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Isabel Meyrelles (Traducteur)
EAN : 9782070392902
506 pages
Gallimard (31/05/1995)
3.9/5   29 notes
Résumé :
À vrai dire, ce roman et Les terres du bout du monde, qui lui est antérieur, ne forment qu'une seule histoire : celle des terres du cacao du sud de Bahia. Dans ces deux livres, j'ai essayé de retracer avec impartialité mais non sans passion le drame de l'économie cacaoyère, la conquête de la terre par les colonels féodaux au début du siècle, puis le passage des terres entre les mains avides des exportateurs il n'y a guère. Et si le drame de la conquête féodale est é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nous avions emprunté le bac au départ de Salvador deux jours avant, afin de traverser la Baie de tous les Saints, destination finale pour les eaux du fleuve Jacuipe.
La route n'avait pas semblé trop longue jusqu'à Itacaré. Petit joyau colonial remis au goût du jour pour les touristes comme nous. Certains bâtiments étaient parés de couleurs pastel et retrouvaient leur superbe d'antan. Un américain de NY s'était expatrié ici pour allier sa passion du surf et le business. Ma fille ainée, parlant couramment la langue, avait récupéré à la réception de l'hôtel, les coordonnées téléphoniques. Indépendamment de deux hôtels dans la ville, il possédait une plantation de cacao à une vingtaine de kilomètres. Nous souhaitions visiter une de ces propriétés qui avaient fait l'expansion économique de l'état de Bahia au début du siècle passé. Ma fille lui proposa de nous déplacer avec notre véhicule, mais il nous en dissuada et vint nous chercher avec sa Land Rover. Nous compriment rapidement la raison pour laquelle il avait été si insistant. Les roues disparaissaient parfois dans la boue, nous obligeant à rouler au pas durant le plus clair du temps. Nous croisions de temps à autre, des paysans se rendant à la ville, montés sur leurs mules. La solution d'un autre temps, mais de loin la plus pratique, car leurs montures pouvaient se frayer un chemin sur les bords de la piste. En lisant ces lignes écrites par l'auteur de loin le plus populaire du Brésil, ce souvenir est remonté à la surface. Les routes, faites parfois de latérite, prenaient, sous l'effet des pluies quotidiennes, l'allure d'un champ de boue, un peu comme si les mulâtresses avaient mélangé la terre aux fèves de cacao avec leurs pieds charnus. Une manière de se purifier sur le sol de leurs ancêtres, espérer des jours meilleurs comme à l'époque où les colonels, propriétaires terriens richissimes et décadents faisaient la pluie et le beau temps.
L'américain de petite taille, blondinet au teint mat, qui aimait inviter ses amis new yorkais à surfer les vagues dans les criques de rêve aux alentours, avait recréé les étapes de la production de cacao, mis en valeur la résidence du colonel de l'époque. Décorée avec goût, elle attendait le touriste en quête d'autenticité l'espace d'une nuit voire plus.
Une dizaine d'année auparavant, lors d'un bref passage à Bahia dans le le quartier de Péhlorinio, j'avais loué une chambre très simple mais avec une vue spectaculaire sur la baie. Nous étions à la fenêtre comme au sommet d'un bélvédère en pensant que Jorge AMADO avait peut-être imaginé les lignes de son roman après avoir contemplé ce spectacle grandiose. Décédé un an avant notre venue, il avait pour habitude de séjourner dans cet hotel. Une plaque à son nom fixée à la droite de l'entrée rappelait son souvenir.
À la foi enraciné et communiste, il a su nous transmettre l'âme du Nordeste, une pauvreté endémique étroitement confrontée aux soubresauts du développement économique, comme ce fut le cas dans la période décrite ici. le moment précis où la région devient leader dans la production de cacao. Plus cigales que fourmis, les acteurs ne sauront que faire de cet argent providentiel, coulant à flot. Il ne servira qu'à nourrir la fête, les casinos de jeu, attirer la prostitution dans un décor de carnaval.
Amado dépeint cette ambiance avec des personnages dont il nous livre toute la psychologie, tout en s'amusant à taxer Freud de romancier érotique.
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Un roman passionnant.
Cela se passe dans lu Sud de l'Etat de Bahia au Brésil et raconte la conquête de la terre du cacao.
Tout d'abord, il y avait la forêt vierge, des hommes sont arrivés et ont commencé à défricher pour pouvoir cultiver le cacao.
Comme le cacao valait de l'or, c'est une lutte sanglante qui a permis aux fazendeiros de bâtir leurs immenses plantations. Ils emploient des journaliers qu'ils payent mal et exploitant. La région ne produit rien d'autre que du cacao, les prix des autres denrées sont exorbitants. Pour empêcher les journaliers de quitter les plantations, les maîtres des plantations y ont installés des magasins. Les journaliers ne gagnent pas suffisamment d'argent et leur dette ne cesse de croître.
Les négociants et exportateurs vont bouleverser cet état de choses.
C'est une autre lutte qui va s'engager entre les exportateurs et les colonels - ainsi sont appelés les grands propriétaires terriens.
Les fazendeiros vont se trouver ruinés et les domaines vont changer de mains. Pas de lutte sanglante, mais commerciale et économique cette fois-ci qui jettera des gens à la rue et engendra la misère et la faim.
Les ouvriers, journaliers au chômage vont tenter de s'organiser afin de faire naître un ordre nouveau et faire régner plus de justice....
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Julieta la suivi mais chez elle la danse noire était plus naturelle bien que ce soit avant tout une invitation à la possession charnelle et non l'hommages des Noirs à leurs dieux africains. Les blancs leur avaient déjà tout pris et maintenant ils prenaient aussi leur musique religieuse pour exciter leurs désirs.
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- Si tu veux, tu peux partir. Moi, je reste ici... Je reste ici et je ne donne pas ma terre ! Non, je ne la donnerai pas !
Il sourit et dit :
- Alors, nous allons rester...
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Avec ses pieds énormes et noirs elle ressemblait plus à un arbre de cette terre, planté là avec ses racines profondes qu'à la jeune femme qu'elle avait été autre fois.
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Pour Ranulfo, travailleur perdu au fin fond des fazendas de cacao, rien de tout cela n'a d'importance, il ne connaît pas de code moral, il ne connaît d'autre loi que celle qui interdit de s'enfuir de la fazenda quand on doit de l'argent au magasin.
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Aucun des assistants ne connaissait Horacio aussi bien que lui qui avait été son associé lors des luttes de Sequeiro Grande ; ils s'étaient enrichis ensemble en brûlant la forêt, en plantant du cacao, en commettant des meurtres.
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