avec quand même une bonne dose d'horreur. Nul doute cependant que les fans qui liront le livre n'oseront plus l'interroger sur ses sources d'inspirations…



Mais si je vous retournais la question : en tant que lecteur de polars, qu'est-ce qui fascine tellement dans ces histoires horribles? Serait-ce aussi le reflet d'un recoin sombre de notre psychisme?

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Malphas, tome 3 : Ce qui se passe dans la c..

Crôa, crôa, écoutez-môa !

Dans la cave de Malphas...vous n'irez pas !



Julien, le prof', toujours obstiné

continue hardiment à enquêter.

Amplement aidé par alcool et fumette

(et en fantasmant sur les zezettes),

il découvre finalement avec grand effroi

le comment ainsi que le pourquoi

de la sorcellerie et de la démonologie

...puis ce qui résulte de telles vilenies !



Abominations, atrocités, abjections...

cachées au fond du collégial bâtiment

qu'on ne visite pas -comme Julien- impunément !



Humour (noir) et sarcasmes sont comme avant,

dans cette histoire, largement présents.

Mais je vous préviens : ayez le coeur bien accroché

si, à votre tour, la malsaine curiosité

vous pousse à ouvrir des porte-foyers

qu'il vaut mieux laisser fermées !
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Malphas, tome 2 : Torture, luxure et lecture

Oscillant entre polar, fantastique, horreur, humour, dévergondages et sarcasmes, ce "Happy horror show" de Senécal fut pour moi un vrai régal divertissant.

Un peu lente à se mettre en route dans le premier moitié du livre, l'histoire prend ensuite une telle vitesse qu'on ne peut qu'assister bouche-bée aux événements ensorcelants et horrifiques que l'auteur sait faire défiler.



Après les faits sanglants des "casiers broyeurs" (dans le tome 1, qu'il vaut mieux avoir lu avant), la vie reprend rapidement son cours au cégep de Malphas à Saint-Trailouin - Québec.

Prof' de français -rêvant d'être flic-, le bien-nommé Julien Sarkozy a repris du poil de la bête et sait, comme avant, sortir sa langue bien mordante de sa poche. Un nouveau collègue arrive qui propose d'instaurer un club de lecture. Les rencontres littéraires se déroulent dans une classe récemment rénovée, située au-dessus de la cave du collège... et voilà que l'air vibre bientôt des citations tirées des oeuvres de Zola, Vian, Houellebecq, Eco...

...vibrations qui semblent réveiller quelque chose tapie au fond de ce sous-sol...



Mais "ostie de criss de câlice de tabarnak", qu'est-ce qui se cache dans cette cave ? Bien obligée de lire le tome suivant : "Malphas 3 : ce qui se passe dans la cave..."





(Avertissement pour les bégueules : ce texte est "parfumé" avec des scènes de sexe qui n'ont rien d'erotique)

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