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EAN : 9782369450429
101 pages
Editions Dialogues (26/05/2016)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Georges Perros se confie à Michel Kerninon dans un entretien dense au fil duquel il nous parle de son enfance, de l'écriture, de la Bretagne…
«  Faire du chewing-gum avec la parole alors que l'écriture est tout de même plus gravée. Enfin, la maladie de l'interview est une maladie moderne. Ça fait dire pas mal de conneries à pas mal de gens.  » (Rires)
Que lire après Je suis toujours ce que je vais devenirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Commande Librairie Périple2- Boulogne- octobre 2022- Relecture -26 mars 2024

Petit trésor pour faire connaissance avec la personnalité de ce poète si discret et atypique, G.Perros...

Un écrivain- poète que je souhaite lire depuis bien longtemps, dont ses fameux " Papiers collés" que plusieurs amis- grands lecteurs m'ont conseillé à plusieurs reprises.

Par un heureux hasard, j'ai pris connaissance de cette publication, réédition d'un ouvrage qui fut publié la première fois, en 1983, immortalisant un entretien réalisé avec Michel Kerninon, en mai 1973 à Douarnenez.(** mort de Georges Perros, en janvier 1978)

Les éditions Dialogues nous offrent une réédition très attractive "esthétiquement", petit format rectangulaire, texte très aéré, avec de larges marges et surtout accompagné des belles illustrations de Georges Perros...

L'écrivain nous parle de la vie, de son enfance, de son amour pour la Bretagne, de son plaisir de partager des moments de complicité avec ses amis pêcheurs et autres, de son besoin d'écrire...de son refus de cases et de rails définis...

Ce qui frappe dans ces échanges c'est la modestie extrême de Perros, son refus de toute gloriole, sa bienveillance et son goût des autres...avec, en plus une malice, un humour irrésistibles !

Un poète- peintre de talent , soucieux des autres, mais se refusant à toute classification ou volonté de changer " autrui" !

J'achève par extrait qui explicite bien son goût pour la Liberté: la sienne et celle des autres !

"Tout de même, on vient vous voir, vous êtes connu, on vous écoute, on vous lit même, c'est une manière d'être très présent...

Quand on est dans le lieu social absolument nul dans lequel je suis...Mais puisque je suis content comme ça, qu'est-ce que vous voulez ?
Faut pas l'oublier.C'est une espèce de sensibilité à l'autre quand même assez importante et qui peut être jugée un peu romantique, mais je connais assez de pêcheurs ici pour savoir qu'entre une condition sociale plus assurée,c'est-à-dire plus privilégiée, et leur vie qui est d'aller en mer, ils choisissent la mer, à tous les coups.Ça, c'est la société, elle est pas facile à manier.On ne peut pas enlever aux hommes le goût d'exister.On à tendance à l'oublier.C'est pour ça que je n'aime pas la sociologie et ces trucs, parce qu'on voudrait que les gens soient heureux mais pas toujours comme ils souhaitent de l'être. C'est un problème insoluble."

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Je fais connaissance avec Georges Poulot ou Perros son nom "de plume" par ce joli ouvrage , offert par une amie. Titi des Batignolles ,G.Perros suit ses parents dans plusieurs régions de France, revient à Paris,fait des études d'art dramatique, devient comédien, écrivain,lecteur pour le TNP. La poésie est son univers. Ce riche parcours l'amène à fréquenter le beau monde du milieu artistique et littéraire, notamment Gérard Philipe pour lequel il a une amitié particulière,mais c'est dans un humble penty à Douarnenez qu'il choisit de se poser et de finir ses jours. Sur la base d'un entretien mené par M.Kerminon c'est un peu un autoportrait patchwork que nous propose ce petit album, chaque question amenant G.Perros à livrer un morceau de lui même et de son regard sur le monde. Pour autant,je n'ai pas réellement réussi à cerner ce personnage et c'est certainement à son honneur car il est à la fois complexe,ne peut se définir derrière une étiquette et prend grand soin de ne rien affirmer,le temps conduit au changement....et à la fois simple car c'est le quotidien et " les autre" qui m'intéressent. Il dit:"J'écris comme un autre fait une chaise. Et si je n'écris pas comme ça, c'est parceque j'écris mal. Si on trouve que j'écris d'une autre manière, c'est que ce n'est pas encore au point."
Des peintures de G.Perros illustrent l'ouvrage ce qui augmente leplaisir de la lecture. Il me reste désormais à découvrir ses poèmes...
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Je remercie Babelio qui m'a permis de découvrir ce trésor, un trésor caché.. J'étais intriguée et curieuse de la forme et du contenu du livre: un interview avec l'auteur.
Je suis toujours ce que je vais devenir (déjà rien que le titre est beau ;)) se lie facilement; l'écriture est assez simple, à la portée de tous. Dès qu'on commence à lire des passages, on est impatient de savoir la suite au fur et à mesure qu'on fait la connaissance de l'interviewé. Les échanges se déroulent par le dialogue uniquement comme prise de parole, mais qui restent pertinent et limpide. le choix du vocabulaire est en accord avec l'âge de son auteur tout comme les afflictions de son époque qu'il y relate. En revanche, l'emploi du registre familier du langage est adapté au lectorat. Au même rythme qu'on tourne les pages, on a l'auteur à la bonne avec son portrait, qui apparait petit à petit, particulièrement touchant par son attribut simpliste. le tout est couronné par ses dessins forts sympathiques qu'amusants.
Je vous conseille vivement de découvrir cet auteur singulier, amoureux de la Bretagne.
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Une rencontre due à Masse Critique, avec un être particulier, entier, simple et complexe. Cet entretien a tout d'une poésie, certainement parce que Georges Perros est habité par les mots et leur musique. Ce que je ne retrouve pas dans ses dessins et peintures qui me donnent des frissons moins agréables, et ont quelque peu ralenti ma lecture. C'est intéressant ! :)
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Vous attachez beaucoup d'importance aux autres. Quelle est la nature des rapports que vous entretenez avec
eux ?

Oui, j'attache beaucoup d'importance aux autres, je ne peux pas m'en passer, je ne suis pas un homme d'île déserte. J'ai besoin des autres d'une manière tout à fait élémentaire. Je n'ai pas besoin qu'on me parle de ce qui fait ma vie.J'ai besoin de savoir que je suis sur la terre avec des hommes, et avec les hommes les plus simples, les plus démunis. Je fais d'ailleurs partie de cette masse- là, je ne vois pas pourquoi on m'en distingue .D'ailleurs, on m'en distingue parce que j'écris, mais écrire pour moi n' est pas un acte aristocratique ou de distinction absolue.J'écris comme un autre fait une chaise.Et, si je n'écris pas comme ça,c 'est parce que j'écris mal.Si on trouve que j'écris d'une autre manière, c'est que ce n'est pas encore au point.
( p.75)
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Tout de même, on vient vous voir, vous êtes connu, on vous écoute, on vous lit même, c'est une manière d'être très présent...

Quand on est dans le lieu social absolument nul dans lequel je suis...Mais puisque je suis content comme ça, qu'est-ce que vous voulez ? Faut pas l'oublier.C'est une espèce de sensibilité à l'autre quand même assez importante et qui peut être jugée un peu romantique, mais je connais assez de pêcheurs ici pour savoir qu'entre une condition sociale plus assurée,c'est-à-dire plus privilégiée, et leur vie qui est d'aller en mer, ils choisissent la mer, à tous les coups.Ça, c'est la société, elle est pas facile à manier.On ne peut pas enlever aux hommes le goût d'exister.On à tendance à l'oublier.C'est pour ça que je n'aime pas la sociologie et ces trucs, parce qu'on voudrait que les gens soient heureux mais pas toujours comme ils souhaitent de l'être. C'est un problème insoluble.

( p.84)
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Georges Perros, qui êtes-vous ?

Je suis toujours ce que je vais devenir...Je ne sais pas ce que je suis. Demain, je saurai, demain je saurai ce que je suis aujourd'hui. J'ai toujours l'esprit d'escalier. Vivre dans le présent, c'est une possibilité: c'est pour ça que socialement je suis complètement nul.Je ne peux pas me situer quelque part. Alors....ça peut aussi s'appeler l'impatience.
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Autobiographie

(...) Après de fréquents séjours d'hiver en Bretagne, décide d'y demeurer, en 1959; vient m'y rejoindre une amie russe avec laquelle je me marie.Suit une assez nombreuse famille, à mon grand- et heureux- étonnement.
Depuis 1969, lecteur à la pige aux éditions Gallimard.Débuts de mois difficiles. Mais vue gratuite sur la mer.
Écris de moins en moins, ce qui ne change rien à rien.Vais chaque jeudi parler de mon ignorance à la faculté des Lettres de Brest.

Extrait de " Huit Poèmes", Alfred Eibel, éditeur
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Je suis toujours ce que je devais devenir... Je ne sais pas ce que je suis. Demain je saurai, demain je saurai ce que je suis aujourd'hui. [...] Vivre dans le présent, c'est une possibilité: c'est pour ça que socialement je suis nul. Je ne peux pas me situer quelque part.
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Videos de Georges Perros (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Perros
Lecture par l'auteur & Julien Adam
« partout je me suis toujours cherché / mais j'ai toujours veillé / à ne jamais me trouver / de peur de me faire mal / de me faire la peau / de me régler enfin / mon compte. » Il y a l'empreinte d'un Georges Perros dans cette façon de se regarder en face. Franche. Désolée. Il y a surtout le premier et très inspiré recueil de poèmes d'Olivier Adam, fragments murmurés d'une « contrevie ». du passé bien passé, bien perdu. Des manquements, des remords, des incompréhensions, des impossibilités à jouer la comédie. Ce rôle-là, il ne le tient pas « de travers ». Tout au contraire : c'est sa peau.
À lire – Olivier Adam, Personne n'a besoin de savoir, éd. Bruno Doucey, 2023.
Lumière : Valérie Allouche Son : William Lopez Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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