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La Griffe du chien tome 3 sur 3

Jean Esch (Traducteur)
EAN : 9791033903697
912 pages
Harper Collins (16/10/2019)
4.53/5   620 notes
Résumé :
Art Keller, ancien agent de la DEA, est recruté par le sénateur républicain O’Brien pour participer à une opération officieuse au Guatemala : aider le cartel de Sinaloa, dont la mainmise sur le Mexique assure un semblant de stabilité à la région, à se débarrasser d’une organisation rivale sanguinaire, Los Zetas. La rencontre organisée entre les dirigeants des deux cartels tourne au bain de sang : les trafiquants s’entretuent et le parrain de Sinaloa disparaît.
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
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Vous avez lu la Griffe du chien ? Cartel ? Voici la suite, le dernier tome de la trilogie, un pavé de plus de 800 pages en grand format.
Un thriller lourd, lourd d'une guerre impitoyable, lourd de crimes et d'exécutions, de corruption et de mensonges, mais aussi d'amour, de bravoure et d'indéfectible loyauté.

Un roman qui sonne trop vrai, même si en intro on a la notice « … oeuvre de fiction… Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des entreprises, des événements ou des lieux. » Quand l'auteur mentionne les 43 étudiants innocents disparus à Tristeza au Mexique sur la route 95, on sait que ces événements se sont réellement produits, mais dans la ville d'Iguala. Et quand l'auteur cite des « tweets » d'un président corrompus qui aime limoger les procureurs trop efficaces, on fait facilement le parallèle avec un certain personnage politique…

En plus d'être un thriller captivant, le livre est un réquisitoire contre la façon de faire la guerre au trafic de drogue, une guerre couteuse et inefficace, qui n'empêche pas le mal de vivre et les overdoses des accros à l'héroïne ou au fentanyl. La guerre aux drogues laisse la production et la vente aux mains de cartels illégaux qui s'entretuent qui torturent et assassinent au passage des journalistes, des policiers et des milliers d'innocents au Mexique et en Amérique centrale.

Le roman dénonce aussi l'hypocrisie de la finance qui profite de l'argent des narcotrafiquants, qui profite de la vente d'armes et de matériel de répression ainsi que du système de détention privé, qui a tout intérêt à avoir le plus de clients possible, et à les garder le plus longtemps possible.

La conclusion d'une trilogie fascinante, qui ouvre les yeux sur une bien triste dimension du monde.
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Je n'avais jamais rien lu de Don Winslow, cet auteur de romans policiers maintes fois primé, considéré comme un maître en la matière. Ceux qui recherchent de la littérature au contenu et au style délicats feront mieux de passer leur chemin, mais personnellement, je salue l'efficacité des mille pages de la Frontière, un volume publié en 2019 pour clore une trilogie (La Griffe du chien, Cartel) qui relate, sur quarante années, le combat du personnage principal, Art Keller, contre le trafic de drogue aux États-Unis et au Mexique.

Les péripéties de la Frontière commencent au début de 2014 et s'achèvent en avril 2017. Art Keller, un vétéran de la lutte contre les narcotrafiquants, a été nommé à la tête de la DEA, ou Drug Enforcement Administration, une Agence fédérale rattachée au ministère de la Justice, dont la vocation est de s'opposer au trafic et à la distribution de drogues aux États-Unis.

Pas de difficulté à découvrir La Frontière sans avoir lu les précédents tomes. le premier chapitre retrace à grands traits les principaux épisodes antérieurs et dresse le panorama des nombreux personnages.

Au Mexique, après la disparition d'un « Padrino » qui avait réussi à fédérer tous les cartels, ses héritiers et les chefs de ces cartels sont entrés en concurrence pour lui succéder. Un monde de psychopathes à peine matures ! Leurs compétitions ressemblent à des jeux de société, sauf que les perdants ne sont pas condamnés à un gage, mais à la torture et à la mort, avec femme et enfants. Les méthodes de management d'un cartel sont simples : intimidations, prises en otage des familles, assassinats épouvantables filmés et postés sur les réseaux sociaux… L'horreur ! Pas d'états d'âme ! Les meurtres inutiles d'innocents sont légion et les responsables politiques corrompus n'hésitent pas à les couvrir.

La drogue est en effet au coeur d'une filière économique très rentable. Elle génère de nombreux jobs et d'importants budgets dans sa production et dans sa distribution, mais également dans la police. « La guerre contre la drogue c'est aussi du business », reconnaît un homme politique américain. Quel serait l'intérêt de faire disparaître cette industrie ? On a pourtant dénombré 30 000 morts par overdose aux USA en 2014. (Des chiffres qui auraient doublé depuis.)

Art Keller constate l'échec des stratégies menées jusqu'alors. Fermer les frontières ? Elles restent des passoires. Arrêter les dealers ou les grands chefs ? Ils sont immédiatement remplacés. Alors il s'attaque à l'argent de la drogue, des surplus considérables, qui doivent être blanchis et investis. L'enquête passe par Wall Street et le financement d'opérations immobilières. Des agents de la DEA sont infiltrés...

Tel un Incorruptible du temps de la prohibition, Keller ne cède pas un pouce de terrain. Ses stratégies et son intransigeance ne sont cependant pas indolores. Elles entraînent la mort d'innocents, autant de sacrifices, comme dans n'importe quelle guerre.

La construction de l'ouvrage est complexe, mais très cohérente. La narration globale est séquencée et schématisée comme un manuel d'histoire. Elle est toutefois agrémentée de « zooms » sur le séjour carcéral de trafiquants, sur les rivalités de dealers de quartiers, ou sur les fêtes spectaculaires que de richissimes Jefes de cartels organisent à grands frais dans leurs somptueuses villas.

Ce thriller très instructif est trépidant tout en étant passionnant, à condition d'avoir le coeur bien accroché. Inspiré de faits avérés, le roman est tellement réaliste qu'on a parfois l'impression de lire un documentaire. Difficile de savoir où s'arrête la vérité et où commence la fiction.

Que penser notamment de ce personnage, candidat républicain à la présidence dans la première moitié du roman, président élu par la suite ? Un homme qui communique par tweets, qui promet de construire un mur à la frontière du Mexique et dont le gendre finance une opération immobilière avec de l'argent sale… Certes, toute ressemblance ne pourrait être que fortuite…

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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La guerre entre les gangs de narcotrafiquants fait rage en Amérique centrale.
Art Keller, agent de terrain de la DEA (l'agence des USA en charge de la lutte contre le trafic de drogues) contribue à entretenir cette guerre pour des raisons personnelles : il veut la mort d'Adán Barrera, le chef du gang sorti vainqueur des dernières batailles.
Alors que Keller est nommé à la direction de la DEA, la disparition, puis la confirmation de la mort, de Barrera aiguisent les appétits au sein de son clan.
De son côté, le nouveau directeur envisage une nouvelle approche de la lutte contre le trafic : plutôt que se focaliser uniquement sur les filières qui apportent les drogues aux USA, pourquoi ne pas essayer d'interrompre le flux d'argent qui finance le trafic ?

Waouh ! Quelle histoire ! Quand on lit la dernière centaine de pages du roman (plus de 1500 pages en version numérique) tout paraît simple. Mais que de péripéties avant d'en arriver là. Entre les luttes de clans du côté des trafiquants, les manoeuvres pour devenir le revendeur dominant aux USA, les luttes d'influence politiques et les petites ou grosses compromissions entre ces cercles, on pourrait finir par se perdre... D'autant que l'auteur s'ingénie à raconter des histoires incidentes qui finissent plus ou moins par se croiser. N'y en a t'il pas un peu trop parfois quand même ?
Les personnages ont de l'épaisseur, souvent plein de contradictions, parfois droits et inflexibles (comme Marisol, l'épouse mexicaine de Keller, ou Rafael Caro, le vieux trafiquant qui se venge de ses années de prison en tirant les ficelles). Ils sont si nombreux qu'on finit par se demander comment l'auteur réussit à ne pas les confondre.
Même si les chapitres sont longs, voire très longs, le roman est très rythmé : beaucoup d'action et de changements de points de vue, des histoires secondaires, des retours dans le passé... On ne s'ennuie pas ! C'est bien écrit (et traduit) ; sans plus. Mais ce qui force l'admiration, c'est la capacité de l'auteur à mener à son terme une intrigue aussi alambiquée.
Pourquoi alors y a t'il un truc qui me chagrine ? Je dirais que c'est le ton et le discours moralisateurs que met Winslow dans la bouche de Keller. Que l'auteur ait envie de régler des comptes avec l'Amérique de Trump, je peux le comprendre. Mais pourquoi essayer de nous faire croire qu'il détient une, ou la, vérité sur la façon de traiter la question du trafic de drogues ? Un gros manque d'humilité, non ?


Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Il aura fallu vingt ans à Don Winslow pour achever sa trilogie et décortiquer l'histoire vraie, violente et sulfureuse du « Je t'aime, moi non plus » entre les États-Unis et l'Amérique centrale au sujet de la drogue. Après La griffe du chien et Cartel, La frontière -traduit par Jean Esch- clôture magistralement ce qui est d'ores et déjà à ranger au rayon des oeuvres. Et des grandes !

L'histoire redémarre là où elle s'était achevée : Adan Barrera mort, la 3e génération des patrons de cartels voit son heure arriver mais reproduit les méthodes de ses ascendants pour éliminer ses rivaux et agrandir ses territoires. de son côté, Art Keller reprend du service à la direction de la DEA, désormais persuadé que c'est à la tête et plus à la base, que la guerre contre la drogue se gagnera. Et il semble bien que cette tête soit moins au Mexique qu'à Washington ou New-York, au plus près du pouvoir américain…

Forcément, c'est un peu court pour résumer 842 pages impressionnantes de rythme, de construction alternée et de scènes d'une maîtrise inégalée : quand Winslow décrit l'univers carcéral américain, ou l'incroyable fuite de trois jeunes migrants sur le toit de la Besta -le train de la mort qui emmène vers le rêve américain-, ou encore la vie quotidienne des petits gangs mafieux new-yokais qui n'ont rien à envier dans leurs pratiques à leurs grands homologues mexicains, ce sont autant de moments d'anthologies littéraires qui se figent dans nos mémoires de lecteurs.

Comme naguère avec Barrera/El Chapo, Don Winslow ne résiste pas à introduire dans La frontière, une part de réalité actualisée, et quiconque suit un peut l'auteur sur Twitter ne sera pas étonné de retrouver dans le président Dennison, son gendre Lerner et la clique des proches de ces derniers, une ressemblance assumée avec les actuels occupants de la Maison Blanche. Comme une dernière volonté d'affirmer que c'est bien là désormais que tout se joue, pour le meilleur ou pour le pire, l'avenir le dira.

Car la morale finale de cette trilogie, Winslow la renvoie à la face de l'Amérique :

« Alors quelle est cette douleur, au coeur de la société américaine, qui nous fait rechercher une drogue capable de l'atténuer, de l'étouffer ?
Est-ce la pauvreté ? Les injustices ? L'isolement ?
Je ne détiens pas la réponse mais nous devons nous poser la vraie question…
Pourquoi ? »
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La Frontière de Don Winslow est la conclusion magistrale de cette trilogie mexicaine commencée il y quinze ans avec La griffe du Chien et Cartel dix ans plus tard. La plus longue guerre américaine avec des centaines de milliers de morts La Guerre a la Drogue. Il y a tellement de choses à dire sur ce dernier volet, comme je ne suis pas un écrivain et que le vocabulaire me manque parfois je vais faire de mon mieux pour inciter les gens à lire ce drame Shakespearien à la sauce mexicaine, nous côtoyons à la fois le marchand de Venise, Hamlet, Macbeth et Othello. Arturo Keller l'idéal du patriote américain qui veut sauver son pays de l'enfer et qui peu à peu voit ses élites être complice des narco-trafiquants avec le recyclage de l'argent sale à Wall-Street et les banques américaines. le gouvernement américain corrompu jusqu'au sommet car le président Dennison (Trump) et son équipe blanchit l'argent de la drogue, comme nous voyons l'auteur s'attaque à cette pourriture qui gouverne son pays avec des personnages fictifs plus vrai que nature. Il y a l'histoire de Nico un jeune guatémaltèque de dix ans qui survit en fouillant dans les vidanges et qui voit McDonald arrosé leurs hamburgers à l'essence afin que les pauvres ne puissent y gouter, Nico rêve de El Norte et son périple pour se rendre en Amérique est digne de l'Odyssée et ce qu'il trouve équivaut au racket de son pays, il y a Jacqui une junkie victime collatérale de cette guerre sans fin qui vend son âme pour l'héroïne une métaphore de l'Amérique qui souffre de ses mensonges. Lisez cette trilogie car c'est cela l'effondrement des idéaux et de la démocratie.
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critiques presse (2)
LaCroix
31 janvier 2020
Dans la lignée de ses deux précédents romans, l’Américain Don Winslow mène un train d’enfer. Il tient le tempo et fait se croiser ses personnages à grand rythme : dans les vallées profondes du Michoacan, sur les routes du Sinaloa, contrôlées par les cartels, ou encore sur le toit de la Bestia, le train-monstre des migrants d’Amérique centrale.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeMonde
31 octobre 2019
Avec « La Frontière », l’écrivain américain achève magistralement une trilogie sur la désastreuse guerre contre la drogue menée par les Etats-Unis. L’occasion de reparcourir le monde qu’il bâtit depuis vingt ans.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
La guerre contre la drogue dure depuis cinquante ans. Un demi-siècle. C'est la plus longue guerre menée par l'Amérique. Pour livrer ce combat nous avons dépensé plus de mille milliards de dollars et nous avons envoyé derrière les barreaux des millions de gens, principalement des Noirs, des Hispaniques et des pauvres. La plus importante population carcérale du monde. Nous avons militarisé nos forces de police.
La guerre contre la drogue est devenue une machine économique autonome. Des villes qui se battaient autrefois pour accueillir des usines s'affrontent désormais pour construire des prisons. Avec la "privatisation des prisons" -je ne vois pas d’association de mots plus effroyable-, nous avons rentabilisé la détention. Tribunaux, avocats, policiers, prisons... nous somme tous plus accros à la guerre contre la drogue qu'aux drogues auxquelles nous faisons la guerre.
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Chacun veut réaliser seul réalité les arrestations et des saisies, car c'est la voie royale vers l'avancement. Et la publicité. Tout le monde a envie de poser pour la photo. Devant la table remplie de drogues, d'armes et de fric. C'est devenu un cliché, qui n'a rien d'anodin, se dit Keller, car cela donne l'impression que nous gagnons une guerre que nous sommes en train de perdre, en réalité.
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Si vous demandez à un Américain lambda quelle est la guerre la plus longue menée par son pays, il répondra probablement le Vietnam, avant de se reprendre aussitôt pour citer l'Afghanistan, mais la bonne réponse est : la guerre contre la drogue.
Cinquante ans déjà, et ça continue.
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Alors quelle est cette douleur, au cœur de la société américaine, qui nous fait rechercher une drogue capable de l’atténuer, de l’étouffer ?
Est-ce la pauvreté ? Les injustices ? L’isolement ?
Je ne détiens pas la réponse mais nous devons nous poser la vraie question…
Pourquoi ?
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Il croyait en JFK et en Bobby, en Martin Luther King Jr, en Jésus et en Dieu.

Les quatre premiers ayant été assassinés, il reste Dieu, mais pas celui qui a meublé l'enfance de Keller à la place du père absent, ni la divinité omniprésente, omnisciente, qui administrait une justice sévère mais juste.

Ce Dieu est mort au Mexique.
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