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EAN : 9782501103787
384 pages
Marabout (09/03/2016)
3.79/5   14 notes
Résumé :
Londres, 1855.
La guerre de Crimée fait rage. L’incompétence de l’état major britannique provoque la chute du gouvernement en place. L’empire vacille.
C’est dans ce contexte troublé que le sulfureux opiomane Thomas de Quincey et son «équipe» (sa fille et leurs deux acolytes de Scotland Yard) affrontent un tueur d’un genre bien particulier. Ses victimes, toutes des membres de l’aristocratie, sont autant de jalons vers un objectif ultime : l’assassinat ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
1855, Londres. Victoria, 36 ans règne depuis déjà 18 ans, et a été victime de plusieurs attentats manqués, lorsqu'une série de meurtres s'abat sur la capitale, touchant des personnages hauts placés. À chaque fois on retrouve un faire-part bordé de noir portant le nom d'un des précédents auteurs d'agressions contre la reine.
Thomas de Quincey, auteur, journaliste et spécialiste de la criminalité et sa fille Emily, ainsi que deux policiers de Scotland Yard, vont enquêter en secret sur cette série de crimes dont la victime toute désignée pourrait bien être la souveraine elle-même ou sa famille. Dans le dédale de la plus grande ville du monde, au milieu d'une population scindée par la fortune en deux catégories que rien ne lie, si ce n'est la monarque elle-même, une véritable course contre la montre va se dérouler pour mettre fin aux agissements d'un certain “Vengeur”.

Habitué aux romans d'Anne Perry dans l'Angleterre victorienne, avec les enquêtes de Thomas et Charlotte Pitt, tout dans le résumé de ce livre était fait pour attiser mon intérêt. La description de la société dans son ensemble, avec ses codes et son étiquette, les rapports entre les différentes couches de la population et ce petit plus sur la famille royale étaient conformes à mes attentes.
Le contexte historique avec la Guerre de Crimée, qui à mes yeux n'était qu'un vague souvenir scolaire et les luttes d'influence au sein du gouvernement, confirment la documentation fouillée de l'auteur David Morrell. Si l'on ajoute que nombre des personnages du roman ont réellement existé, de Thomas de Quincey à Lord Palmerston en passant par les auteurs des attaques perpétrées contre Victoria, on est totalement immergé dans l'Histoire et la narration prend valeur de témoignage vivant de cette époque.
Le texte se présente sous trois formes différentes : d'une part les extraits du journal de la fille de Thomas de Quincey, et d'autre part l'écriture de l'auteur mettant en place ses personnages et son intrigue, à deux époques : aujourd'hui pour l'enquête et quinze ans auparavant pour les mémoires de l'assassin. C'est assez habile et on s'y retrouve très facilement. Cependant la première moitié du livre manque de rythme et il faut la bonne volonté du lecteur qui souhaite en savoir plus, pour aller plus loin. Heureusement, la seconde partie du récit gagne en tempo pour aller crescendo vers la résolution de l'enquête. Une fin de parcours haletante et un coupable qu'on pouvait certes imaginer, mais sans réussir à conjuguer les mobiles, le modus operandi et la réelle personnalité.

Il fallait bien un auteur anglo-saxon, canadien en l'occurence, pour mettre en place ce récit moderne situé dans l'Angleterre de la reine du Royaume-uni et du Canada au plus long règne avant que ne la “détrône” son arrière-arrière-petite-fille Elisabeth II. Auteur célébré comme un “pionnier du thriller moderne”, de « Rambo » (si, si !) au « Portrait de l'assassin en artiste », David Morell signe ce polar plutôt bien construit, qui mêle habilement histoire et fiction, et qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Merci encore à Babelio et aux Éditions Marabout de m'avoir permis à travers l'opération Masse Critique, de découvrir un nouvel auteur et un livre agréable.
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Voici un auteur que je découvre et dont je ne connaissais pas du tout les écrits et je dois dire qu'au début de ma lecture j'ai été dubitative mais je suis très vite rentrée dans le Londres de la fin du 19ème siècle. Je dois dire que c'est le mois des livres d'époque et qui se passe à Londres car c'est le deuxième que je lis en 2 semaines.
Et comme le précédent je ne suis pas du tout déçue par ce livre bien au contraire je le referme très emballée!
Le polar dans le roman historique...
Moi qui aime apprendre des choses en lisant je dois dire que j'ai été gâtée car l'auteur s'est très bien documenté pour écrire son roman et j'ai appris tout un tas de choses des us et coutumes de cette période.
L'auteur a eu l'intelligence et la bonne idée de mêler faits réels et imaginaire. Nous nous retrouvons pendant le règne de la Reine Victoria, où un "vengeur" assassine des aristocrates en les mettant en scène de manière horrible.
Il a su retrouver des faits réels de l'époque pour les rattacher à son histoire et je dois dire que c'est vraiment très bien fait.
Le mangeur d'opium...
Thomas de Quincey (un véritable auteur de cet époque) aidé de 2 inspecteurs de Scotland Yard vont enquêter sur cette mystérieuse affaire et essayer de sauver la Reine. M. de Quincey, était connu pour être accroc à l'opium, drogue qui était légale à cette époque.

Grâce à son esprit logique et philosophique (Il était l'un des précurseurs de la philo) ils vont trouver petit à petit qui est le fameux "vengeur".
Des personnages atypiques...
Chaque personnage est très bien décrit par l'auteur, ils ont chacun leur personnalité. J'ai beaucoup apprécié la fille de M. de Quincey, Emily, qui avait son propre caractère et qui ne se laissait pas dicter sa conduite. M. de Quincey, complètement accroc à l'opium, qui lui aussi n'en fait qu'à sa tête.

Le fameux "vengeur" qui quand on sait le pourquoi de sa vengeance ne peut que nous émouvoir.

Un très bon polar que je qualifierais de polar historique. Donc si comme moi vous aimez les polars et en plus les romans d'époque je ne peux que vous le conseiller.
Lien : http://livresaddictblog.blog..
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Londres, 3 février 1855. le gouvernement vacille devant le désastre de la guerre de Crimée. Dans l'église Saint-James de Mayfair, Lady Cosgrove, habillée en grand deuil, prend place sur son banc clos lorsque le colonel Trask, l'un des héros du conflit en franchit le seuil, sous le regard de Thomas de Quincey, de sa fille Emily et des deux inspecteurs de Scotland Yard, Ryan et Becker.

En pleine homélie, le pasteur pousse un cri d'effroi lorsqu'il voit du sang s'échapper du banc de lady Cosgrove. Les policiers, accompagnés des De Quincey père et fille, font ouvrir le banc et découvrent son corps sans vie. Une fois les constatations d'usage faites et les témoins interrogés, ils se rendent au domicile de lord et lady Cosgrove et découvrent les cadavres des domestiques et de lord Cosgrove.

Dans la poche du défunt, une carte avec une bordure noire et une inscription : Edward Oxford, le nom de l'homme qui a tenté d'assassiner la reine Victoria en 1842. Quelques jours plus tard, une nouvelle série de meurtres sanglants endeuille un autre hôtel particulier, laissant une nouvelle carte dans son sillage sur laquelle est écrit Young England.

Thomas de Quincey, sa fille Emily et les inspecteurs Ryan et Becker en sont persuadés, un tueur en série sévit à Londres et il s'en prend à des personnes qui sont dans le circuit judiciaire. L'homme chercherait-il à se venger ? Pour quelle raison ? Et surtout ira-t-il jusqu'à tenter de commettre un régicide ?

Autant vous le dire d'emblée, la reine et l'assassin c'est un polar historique comme je les aime : bien construit et formidablement documenté. Son auteur David Morrell nous propose un roman victorien crédible qui mêle habilement vérité historique et fiction. En effet, il revient dans ce roman sur les différentes tentatives d'assassinat auxquelles la reine Victoria a réchappé au cours de son très long règne et sur le mouvement politique Young England.

Emballée je suis par ce roman qui est en fait un deuxième tome, ce que j'ignorai mais il me tarde désormais de lire le premier opus, tant sa lecture fut addictive et passionnante car le contexte est bien rendu et le personnage sulfureux de Thomas de Quincey se révèle très intéressant.

Bien connu à son époque pour ses écrits scandaleux comme Confessions d'un mangeur d'opium anglais paru en 1822 et commenté par Charles Baudelaire en personne ou de l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts, Thomas de Quincey est un romancier qui détonne, dans cette époque victorienne prude et bien-pensante, par sa franchise et sa clairvoyance.

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Je remercie Babelio et les éditions Marabout pour avoir eu la chance de lire ce livre dans le cadre d'une opération masse critique.
Ce roman m'a tout de suite plu. L'époque à laquelle il se passe tout d'abord, l'époque victorienne, Londres au XIXe siècle, j'apprécie généralement les romans qui se déroulent à cette période.
Les personnages ensuite, dont le fameux Thomas de Quincey, que j'ai découvert avec ce livre.
J'ai lu ce roman policier en quelques jours tant les éléments s'enchainent de manière intelligente, l'intrigue est bien construite avec une alternance entre les récits d'Emily de Quincey, l'enfance de l'assassin et le temps présent.
L'écriture fluide de David Morell m'a aussi permis de me plonger plus facilement dans cette lecture.
J'ai aussi trouvé qu'encadrer le récit par les faits réels qui ont inspiré l'écriture du roman est une bonne façon d'aller plus loin et de découvrir comment l'auteur a travaillé.
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Mille mercis à Babelio et aux éditions Marabout pour l'envoi de ce livre !!

Ce roman nous narre la suite des aventures de Thomas de Quincey et d'Emily dans le Londres des années 1850, il vient après Portrait de l'assassin en artiste.
Bref, l'histoire se construit comme dans le précédent, c'est-à-dire qu'il y a bien sûr plusieurs meurtres et qu'une enquête est menée par Scotland Yard et dans laquelle De Quincey fourre son nez. Et comme dans le précédent, l'auteur nous montre que les apparences sont parfois trompeuses et qu'il ne faut pas croire que ce que l'on voit car comme le dit plusieurs fois l'opiomane, "il existe de multiples réalités".
Le décor est sombre, brumeux, et froid. Les descriptions des lieux, des bruits, des odeurs ajoutent du suspense à cette atmosphère déjà angoissante.
L'écriture fluide de l'auteur est toujours aussi addictive ! Il a fallu que je me plonge dans un autre roman pour ne pas terminer celui-ci en une journée ! La traduction est bien menée, comme pour le premier. le point de vue omniscient permet au lecteur de se plonger dans le roman et de prendre part l'action (on cherche nous aussi l'assassin mystère). Ainsi, on ne passe pas à côté de quelque chose d'intéressant ou de primordial pour la compréhension de l'intrigue. de plus, j'aime beaucoup le mélange de récits narratifs (entre passé et présent) et d'extraits du journal d'Emily.
Quant aux personnages, ils sont égaux à eux-mêmes. Thomas de Quincey est toujours aussi observateur, perché et perspicace, et sa fille Emily est toujours aussi têtue, attentive et attentionnée envers lui. Les inspecteurs Ryan et Becker sont un peu moins présents, mais se démènent malgré tout pour attraper le meurtrier. Quant à ce dernier, sa double personnalité (que l'on découvre à la toute fin du récit) est vraiment intéressante et explique pas mal de chose... Ce personnage était vraiment complet et bien travaillé avec de la profondeur et une pointe de mystère.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mercredi 10 juin 1840.

La reine Victoria exigeait que son emploi du temps quotidien fût communiqué à la presse. Sur le trône depuis simplement trois ans, la jeune monarque voulait se démarquer de ses prédécesseurs que personne ne voyait jamais. Déterminée à nouer un lien avec son peuple, elle se déplaçait fréquemment en carrosse dans les rues de Londres et le faisait annoncer : occasion pour tous ses sujets de la voir et l’acclamer.
Sa sortie la plus régulière se déroulait, sauf rare exception, chaque jour à dix-huit heures, dans un carrosse ouvert, avec le prince Albert qu’elle avait épousé quelques mois auparavant. Au sortir de Buckingham Palace, l’itinéraire était toujours le même : le couple royal prenait Constitution Hill sur la gauche, longeait Green Park, puis gagnait Hyde Park et achevait sa boucle en rentrant au palais. Deux cavaliers les escortaient.
(…)
Ainsi, les milliers de personnes qui venaient ovationner Victoria avant son mariage avec Albert n’étaient plus que quelques centaines. Il arrivait même que des sifflets se fissent entendre. Quand le carrosse était vide, certains n’hésitaient pas à lancer des pierres.
En cette douce soirée de juin, un homme manifesta son désaccord de manière plus catégorique. Au moment où le cortège passait devant Green Park, l’individu sortit de la foule et brandit un pistolet. Il se tenait à cinq mètres quand il tira.
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Tandis qu’une main libérait le verrou et ouvrait la porte, le gentleman se tînt prêt avec sa canne à pommeau d’argent.
- Monsieur le comte n’attend pas de visite, s’étonna le majordome.
Le gentleman frappa de toutes ses forces, un coup à la tête qui renversa l’homme sur le sol en marbre. Le cœur palpitant de satisfaction, il pénétra à l’intérieur et referma la porte. Quelques pas rapides le menèrent dans un vestibule spacieux. Une servante se figea au bas de l’imposant escalier, visiblement étonnée que le majordome n’escortât pas le visiteur. Le gentleman lui asséna un coup de canne rageur, sentit le pommeau fendre le crâne. La femme s’écroula dans un râle d’agonie.
La disposition de la pièce lui était connue car il s’était plusieurs fois rendu dans cette demeure, sans sa fausse barbe. Supprimer les domestiques serait une affaire vite réglée. La véritable satisfaction viendrait ensuite, quand il s’occuperait de leur maître. Tenant sa canne d’une poigne ferme, il poursuivit son œuvre.
Le temps était venu de rafraîchir les mémoires, d’infliger des châtiments.
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À la longue, la drogue perdit son effet revigorant, et De Quincey dut en prendre de fortes quantités rien que pour subsister. Alors qu’une simple cuillerée de laudanum pouvait tuer qui n’était pas habitué, De Quincey, au plus fort de son addiction, en ingurgitait près d’un demi-litre par jour pour se sentir dans son état normal, en plus de « gober les pilules d’opium de son drageoir comme un autre grignoterait des noisettes », selon un ami. À cause de cette drogue, il était sujet à de redoutables cauchemars. Chaque nuit lui semblait longue comme un siècle. Les fantômes d’êtres chers lui rendaient visite. Toutes les blessures et tous les chagrins de sa vie refaisaient surface pour le hanter, et ces cauchemars l’amenèrent à découvrir un monde intérieur insondable, des gouffres et des abîmes que le soleil n’éclaire jamais, des profondeurs derrière les profondeurs.
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Il touchait au but, allait enfin goûter cette consolation qu’il attendait depuis une éternité. Il s’y était préparé au prix de souffrances inimaginables. Malgré la violence de ses émotions, il gardait une allure mesurée, déterminé à ne pas laisser la précipitation émousser son plaisir. Même dans le brouillard, il n’avait aucune peine à se diriger. Tant de fois il avait refait cet itinéraire dans sa tête ! Quinze ans auparavant, jeune garçon aux abois, il avait parcouru ce même trajet : à droite dans Piccadilly, puis à gauche dans Half-Moon Street, et encore à gauche dans Curzon Street, course erratique et effrénée en implorant qu’on lui vienne en aide. Ses suppliques affolées lui revinrent en mémoire, écho lointain, alors qu’il atteignait la rue nommée Chesterfield Hill.
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À notre époque où il est parfaitement admis que la loi restreigne sévèrement le commerce des stupéfiants, il est surprenant d’apprendre que l’opium, dont sont dérivées l’héroïne et la morphine, était en vente libre dans l’Empire britannique et aux États-Unis pendant la majeure partie du XIXe siècle. On pouvait s’en procurer chez l’apothicaire, chez son boucher ou chez son épicier, et même auprès des vendeurs de journaux. Sous forme liquide, cela s’appelait du laudanum, une solution à base de poudre d’opium et d’alcool, généralement du brandy. Presque tous les foyers en possédaient un flacon, comme on trouve de l’aspirine dans les armoires à pharmacie d’aujourd’hui.
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