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EAN : 9782918767732
260 pages
Asphalte (05/10/2017)
3.62/5   4 notes
Résumé :
La collection « Asphalte Noir » fait sa première incursion au Proche-Orient avec sa nouvelle destination : Beyrouth Noir. Imane Humaydane a rassemblé autour d’elle quinze écrivains pour mettre en scène la capitale libanaise, avec la guerre civile (1974-1990) pour toile de fond. « Cette anthologie prend part à un mouvement général, vibrant et vivant, de reconquête : elle se réapproprie la ville grâce à l’écriture. »
Le genre noir est ici compris au sens le pl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Beyrouth noir, un titre et quelques mots vendeurs m'avaient dragué lors d'une masse critique « spécial noir » pour laquelle je n'avais pas été retenu. Pas grave, depuis j'avais programmé cette lecture, comme une nécessaire rencontre avec cette ville meurtrie.
Quinze nouvelles par quatorze auteurs libanais et un palestinien pour nous guider au fin fond de l'âme de la ville. Enfin, c'est ce à quoi je m'attendais.

Beyrouth noir. On t'a dit noir et noir c'est noir disait l'autre.
— Oui je me doute que c'est pas la ville rose même si to loose prend toute sa signification là bas.
— Non mais là c'est noir à la j'en ai marre d'la vie.
— Et merde…

Sur ce coup là je ne crie pas à l'escroquerie parce que les éditions Asphalte annoncent la couleur. Nouvelles et noir, promesses tenues rien à dire.
Mon problème si on met de coté que je ne suis pas fan de « nouvelles » et encore moins de « noir » (pas maso non plus contrairement aux apparences), c'est la place faite à Beyrouth dans ce bouquin. J'aurais tant aimé entendre se confier cette ville carrefour des cultures, l'écouter au fil des pages me raconter son passé, son présent. L'aider à panser ses plaies, la prendre dans mes bras et la serrer fort pour sentir battre son coeur, qu'elle me prenne par la main pour me guider dans son histoire entre ruines et beautés, entre poussière et espoir. J'aurais aimé qu'elle me raconte ces hommes qui la bafouent et ceux qui la chérissent, son quotidien d'hier, d'aujourd'hui sans penser aux demain qui n'existent plus, qu'elle me livre ses peurs, ses angoisses, ses joies et ses petits bonheurs. J'aurais aimé qu'elle m'emporte, qu'elle me remue les tripes, qu'elle m'émeuve, qu'elle m'envoûte, qu'elle me fasse ressentir, ma seule « religion ».
Une religion qui m'amène à penser que les éditions Asphalte ont probablement demandé à l'abbé Route de les aider dans le choix des nouvelles parce que c'est le principe de la religion, on vend un concept mais on n'a pas un seul échantillon sur soi. Ici Beyrouth n'est qu'une toile de fond, un prétexte, un faire valoir, un titre, un appât. Quinze histoires qui auraient pour la plupart d'entre elles pu se passer n'importe où ailleurs dans des périodes plus ou moins stables. Quinze histoires ou tranches de vie désabusées où la mort rode. Normal me direz vous, dans un pays victime de guerres qui ne le concerne pas, victime de la folie des hommes. Et bien non, même pas, si la mort plane au dessus de ces pages, ce n'est du qu'aux psychoses et autres névroses des personnages. Avec ce genre de recette, j'attends impatiemment le prochain volume La Bourboule Noir. C'est pratique ce genre de série, on peut décliner ça à l'infini, saison 28, saison 29, Lamotte Beuvron noir deux minutes d'arrêt. Deux trois tarés mélangés avec quelques largués ajouté à deux trois histoires d'amour crashées sans oublier un psychopathe ou un truand ou les deux, on dirait que ça se passe à Neuilly et hop, on l'appelle Neuilly noir. Au suivant…

Définitivement, les nouvelles, ce n'est pas mon truc. Vingt pages pour résumer une vie et enchainer avec un autre bout d'histoire, quelles frustrations. A peine le temps de… le temps de rien en fait.
Je n'ai rien trouvé à quoi m'accrocher pendant la lecture. Rien ne m'a touché dans l'écriture, j'ai trouvé les histoires sans aucun intérêt bref, j'ai vraiment galéré pour venir à bout des 260 pages.

— Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir…
— Ah c'est sur que c'était pas les vacances de monsieur Hulot, ni jour de fête au ministère de l'écologie.
— Noir c'est noir, il n'est jamais trop tard…
— Jauni Ali Day, ça pourrait être un bon début pour une nouvelle couleur de série.
— Noir c'est noir…
— Ta gueule !!!

*Merci à « paroles de chansons point connes » qui m'a permis de découvrir les magnifiques paroles de « noir c'est noir », quand on n'a pas d'bol on n'a pas d'bol.
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J'ai eu le plaisir de lire le recueil de quinze nouvelles intitulé « Beyrouth Noir » grâce à l'opération « Masse critique ». Je remercie par conséquent Babelio de m'avoir offert cet ouvrage. Il est divisé en trois parties respectivement intitulées « Quand le temps n'existe pas » (partie 1), « Le panorama de l'âme » (partie 2), « En attendant demain » (partie 3) que l'on peut lire en écoutant une playlist de seize titres soigneusement choisis par la coordinatrice du livre, Imane Humaydane-Younes, qui nous invite à découvrir la capitale libanaise dans un contexte bien particulier, à savoir la guerre civile de 1974 à 1990 qui comptabilisa des milliers de morts et de civils disparus. Je reconnais ne pas avoir compris le sens de deux nouvelles qui m'ont parues quelque peu absconses mais dans l'ensemble j'ai été séduite par le style de la plupart des auteurs que j'ai trouvé très poétique et également par le sujet de l'ouvrage. En effet, les auteurs décrivent non seulement la violence de la guerre qui n'épargne aucun Beyrouthin mais aussi les tares, vices cachés et secrets de famille qui sont dévoilés dans ce contexte tragique (rivalité fraternelle, inceste, dépendances aux psychotropes...). Un livre à découvrir pour mieux connaître l'histoire du Liban et plus largement celle du Moyen-Orient.
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15 nouvelles composent ce recueil. 15 écrivains choisis par la romancière Imane Humaydane, pour une anthologie avec comme fil conducteur la ville de Beyrouth.

C'est parce que j'ai découvert cette ville il y a peu que j'ai eu envie de lire ce livre. 15 nouvelles de styles très différents nous parlent en effet de Beyrouth, ville rêvée, fantasmée, arpentée en diverses époques mais toujours avec la guerre en toile de fond ou en pensée, ville fuie ou retrouvée, perdue, détruite, disparue, ville qui n'est plus que le souvenir de ce qu'elle a été…

Le regard de ces écrivains m'est apparu souvent désabusé. On navigue dans les quartiers, les rues de Beyrouth (chaque nouvelle est liée à un lieu), on discerne les odeurs, de saleté ou de sang, mais aussi de jasmin. Les souvenirs de la guerre sont omniprésents, on y perçoit la peur, le bruit des bombardements et la peur de la mort, mais aussi l'immense appétit de vivre de ces Beyrouthins qui n'ont pas connu autre chose pendant des décennies, qui y ont vécu leur enfance, leur adolescence souvent. C'est une ville de souvenirs, parois durs, souvent tendres également.

J'ai été frappée par les nombreux portraits de femmes, aux caractères et destins très divers. femmes bafouées, amoureuses, lassées, trompées, femmes fortes ou soumises, elles ont souvent le rôle de victimes.

Beyrouth est une ville pleine de contradictions, qui inspire des sentiments très divers, et c'est ce que j'ai perçu à la lecture de ces textes courts, la multiplicité des points de vue, des visions, des expériences, des ressentis. Globalement j'ai trouvé les fins de récits plus ouvertes que d'autres nouvelles que j'ai pu lire précédemment, comme si rien n'était vraiment jamais définitif dans cette partie du monde. C'est un aspect que j'ai apprécié aussi, comme si le portrait kaléidoscopique de Beyrouth pouvait encore s'enrichir d'autres récits.
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Il semble que je sois dans ma phase Beyroutiene. Après la découverte de Beyrouth à travers le regard de David Hury dans Pentes Douces, voici un aperçu de cette ville à travers 15 nouvelles d'auteurs différents.
Je remercie Masse Critique Babelio et les éditions Asphalte sans lesquels je n'aurais pas eu l'opportunité de tenter cette expérience insolite, malgré mon penchant éclectique je n'y aurais pas songé au prime abord à ce livre.
Comme l'indique le titre c'est noir, mais pas que.
Le temps semble s'être arrêté sur cette ville qui ne dort jamais. C'est contradictoire ? Tout à fait !
Tout semble suspendu depuis ces années de guerre civile.
Chaque nouvelle est différente et si semblable pourtant. Elles accusent, elles font état de la souffrance d'un peuple sous le regard parfois désabusé des auteurs ( dont beaucoup de femmes) qui lancent des messages comme les petites boites que Yamen jete vers les étoiles.
Pourtant on note que la foi persiste, l'espoir est toujours là, tapi dans l'ombre, oui malgré la violence , la solitude et le désordre. C'est cette petite porte ouverte en fin de chaque texte qui le laisse penser.
Le style, quelque soit l'auteur, est très poétique et imagé, parfois bien trop pour moi et dans certaines nouvelles , le message m'a totalement échappé malgré la beauté du texte. C'est très philosophique.
Il n'est pas toujours facile d'apprécier ce florilège de nouvelles dans lesquels les jeux de mots tempèrent les atrocités que nous font partager les auteurs, car si la guerre est le fil conducteur de ce livre, avec les histoires de ses blessés de guerre, d'autres sont bien plus sombres dénonçant la condition féminine, la complexité de la hiérarchie sociale, entre autres.
Difficile de les apprécier parce que c'est douloureux de vivre à travers les personnages leurs tragiques expériences, comme dans le sablier et l'Eternité, entre autres.
Une fois ce livre refermé, j'ai une énorme envie de légèreté après cette expérience sombre mais cependant intéressante.
Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Couchée avec innocence sur le dos, Beyrouth permettait à ses habitants, invités et gens de passage de se disputer la nudité de son beau corps ; habituée aux invasions étrangères, rapaces, séismes et secousses répétées, elle revenait toujours plus resplendissante, comme on l’avait appris dans les livres d’histoire. Que ressentait-elle maintenant que ses habitants se partageaient sa chair, ne laissant que les os ? Les villes devenaient-elles folles d’un trop-plein de beauté ? Ne supportaient-elles plus leur perfection et se mangeaient-elles elles-mêmes ? Reviendraient-elles plus éclatantes qu’auparavant ? Leur splendeur supporteraient-elle de nouvelles restaurations ? Leur avait-on dit qu’elles risquaient un jour d’être défigurées ?
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Durant ma vie à Beyrouth, j’ai rarement croisé quelqu’un qui choisissait volontairement de vivre des moments de solitude, de se retrouver avec lui-même dans un lieu retiré. Chaque foi que je me remémore la ville que j’ai quittée, j’ai l’impression que les gens – moi y compris – y vivaient constamment hantés par le regard et la parole des autres.
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Il marche au milieu du désordre d’une longue nuit beyrouthine. Il entend des feux d’artifice retentir au loin. On dirait des explosions, qui se répètent pendant de longues minutes. C’est l’expression violente de la joie, de toutes sortes de sentiments. Il erre dans la ville dont le vernis de la civilisation s’écaille.
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Je passe lentement ma main sur les taches de rousseur de les épaules.Tous les hommes devant lesquels je me suis déshabillée les ont caressées avec leurs lèvres. Un peintre beyrouthin originaire de Baalbeck m’avait dit que c’était des étoiles éteintes sur ma peau.
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Le blé, ou plus précisément le pain, est la seule incartade du pays, voire une de ses tragédies sous-estimées, au même rang que ses insupportables dirigeants, son bruit, sa corruption, sa menace constante de guerre, sans oublier son trafic routier délirant.
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