C`est une histoire d`enfance stupéfiante. À la lecture du roman, on avance ainsi dans ce récit d`emprise familiale où les scènes entre le père et son fils sont parfois tout simplement ahurissantes. Ce que j`ai voulu retranscrire, c`est la manière dont un enfant peut se construire, essaie de s`en sortir, dans un cadre où il n`y a plus de repère. Car si le père est violent, il est aussi imprévisible et surtout mythomane. La famille, qui vit en autarcie sous la coupe de ce père, telle une petite secte, comme le dit Sorj Chalandon, doit vivre avec ces délires changeants sans cesse.
Cela fait quelques années que l`exercice de l`adaptation romanesque me tentait. Seulement, je ne trouvais pas le roman qui me donnait à voir suffisamment d`images pour cela. À la lecture de Profession du père (BD), j`ai su immédiatement quoi faire. Je voyais les scènes et surtout je me suis fixé des règles : je ne voulais pas de narratifs. Là où le roman est introspectif, je choisis de montrer les scènes. On n`est plus dans la tête du petit Émile mais on est le spectateur de ce qui lui arrive et c`est à nous de nous faire une idée. Là où le roman enchaîne parfois les souvenirs, j`ai voulu suivre un ordre chronologique strict pour essayer de suivre la montée du délire du père au fil du temps et la réaction du fils au fur et à mesure qu`il grandit. J`ai donc fait un découpage dessiné de l`ensemble de livre avant de dessiner la première planche car c`est le rythme du récit qui m`importait le plus, en faisant le choix des scènes que je retenais aussi (le roman fait 360 pages !). Enfin je voulais garder la saveur des textes de Chalandon, et s`il n`y a pas de narratifs, toutes les bulles de dialogues sont de lui.
Le gris s`est imposé pour créer surtout de la lumière, du volume au dessin noir et blanc et une certaine douceur aussi. La couleur m`a semblée superflue à ce moment là même si j`ai cherché quelle teinte à donner à ce gris (qui est finalement légèrement coloré).
C`est une écriture très « visuelle ». le rythme de l`écriture de Sorj Chalandon se prête bien à l`adaptation en bande dessinée je pense, plus que d`autres écrivains dont on ne voit pas – malgré la qualité du style bien sûr – ce que l`on pourrait faire en images.
C`est d`apporter une autre vision du récit, une autre manière d`aborder une histoire. C`est de voir le dessin s`emparer des mots de l`écrivain pour donner à voir une ambiance particulière. Les meilleures adaptations sont celles où l`univers du dessinateur transparaît au-delà de celui du romancier. On doit se dire que le livre est avant tout un livre de cet auteur-adaptateur.
Il y a en a plein ! Je suis tombé dans la bande dessinée quand j`étais petit ! De Spirou à Tintin en passant par Lucky Luke, Astérix et toutes ces séries merveilleuses qui m`enchantaient. Maintenant, même si je dessinais pour reproduire certains personnages que j`aimais, je n`ai pas pensé forcément que je pourrai en faire un métier.
Bravo les brothers d`André Franquin.
Adolescent : Jules Verne et Émile Zola.
C`est forcément une bande dessinée car ça s`y prête plus facilement (même si j`espère relire A la recherche du temps perdu de Marcel Proust un jour !). Sûrement Bravo les brothers d`André Franquin, cette histoire courte de Spirou ou cette histoire longue de Gaston au choix, incluse dans Panade à Champignac, dix-neuvième album de Spirou et Fantasio qui est l`histoire la plus drôle que j`ai lue.
Je n`ai pas de honte à ne pas avoir lu un livre. Je me dis que j`ai encore la chance de le découvrir un jour ! Ma bibliothèque est remplie de livres que j`ai achetés mais pas encore lus. Et de temps en temps je pioche dedans !
Leçon de choses de Grégory Mardon que j`ai publié chez Dupuis, sûrement l`un de ses plus beaux livres, un récit sur l`enfance d`ailleurs…
En littérature, j`avoue ne pas comprendre l`engouement autour de Katherine Pancol. J`ai essayé et je n`ai pas pu dépasser la première page tant l`écriture m`a semblé ampoulée et compliquée…
« J`aime bien la cuisine exotique ! Comment s`appelle cette croûte délicieuse autour des frijoles ? Ça s`appelle un bol en terre cuite, amigo. » Bon ce n`est pas vraiment une citation de vie mais c`est un extrait que je cite souvent (n ‘est-ce pas, mon cher Emmanuel Lepage !?) et cela vient de Tortillas pour les Dalton, une histoire de Lucky Luke par Morris et René Goscinny !
Débâcle de Lize Spit chez Actes Sud et Norilsk de Caryl Férey chez Paulsen.
Découvrez Profession du père (BD) de Sébastien Gnaedig aux éditions Futuropolis :
L'éditeur et dessinateur Sébastien Gnaedig publie avec Gérard Mordillat une fable, inspirée de faits réels, sur un parcours vers l'extrême-droite. Il explique ici à Anne Douhaire, comment il s'y est pris pour dessiner cette nouvelle bande dessinée. Son : Vincent Godard Image et montage : Jean-Philippe Jeanne Plus d'information sur la BD : https://www.franceinter.fr/emissions/bulles-de-bd/bulles-de-bd-du-mercredi-02-mars-2022 Plus de leçons de dessin : https://www.franceinter.fr/emissions/la-lecon-de-dessin Plus de bandes dessinée sur France Inter : https://www.franceinter.fr/theme/bande-dessinee
Dial M for Murder est un film américain réalisé par Alfred Hitchcock en 1954 d'après la pièce de théâtre de Frederick Knott dans lequel Grace Kelly tient le haut de l'affiche. Quel est son titre français?