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Critiques de Patrick Senécal (1299)
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Hell.Com

Franchement, j'ai presque honte de dire que ce livre m'a plut.

Honte, car ce roman parle d'une Abomination sans nom (enfin si...Hell.Com) et que malgré tout, je l'ai lu jusqu'au bout et que j'y ai pris un certains plaisir...un plaisir malsain, peut-être ?

Mais trêve de culpabilité, je voulais du trash, j'en ai eu ! Du bien dégueux en plus...

Certaines scènes sont à la limite du soutenable et l'auteur prend un malin plaisir ( lui aussi :-) ) à inventer des horreurs horriblement horribles... d’ailleurs, et malheureusement, les activités diaboliques décrites dans ce bouquin existent vraiment, ce qui est d'autant plus écœurant.

Bref, ce livre aurait vraiment été un étalage de violence gratuite, de sexe, et de "pouvoir", si P.Senécal n'avait pas fait évoluer Daniel Saul alors que ce dernier s'enfonçait plus profondément dans l'abime de l'enfer. Et puis il y a aussi ce besoin de savoir qui tire réellement les ficelles de se site ignoble. Nous avons donc au final un bon livre d'horreur, bien écrit, avec un suspense présent quasiment du début jusqu'à la fin mais qui se révèle être assez , voir très éprouvant pour nos nerfs... en fermant ce bouquin, j' ai quand même poussé un soupir de soulagement, ne serait-ce que pour Daniel Saul dont le parcourt reste mémorable.
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L'Amour fou

Dans quelques jours, nous célèbrerons la traditionnelle St Valentin, le 14 février.

Je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément, ... à la folie...

C'est de cette folie qu'il sera question dans ce recueil de nouvelles.



Quand l'amour est fou.

Quand l'amour rend fou...

Quand il est éternel.

Au point de ne former qu'un.

Jusqu'à la mort...et au delà.

Quand l'Amour nous fait renaître.

Quand l'Amour nous rend bête,

Animal.

L'amour parfait, dingue, désarmant, destructeur.

Malgré les épreuves, la maladie, le temps qui passe.

Aimer au jour le jour, pour toujours, à en perdre la raison.

Quand l'amour nous transcende, nous submerge, nous fait tout oublier.

Il n'est jamais trop tôt...

Il n'est jamais trop tard pour s'aimer.

L'amour n'attend pas. Ne se contrôle pas.

Quand il est absolu, irrationnel.

Puissant. Soudain. Unique. Dévastateur.

Quand l'être aimé nous transporte, nous transforme, nous révèle, nous fait planer, chamboule tout.

Qu'il ne quitte jamais notre esprit, notre cœur, nos tripes, notre corps tout entier.

Quand il nous fait jouir par la pensée.

Une folie pure. Une folie douce. Ou délirante, qui dépasse l'entendement.

La folie par Amour.

Belle, terrible, obsédante, possessive et irréversible.

La folie de l'Amour sous toutes ses formes, par 10 romanciers de talent qui ont su explorer le thème chacun à sa façon.

Et c'était follement un vrai plaisir.

Trop trop bon !

J'en redemande.

Jamais rassasiée par l'amour.



Merci Babelio et les éditions Récamier.

J'avais déjà adoré L'amour maternel l'an dernier.
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Quinze minutes

« In the future, everyone will be world-famous for 15 minutes » (Andy Warhol, 1968, cité en intro)



C’est ce quinze minutes de notoriété que recherchent les clients de Johnny Net qui occupe le premier étage de l’Orphéon. Il s’agit d’une sorte d’édifice littéraire puisque d’autres auteurs ont écrit des textes pour les occupants des autres étages.



Pour sa part, Johnny Net propose des solutions à ces clients pour que leurs vidéos obtiennent une plus grande visibilité, du moins à court terme. Il proposera par exemple à une critique de cinéma d’enregistrer ses commentaires en petite tenue, et bien sûr, ça marche, les « likes » sont là pour le prouver. Les affaires marchent bien pour Johnny, c’est rentable, même s’il n’est pas vraiment fier de son travail.



Le roman tombe ensuite dans la fantaisie allégorique, lorsqu’un client (ou une cliente) qui se nomme Intelligence vient lui offrir un contrat qu’il lui sera difficile de satisfaire.



Un court texte, une satire grinçante et un peu loufoque des réseaux sociaux, bien loin des romans horreurs habituels de l’auteur.



(Mais je lui pardonne volontiers d’avoir osé faire des choses différentes, car cela a dû être un projet très plaisant, cette collaboration entre auteur-e-s…)
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Hell.Com

Livre lu en quelques jours malgré sa taille imposante, j'ai tout de même eu besoin de poser celle-ci par moment tant le sujet test particulier.



Mais l'envie de voir ou la lecture allait m'emmener j'y retournais.



Il est question ici d'un milliardaire Daniel Saul qui s'ennui un peu dans son petit train-train quotidien et qui avec la rencontre d'un nouvel associé pour le travail, va découvrir un site qui ouvre beaucoup plus de possibilité aux personnes riches.



Il est question ici du darknet piste qui est souvent évoqué dans les thrillers, je n'ai donc pas appris de grande nouveauté de ce côté la, on y trouve donc de tout de la drogue, des armes, de la prostitution, pédophilie etc....



Oui les scènes sont crues mais je n'ai pas trouvé que cela était pire que dans un Chattam ou dans les derniers Grangé pour ma part.



J'ai aimé le questionnement que soulève ce livre car même si Daniel Saul prend plaisir à se rendre sur le site de hell.com au début il va peu à peu déchanter et remettre de plus en plus en cause ce site.



J'ai aimé également les différentes parties du roman qui présente bien ce que le lecteur va trouver et l'escalade dans l'horreur de Daniel.



J'ai maintenant très envie de lire le Vide du même auteur.
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5150, rue des Ormes

J'avais longtemps délaissé la littérature canadienne et je me suis rattrapée, d'abord avec Patrick Senécal, puis avec un autre dont je vous parlerai ultérieurement.

Nous suivons donc Yannick, d'abord à vélo, puis par terre où le jeune homme choit après avoir voulu éviter un chat, c'est déjà moins exaltant, surtout s'il nous vient l'idée saugrenue de nous faire recueillir par une famille pas comme les autres, mais bon, nul ne peut prévoir ce qui se passe derrière une porte close. En l'occurrence, la famille qui vit au 5150 rue des Ormes est tellement accueillante qu'elle vous adopte de suite. Ah oui, Jacques et Maud sortent vraiment de l'ordinaire, c'est juste vous qu'ils ne laissent plus sortir.

Peu d'auteurs arrivent à nous tenir en haleine dans un huis-clos, surtout sur près de 370 pages. L'auteur relève brillamment le défi en nous proposant un roman qu'on ne referme qu'après l'avoir fini.

L'atmosphère est anxiogène au possible, on en oublie presque de respirer. Nous traversons toutes ces épreuves avec lui, au-travers d'un journal intime, donc bien entendu rédigé à la première personne du singulier. Bingo, on est dans la peau de Yannick et on observe les agissements de ses tortionnaires. Ses émotions nous transpercent, entre sa colère, sa rage, ses espoirs de trouver une issue, son désespoir de n'en pas trouver qui le font plonger dans des abîmes de détresse bien compréhensibles.

Mais Maud aussi écrit son journal, ce qui nous permet de comprendre les raisons pour lesquelles elle est aussi soumise à son mari, véritable marionnette et prisonnière aussi, quand on y réfléchit. Ça n'excuse pas tout, certes, mais voyager dans son esprit est un sacré périple également, et quand Jacques sombre dans la folie, elle n'a pu que le suivre, aussi inconcevable que ce soit. Mais bon, s'étant mariée très jeune, fortement marquée par la religion, elle a juste changé de dieu si l'on peut dire. Quant aux deux gamines, elles ne sont pas en reste, mais n'ont rien connu d'autre, donc...l'une est violente, l'autre muette.

Les passages sur la partie d'échecs sont particulièrement réussis. Seul moyen pour Yannick pour sortir de là, la gagner. Heureument que ce n'est pas à moi que c'est arrivé, parce que mon niveau aux échecs... bref passons. En tout cas, ce jeu prend vite une place prépondérante dans le récit, et curieusement, des liens entre les deux hommes se tissent. Yannick en est tellement obsédé qu'il ne cherche même plus à s'échapper. Il veut gagner la partie. Il n'y peut rien, ça l'obsède.

Un livre qui doit être lu, donc. Pas de temps mort, un suspense et une ambiance à couper au couteau, un final magistral... Il faut un moment pour s'en remettre et c'est quelque chose que je dis rarement. À dévorer de toute urgence si vous ne l'avez pas lu.
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Ceux de là-bas

La mort, mais pas un silence de mort, un roman noir de mort et de peur. Un texte intense, mais plus psychologique qu’horrible.



Un psychologue dans la cinquantaine a peur de la mort. Ce n’est pas une obsession, il vit sa petite vie, mais il ne peut s’empêcher d’y penser souvent et de faire le décompte des jours qu’ils lui restent.



Son père, atteint d’Alzheimer, pourrit tranquillement dans un CHSLD. Est-ce que c’est ça la vie, l’avenir ? Dans trente ans, il finira comme ça ?



Sa conjointe est décédée il y a deux ans lors d’une randonnée de vacances. En pleine santé, morte, disparue du jour au lendemain. Un moment d’inattention et la mort arrive, comment ? pourquoi ?



Et la voisine qui est morte l’an dernier… et ces serveurs du bar du quartier fauchés en pleine jeunesse… et puis Solange qu’il aimait bien… et puis…



Alors qui aurait pu croire qu’un spectacle d’hypnotisme trash pourrait déclencher des événements tragiques…? Un homme comme lui, sceptique et rationnel, n’est sûrement pas un bon candidat à l’hypnose, non ? Et pourtant…



Un excellent roman des profondeurs de l’âme, d’hallucinations et de fantômes, mais aussi d’interrogations sur le sens de la vie et la peur de la mort.

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5150, rue des Ormes

Un huis-clos plein de mystère et une partie d’échec pour le moins saugrenue voire horrifique.



Un étudiant découvre à vélo la ville où il va faire ses études. Un chat le fait chuter devant une maison un peu à l’écart rue des ormes. Il frappe à la porte pour appeler un taxi, entre et se retrouve séquestré dans cette maison.



Je souhaitais lire cet auteur et mon choix s’est porté sur ce titre qui a attendu pas mal de temps dans ma PAL, avant d’être choisi lors d’une « pioche dans ma PAL »… L’occasion était là de plonger dans l’univers du thriller-horreur, étiquette qui me freinait.

Le début du roman est tout à fait correct, on entre peu à peu dans l’ambiance, le texte nous dévoile les lieux et les personnages. Vers la moitié du roman, je commençais à me demander où était cette réputation d’horreur, je trouvais que cela manquait un peu d’action : le huis-clos se poursuit longtemps, c’est assez psychologique mais pas saisissant au point de m’ôter tout ennui. Par contre, la dernière partie du livre rattrape tous les retards, comble les attentes et fait dans le 100% horreur et écoeurant !!! Un peu comme une bombe à retardement qui explose soudain ! N’étant pas très adepte de ce genre de lecture, j’ai pris pas mal de recul dans cette lecture, n’essayant pas trop d’imaginer les dernières scènes qui n’épargnent rien.



J’ai apprécié l’écriture de Patrick Senécal : une intrigue bigrement bien construite, il sait nous surprendre jusqu’au bout. Les expressions québécoises parsemées le long du texte donnent une valeur ajoutée à l’ensemble.

Une belle découverte même si je ne suis pas certaine de retenter l’aventure ; c’est le genre qui ne me convient pas, en aucun cas la plume de l’auteur, entendons-nous bien !!

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Hell.Com

Le 09 juin sort Hell.com de Patick Senecal. Premier roman que je lis de cet auteur,, le moins que l’on puisse dire, c’est que ma première pensée a été que ce livre est plutôt hard!!



Donc évidemment ma première recommandation est de ne pas le laisser en toutes les mains, public averti uniquement.



Je me suis donc demandée où j’étais tombée? Mais à présnt je sais que ces scènes de sexe, qui peuvent de prime abord paraître éxagérées on une raison d’être. Car en effet, une fois que les moeurs du personnage principal sont mises en place, le thriller peut commencer, et je peux vous dire que ce roman se dévore.



Un petit côté exotique grâec aux expressions typiquement Canadienne, qui portent quelques fois à sourire… L’écriture de l’auteur est tranchante, il ne mâche pas ses mots et nous fait découvrir l’horreur et l’enfer...
Lien : https://livresque78.wordpres..
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L'Amour fou



Mon ange, ma merveille, mon amour,



J'imagine à quel point tu as du être surprise de me trouver chez toi en rentrant ce soir. Que tu dois me trouver insensé, à l'image de la démesure de nos sentiments, mais rassure-toi, ce ne sont que de bonnes nouvelles.

Pour toi, pour moi, pour nous.

Nous sommes le 14 février aujourd'hui, et si auparavant je trouvais que la Saint Valentin était une fête commerciale de plus, j'ai compris à quel point cette date était symbolique pour toi. J'ai été égoïste et je m'en excuse.

Oui, je sais bien que ça n'est pas pour cette raison que tu m'as quitté.

Tu sais que je t'ai toujours aimée à la folie ? Qu'il n'a fallu qu'un échange de regards pour que je tombe raide dingue de toi ? Ma raison a été asphyxiée, noyée dans tes yeux verts.

Et quand nous nous sommes embrassés, nul retour n'était envisageable.

N'aie pas peur, ma chérie, je suis là animé des meilleures intentions.

Surtout ne t'inquiète pas, je te sens angoissée.

Les traces de sang dans la cuisine ? Je vais nettoyer tout ça, tu sais que j'ai toujours été pour le partage des tâches ménagères.



J'ai hésité à célébrer cette date en t'amenant des roses, des chocolats, un bijou. Mais je voulais à tout prix t'offrir un présent plus original, pour marquer cette date au fer rouge.

Alors j'ai cherché des idées moins convenues dans le livre L'amour fou, qui propose de nombreux cadeaux différents, sous forme de nouvelles, souvent de qualité. En plus, plusieurs de mes auteurs préférés étaient présents au sommaire.



Je t'ai souvent parlé d'Amélie Antoine par exemple. Elle propose l'envoi d'une carte postale aux paysages enneigés, adressée à nos proches pendant qu'on est en voyage. Des noces de granit qui resteraient ainsi gravées dans la roche.

Jacques Expert, dans le même ordre d'idée, pense déjà aux noces de chêne ( quatre-vingt années de mariage ! ). Autour de cet arbre ainsi planté le jour de leur union, le couple arrivera-t-il à célébrer cet anniversaire symbolique ? Mais même si je suis persuadé que nous aurons une longue et heureuse vie, je ne sais pas si nous arriverons jusque là. J'espère !

Autre couple de personnages âgés, celui de Sophie Tal Men, qui souhaite offrir un voyage pour une destination surprise, pourquoi pas l'Australie ? Un jour je t'emmènerai visiter Melbourne et Sydney, mais là franchement mon budget était un peu serré. Comment ça tu ne connais pas l'auteure ? C'est la belle-soeur d'Aurélie Valognes que tu adores !

Emmanuelle Artero m'a recommandé de t'emmener en croisière. Sa nouvelle m'a beaucoup fait penser à nous deux. A notre rencontre inattendue. Aux abysses dans lesquelles j'ai sombré après notre rupture. Un très bel écrit, sincèrement.

Un paquet de gaufrettes ? Non, j'aurais eu peur de faire autant fausse route que l'auteure Laurence Peyrin. A mon sens il n'y a ni amour ni folie dans son récit, alors que ce recueil tisse justement tous les liens possibles entre l'un et l'autre. Des histoires souvent douces-amères. Ou parfois extrêmement acides.

J'ai beaucoup hésité à t'offrir un gilet rose en cachemire des plus féminins. Un conseil prodigué par Mathieu Lecerf, auteur de la trilogie des démons. Avec cette première nouvelle publiée, il force encore le respect. Presque mielleux, les dialogues prennent soudain une tournure crue inattendue et pourtant si bien trouvée. Pouvoir aimer c'est avant tout s'accepter tel qu'on est.

Hervé Commère préconise quant à lui l'achat d'un scooter neuf pour remplacer l'ancien, moins polluant et moins bruyant. Parce que notre univers se doit parfois d'être complètement réinventé pour appartenir à une nouvelle réalité. Et quand votre épouse, atteinte d'un Alzheimer précoce, ne vous reconnaît plus, quel autre choix reste-t-il ?

Autre suggestion, celle de Jacques-Olivier Bosco : Une peau de bête sous laquelle se réfugier durant nos froides nuits d'hiver. Ou mieux encore, sur laquelle s'étreindre passionnellement devant la cheminée. Evidemment, j'aurais choisi une imitation. Je ne suis pas un barbare



Sourie-moi ma toute belle, laissons nos coeurs s'embraser et fondre du bonheur retrouvé.

Arrête de regarder le couteau que je tiens dans la main.

Tu plaisantes ? Tu penses vraiment que j'aurais pu m'en prendre à vos enfants ? Comme dans la nouvelle de Jérôme Loubry ? Moi aussi elle m'a fait mal au ventre. Ils sont la chair de ta chair, ils font partie de toi, jamais je ne toucherai à un seul de leurs cheveux.

Je n'ai par contre pas compris pourquoi ils s'étaient interposés, nous empêchant de vivre notre nouvelle idylle. J'ai du les neutraliser, ils sont à la cave. Ils ne devraient pas tarder à se réveiller.

Je pose la lame, pas de problème.

C'est mon auteur québecois de prédilection, Patrick Senécal qui a finalement provoqué le déclic. L'auteur de Hell.com, que tu avais dévoré en un week-end en dépit de l'immense malaise que tu avais ressenti au fur et à mesure.

Tu te souviens quand tu m'avais dit que je ne prenais pas assez d'initiatives ? Tu vas être fière de m'avoir à tes côtés désormais.

Je vais mettre fin à l'insoutenable suspense, suis-moi dans la cuisine.

Tu trouveras des petits bouts de ton mari un peu partout, cet enfoiré qui a essayé de se mettre sur le chemin de nos destinées il y a douze ans.

Dans l'évier, les placards, la poubelle, le lave-vaisselle.

Fais attention de ne pas glisser, le sol est encore jonché de fluides et de matières organiques.

Enfin débarrassés, enfin libres

Emue ? Je t'avais pourtant dit que jamais je ne t'oublierai, et que je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle. Tu t'en souviens ?



* * *



C'est à ce moment là que j'ai vu son regard s'illuminer, teinté de larmes et de démence. Elle a basculé.

Ses mains ont empoigné mon cou, serrant, étranglant, broyant, dans une divine étreinte.

Je l'ai retrouvée.

Incapable de se maîtriser, totalement folle.

Quelle plus belle preuve d'amour ?



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L'Amour fou

L’amour, sujet universel et inépuisable. D’autant plus qu’il y en a plusieurs. Après L’amour maternel, voici le tour de L’amour fou. Un recueil de nouvelles regroupant 10 écrivains sous la houlette de Caroline Vallat.



Dix histoires, dix ambiances, dix manières de raconter une histoire. L’amour est bien présent dans ces récits, avec des passages touchants, mais attention à la chute qui se veut souvent surprenante (Jacques Expert et Mathieu Lecerf, par exemple, sont particulièrement renversants).



Des ambiances de délicatesse qui deviennent doucereuses, des bonnes ondes qui subitement font perdre la tête. Ou changer de façon de voir les choses.



On retrouve des autrices et des auteurs venant d’univers littéraires différents, des polardeux pour les deux tiers d’entre eux, des écrivaines de littérature (théoriquement) moins noires pour compléter l’effectif.



Le précédent recueil avait proposé des récits très sombres, ici le tableau est plus nuancé. Mais la noirceur n’est jamais loin, pour construire une chute d’histoire qui marque, c’est souvent vers le côté sombre qu’on penche.



La tendresse est bien là, les émotions également, à l’image de la très belle nouvelle de Hervé Commère, ma préférée dans cet éventail de textes.



Assez étonnement, plusieurs nouvelles mettent en scène le même genre de personnages, mais leurs « aventures » varient, preuve que chaque auteur a sa manière de les construire et de concevoir L’amour fou. Mention spéciale à Patrick Senécal qui fait du Senécal, ayez le cœur bien accroché.



J’ai trouvé le recueil globalement un ton en dessous du précédent et court (165 pages), il n’empêche que ces histoires méritent qu’on s’y attardent pour la variété des vraies émotions qui les traversent.



L’amour fou est un recueil de nouvelles à mettre entre toutes les mains, preuve qu’en quelques pages on peut raconter de vraies histoires et faire vivre des personnages qui restent en mémoire.
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Aliss

J'aime beaucoup Patrick Senécal qui m'embarque généralement facilement dans ses récits. Seulement voilà, Alice au pays des merveilles, je déteste déjà la version originale depuis toute gamine, les récits mêlant alcool, drogue et sexe, je n'apprécie vraiment pas du tout, ce qui fait que je suis complètement passée à côté de ce livre qui en a enchanté beaucoup d'autres.

Il est vrai que le roman est plus profond qu'il n'y paraît et que le disséquer est très intéressant, d'autant que j'adore Nietzsche, donc j'aurais pu accrocher aux aventures d'Alice, cette jeune étudiante partie à Montréal pour voir ce qu'est la vraie vie, parce que les bouquins c'est bien, mais un jour ou l'autre, on sort le museau de son cocon douillet et on se frotte à la réalité. Enfin là, elle a été servie niveau réalité. Heureusement qu'on ne tombe pas dessus à tous les coins de rue.

Mais cette réalité ne m'a pas plu du tout. Ce n'est pas la faute de l'auteur, la plume est toujours aussi belle, incisive, voire addictive, donc style toujours nickel, mais ce n'est vraiment pas un livre fait pour moi, n'ayant pu dépasser ni mon aversion pour le récit d'origine, ni la débauche étalée dans ce bouquin.
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Flots

Florence Roberge est une enfant de huit ans, qui vit avec des parents aimants mais dont ils se querellent souvent.

Un jour la dispute tourne au drame et son père tente de lui faire garder le secret sur la disparition de sa mère.

Le poids est trop lourd pour les frêles épaules de Florence, qui va devoir faire face avec ça et aussi un père qui sombre de plus en plus dans la folie.

Elle doit prendre des décisions avec la vision naïve d'une enfant de son âge, dont même un adulte ne saurait faire face.

Elle découvrira également à ses dépens, que même à des amies elle ne peut faire confiance.

Son bol d'oxygène à tout ça est son journal intime, dont il ne vaut mieux pas qu'il tombe entre les mains de quiconque.



Un Thriller assez dur et original, dont on se trouve dans l'intimité avec la vision d'une enfant de huit ans quelque peu particulière dans son genre.

Une fois de plus avec « Flots », Patrick Sénécal a su me captiver.
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Oniria

Du très bon :

Le suspens est bien mené, c'est formidablement bien écrit, le québécois n'enlève rien (au contraire) à l'ambiance, même si les jurons sont un peu répétitifs.

On comprend certains mots non explicites en français (fif, moi je ne connais pas, en tous les cas.)



L'action tourne rondement, un vrai de vrai page-turner.



Les moins : c'est trop superficiel. C'est le côté négatif d'une action menée tambour battant, sans prendre le temps de respirer ni de réfléchir. Il n'y a aucun approfondissement de rien (le roman est court, 300 pages à peine).

Du coup, si on en ressort échevelé, dégoûté, voire horrifié, on est aussi considérablement frustré sur le manque d'explications à ce qu'il se passe dans cette fichue maison, "Oniria".



Senécal gagnerait à prendre un peu exemple sur S. King (un peu, pas à plagier) et à approfondir ses personnages et ses univers, qui sont déjà riches à la base, pour obtenir un meilleur résultat. Ce roman est, somme toute, très "filmesque", on ne sait quasiment rien de l'intériorité des protagonistes, et j'avoue n'avoir toujours pas compris le fil conducteur essentiel du roman...





On a donc un beau florilège de scènes affreuses, une fois de plus (comme dans Aliss), mais pas grand chose qui "ancre" l'histoire et lui donne matière et cohérence. de mon point de vue, ça ne suffit pas à faire un excellent roman. Après, ça joue sur le suspens, de prendre le temps de développer les personnages et les bases de son histoire, c'est sûr. C'est sans doute un choix d'écriture de la part de l'auteur. Mais moi, ça m'a manqué.
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Le Vide, tome 1 : Vivre au Max

Un flic pointilleux au boulot mais démissionnaire dans sa vie de famille.

Un jeune millionnaire ex-PDG qui a revendu ses actions pour se lancer dans la production/présentation de télé-réalité.

Un psychologue en mal de sensations fortes. De sensations tout court d’ailleurs.

Entre ces trois là, un jeu de dupes, une fuite en avant, une escalade vers le point de non-retour.



Patrick Senecal ne fait pas dans la dentelle avec cette dénonciation en règle d’une société aux idéaux frelatés.

C’est parfois cru, j’ai trouvé les personnages peu attachants, mais le résultat est d’une efficacité indéniable…

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Aliss

« Aliss », quatrième roman de Patrick Senécal acheté à la Foire du livre 2015, lu depuis un certain temps déjà et je n’en ai pas encore fait de critique. Mea culpa !

En commençant, je n'imaginais pas avoir en main une version grinçante du conte de Lewis Carroll. Je vais avouer qu’il m’a fallu un certain temps avant d’entrer dans l’histoire mais qu’ensuite, je n’ai pu lâcher le livre....



Tout le monde connaît « Alice au pays des merveilles ». On en retrouve différentes variantes sous différentes formes.

Patrick Senécal reprend l'histoire et crée sa version dans le genre fantastique horreur. C’est donc une interprétation moderne, une histoire fantastique pleine de suspense où le sang et le sexe abondent.



Similaire à Alice, l’univers est illogique et les bizarreries, paradoxes et autres absurdités sont dans la règle. De nombreux personnages des deux versions présentent des similarités. Ludique à rechercher...

Patrick Senécal parvient à créer le personnage d’une adolescente attachante, en quête d’expériences et d’identité … Une jeune fille excessive qui rêve de sortir de son milieu, de partir à l’aventure, de tester ses limites et qui finit par pêcher par excès sans savoir s’arrêter. L'histoire se passe dans un Montréal moderne et s'adapte au mode de vie actuel. Aliss rencontrera des personnages étonnants et ses nouvelles fréquentations l'amèneront à expérimenter différents types de drogues. Sa dépendance l'obligera à devoir se trouver un emploi peu recommandable pour soutenir son nouveau mode de vie.



Ecriture violente mais désinvolte et familière qui va jusqu'à décrire les moindres actes ce qui fait de ce livre un livre pour public averti. Ce style caractéristique à l’écriture de Senécal, donne un charme, un impact singulier et particulier à ce roman.



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Malphas, tome 2 : Torture, luxure et lecture

Je suis très surprise, c'est avec beaucoup d'émotion, que j'annonce que c'est un coup de coeur.



L'auteur Patrick Senécal nous offre un excellent second tome et c'est avec beaucoup de plaisir que j'accompagne notre héros principal qui nous amène au coeur de son quotidien. C'est un gros livre de 500 pages, je ne vois pas le temps passer, c'est une lecture qui se dévore. Il sait très bien aborder les sujets qu'il nous livre et il nous tient très bien en haleine.



On constate que son écriture est toujours fluide, il dépose très bien son histoire et on suit les événements très attentivement. Je remarque aussi une certaine sagesse mais il ne faut vraiment pas se fier aux apparences. On comprend alors que notre professeur Julien Sarkozy se met souvent dans le trouble. Il enquête toujours là où il ne devrait pas et les ennuis ne tarderont pas à arriver.



« Je me lève et vais me rouler un joint, vaguement découragé. En le fumant, j'étudie la clé magique de Fudd. Bon, pour le moment, je ne peux pas descendre dans la cave du cégep, mais il existe sans doute d'autres portes qui seraient intéressantes à ouvrir. Et pendant que je songe au fait que lundi débute la semaine de relâche, une idée commence à prendre forme dans ma tête vaporeuse… »



Je suis très enthousiaste, je ressens beaucoup de respect pour le talent de Patrick Senécal. On y retrouve tous les ingrédients qu'il faut pour y passer de très bons moments. Il respecte vraiment sa signature et je le conseille aux amateurs avertis de ce genre. Il faut avoir le coeur bien accroché car il nous transporte souvent dans une ambiante très flippante, très mystique et parfois très violente. Il peut avoir certains passages qui peuvent déranger car ça c'est du Patrick Senécal.



L'auteur Patrick Senécal sait très bien nous manipuler, il possède le tour de garder toute notre concentration. On se laisse vraiment prendre par son écriture vive, par les délires et par des complots, on ne se lasse pas avec les rebondissements.



Grâce à mon ami lecteur passionné Jrm30, qui me communique bien son amour pour la saga Malphas, je me demande bien pourquoi j'ai attendu si longtemps. Je suis très comblée par ma lecture et c'est toujours du bonheur de retrouver tout mon petit monde.



Siabelle
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Flots

Évidemment, il faut connaître le style de Senécal.

Aucune dentelle



Surtout que 80% est vécu et écrit par une fillette de 8 ans (son journal intime). L'écriture n'est donc pas très recherchée.



Par contre, le propos est désarmant.



Empathie:

Capacité à ressentir les émotions de quelqu'un d'autre, arriver à se mettre à la place d'autrui.



N'ayez crainte, il n'est aucunement question d'empathie ici. Tout le contraire d'ailleurs.



Recommandation:

Il est préférable d'avoir lu quelques autres livres pour en apprécier pleinement la lecture.
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Hell.Com

Un titre un peu énigmatique… Un résumé éditeur attrayant… C’est une proposition Babelio, donc lançons-nous dans l’aventure.

Et quelle aventure !

Daniel Saul est un milliardaire imbu de lui-même, à qui tout réussit, qui vit avec son fils sans se poser de questions sur l’avenir. Les choses doivent arriver comme il l’a prévu.



Mais un jour, son passé va le rattraper à travers l’arrivée dans sa vie d’un ancien élève de son lycée et autour d’un événement de cette époque qui nous sera révélé à la fin, même si au fil des pages on se doute de quelque chose.

L’énigme est magnifiquement construite, bien écrite dans un style agréable et clair. C’est l’occasion d’aborder de nombreux sujets, comme le pouvoir, les relations père-fils, la descente aux enfers...



Cependant j’ai eu beaucoup de mal à lire ce bouquin. Je n’ai pas pour habitude de laisser tomber un livre en pleine lecture, mais là, j’ai hésité. Si ce n’avait pas été une proposition de Babelio, je pense que j’aurais écourté... En effet, rien ne nous est épargné : scène de sexe, scato, sado-maso, tortures jusqu'au meurtre et j’en passe émaillent le texte et finissent par constituer une grande part des 600 pages...

L’auteur aurait-il pu nous livrer une aussi passionnante histoire sans étaler toutes ces horreurs ?

En tout cas, si vous avez envie de lire ce livre, vous trouverez un bon thriller, mais accrochez-vous, et faites en sorte qu’il ne tombe pas entre toutes les mains.

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5150, rue des Ormes

Bah, voilà, le Cavalier Senécal avec son "5150 Rue des Ormes" rejoint au panthéon des huis clos infernaux le Roi King et son "Misery", et la Reine Giebel et son "Les morsures de l'ombre".

Un bouquin inlâchable. Un style impeccable, une plongée en enfer et en folie lancinante, envoûtante.

Je ne suis arrivée à le lâcher qu'au début. Quand on se dit que, finalement, Beaulieu n'est pas si fou que ça, tant que Yannick semble rester le même. Sauf que ce n'est que le début, et peu à peu, la descente au sous-sol devient inéluctable, incontrôlable et carrément fascinante.



Si on n'éprouve que peu d'empathie et de compassion pour les personnages de Senécal, la force de ce roman réside dans la fascination morbide qu'on éprouve à côtoyer cette famille de dingues.

Car elle est cohérente, cette famille. Logique et soudée, à sa façon. Une façon de fous. Tellement cohérente qu'on comprend ce qu'il se passe pour l'otage malgré lui. C'est tellement bien fait que pour ma part, j'ai rien à dire de négatif sur ce bouquin, que j'ai fini en apnée...



Je peux pas dire que ce soit un coup de cœur tellement c'est tordu, mais c'est vraiment du grand art.

A réserver aux amateurs de plongées en eaux troubles très très profondes et noires...
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Oniria

Oniria, 6e roman de Patrick Senécal, qui nous embarque une nouvelle fois dans un troubillon d'horreur à sa sauce. J'ai été tout d'abord séduite par la couverture. J'adore les labyrinthes, encore et à vie marquée par celui de Shining, et c'est assez cureux vu mon sens de l'orientation défiant toutes les lois de la logique. L'une de mes plus grandes angoisses est de me perdre, à cause de ça... mais j'aime avoir peur, il faut croire.

Pour en revenir au livre, cette fois, l'auteur a choisi de ne pas nous plonger directement dans le vif du sujet et l'histoire s'installe très lentement. Même une fois arrivés dans cette demeure étrange, isolée, on se dit houlà ça va chauffer très vite, connaissant l'auteur... et puis non, il prend son temps, le coquin. Ce qui fait que ce qu'on pourrait ressentir comme des longueurs ne fait qu'augmenter notre appréhension du moment où ça va nous tomber sur le coin de la figure. Mais tout vient à point à qui sait attendre, et ensuite, on a largement notre dose d'aliénation.

Car voyez-vous, c'est au sous-sol qu'il se passe des choses, dans cette maison, ce qu'on apprend rapidement, donc plus de suspense de ce côté-là. En fait, tout le livre est construit sur la psychologie des personnages.et leur lente descente aux enfers... ce qu'ils provoquent d'ailleurs, poussés par leur curiosité d'en savoir toujours davantage sur ce qu'il se passe dans ledit sous-sol. Personnellement, je n'y serais pas redescendue après une première incursion vraiment peu engageante. Cependant, bien que tout tourne autour des protagonistes, on en sait peu sur le sort du personnage le plus intéressant, Loner et ça m'a manqué. Mais bon voilà, d'un coup plouf, de figure emblématique il passe à décoration superflue qu'on ne remarque plus.

De plus, quelques explications supplémentaires sur le fameux sous-sol auraient été les bienvenues, mais bon, on a les jetons quand même, sans vraiment savoir pourquoi. Mais ce n'est pas très important au final, puisque ça ne m'a marquée qu'après avoir réfléchi au pourquoi du comment après coup et non pendant ma lecture.

Point négatif me concernant, je n'avais pas apprécié Aliss à cause de l'abondance de scènes de débauche, ici, les scènes de sexe sont superflues et j'ai regretté que l'auteur se sente comme obligé de les ajouter pour séduire les amateurs du genre. C'est du moins l'impression que j'en ai eue, parce que le roman tenait très bien la route sans ces digressions.

Pour résumer, on dévore avidemment ce roman sans temps mort après un démarrage en mode diesel et tout fan d'horreur y trouvera son compte, mais ce n'est pas non plus un chef d'oeuvre. À choisir pour un moment de détente sans prise de tête.
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