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EAN : 9782258146716
360 pages
Presses de la Cité (18/01/2018)
3.52/5   22 notes
Résumé :
Août 2016, en Haute-Savoie, sous un soleil de plomb, trois hommes se retrouvent à la mort de celle qui a broyé leur vie. Souvenirs et confidences de chacun jaillissent pour faire éclater le secret de la défunte...
Morte et muette à jamais, Germaine, fauchée par un sapin. C'est son mari, Tronchet, qui en fait la macabre découverte ce jour d'août 2016. Le travail harassant de la ferme, le soin constant porté aux bêtes n'auront été finalement que le ciment et le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Un tiers roman du terroir, un tiers roman psychologique, un tiers polar !
Voilà un cocktail au dosage parfait.
Je l'ai savouré sans modération.
J'ai tout aimé dans ce roman ! L'écriture est particulièrement imagée et addictive, les paysages sont magnifiquement décrits faisant de la vallée de Chamonix un personnage à part entière.
Le roman commence lorsque Germaine est retrouvée morte, écrasée par un sapin. Son mari la dégage et la porte dans ses bras jusqu'à la ferme familiale.
C'est un drôle de couple que celui de Germaine et Joseph Tronchet, entre haine et amour.
Germaine est une femme froide, calculatrice, brutale, incapable d'aimer.
Joseph fait figure de benêt, sorte de cocu magnifique, il espère un geste, un sourire de sa femme, comme un chien attend une caresse. Bien souvent c'est au bistrot du coin qu'il trouve un peu de réconfort.
Antoine leur fils, est parti, à la ville où il a construit sa vie.
Seul Edmé, l'ami d'enfance d'Antoine est resté et aide le couple dans les travaux de la ferme en tentant d'échapper aux avances de plus en plus pressante de Germaine.

Vous l'aurez compris, l'atmosphère est chargée de gros nuages, comme ceux qui coiffent les montagnes avant l'orage.
L'auteur nous entraîne rapidement à nous demander si Germaine est vraiment morte par accident.

Les personnages dévoilent peu à peu ces parts d'humanité ou de violence, de silence et de secrets, de solitude et d'incompréhension qu'ils cachent aux autres, et qui posent questions.

Gérard Glatt signe un roman surprenant et un peu désespéré qui m'a totalement conquise.


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Trois personnages réunis à la mort de Germaine, écrasée par un sapin. le médecin a bien hésité quand il est venu constater la mort de cette dernière. C'est Joseph qui a retrouvé son épouse, Il l'a dégagée puis portée jusqu'à leur ferme. Il faut dire que la Germaine était une vraie méchante, nymphomane, n'étant même pas capable d'aimer son fils Antoine, faisant des avances au frère de coeur d'Antoine, n'appelant son mari que par son nom de famille Tronchet. Bref, une véritable saloperie. Mais Joseph l'aime, l'a aimée, plus que tout. Il a tout supporté pour elle, pour Antoine. Pour supporter cette douleur depuis des décennies, il buvait. Les habitants du village étaient des témoins impuissants. Antoine a grandi avec l'amour de son père et la haine de sa mère. Dès qu'il a pu, il est parti en ville, avec, certes, l'impression d'abandonner son père, mais de trouver le calme et la paix loin de Germaine. Il avait passé un pacte avec son ami d'enfance Edmé, qui devait veiller sur son père et surtout l'aider pour les gros travaux de la ferme.

Les voilà, tous trois réunis, nous racontant leurs souvenirs, leur peine et cherchant maintenant à découvrir le secret du médaillon que Germaine portait depuis la naissance d'Antoine.

Un huit clos psychologique, mystérieux, dans un décor impressionnant, parfois oppressant, en Haute-Savoie. Les montagnards sont des taiseux solitaires, mais, parfois les remords sont insupportables et l'évidence se révèle.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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« C'est vrai que Germaine elle est cruelle »

Comme l'a chanté Jacques Brel, la personne au coeur du nouveau roman de Gérard Glatt – qui meurt dès la première page – n'est pas une Sainte.

Trois hommes et une femme. Trois hommes réunis pour enterrer Germaine découverte sous un sapin, à quelques mètres de la ferme de montagne située au-dessus de Sallanches en direction du Grand Arvet. le premier à entrer en scène est son mari. Tronchet a découvert son épouse sous un sapin, apparemment écrasée par le conifère. C'est du moins ce que conclue le docteur echenoz dépêché sur place.
Edmé, le garçon de ferme, arrive ensuite pour tenter de soulager Tronchet. Cela fait des années qu'il aide à la ferme et fait quasiment partie de la famille. Il est du reste de la même génération qu'Antoine, le troisième homme de cette histoire qui a choisi de «monter» à Paris et qui rejoint père et ami, quasi-frère, pour les obsèques.
Si les émotions affleurent à peine, c'est sans doute à cause de la rudesse du climat et du travail ingrat qu'ils ont à effectuer pour produire le lait et le fromage, mais c'est aussi parce que Germaine avait un caractère aussi difficile que les hivers de Haute-Savoie. C'est peut-être du Québec que vient le portrait le plus juste de cette femme. Là-bas, l'expression «être une germaine» – un jeu de mots créé par la combinaison des verbes gérer et mener – sert à décrire une femme autoritaire et «contrôlante». Au fil des pages, on va découvrir comment elle a jeté le grappin sur Tronchet, comment il a été décidé qu'elle l'épouserait, comment Antoine et Edmé son entrés dans la famile et comment la situation s'est dégradée année après année.
Görard Glatt sait mieux que personne planter le décor de ses romans. Après l'Auvergne et les Monts du Forez dans Retour à Belle Étoile et dans Les Soeurs Ferrandon, voici le décor somptueux et écrasant des Alpes que l'on peut sans conteste compter comme l'un des personnages du livre. Car ici la géographie rencontre l'histoire. Ici, on doit tous les jours compter avec les caprices de la nature, en sachant qu'au mieux on réussira à en tirer de quoi nourrir sa famille.
Une fois de plus, on peut convoquer Jacques Brel: « Ces gens-là ne parlent pas ». Ou alors par bribes…
Quand Antoine retrouve son père, il n'est du reste guère besoin de mots. Ils se connaissant et s'aiment. Leurs souvenirs sont aussi le terreau de l'intrigue que l'auteur tricote patiemment jusqu'au dénouement qui, comme on peut s'en douter, réservera son lot de surprises.
Il n'y a, à mon sens, aucune raison de ranger les romans dits «de terroir» dans une catégorie inférieure. Si vous daignez vous plonger dans celui-ci, vous aurez l'éclatante démonstration que l'inverse est vrai. Ce roman est un grand roman.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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****

Avant toute chose, je tiens à remercier Babelio et les Éditions Presse de la Cité pour l'envoi de ce roman...

Germaine... Qu'on la déteste ou qu'on la craigne, tout le monde connait Germaine. Là bas en haut, dans les montagnes de Haute Savoie, elle vit avec Joseph dans une ferme qui demande beaucoup de labeur. Mais Gerlaine est avant tout connue pour sa méchanceté, ses cris et ses insultes, et sa violence aussi parfois. Tout le monde en paie les frais... Mais ceux qui souffrent le plus, ce sont bien les 3 hommes de sa vie : Joseph son mari, Antoine son fils et Edmé son fils de coeur. Réunis autour de cette femme brutale, ils ont chacun à gérer les sentiments qui les assaillent...

C'est déjà grâce à Babelio que j'ai découvert mon premier roman de Gérard Glatt, et je ne le regretté pas !!! Avec une écriture toute en finesse, très détaillée, très rythmée, il nous plonge à chaque fois tout autant au milieu de personnages que de paysages. Cette fois c'est en Haute Savoie, auprès d'hommes bons et sincères, pour qui la méchanceté et la violence ne sont pas des sentiments naturels. On se sent tellement inutile et impuissant face à leur douleur, leur colère et leur incompréhension...
Un roman sur ce que la douleur peut engendrer de plus noir, froid et sombre. Un roman sur ce que l'amour sans limite peut pardonner, renoncer à la vengeance et pousser à l'indulgence...
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Nous sommes en Haute-Savoie dans un petit village de montagne. Germaine Tronchet vient de mourir écrasée par un sapin. C'est Joseph, son mari, qui a découvert son corps sans vie et il semble pétrifié, inconsolable. Mais s'agit-il vraiment d'un accident ? le docteur Echenoz n'aurait-il pas signé un peu vite l'acte de décès ? Bien des questions se posent. L'auteur nous donnera-t-il les réponses ?

Germaine était une teigne, un femme détestable, acariâtre, méchante, infidèle, cruelle qui a pourri la vie de Joseph et la jeunesse de leur fils Antoine. Pas un seul mot tendre ni de geste affectueux, mais à longueur de temps des paroles haineuses et agressives, des humiliations voire des coups. Malgré tout Joseph l'aimait, d'un amour sans bornes...

Pour faire face au décès dramatique de Germaine et à son désespoir, Joseph est épaulé par son fils Antoine, revenu de Paris où il vit et travaille depuis de nombreuses années, et par le fidèle Edmé, attentif et dévoué, son presque fils, le meilleur ami d'Antoine depuis l'enfance.

Gérard Glatt, dans ce livre, mi roman de terroir mi polar, nous entraîne dans une sorte de huis-clos autour de la mort de Germaine. Il va tenter de trouver des explications à la méchanceté de cette mégère. Cache-t-elle quelques secrets ? Il va remonter dans le passé évoquant une jeunesse tumultueuse, de nombreux mystères, des silences et non dits et des rebondissements.

L'auteur nous offre une intrigue intéressante dans un décor de montagne superbe, toutefois je lui reproche une certaine confusion avec des lourdeurs et des redites. Je n'ai pas non plus adhéré à son style d'écriture que j'ai trouvé dense et pesant. Des longueurs, des phrases et des paragraphes démesurés mêlant descriptions, observations, discours direct et indirect. Même si ce style est le reflet des pensées confuses de Joseph et des autres protagonistes, il m'a parfois lassée.
J'ai néanmoins apprécié cette lecture qui m'a permis de découvrir Gérard Blatt, cet auteur amoureux de la région savoyarde depuis son enfance.

Challenge illimité des départements français en lectures (74 - Haute-Savoie)
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ce 17 août, après l’avoir un tant soit peu arrangée robe et savates, cheveux aussi -, Tronchet avait soulevé Germaine, et, tout en ayant soin d’éviter les ornières du chemin, il avait entrepris de la ramener à la ferme, le regard porté loin devant, jusqu’où, semblait-il, l’horizon se heurtait aux montagnes. Son regard, que pas une larme ne troublait, ne ñxait rien de précis, hormis ce que sa mémoire fidèle à quelques instants de sa vie lui avait alors imposé. Tel ce joyeux rire, le rire d’Antoine, le fils qu’il avait eu de Germaine, le rire aigrelet, déjà très lointain d’un enfant heureux d’apporter avec lui, comme un trésor entre ses mains, ce que sa maîtresse, un jour, lui avait appris à l’école. Cette phrase que Victor Hugo avait écrite cent quatre vingt-onze années plus tôt, en août 1825 : «La vallée de Sallanches est un théâtre; la vallée de Servoz est un tombeau; la vallée de Chamonix est un temple... », comme lui et Adèle, son épouse, accompagnés de leur petite Léopoldine, alors âgée de un an, voyageaient à travers les Alpes. « La vallée de Sallanches est un théâtre... » Antoine l’avait répétée à ses parents, lors du repas du soir, tandis que sa mère s’occupait à remplir son assiette. Tronchet, en l’écoutant, avait tenté un léger sourire. Ce que Hugo avait écrit était si vrai.
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Plutôt une sensation irréelle, là où tout s’était brisé, d’indépendance reconquise. Ou découverte pour la première fois. Comme s’il était venu au monde avec des chaînes. Aux pieds. Aux mains. Peut-être aussi à son cou. Des chaînes aux maillons lourds, énormes, en acier plein, dont il se serait soudain débarrassé. Oui, libre. Libre, enfin.
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Et que l’Ave, ce torrent colérique, au bruit sombre et tempétueux, traversait dans toute sa longueur, incivile souvent, et folle, rejointe ici et là par quelques rivières aussi déraisonnables qu’elle. Seul cordon de vie qui raccordait la vallée au reste du monde. Ou distinguait le reste du monde de ce qu’il avait de plus extrême.
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« Le 17 août 2016. Pour le coup, ce n’était pas de la blague, Tronchet faisait vraiment la tronche quand le docteur Echenoz est enfin arrivé. Parce que ça faisait déjà une bonne heure qu’il l’avait appelé, regrettant de n’avoir pu le faire de là où il était, bien au-dessus de la ferme où pâturaient ses vingt vaches, sur le chemin du Grand Arvet, lorsqu’il avait découvert Germaine, sa femme, sous le tronc d’un sapin qui s’était abattu sur elle et l’avait aplatie comme une crêpe. Il était d’autant plus chagrin que, de son côté, pour la dégager de là-dessous, ce qui n’avait pas été une mince affaire, on le comprendra aisément, à cause du branchage, plus épais qu’un roncier, puis la ramener, la portant dans ses bras, il lui avait fallu tout l’après-midi, en exagérant à peine. C’est assez dire que si vraiment on avait pu espérer un instant la sauver, ce qui n’était pas le cas, l’arrivée de l’homme de science, bien trop tardive, n’avait plus d’intérêt que pour constater le décès et délivrer le permis d’inhumer.
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Des langues de rien, assez bonnes tout de même pour une renommée bien forgée, qui sifflaient dans l’ombre et s’aiguisaient toutes seules, rien qu’en se briquant les unes contre les autres, et se faufilait, tantôt au-dessus des têtes, tantôt au ras du bitume, toujours insaisissables, toujours incontrôlées.
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