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EAN : 9782130846994
140 pages
Presses Universitaires de France (03/05/2023)
3.77/5   15 notes
Résumé :
L'imprévu a déserté nos vies, a été banni de nos sociétés, toujours plus avides de planification. Nous laissons ainsi se perdre l'essentiel : la poésie insoupçonnée du quotidien, le goût des rencontres, les découvertes du hasard. Il est encore temps de changer notre regard et de pratiquer un art subtil de la fugue. Il faudrait pour cela transformer ce que nous voyons comme des contrariétés - retards, annulations, pannes - en occasions de bifurquer. Et profiter de ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Et si on s'échappait belle ?

Dans notre société où plus rien n'est laissé au hasard, où l'imprévu n'a plus sa place, l'auteur nous invite ici à nous reconnecter avec l'essentiel : la poésie des petits instants du quotidien.
Dans ce traité de l'art subtil de la fugue, qui se lit très vite, Rémy Oudghiri nous donne quelques petites clés pour apprendre à ralentir, et transformer les contrariétés du quotidien en d'innombrables occasions de s'évader, voyager, méditer et de vivre, tout simplement.

Etre et résonner avec le monde. C'est une facon intéressante d'aborder la pleine conscience et de la tourner à son avantage le plus épanouissant.

J'ai adoré, même si bien entendu, ce n'est pas aussi simple que ce que l'auteur nous le raconte. Nous vivons tout à un rythme effréné qui nécessite pour lâcher prise et saisir l'instant, de commencer par se rendre compte que nos propres pensées tournent beaucoup trop vite dans notre esprit. Et puis apprécier l'annulation de votre train pour un entretien d'embauche qui pourrait changer votre vie..? Comment y parvenir ? La belle affaire N'est-ce pas ?

Je crois d'abord que le premier pas est de prendre conscience. Prendre conscience que parfois on ne peut strictement rien changer à un imprévu. le reste suit si l'on est réceptif aux petits riens. Comme l'a si bien dit bien Jorge Luis Borges "La poésie nous attend au coin de la rue. Elle peut nous sauter dessus n'importe quand"

Je suis une adepte des petites Méthodes de ce genre car étant moi-même la pire râleuse de la planète, le pire exemple de comportement lorsque les choses ne vont pas comme je les avaient prévu, (oupsy 😅 je plaide atrocement coupable) il me faut toujours m'intéresser pour m'améliorer !

Je vous invite donc dès la prochaine contrariété dans votre quotidien à saisir l'opportunité de découvrir ce petit ouvrage. Sinon en vacances sur la plage c'est bien aussi !
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Microfugues, échappées belles, brèches ouvertes dans l'espace temps, portes dérobées... c'est ce que Rémy Oudghiri nous propose dans ce court essai : une invitation à savourer l'art de s'évader de nos vies trépidantes, tout en restant au coeur de notre ville.
Pour cela, il va falloir accepter que survienne un imprévu, un contretemps, une annulation et profiter de cette faille dans le temps pour flâner, rêver, contempler. Plus facile à dire qu'à faire ; pas sûrs d'arriver à "lâcher prise" et à faire de ces incidents une "respiration", une parenthèse poétique ! Nous sommes si impatients, parfois.
L'invitation du narrateur est tentante pourtant : faire de l'imprévu, une forme de révolte, de résistance dans un quotidien fait d'injonctions, de "bruit et de fureur".
L'auteur, lui, est rompu à l'art de la microfugue : en parcourant les allées d'un cimetière, il retrouve son rythme, "celui auquel la ville voudrait le faire renoncer, en l'assujettissant à ses deux idoles : le vacarme et la précipitation" ; en rentrant par effraction dans un hall d'immeuble pour s'assoir sur une marche et s'extraire un moment du monde ; dans la salle vide d'un restaurant, comme Baudelaire "qui n'avait ni heures, ni règles" et dînait à trois heures de l'après-midi ou encore à l'aéroport, sur un banc, ou dans une église.
D'autres personnages fictifs ou réels, ont pratiqué cet art : le commissaire Maigret, Patrick Modiano ou encore Jean-Paul Sartre.
Allez, venez, écoutez Borges : la poésie est au coin de la rue.
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Je suis satisfait de ma lecture mais je m'attendais à quelque chose de plus concret et plus détaillé.

L'auteur nous parle des échappées de la vie quotidienne avec un style assez littéraire et poétique qui apporte de la beauté au texte. Néanmoins, j'ai trouvé cela parfois un peu abstrait ou manquant d'explications. Je pense que cela vient plutôt d'un besoin personnel mais d'autres lecteurs pourraient être dans mon cas.

Une partie du livre est consacrée à des lieux favorisant les « micro-fugues ». C'est un pas de côté que fait la personne en acceptant l'imprévu, et en sortant du cadre rythmé de la vie quotidienne. Elle se retrouve alors dans le moment présent, mais elle peut aussi imaginer le passé des lieux qu'elle fréquente. Par exemple, l'annulation d'un rendez-vous est l'occasion d'aller explorer les rues alentour ou le café d'en face. On peut aussi bien changer de chemin sur son trajet quotidien et découvrir de nouvelles rues…

L'autre partie du livre est plus portée sur des références littéraires et cinématographiques qui ont inspiré l'auteur. Il développe aussi au début sa propre histoire et le développement du concept de « micro-fugue ».

La forme m'a un peu dérangé, mais le fond du livre nous donne à réfléchir sur notre rapport à l'inattendu dans notre vie. Et c'est vraiment ce qui est le plus intéressant dans cet ouvrage.
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"les bancs sont des refuges
On vient souvent s'y asseoir pour oublier la réalité"

J'ai toujours un peu de mal avec la non fiction, je me retrouve à trainer mes lectures, vouloir sauter des passages et lever les yeux au ciel fasse à certaines citations.

Pourtant, il m'a fallut deux trajet en train pour "L'échappée Belle". L'auteur nous amène avec lui dans ses microfugues, entre deux rendez-vous, en fin de journée, dans un hall ou sur un banc. Moi qui vit au rythme parisien, je vois désormais les retards, annulations et grèves sous un oeil différent.
J'avoue cependant avoir eu plus de mal avec les dernières pages, celles-ci se référant à des auteurs ou lectures que je ne connaissais que de noms, l'intérêt était pour moi moindre.


C'est une invitation à prendre le temps, au laisser aller, à la prise de conscience, une invitation à laisser la poésie nous atteindre lorsqu'on s'y attend le moins.

Je ressors de cette lecture apaisée, avec l'envie de prendre une brèche si celle-ci s'ouvre à moi...
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Petite piqure de rappel sur les vertus de l'imprévu, du hasard, de l'inattendu. Ce rappel est présenté comme un éveil et c'est sans doute la faiblesse de l'ouvrage. Nul n'ignore, je pense, qu'une flanerie improvisée peut être source de joie. Et si cette conscience s'assoupit, l'art la réveillera car toute création se sert abondamment du potentiel providentiel de l'inopiné, de l'accident et de l'inattendu.

L'auteur conseille, prescrit même, de saisir le hasard pour toucher l'extase, de manipuler à son compte les retards, bifurcations et autres aléas. Fort bien, cela suscite sans doute une adhésion quasi unanime, mais ses illustrations tombent vite dans le cliché : les bancs publics, les quais, les gares et les églises sont ils vraiment une révélation onirique ? A décharge, certains lieux, comme les escaliers d'immeubles surprennent plus mais dans l'ensemble l'ouvrage reste une litanie de lieux propices à la sublimation du hasard.

D'ou ma légère déception, j'attendais une analyse, ce n'est pas le choix de l'auteur. Mais alors, pour la reverie et la poésie des petits moments à saisir, Phillippe Delerm m'a beaucoup plus conquis.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un verre de vin pour commencer et me voilà déjà sur d'autres rives, seul sur mon île. Dehors, il fait gris et pluvieux. Derrière la vitre, les passants se bousculent. Je regarde ces vies passer au hasard, et, songeur, j'imagine des débuts d'histoires. Au bout d'un certain temps, les histoires s'enchevêtrent, dans mon imagination et, flottant comme une barque sur l'eau, je pars à la dérive.
Au milieu des rares clients, je me laisse peu à peu bercer par la musique de fond et les conversations. Mon esprit aidé par le vin ou l'inspiration, se met à vagabonder (...) j'ignore ma destination et cette pensée me fait du bien. Je laisse une délicieuse euphorie m'envahir : le plaisir de déjouer les règles.
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La microfugue est l'art de créer et d'accueillir cet imprévu. Plutôt que de nous acharner à supprimer les imperfections du système - les pannes, les retards, les interruptions, les bifurcations, les chemins qui ne mènent nulle part - nous ferions mieux de modifier notre regard et d'envisager celles-ci comme des ouvertures. Une panne est peut-être l'occasion d'une échappée, et une annulation, la promesse d'un temps pour soi. Un contretemps n'est pas toujours un obstacle mais une possibilité de voir les choses autrement.
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C’est que, contrairement à l’opinion commune, la fréquentation des cimetières ne renvoie pas à la mort, mais à la vie. Tel est le secret bien gardé de ces nécropoles négligées : on s’y sent plus vivant que nulle part ailleurs.
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Ce temps que nous cherchions sans le savoir, c'est celui qui nous manquait, celui qui donne un sens à ce que nous faisons le reste de nos jours, celui sans lequel notre vie n'aurait pas la même saveur, celui que nous renonçons à connaître, par négligence ou par habitude, alors même qu'il pourrait nous rendre plus heureux. Grâce aux microfugues, cet autre temps est là, tout près, à notre portée.
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Videos de Rémy Oudghiri (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rémy Oudghiri
Chaque jour, nous foulons les mêmes trottoirs, passons les mêmes coins de rue, arpentons les rues machinalement sans parfois connaître l'origine de ce que nos pas piétinent chaque jour... Et si nous changions notre regard sur ce qui nous entoure pour rendre au quotidien son lot de surprises et de richesses ?
Pour en parler, Nicolas Herbeaux reçoit le sociologue Rémy Oudghiri et la spécialiste d'économie urbaine Isabelle Baraud-Serfaty.
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