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EAN : 9782843624315
61 pages
Terre de brume (01/05/2010)
3.86/5   11 notes
Résumé :

A peine quelques dizaines de pages. Denses, brûlantes. Qui disent : Basta ! Rien ne sera plus comme avant. Dans l'oeuvre de Xavier Grall, Barde Imaginé a une place à part. Ce récit possède le parfum capiteux qui barbouillait les printemps à la fin des années 1960. Il dit la suffocation dans les villes, la vacuité de nos vies passées à consommer jusqu'au ras de la gueule. Il annonce le retour aux sources, o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il faut lire et relire Barde Imaginé, cette histoire de souffle, de peines, de mauvais temps et d'éclaircies.
Cette promesse de soleils rouges qui glissent dans l'Iroise les soirs d'été, de chemins tièdes qui rêvent du monde, de rafales qui hurlent dans les cheminées et de bruines qui nous iront toujours si bien au teint et à l'âme.

Driiiiiiiing !!!!
Oups, pardon, je m'étais laissé aller en plein rêve. A tout ce que peuvent m'évoquer les mots de ce début de billet, qui ne sont malheureusement pas de moi (j'aurais bien aimé) mais de Marc Pennec dans la préface du bouquin.
Réveil gueule de bois et retour à la réalité.
Xavier Grall, le journaliste, le poète, le nationaliste, le breton bretonnant, au choix. Perso, j'aime bien le coté poète, je n'ai pas connu le journaliste et supporte plus que difficilement le coté nationaliste.
Pas de bol, Barde imaginé correspond avec la période où Grall prend conscience de sa bretognite aigüe.
L'idée de départ me branche plutôt pas mal malgré tout. Sortir d'un système qui ne lui convient pas pour retrouver son essentiel, son âme.
Le problème, enfin mon problème, c'est qu'il me chatouille le talon d'Achille dès le début, il m'attaque de front. Touche pas à mon Paris, pense en ce que tu veux, déteste le tant que tu veux mais n'y touche pas sinon… sinon ça va être compliqué d'être un minimum objectif.
« Ces hommes ci , ne sont pas les mêmes que ceux des Basses villes. Ils ne sentent pas l'usine, le rut hygiénique du HLM »
C'est du soft quant aux mots (il y en a beaucoup d'autres…) mais d'un mépris qui n'a rien à envier à celui du Parisien qui se sent en terre hostile, perdu en ploucardie sitôt passé la porte d'Orléans.
Ca commence comme une parabole, l'enfant prodigue et la crêpe magique ou la plus celtique The Men Ire. Je suis pas fan mais l'histoire se tient et si je n'aime pas son anti parisianisme primaire, j'aime son écriture. Ca siffle à mon oreille, ça chante mais (vous allez voir la transition, si j'obtiens pas un contrat avec Carembar c'est à désespérer) ce merle, un lent chanteur, va me perdre rapidement. Un trop bref passage coté océan va me ravir mais le voyage au pays de Brocéliande ou je ne sais où va m'achever. Je vais me faire appeler Arthur par les bretons de babelio mais ya pas que des lutins et des fées dans vos forêts, il doit y avoir des champignons qu'aucune chimie, qu'aucun produit de synthèse n'arrivera à égaler. Là à certains moments j'ai cru que la main qui tenait la plume appartenait à un Panoramix sous ecstasy en train de snifer du fébreze. C'est à ce moment que la fée breizh surpris le père Fouras et Guenièvre en train d'essayer de fourguer Excalibur sur le bon coin mais ceci est une autre histoire. Une histoire dont je ne vous dirai pas s'ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants (Guenièvre et le père Fouras) parce que pour tout vous dire, à la fin de ces courtes pages, j'étais déjà barré ailleurs et que la fin…

J'aime les poèmes aux senteurs marines de Xavier Grall, ceux plus Bretagne profonde, ceux qui parlent de lui, de vous, de moi. Rien de tout ça ici. Ce bouquin n'était pas pour moi, je me suis trompé de titre. le mystique, les légendes, le tout arrosé par du nationalisme bien barré, je ne suis pas client même si encore une fois, j'aime beaucoup son écriture, sa rage et son coté « pas comme il faut ».
Bad trip les champignons…
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Cette chronique, je la glisse à l'attention de TerrainsVagues, non comme une contestation de son analyse du texte de Xavier Grall le Barde Imaginé, mais plutôt comme une prolongation de ses réflexions sur la Bretagne. Je suis breton, du centre Bretagne, de cette commune qui se nomme Guiscriff, adossé d'un côté à le Faouet, et de l'autre à Scaer, si proche de Huelgoat, ou de Carhaix, et d'où Rosporden, nous mène vers Quimper. Mon nom semble moins breton que Grall ou Cadic ma grand-mère, mais nous parlions tous breton avant 1939 .


Avec ce nom passe-partout Fleitour ,( qui veut dire en breton joueur de flûte et se prononce fleiter) je suis aussi à l'aise à Paris qu'en Finistère. Les photos de mes tantes comme de mes grands-mères avec leurs coiffes ne figurent plus sur les buffets. Il y a souvent une réticence à se dire bretonnant, son côté désuet, et ringard éloigne bien des bretons de Paris. J'ai moi-même baigné dans cette culture, visant à tourner la page.


Xavier Grall, tourne la page inverse, celle de son indignation envers Paris, celui des citadins, celui des rames de métro qui hurlent un certain désespoir, souvent la solitude. Mon Paris et celui de 68, et plus tard le point de départ pour des voyages lointains. Xavier Grall tout en embrasements, et en passions, n'a pas trouvé la quiétude dans cette métropole, sale parfois, il y avait des bidonvilles autour de Paris en 68, La Courneuve par exemple.


Mais Paris est aussi son point de départ, la cristallisation de toutes ses rancoeurs, le début d'une quête, c'est comme cela que j'ai lu le Barde Imaginé, un éloge de la marche, un retour sur soi, la quête d'un renouveau.
Le pire des crimes dit-il page11, "c'est le surplace, ne pas avancer, rester toujours là comme ça, collé aux chaises et aux villes, comme une chose stagnante une glaire de vieux. Moi je marche, je progresse, je nomadise, j'erre, je vais. Toute marche est une marche spirituelle."


Ce retour à ses sources les plus intimes, c'est la redécouverte des émotions les plus charnelles celles que l'on goûte au contact des personnes simples, les plus directes, au contact avec la nature bienveillante : " je choisis, à l'odeur, les auberges perdues, les vieilleries bistrotières, celles qui sont tièdes comme les granges, les estaminets paysans qui fleurent le froment et le tabac à priser " page 12.


Chercher son âme, quelle idée saugrenue ? Mais pas pour Xavier Grall. Dans cette marche, le poète revit, tel le bohémien de Rimbaud, là où les étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
"C'est l' âpreté des rochers à fleur de poussière", la pauvreté de cette géographie maritime qui peu à peu pénètre sa pupille, les mots de bonheur qui montent à ses lèvres .

Plus loin aussi c'est l'uniformité des vastes supercheries de l'anonymat, la perte de notre diversité, qui pulvérisent sa bonne humeur, là où la Bretagne peut-être a perdu une partie de son identité.

Ainsi passant par dessus ses cris de haine, on accède alors à la prose poétique de Xavier Grall qui sait si bien brocarder la maréchaussée, et magnifier la nature sauvage ses odeurs, ses couleurs et ses secrets.

"Aujourd'hui je suis vêtu", "d'une moquette de landes", "et j'écrivis."

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J'ai toujours été attirée par les textes de Xavier Grall, j'ai toujours trouvé ses poèmes très forts mais je ne m'étais jamais laissé tentée par sa prose. J'ai offert ce livre à mon frère et puis j'ai craqué, je me le suis achetée aussi et je ne regrette aucunement. Mon seul regret : ne pas m'être laissée tenter plus tôt !

Ce récit ne fait qu'une soixantaine de pages et pourtant j'ai mis du temps à le lire. Tout simplement parce que chaque mot est important ! Chaque mot sonne et résonne ! C'est le genre de lecture que l'on peut faire à voix haute. Les phrases sont courtes et fortes.

Il y a aussi beaucoup de poésie dans ce texte ! Ne vous étonnez pas si vous ne comprenez pas tout. C'est un texte qui ne demande pas forcément d'être compris mais ressenti ! Et comme il est dit dans la préface, c'est un texte qu'il faut lire et relire et j'ajouterai relire encore !

Parfois, on se dit qu'on est fait pour un livre ou qu'un livre est fait pour nous. J'ai rarement eu cette impression mais là, je dirai que ce livre et moi, nous nous sommes trouvés ! (mais j'ai mûri alors il ne subira pas le même sort que le Bateau ivre de Rimbaud ou que Lettres à un jeune poète de Rilke que je trimballais toujours avec moi)

Je me demande si ce récit aura la même résonance sur un « non-breton » ou si ce sont mes racines qui ont vibré à la musique de ses mots, si c'est mon coeur breton qui a battu en coeur avec celui de l'auteur… Ou peut-être que chaque lecteur attaché à sa terre ressentira la même chose que moi…

Désolée, j'ai l'impression que cet article est différent de ceux que je fais d'habitude et j'ai beaucoup de mal à exprimer l'impression que m'a laissé ce livre… Ce que je sais, c'est que je continuerai ma découverte de Xavier Grall et j'espère aussi bientôt retrouver ses poèmes.

Et si vous ne l'avez pas compris, ce récit est un coup de coeur pour moi et je vous le conseille à tous ! ^_^
Lien : http://petitemarie29.wordpre..
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Après avoir lu un livre de Yannick Pelletier sur Xavier Grall, je m'étais promis de découvrir l'oeuvre.
Ce récit "Barbe imaginé" est un court texte de réflexions sur un retour aux sources, dans ce monde que l'on ne maitrise pas.
Ecrit, il y a plusieurs années, ce texte est plus que jamais d'actualité.
L'écriture imaginaire et métaphorique, que je découvre, n'est pas des plus accessible mais permet d'effleurer la pensée de l'auteur.

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je me souviens des étés trempés d’embruns et les embruns étaient les langues de tous les climats. Je me souviens des enfances boitillant dans les sables, des navires partant, multicolores, Valparaiso, la Trinidad, et toutes les Espagnes lues dans les flaques, entre la moire des schistes. Le petit port balançait des proues. Bordées contre bordées…Les voiles brunes ocres pendantes, cuirs de Cordoue au séchoir des mâts… Filets, algues prises, laminaires errantes, et cette mélancolie si intense qu’elle était félicité, mélancolie d’octobre sur la brume du havre, fanal au crépuscule. Mer baradoz ! Le songe est plus que la vie, la mer est plus que la rive. Je m’assis dans le sable et un pétrel, de son aile glacée, me râpa le visage. Alors mon deuxième œil s’ouvrit et je vis tout, parfaitement. Je vis les hommes et les femmes, les saints et les saintes, les guerriers et les martyrs. Ils surgissaient de la mer et ils me nommaient tous par mon nom et je sentis enfin que j’avais chaud dans le cœur, que je sortais de ce très long hiver des âmes gelées, et je vis qu’ils étaient paysans, marins, prêtres et qu’ils ne ressemblaient pas à ceux que j’avais connus jusqu’à ce jour et ils me disaient de louer le lin et de louer l’algue, de célébrer le blé et la bruyère, et de louer le navire et la hune. Je sus alors que j’avais trouvé mon âme et qu’elle était vaste comme la mer.
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Cela ne me sera pas enlevé, cette amitié des saisons, ces noces avec le soleil, cette farandole dans les vents. On ne m'enlèvera pas tout. Ni cette haine des mensonges, ni ce mépris des sépulcres. La pureté est violente, subversive. Tant pis.
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