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Critiques de Robert Merle (1116)
Malevil

Ce roman se déroule en France, dans les années 70, dans une zone rurale. Quelques personnes se retrouvent rescapées d'une bombe qui a soufflé le pays, par hasard, retranchées au départ dans la cave d'un vieux château fort en cours de restauration. Ce récit est écrit par le "propriétaire" du château et complété par une seconde main qui apporte des précisions et rectifications ; il retrace ces événements, la façon dont la survie s'organise, aussi bien pour la subsistance que pour la défense contre divers agresseurs... Un livre très prenant, bien écrit, avec des personnages bien brossés et des situations dépeintes avec beaucoup de finesse.
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La Mort est mon métier

Un livre historique qui est une "biographie romancée".

Ici, Robert Merle s'est inspiré d'un dossier psychologique et des éléments d'un procès pour reconstituer la vie du personnage Rudolf Hoess, qui sera nommé Rudolf Lang dans le livre.



On suit ici la vie d'un enfant allemand, issu d'une famille dont l'arrière grand père, le grand père, le père et l'oncle étaient militaires.

Élevé dans le monde militaire, et donc dans la rigueur et l'application formelle des ordres, adulte, il s'est lui même porté vers l'armée, en étant volontaire lors de la première guerre mondiale.

Après celle ci, et après le traité de Versailles, et la situation catastrophique du pays, il connaîtra la misère.



Le jour où il a prévu de mettre fin à sa vie, il sera secouru par un homme qui le fera rentrer dans la SA, le sortant ainsi de la misère et lui donnant de nouvelles perspectives.

Rudolf sortira donc de la misère et deviendra donc général... en charge de l'organisation interne du camp de concentration d'Auschwitz, et de toute les atrocités en découlant. L'homme qui, lors de son procès a contesté l'accusation d'avoir tué six millions d'hommes en affirmant en avoir tué "seulement" deux millions. Et le tout sans jamais remettre ne serait ce qu'un ordre en question.



Un livre très sombre donc, mais à lire absolument, surtout dans le contexte actuel, où les théories du complot fleurissent, collant des étiquettes de parfaits coupables à des gens n'ayant rien demandé. Dans ce contexte, où les gens tolérants ont une vision tellement fermée de la tolérance qu'elle ne semble plus l'être. Dans cette société où la cancel culture, le rejet, la mise de côté systématique de certaines personnes devient très fréquente et où certains courants de pensée sont systématiquement mis à bas et proscrits, où les manifestations font l'objet de mises à sacs ciblées. Il est peut être important de se rappeler que suivre des mouvements sans jamais les remettre en question, c'est laisser la haine prendre le dessus sur l'humain, et que laisser la haine prendre le dessus, c'est dangereux, et très souvent dramatique.
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Malevil

« La nuit commence ce jour de Pâques où l'Histoire cesse, faute d'objet : la civilisation dont elle racontait la marche a pris fin. »



Malevil est un roman post apocalyptique rural : nous sommes dans les campagnes du Périgord, ses forêts, ses terres agricoles, ses bastides et ses châteaux. C'est justement protégé par les murs épais de l'un de ses châteaux adossés aux parois rocheuses qu'un petit groupe va survivre à

« l'Evenement » , comme est tacitement appelée l'explosion vraisemblablement nucléaire qui a tout détruit autour d'eux.



J'ai trouvé la description de ce monde apocalyptique plutôt réussie et beaucoup plus crédible que dans certains romans plus récents ( je pense par ex à celui de Sandrine Colette , Et toujours les forêts , que j'avais trouvé truffé d'incohérences )

Crédibles aussi les différents personnages , ces paysans hauts en couleurs, fiers de leur région , attachés à leur terre et à leurs bêtes, le monde rural du milieu du XX e siècle.



C'est un roman d'aventure : comment cette petite communauté va t- elle survivre ? A quels dangers devra t-elle faire face ?

Mais c'est surtout une fine analyse sociologique des rapports humains, une réflexion sur l'autorité et le partage du pouvoir, sur la religion vue ici comme ciment pour assurer la cohésion du groupe et comme élément de socialisation. le fonctionnement du Malevil « d'après » fait bien sûr penser aux communautés post soixante huitardes , entre retour à la terre, partage des biens et liberté sexuelle. (Le livre date de 1972)



Avec un parfait sens de la narration qui fait qu'on ne s'ennuie jamais, Robert Merle nous donne un conte presque philosophique, un roman humaniste et finalement plutôt optimiste , et ça fait du bien !
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Dernier été à Primerol

Robert Merle est un auteur que je n'avais jamais lu, et il fait partie de ces auteurs que j'ai découvert grâce au Challenge solidarité. Musardant en bibliothèque, j'ai découvert ce titre, un inédit de l'auteur publié par les soins de son fils après sa mort.

Nous sommes à une époque dont on parle peu - parce que ceux qui l'ont vécu ont davantage parlé de ce qui s'en est suivi, à savoir la seconde guerre mondiale. Récit rétrospectif, il nous montre les souvenirs du personnage principal, prisonnier de guerre, de ce dernier été avant la guerre. Rien ne manque : le repos, les baignades, la chaleur, les touristes qui viennent de plusieurs pays d'Europe. La peur de la guerre pour certains, l'incrédulité pour les autres, il est impossible, après la grande guerre, qu'une telle folie se reproduise. Tout est toujours possible.
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Week-end à Zuydcoote

Comme son nom l'indique, ce roman de Robert Merle nous emmène pour un week-end à Zuydcoote... Mais pas n'importe quand, ni avec n'importe qui !



Robert Merle nous plonge en pleine débâcle militaire. Seconde guerre mondiale, les Allemands arrivent, les troupes sont évacuées par bateau. Les anglaises, du moins, car ni à Dunkerque, ni à Bray-Dunes on n'embarque les français, qui n'ont plus qu'à attendre patiemment de se retrouver prisonniers de guerre.



Au cours de ce long et pénible week-end, (enfin, long pour les protagonistes, pas pour les lecteurs, vu que le roman fait moins de 250 pages !), Robert Merle nous fait partager le quotidien de Julien Maillat, soldat français, dans ses pérégrinations, ses rencontres, et ses échanges avec ses frères d'armes, ses amis, à la popote : Alexandre, Dhéry, Pierson, le curé, et puis aussi Pinot, qui se joindra à eux quelques heures après avoir croisé Julien dans un garage... Deux jours intenses pour Julien Maillat et ses comparses.



Honnêtement, j'ai bien accroché avec ce roman, MAIS... Mais la fin m'a gâché toute l'histoire à vrai dire. A partir du moment où Julien rejoint Jeanne chez elle à Bray-Dunes pour la troisième fois, Robert Merle m'a perdue. Dommage, tout le reste était très bien raconté et très crédible aussi, mais là, à partir de ce moment jusqu'à la chute, j'ai trouvé ça, comment dire ? Tiré par les cheveux en fait, non pas tant en termes d'événements, plutôt en ce qui concerne l'évolution de la relation entre les personnages. Bizarre et incompréhensible pour moi. Bref, vraiment dommage.
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L'Idole

D'un fait réel - l'histoire d'amour entre Vittoria Accoramboni et Paolo Giordano Orsini - Robert Merle propose un excellent roman historique.



Le cadre l’Italie du XVIeme siècle. Rome sous les pontificats de Grégoire XIII puis de Sixte Quint. Les Medicis -belle famille de Paolo - très influents notamment auprès de Grégoire XIII.



La très belle Victoria entame un liaison avec Paolo. Mariée à Francesco Peretti c'est une femme adultère, situation insupportable dans un monde dominé exclusivement par les hommes, notamment les religieux.



En 1585, Veufs ils obtiendront de Sixte Quint l'autorisation de régulariser la situation.



La construction de l'ouvrage est très intéressante. Outre 14 chapitres, l'histoire nous est contée par les vingt protagonistes principaux. Les événements sont présentés en fonction du clan auquel appartient le narrateur.



Très bon livre qui fait passer d'excellentes heures de lecture.







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Malevil

La fin du monde mais à la française. Dans nos campagnes. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Robert Merle avec Malevil. J'ai lu le premier tome de Fortune De France et on a pas de mal à reconnaître Mr Merle. On en vient rapidement à la religion puis aux femme sous sa plume agréable. Avec en plus, un coco ! Très bonne lecture que je recommande.
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Les Hommes protégés

Voila un livre des plus étonnants, détonnant et probablement sujet à controverse. C'est un roman que j'ai lu avec beaucoup d'étonnement, surtout pour la façon dont le sujet est traité et l'ensemble des sujets qu'il balaye avec son pitch de base. Parce qu'il faut bien le dire, un tel roman ça ne s'invente pas !



Parti de l'idée d'une maladie touchant les hommes seulement, nous voyons, au fur et à mesure du livre, développer un état qui confine et enferme (tiens, c'est d'actualité ça !) tout les hommes dans le but déclaré de les protéger. Cependant, nous découvrons bien vite que derrière cette façade respectable, un état dictatorial et totalitaire de femme se met en place. Une mise en situation qui n'a pas été sans me rappeler les excellents mots de Terry Pratchett à la fin du volume "Le régiment monstrueux" : "L'ennemi, ce n'étaient pas les hommes, ni les femmes, ni les vieux ni même les morts. Mais les foutus imbéciles de tous poils.".

Parce que le roman se concentrera, au travers d'une fiction sur le sexisme, sur la façon dont un état totalitaire renversant les valeurs sexistes de notre société ne sera au final qu'un état dictatorial et totalitaire. Et que cela ne concerne ni les femmes ni les hommes, mais les personnes qui font des choses atroces au nom de leur sexe. Une bien belle réflexion, et je trouve même assez osée, de la part de l'auteur.



Mais ce qui me bluffe réellement dans ce livre, c'est le renversement final qui donne toute la saveur au travail de politique et de rapport de sexe posé dans le livre. En effet, l'auteur ne finit non pas sur une morale facile et peu intéressante, celle qui aurait choisi la facilité d'une dictature pas sympa, de féministe extrémiste s'accaparant le pouvoir et qu'on renverse pour remettre une démocratie.



Non, de façon bien plus intelligente, Robert Merle développe un renversement d'un état totalitaire pour une démocratie sexiste ... envers les hommes. Et ce renversement final est magistralement orchestré par le personnage principal qui devient ce que sont les femmes dans notre monde. Entre les regards dans la rue, les considérations de bas-étage ou le renvoi continuel à une position sociétale précise (et pas forcément voulue), on est dans la dénonciation directe de notre sexisme sociétale. Sauf que l'auteur ne s'arrête toujours pas là, et présente ce monde comme plus juste et plus humain que le notre. Non pas dans une égalité de fait entre hommes et femmes, mais dans une relation de domination des femmes sans conteste. Et là, on touche au superbe, puisque l'auteur nous laisse sur un monde non-idyllique, porteur de questions et de réflexions qui nous sont toutes laissées. Robert Merle ne développe pas plus et c'est ce qu'il fallait, à mon sens : laisser au lecteur le choix de comprendre et retirer ce qu'il veut de cette lecture. le bien et le mal ne sont pas net, dans cette fin. Si le roman conspue le totalitarisme, il ne dit rien sur un éventuel sexisme de la société (présenté peut-être comme inévitable, même si ce n'est pas clairement exprimé). Bref, Robert Merle nous sort quelque chose de bien différent de ce à quoi nous avons l'habitude dans des romans dystopiques du genre.



Le roman est servi, dans son propos, par des personnages géniaux et que j'ai adoré suivre : des véritables tronches que l'on se plait à découvrir, chacun ayant sa particularité et son fond, que nous découvrons parfois petit à petit, et surtout des retournements qui font sentir tout ce qui échappe au lecteur mais aussi au personnage principal. Nous sommes dans un monde où tout n'est pas totalement expliqué, ou une partie des évènements nous échapperont. C'est d'autant plus prenant lors de la lecture, qui semble devenir un thriller, tout autant qu'un roman d'anticipation, de réflexion sur le sexisme ou encore un roman d'amour, dans lequel les personnages n'auront pas la fin que l'on suppose. Bref, une bien belle composition, intelligente et bien menée.



Ce roman, je le vois comme une des anticipations/réflexions sur le sexisme des plus réfléchie parmi celles que j'ai lu. En fait, je l'oppose presque à La servante écarlate, que j'avais trouvé fade et peu consistant dans sa réflexion, justement. Ici, le propos final est réellement philosophique, le questionnement restant latent et tout au lecteur. Je ne dirais pas que j'en ai eu une lecture totale et juste, mais que chacun aura sa propre lecture et sa propre réflexion autour de ce livre, ce qui est parfait pour un tel sujet. Peut-être encore plus d'actualité maintenant que lors de sa sortie, Robert Merle sait tomber juste dans sa vision du monde. Un auteur des plus intéressant que j'ai hâte de découvrir plus avant.
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La Mort est mon métier

Je me mets à sa place. Penser à l'extermination des juifs est une chose, mais de là à vouloir passer à l'action, même si le Fûhrer le lui commande. C'est lourd comme et cruelle comme responsabilité. Tuer des gens, des humains, mais loin de lui cette idée. Je ne voudrai pas être à sa place à ce pauvre type. Tous les jours des gens pensent tuer leur voisin ou un membres de leur famille, mais ne sont pas obligés de passer à l'acte, mais tous les jours ne sont pas des jours de guerre. Et personne ne demande de tuer, sauf un barré tel que le führer qui n'a pas l'oreille sourde et qui tire profit sur un souhait profond d'un soldat. Et pas n'importe lequel. Lui disant ;

"Je vous ai choisi pour résolure le problème des juifs. C'est bien ce que vous vouliez ?"

-Je n'irai pas pas jusque là et je ne raconterai pas l'histoire. Ce livre, je ne l'ai pas lu encore. Il m'a l'air d'être chaud bouillant dans le genre GENOCIDE. Nous connaissant bien notre histoire de France, et celle du pays du Führer. Il n' a plus qu'à lire le livre. Un conseil tout de même.

MEFIEZ VOUS DE CE QUE VOUS SOUHAITEZ
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Malevil

Emmanuel a toujours rêvé de disposer à sa guise des ruines du château de Malevil. Gamin, il bravait les interdictions et y jouait avec les autres garçons du village. À la mort de son oncle qui l’a élevé une bonne partie de son enfance (sa mère n’aimait que ses deux soeurs et son père était trop lâche pour prendre sa défense), Emmanuel a reçu un bel héritage qui lui a permis de réaliser son voeu le plus cher : posséder et restaurer Malevil. (Son oncle s’est tué en voiture, en même temps que ses parents, lors du retour d’un match de foot.)



Emmanuel a consacré des années et la quasi totalité de son argent à remettre le château en état, en compagnie de la Menou (ancienne bonne de son oncle), de son fils Momo (mentalement retardé), de ses copains inséparables (Peyssou, Messonnier, et Colin) et de Thomas le jeune géologue. Le bonheur aurait pu durer des années encore si les fêtes Pascales de l’année 1977 n’avaient pas mis fin à la civilisation humaine, lors d’une explosion d’origine inconnue et très certainement nucléaire … Ils ont été miraculeusement épargnés, car fort heureusement enfermés dans la cave du château au moment fatidique … Dès lors, il va falloir apprendre à résister loin du monde moderne et à se protéger des quelques survivants de la région, pas forcément bien intentionnés, notamment ceux de La Roque … Avec l’indispensable instauration d’une hiérarchie pertinente, afin de préserver un infime espoir d’avenir …



Robert Merle, maître conteur dont le style littéraire est une pure merveille, nous offre encore une fois une formidable intrigue post-apocalyptique qui se dévore sans modération ! C’est intelligent, superbement écrit et terriblement passionnant ! Un immense plaisir de re-lecture !
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Malevil

Comment survivrons-nous après une guerre atomique ?

Dans ce roman post-apocalyptique nous suivons les aventures d'un groupe de personnages avant, pendant et après l'explosion d'origine inconnue.



Les événements qui précèdent cette explosion sont plutôt banals, on commence à s'attacher aux personnages au fil de la lecture.

Puis il y a l'explosion, peut-être ce qui m'a le plus marqué, la description de l'action et le ressenti des personnages sont terribles de précision et d'horreur.

Les survivants doivent ré-apprendre à vivre avec leurs moyens, à survivre. Former une communauté, une organisation, une entre-aide.



C'est ici que se révèle le caractère de l'homme, après un tel événement l'homme est-il capable de s'unir pour survivre ou va t-il sombrer dans ses travers de domination et de pouvoir ?

Les survivants vont faire face à de multiples péripéties qui nous feront autant réfléchir sur la place de la religion, la politique ou la position des femmes dans la société.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Commencé il y a 20 ans puis abandonné, je suis enfin arrivée à bout de ce livre. Et je dois dire que cela a été une bonne surprise. J'en gardais le souvenir d'un livre difficile d'accès et peu intéressant. Mais c'est tout le contraire. Un roman bien écrit, où l'auteur a fait des recherches pour retranscrire la langue de l'époque. C'est intelligent et la grande et petit histoire se mêlent agréablement.

Pour autant, je n'ai pas retrouvé la verve et le souffle épique d'un Alexandre Dumas. Je lirai sans doute la suite pour me faire une idée plus précise...
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La Mort est mon métier

Publié chez Gallimard en 1952 par Robert Merle, dont je ne saurai trop vous conseiller sa longue saga sur les guerres de religion intitulée Fortune de France (Éd. Plon, 1978-1985), cet ouvrage oscillant entre roman historique et biographie nous narre la vie de Rudolf Hoess, le commandant du camp d'Auschwitz durant la Seconde guerre mondiale. De son enfance jusqu'à son exécution finale par pendaison sur le lieu même de ses crimes, on assiste horrifié à l'ascension militaire de cet homme sociopathe et névrosé, doté d'une seule et unique obsession : obéir.



Obéir mais à quel prix ? Comment renier définitivement toute part d'humanité ? Robert Merle, grâce à un travail d'historien précis et documenté, nous confronte à l'incompréhensible ignominie de la machine d'extermination nazie. En mettant au point le système d'extermination sans doute le plus poussé de l'Histoire, Rudolf Hoess, alias ici Rudolf Lang, s'affranchit de toute conscience et jugement moral afin d'exécuter "son devoir" envers l'Allemagne. Tout le talent de l'auteur, à l'instar de ce que Jonathan Littell avait déployé dans Les Bienveillantes (Éd. Gallimard, 2006) avec son officier SS Maximulien Aue, c'est de nous immerger au coeur de la vie quotidienne d'un monstre à sang froid, méthodique et sans état d'âme. Une véritable plongée aux enfers tracée par un Rudolf Hoess psychologiquement insaisissable, qui n'exprimera jamais aucun véritable remord face au génocide dont il prit part au plus haut niveau. Il n'y a qu'a consulter son autobiographie, que (...)
Lien : http://leslecturesdares.over..
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La Mort est mon métier

Quand le devoir envers son pays, l'ordre et la discipline occultent la raison, l'empathie ou tout simplement l'humanité; parcours d'un enfant bridé et brimé devenu adulte qui vit à la lettre ses convictions sans état d'âme.
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L'île

Un récit basée sur l'histoire des mutins et rescapés du Bounty, outre un roman d'aventure bien mené, c'est surtout la difficulté des hommes à vivre ensemble qui est relatée : avec 15 hommes pour 12 femmes, avec de violentes oppositions raciales : d'un côté les blancs (les anglais) avec leur mode de vie : strict et rigoureux et raciste, et de l'autre les noirs (les Tahitiens) avec un mode vie totalement décalé de celui des blancs et pourtant si souvent beaucoup plus respectueux des hommes et de la nature, mais ce qui m'a le plus intéressé dans ce roman c'est le rôle des femmes, qui bien souvent sont beaucoup plus réalistes, justes, ouvertes d'esprit, contre la guerre, respectueuse des autres..... un livre passionnant à lire et qui laisse à réfléchir sur la capacité des hommes à vivre ensemble et à créer une société « équitable ».

Un livre à lire, à recommander, et à relire....
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

J'ai un sérieux problème avec cette saga historique...

Il y a 15 ans environ, je l'ai commencée une première fois. Je me suis arrêtée au milieu du tome 2, je n'arrivais pas à m'intéresser à l'histoire. Mais j'ai toujours eu le regret de ne pas avoir insisté et continué ma lecture.

Dernièrement j'ai décidé de la reprendre. J'ai donc repris au premier tome.

Si au début, j'ai eu l'impression que la magie allait enfin opérer, j'ai rapidement déchanté... Je n'arrive pas à me passionner pour les personnages rencontrés, ni pour le contexte (la guerre de religion entre catholiques et huguenots) et le style trop empoulé à mon goût me rebute un peu. Et pourtant, quelle richesse que cette écriture!

Mais surtout, je crois que ce qui me désenchante, c'est que je n'aime pas le personnage principal, le narrateur. Il m'agace... mais je ne saurais trop dire pourquoi.

Il m'aura fallu près de 2 mois pour lire les 400 et quelques pages du livre de poche.

Malgré cette déception, je lirai prochainement le deuxième tome, en espérant y trouver de l'intérêt pour m'inciter à poursuivre avec les tomes suivants.
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La Mort est mon métier

Pour une fois, j’ai décidé de passer de l’autre coté. Ce livre est le récit de la vie d’un nazi, un haut dignitaire, qui plus est. Il raconte non pas les misères d’un déporté, mais les difficultés techniques qu’un homme a eues pour mettre au point la Solution Finale. Culpabilité, Dégoût, Interrogations… Le lecteur ne sait plus que penser, une fois le livre terminé.



J’ai beaucoup aimé ce livre qui est très différent de l’ordinaire. Je savais qu’il était difficile de lire ce livre, parce-que les descriptions objectives peuvent choquer… Mais il en faut beaucoup pour me choquer. Je dirai donc que si on prend le livre par la moitié : la première partie ne m’a pas posé de problème, on y lit la montée au pouvoir de Rudolf, qui passe de grade en grade; mais la seconde partie, par contre, est beaucoup plus riche en émotion : elle concerne la partie de sa vie ou il règne sur Auschwitz, et pendant laquelle il doit mettre au point la Solution Finale. On fait donc face à des descriptions objectives des mécanismes barbares du génocide : « gazage », « cheminées », et « douches », apparaissent à profusion.

Ce qui est problématique dans ce livre, c’est son aspect objectif. Jamais Lang ne donnera son opinion sur ses actions : le fait qu’il tue des milliers et des milliers de Juifs ne lui pose pas de problème, car il obéit seulement à des ordres. Tout ce qu’il fait, c’est à dire ses recherches pour trouver la « méthode la plus efficace », il ne le fait que parce-que l’on compte sur lui. Dans la première partie du livre, de la même façon, il cherche à partir en guerre, parce-qu’il rêve d’être un soldat. Lang est donc un personnage qui suit sans cesse l’impératif catégorique, et qui est extrêmement patriotique.

C’est pourquoi ce livre à la capacité d’énerver son lecteur. Dans mon cas, je voulais connaitre son avis sur la chose. Mais le personnage de Lang est si déshumanisé qu’il agit comme un robot programmé pour une certaine tache. A la fin du livre, il reconnait que ce qu’il fait ne lui plait pas, mais qu’il agit selon les « ordres ». Ainsi, il pourrait même tuer son propre fils si on lui en donnait l’ordre. Pour lui, la question n’est pas de savoir ce qui est bien, ou ce qui est mal, mais de faire son devoir.

C’est là ce qui est le plus terrible, quand on sait que ce genre de comportements ont emmené au génocide. Mais en ce qui concerne cet officier là, il est très intéressant d’avoir pu suivre sa vie tout au long du livre. On observe combien son père, semblable a un tyran, imposait des règles absurdes dans la maisonnée, et combien il terrifiait son fils (Lang, en l’occurence). Or, à plusieurs reprises dans le film, ce père si redoutable revient hanter l’officier Lang. En réalité, de la même façon que son père qui est attaché à la religion, Lang, lui, est attaché à l’Allemagne. Sa religion, c’est le patriotisme. Et à travers le patriotisme, il diabolise « le Juif ». Cette idéologie absurde le rend finalement semblable à son père, qui l’effrayait tant. Il est même pire que son père, car il commet le crime de l’humanité.

Pourtant, c’est cette formation que son père lui a apportée malgré lui, qui le rend ainsi. Et c’est en fuyant l’image de son père que, paradoxalement, il la rejoint, et devient plus terrible que lui encore. On observe avec horreur comment il force un de ses sous-officiers à rester responsable des immolations, amenant celui-ci à se suicider.

Ce livre est donc difficile à lire par moment, car le vocabulaire est employé sans tabou, et que l’aspect technique de cette incroyable tuerie est décrite point par point. Je voudrais souligner combien ce livre est riche, avec tant de détails qu’il est une véritable source documentaire sur cette histoire des camps de la mort. Mais il faut parfois avoir l’estomac bien accroché, et je pense qu’il faut une certaine maturité au lecteur pour pouvoir lire le livre dans son intégralité.

Un autre point sur lequel je voudrais me pencher : celui de la place du lecteur. En lisant ce livre, on rencontre les difficultés posées à Lang, des difficultés techniques et hiérarchique. Et inévitablement, en lecteurs curieux, on se demande « comment va-t-il faire ? ». Ce type de questions éveille un drôle de sentiment : pas forcément de la culpabilité, mais la position que l’on a est ambiguë. Sachant que l’on lit un livre, on cherche un dénouement, mais sachant que les faits sont réels, on trouve cela affreux. On est donc dans une position difficile : coupable de vouloir savoir, avide de connaitre les détails. Et pourtant, cette réaction est normale : nous sommes des lecteurs et le passé est une chose importante qu’il faut absolument transmettre.

L’écriture de Robert Merle, son narrateur objectif, nous permettent de nous imaginer le personnage froid qu’était Lang. Pas de sentiments évoqués, pas beaucoup de sensations, juste une obéissance quasi-mécanique qui le font apparaitre comme une machine à obéir, et qui nous donnent l’impression d’être dans la Lager, comme un fantôme. Nous nous retrouvons donc à observer sans jamais rien dire, à voir la vie de Lang sans que jamais celui ci ne se demande : je dois le faire, mais est-ce raisonnable ? Est-ce bon ? Est-ce que je le veux vraiment ?



Malheureusement, rares sont les dignitaires nazis qui se sont posés ces questions là. Beaucoup, de par l’idéologie nazie même, pensaient cela bon. On ne pourra évidemment jamais changer les faits passer, mais cette lecture est indispensable, pour comprendre, mais aussi pour transmettre ce qui ne doit pas être oublié.


Lien : http://lettresevanescentes.b..
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Malevil

Très bon roman qui raconte l'après d'une destruction massive de la planète à cause d'une explosion nucléaire . Que reste-t-il ? Rien, des cendres, des arbres carbonisés et quelques rescapés qui ont pu résister à la chaleur de l'explosion, cloitrés dans des caves. Il va falloir tout réorganiser au dessus des décombres. Survivre, trouver à manger, se grouper pour être plus forts, lutter contre les pillards. Beaucoup de personnages, mais tous très bien décrits.
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La Mort est mon métier

La mort est mon métier ou comment entrer dans la peau (la tête ?) d'un salaud ? En nous racontant à la première personne l'enfance et la montée en puissance de la "carrière" d'un directeur de camp de concentration, Robert Merle réussit la gageure de nous le rendre (presque) humain.
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Fortune de France, tome 12 : Complots Et Ca..

Dans cet avant dernier tome de Fortune de France, le comte d'Orbieu relate trois années du règne de Louis XIII !!

Ces 3 années verront les deux campagnes d'Italie, et surtout certains évènements tels la Journée des Dupes qui sonnera le glas de la reine mère Marie de Médicis.

On constate aussi la volonté de Richelieu et du Roi de " rogner" le pouvoir des grands qui ne pensent qu'à comploter et retirer des avantages pour eux mêmes et non pour le royaume.

La saga commence un peu à s'essouffler, l'histoire devenant de plus en plus une chronique du règne de louis XIII au détriment de la vie et des aventures des Siorac , chose qui selon moi, contribuait au charme de cette série.
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