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EAN : 9782234081956
288 pages
Stock (07/02/2018)
3.37/5   30 notes
Résumé :
« Mai 68 peut apparaître comme la préhistoire pour les générations dites X, Y, ou Z... Mais que savent-elles au juste des conditions dans lesquelles a vécu ma génération, de sa jeunesse et de son passage à l’âge adulte ? Ce livre voudrait faire comprendre “de l’intérieur” la vie d’un jeune dans les années 1950 et 1960. Parce que l’adolescence est la plaque sensible du basculement dans le nouveau monde, “crise de l’adolescence” et “crise de la modernité” se font écho... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je m'attendais à une lecture assez critique et complexe d'un lent processus d'évènements sociaux et politiques conduisant à l'éclatement de certains pans sociétaux et aux évènements de mai 68. La surprise est bonne pour moi car ce livre est un condensé de références, de micro-évènements, d'anecdotes recensés par l'auteur et donnant à voir la France des années 1950/1960 vue par la lorgnette d'un philosophe d'aujourd'hui mais d'un gamin et d'un ado d'hier. L'auteur, a eu la bonne idée (elle n'est pas forcément la sienne car il avoue ne pas avoir eu envie d'écrire ce livre) de nous faire vivre son histoire personnelle et intime ; l'histoire d'un jeune homme ordinaire qui, après des années de vie simple mais heureuse dans le Cotentin, a pris part aux manifestations de mai 68. Il est donc légitime de recevoir l'avis éclairant de l'auteur sur ces faits qui ont bouleversé et figé le pays pendant plusieurs mois.
Ce livre est enrichissant dans le sens où il draine de nombreuses questions et donne envie de se tourner vers les acteurs de mai 68. Cette année 2018, qui marque le cinquantième anniversaire, est l'occasion de repréciser tous les tenants et aboutissants et d'entendre les nombreux témoignages. Le récit de Jean-Pierre Le Goff s'inscrit complètement dans cette optique de compréhension du phénomène.

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Malgré de nombreux passages analytiques, ce livre est plus un recueil de souvenirs personnels dont certains recoupent souvent la mémoire collective d'ailleurs.
Dès la première phrase, l'auteur annonce qu'il ne voulait pas écrire ce livre ! Heureusement pour nous, il s'est fait violence et a finalement décidé de coucher par écrit ses souvenirs. En effet, la lecture de l'ouvrage est très plaisante.
Malgré tout, je regrette la surabondance de notes de bas de page. Elles ne sont pas toutes justifiées et je ne pense pas que beaucoup ignorent la signification d'une Extrême-onction ou d'un prie-Dieu !
J'ai trouvé aussi que la religion prenne une trop grande place mais il est vrai que celle-ci était omniprésente dans la vie des français et avait une influence primordiale dans les années 50 et 60.
Autrement, l'écrivain évoque pêle-mêle la généralisation de l'électrification , les premières tours d'habitation, les premiers flippers, l'arrivée du transistor, l'adoption massive des tracteurs par la paysannerie, etc.
Mais c'est aussi l'époque de la découverte de la société de consommation, de ses bienfaits mais aussi de ses mauvais côtés : délinquance juvénile, excès de tout genre, perte des valeurs spirituelles, course aux profits, besoin irrépressible d'immédiateté, tout ce qui va finir par devenir des problèmes majeurs dans notre temps.
Jean-Pierre le Goff nous raconte aussi ses lectures adolescentes, d'OSS117 aux pensées de Pascal en passant par Ronsard, Pagnol, Cesbron, Mauriac, Camus bien sûr et même les petits guides pratiques « Marabout Flash » tellement à la mode en ces années là. J'y ai retrouvé mes propres découvertes littéraires. Ensuite, Boris Vian et Bob Dylan seront des incontournables, parmi tant d'autres qui accompagneront sa jeunesse jusqu'au bac réussi de justesse.
Et puis enfin, la vie étudiante, si différente du collège et ce fameux Mai 1968 qui est comme une forme d'apothéose pour la jeunesse de ce temps.
Ce livre est d'une lecture très plaisante et je me suis remémoré bien des épisodes de ma propre enfance et de mon adolescence.
Une petite description personnelle d'une époque pas très lointaine mais déjà tellement différente des années actuelles.
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A la manière de Zweig qui fit le récit de l'Europe d'avant 1914 dans "le monde d'hier", J.P le Goff nous livre un récit d'un monde d'avant 1968. L'auteur est né en 1949 en Normandie et appartient à une génération d'entre-deux, qui a vécu dans un monde traditionnel, empreint de catholicisme (surtout dans le Cotentin où il vivait )et une époque de bouleversements, de modernité, les prémisses de la société de consommation et de loisirs. Comme tant d'autres, il prit part au mouvement de 1968 qu'il analyse comme une période charnière qui ébranle la société tout en catalysant tout ce qui travaillait la société des années 1960. Mai 68 n'est ni un mythe fondateur, ni la cause de tous les maux.
J.P le Goff écrit pour renouer le fil entre les générations en racontant l'ancien monde, l'école, le village, la vie quotidienne. Lui-même quitte ce monde fait de traditions lorsqu'il intègre le lycée et plus encore l'université, lorsqu'il quitte le milieu de petits commerçants de ses parents pour celui du milieu intellectuel.
Une partie de l'essai évoque la construction de l'usine de traitement de déchets nucléaires de la Hague au début des années 1960 avec des extraits incroyables de la presse de l'époque qui louait cette usine, cathédrale des temps modernes, la maîtrise de l'homme sur la Nature ( en pleine guerre froide et alors qu'Hiroshima avait montré les dangers du nucléaire).
A travers le portrait de cette génération " de Marx et du Coca Cola", l'auteur évoque ses distances prises avec ses idéaux de jeunesse, le gauchisme social devenu gauchisme sociétal, l'anti-conformisme devenu conformisme. Il analyse aussi Mai 1968 comme l'irruption de la jeunesse, de l'adolescence comme force dans la société, comme un nouveau rapport à l'information qui annihile le recul au profit de l'émotion.
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Ouvrage remarquable et important pour comprendre l'avènement de mai 68.
Ce livre raconte la vie d'un jeune dans les années 50 - 60.
Le style est plus proche de celui d'un roman que d'un ouvrage intellectuel complexe.

À conseiller vivement aux jeunes et aux moins jeunes!
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ean Pierre le Goff est issu de la tradition catholique alors que j'ai fréquenté les écoles laïques. Mais nous avons été pris dans le même maelstrom en mai 1968. le sous-titre de son essai est important et résume la thèse de son livre

Récit d'un monde adolescent, des années 1950 à Mai 1968

Le début est passionnant, il décrit le creuset à la fois catholique et rural de la pointe de la Hague dans lequel l'enfant a été élevé, dans le souvenir très présent de la guerre qui venait de s'achever. Souvenirs matériels avec les nombreux blockhaus, souvenirs du mur de l'Atlantique mais aussi, certainement psychologiques à travers l'éducation de ceux qui avaient subi ou fait cette guerre. Cette génération du « baby-boom » que le père de l'auteur appelle « la génération des enfants gâtés », il la décrit très bien, élevée dans un confort qui arrive dans les maisons et qui profite de la « société de consommation et des loisirs » , elle s'inscrira à jamais dans la révolte adolescente. Elle«jouera » à la révolution, Jean-Pierre le Goff s'amuse à comparer les chiffres des morts des événements de Mai de 68 et du Weekend de pentecôte où les pompes à essence avaient été remplies. Évidemment les 6 ou 8 morts des événements semblent ridicules au regard de la centaine de gens qui se tuaient sur les routes tous les Weekend à l'époque. (en 1968 plus 16 000 morts sur les routes et plus de 300 000 blessés).

Dans son essai, le sociologue Jean-Pierre le Goff sait très bien faire revivre tout ce qui définit une époque aussi bien sur un plan général comme celui de la nation que pour les individus qui la composent. Alors, les années 60, verront soutenues par ce nouveau média, la télévision, les chansons yéyé pour les jeunes et la politique de la France, menée par le Général de Gaulle. Tous les changements qui conduisent à l'affirmation de cette génération adolescente de Mai 68, l'auteur les décrit avec minutie et ses contemporains s'y retrouvent avec bonheur mais aussi réalise – s'ils ne l'avaient pas déjà fait– l'aspect quelque peu dérisoire de leurs engagements divers et variés..
Lien : http://luocine.fr/?p=9955
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critiques presse (1)
Lexpress
12 février 2018
L'intellectuel Jean-Pierre Le Goff publie un livre sur les années pré-Mai 68, prémices de révolutions sociologiques récentes. Notamment le déni du tragique, qui nous conduit à répéter en boucle: "Y'a pas de problème"...
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mes grands-parents ont vécu dans une seule pièce située au premier étage d’une maison. Le confort y était sommaire : un robinet d’eau froide pour la cuisine et la toilette (ce qui constituait déjà un progrès par rapport à la pompe du jardin), une cuisinière à bois et à charbon qui chauffait la pièce, un lit dans un coin, une table, une armoire, sans oublier le chat, qui « était bon pour les souris », et les puces qui sautaient sur le plancher.
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Selon un "micro-trottoir" réalisé par la presse locale, les ménagères semblaient être unanimes pour saluer l'utilité de cette dernière nouveauté [le lave-vaisselle], sauf l'une d'entre elles qui regrettait le lavage à la main : celui-ci procurait un moment d'échange avec le mari devant l'évier de la cuisine quand celui-ci essuyait gentiment la vaisselle.
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Un de mes premiers souvenirs du changement dans l« « enseignement religieux » fut celui d’un cours ou le jeune prêtre vint avec sa guitare nous chanter quelques chansons de sa composition. Il s’inspirait, avec plus ou moins de bonheur, de religieux de l’époque qui avaient connu un succès certain en enregistrant des disques. Il en allait ainsi du Père Duval, jésuite, compositeur et chanteur, qui, dans les années 1950, rassemblait les foules (avant tout catholiques), dans les nombreux concerts en France et dans les autres pays. Surnommé, le « Bécaud » de la foi, où « le Brassens » en soutane, il semblait venir d’un autre âge à l’heure des yéyés et de la pop anglaise. La jeune sœur Sourire, Dominicaine et chanteuse, avait connu le succès avec une célèbre chanson enjouée dont on retenait facilement l’air et les premières paroles du refrain :» Dominique, nique, nique, s’en allait tout simplement… » Je n’étais pas le seul parmi les élèves à considérer cette chanson mièvre comme l’un des sommets d’expression des « culs-bénis ».
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Tous ces péchés n’étaient pas des péchés mortels mais leur accumulation permettait peut-être de s’en rapprocher. En fin de compte, l’abbé finissait toujours par poser la question. : « As-tu eu de mauvaises pensées ? As-tu regardé avec plaisir de vilaines choses ?»
En d’autres termes, « le vilain péché » était lié à la sexualité naissance et à la masturbation. Certains curés avaient les mains baladeuses, c’est du moins ce qui se disait parmi les élèves, mais, bien que m’étant confessé à l’un d’eux de, je n’ai jamais eu affaire à ce genre d’attouchement. L’abbé se contentait de me prendre la main ou de mettre la sienne sur ma joue de temps à autre comme un signe d’affection. Cela me gênait un peu, d’autant plus que je trouvais qu’il « puait la Gauloise », marque de cigarette brune très connue à l’époque, et que sa soutane ne sentait pas bon.
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Les noirs de peau – peu nombreux dans La région– étaient considérés comme des êtres étranges et primitifs, suscitant quelques réflexions grossières du genre : « Ils se ressemblent tous et avec une couleur pareille , je me demande comment ils font pour se distinguer les uns des autres » …
Ces préjugés et ces superstitions se mêlaient à un sens commun issu de l’observation des comportements : » grand diseu, p’tit faiseu. »
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