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EAN : 9782869599185
128 pages
Arléa (04/11/2010)
3.75/5   10 notes
Résumé :

Les balles de fusil rentrent dans l'air comme dans du feutre. C'est un bruit mat. Encore des coups. On ne les a pas dénombrés, l'esprit n'est pas au calcul. Ils semblent trois fois plus nombreux. Les bombes tombent. Des femmes entassées dans un café poussent des cris de femme. C'est un bombardement.

Pendant les premiers mois de la Grande Guerre, Albert Londres est correspondant militaire sur le front français, l'occasion pour lui, selon u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Lorsqu'éclate la Grande Guerre Albert Londres a juste trente ans.
Il est journaliste et travaille depuis 1910 au journal le Matin, où il est chargé de "couvrir" les activités du Parlement.
Il n'est pas sur le front en tant que soldat puisqu'il a été réformé quelques années plus tôt mais il intervient comme journaliste et donne un compte-rendu régulier des combats.
La guerre va lui fournir l'occasion de se faire connaître.
Il est envoyé d'abord à Reims, où il nous décrit un tableau apocalyptique de la cathédrale livrée aux flammes, il suit ensuite de près les batailles sur le front des Flandres;
Il partage le sort des soldats même s'il ne combat pas et dans ces chroniques, il se fait le témoin de la grande Histoire.
Des soldats de seize ans, les Sénagalais à la bataille, les tirs des shrapnells; le désarroi et le désespoir des civils, les décombres dans Arras, les Belges qui défendent la rivière Yser, le ministre belge Vandervelde qui vient sonner du clairon sur le champ de bataille, tous ces portraits marquent et viennent compléter notre connaissance de cette période.
Le style d'Albert Londres est précis et enlevé, il reflète le patriotisme de son temps mais il reste lucide sur les enjeux de cette terrible guerre.
Un livre court mais dense d'un auteur qui a l'art, comme il le disait lui-même, de "porter la plume dans la plaie".
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"La grande guerre" est le second ouvrage d'Albert Londres que je lis. Dans celui-ci, j'ai vraiment apprécié le style de l'auteur. Les récits de cette guerre sont toujours poignants, terribles à lire, mais Albert Londres apporte quelque chose de plus. Il arrive à décrire des scènes de guerre avec lyrisme, les décombres de la place d'Arras avec poésie. Il m'est même arrivé de sourire. Exercice difficile de faire sourire le lecteur, lorsque l'on est reporter de guerre ! Pour évoquer une bataille de canons, dont les ennemis occupent chacun leur colline séparée d'un vallon, il écrit : Les collines se répondent. Je comprends mieux pourquoi, depuis les années Trente, le prix Albert Londres récompense, chaque année, un jeune journaliste.
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Saisissant. Juste quelques impressions vécues de l'arrière-front, là où, entre septembre 1914 et janvier 1915, on autorise la Presse à venir voir ce qui reste des villes martyres. Arras ....et les héros meurtris. C'est une écriture lyrique, réaliste mais tout de même pas trop car il y a la censure. Terriblement actuelle. L'horreur au premier degré sur un front pas encore stabilisé ni tout à fait enterré.
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Réformé, Albert Londres est envoyé par son journal comme correspondant de guerre. Il partage alors la vie des soldats et leurs combats. Dans une série d'articles, il expose la guerre dans toute son horreur. Les combats décrits sont terrifiants et l'héroïsme qui va souvent jusqu'au sacrifice ultime, semble parfois banal.
Une vision de la guerre réaliste et bien différente de celle présentée par les manuels scolaires.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Or, ces temps, par ces nuits et ces jours de froid, de pluie, de tonnerre et de mort, il faudrait être bien magnifique pour ne pas sentir pleurer en soi.
Quand un soldat pleure, la vérité n'est pas de le consoler, c'est de le réveiller de ses larmes.
Emile Vandervelde, citoyen et ministre, est venu sonner du clairon.
Il a rallié la pensée.
Le Matin, 29 novembre 1914
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Description d'Arras, 17 oct 1914.
Depuis Charles-Quint, deux places d'une tendre harmonie,dont les maisons découpaient sur le ciel leurs volutes égales, perpétuaient en France des lignes espagnoles. Au fond de la plus petite de ces places, un monument, l'hôtel de ville, posé sur sept arcades capricieuses, laissait s'élever au dessus de son étage andalou le plus délicat des beffrois. On se serait installé le matin, en cet endroit, pour ne le quitter que le soir, tellement il vous subjuguait par son élégance. C'était notre Place Saint-Marc à nous.
C'était maintenant notre Messine.
On dirait que la ruine n'est pas venue par en haut mais par en bas et qu'elle a retourné les maisons d'un coup d'épaule. Elles sont tombées les unes sur les autres, pan sur pan, de telle sorte qu'il semble qu'elles se soient heurtées à la fois, et que les débris qui gisent là, auprès des soubassements, ne sont pas ceux de la demeure qui se dressait au pied, mais proviennent du vol affolé de toutes les pierres.
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La guerre fût un désastre pour tous les belligérants sauf un: les Etats-Unis...on a pu dire qu'elle signifia l'écroulement de l'Europe. Les Empires austro-hongrois et turc disparurent de la nouvelle carte de l'Europe, la Russie entra dans une terrible guerre civile, et l'Allemagne fut ruinée et humiliée. La France et la Grande-Bretagne sortirent du conflit moralement et matériellement exsangues...Et tout ce qui fut écrit sur le bilan humain en payant de leur sang: les soldats, les civils saignés à blanc dans une Europe démolie n'a pas seulement mobilisée des hommes sans oublier les femmes bien obligées de reprendre le travail des hommes pour que survivent les enfants. Aujourd'hui encore demeure la question suivante brûlant mes lèvres: malgré les techniques mises à disposition dans les 2 camps. Y a t-il eu une accélération du progrès technique durant ces années terribles?
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Un gros éclair quittait le cuirassé. Un moment, et un bruit, auprès duquel tous les autres du matin n'étaient qu'éternuements, explosa dans l'horizon. A leur tour, presque ensemble, les cinq contre-torpilleurs firent leur éclair. Presque ensemble, cinq bruits plus modestes marquèrent les coups.
Nous vîmes bien que les petits se tournèrent vers le grand, lui demandant s'il était content d'eux.
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La chéchia retirée, on vit qu'ils s'étaient fait dessiner par la tondeuse des agréments dans la chevelure. L'un avait la moitié du crâne rasée; l'autre y portait un huit, et leurs voisins, des figures inconnues de la géométrie.
- Où c'est les Prussiens? nous demandèrent-ils.
- Tout près, à vingt kilomètres.
- Vingt kilomètres! Y a bon!
Ils allèrent à la corvée d'eau. Ils vous disaient en relevant le menton:
- Avons laissé Mme Sénégal pour défendre France.
Sous la voûte du canon, cela vous mouillait les yeux.
Ils s'endormirent avec la nuit.
C'est le lendemain.
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Animatrices : - Sarah-Lou Lepers, journaliste et réalisatrice de podcasts - Yasmine Benhachoum, ambassadrice du pass Culture
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