Laisser courir

Bonsoir et bienvenue pour une nouvelle chronique .
Votre serviteur est heureux de vous retrouver .
Aujourd'hui nous allons parler d'un auteur pour qui votre humble serviteur a une immense admiration, en la personne de monsieur Philip Roth.
Philip Roth, l'un de ceux qui meritent largement le prix Nobel de Litterature, qu'il n'aura helas probablement jamais...
Philip Roth et votre serviteur c'est une histoire qui dure depuis quasiment 10 ans ...
Avec Kundera, puis plus tard Saul Bellow et Proust, Roth fut l'un des écrivains qui a "construit " l'esprit de votre serviteur .
Roth c'est l'intelligence du verbe, un style d'une profondeur inimitable, et pourtant, la plupart du temps, Il ecris sur des sujets qui peuvent paraître anodins , banals même ...
Mais peut être est ce là que l'on reconnaît le grand ecrivain, à sa capacité à sublimer un matériau de base à priori basique, et à en faire de "l'or " ...
Son premier roman est enfin édité en un seul volume !!!
Votre serviteur s'est jeté dessus des l'entrée dans la librairie !!!
Et en 4 jours, les 900 pages furent dévorées...
Alors oui, Il n'y a pas içi de supers flics, ni de psychopathes, ni de supers heros, ni de rebondissements, oui, c'est un texte qui traite de thématiques réalistes, de choses banales, de la vie de tout les jours, oui, mais entre les mains de Roth, c'est un nectar ...
C'est son premier roman, et pourtant, on a içi toute la maestria de l'auteur genial en devenir ...
Le style est addictif, on retrouve deja les plongées philosophiques au coeur de l'âme humaine, qui font le genie de son oeuvre ...
On a beau se dire que l'on ne lira qu'un petit morceau, on se retrouve à avoir lu 100 pages, sans avoir un instant d'ennui...
Roth c'est le genie dans la création de personnages structures, vivants, avec de vraies émotions, une vraie dualité interne , c'est le reniement du spectaculaire, au nom d'un attachement à l'expression d'une conception de l'existence qui peut paraître terre à terre a certains, mais qui n'est pas moins GENIALE pour autant ...
Cette oeuvre c'est un chef d'oeuvre, avec des envolées qui vous clouent de par leur profondeur et leur intelligence , et vous etes la , avec un sourire béât, tellement c'est bon...
Oui, à certains moments, c'est glauque, mais Roth ne fait pas du glauque pour du glauque, Il inclus cela dans une continuité dramatique, qui fait de ces moments des compléments de vie ...
Oui Roth raconte la vie, il expose tel un peintre réaliste, sa visïon personnelle et finalement hyper réaliste de cette écheveau que l'on tente de solutionner ...
Ces personnages nous parlent , parce qu'ils sont humains, Il n'y a pas içi de personnages extraordinaires, ni de suspense, Roth fait fi de tout cela, son ambition c'est de raconter une histoire dont les protagonistes sont monsieur et madame tout le monde ....
Et cela marche à la perfection...
Un jour viendra où l'humanité dira merci à M.Roth pour tout ce qu'il lui a offert...
Espérons que le jour où il partira, Pernaut oubliera de parler de son petit village et de son épicerie pour accorder l'hommage que ce genie qu'est Philip Roth mérite ...
En bref, cette oeuvre est un chef d'oeuvre d'intelligence, de hauteur de vue, de philosophie, cette oeuvre comblera largement les amateurs de l'oeuvre de M.Roth, et peut être les néophytes se laisseront Ïls prendre à ce piège délicieux ....
Merci de votre attention.
Portez vous bien et lisez des livres !!

Laisser courir.
Philippe ROTH

Laisser courir c'est ce qu'aurait dû faire Gabe Wallach toutes les fois où il a eu envie d'aider son prochain !
Empathique, complexé par sa vie facile (papa est un dentiste renommé) et un peu désoeuvré aussi, il ne peut s'empêcher d'intervenir même lorsqu'on ne lui demande rien.
D'abord Paul Herz son collègue à l'université lorsque sa femme Libby tombe en panne de voiture.
Puis Martha Reganhart, une connaissance qui élève seule ses deux enfants…
Bref Gabe Wallach est un type bien ! Mais un tel besoin de reconnaissance, de générosité cache probablement une blessure intime non ?
le premier roman du grand Philippe Roth.
On y trouve déjà ce qui sera sa marque de fabrique : l'introspection des personnages, l'autopsie des pensées intimes, le couple et un authentique questionnement sur les relations humaines.
Comme toujours c'est très bien écrit, c'est foisonnant et le style Roth est déjà là.
Roman choral très agréable à lire.

Un premier roman, mais LE premier roman de ... Philip ROTH ; c'est dire si ce premier roman est plus abouti que certains romans de maturité de beaucoup d'écrivains.
Toute son oeuvre future est déjà présente en filigrane, tous les thèmes abordés dans les romans suivants, plus ou moins développés mais présents : l'amour, la famille, le sens de la vie, le sexe, la frustration, l'Amérique, le judaisme, la psychologie masculine, la culpabilité...
L'oeuvre, Roth est un des rares écrivains au sujet duquel on puisse parler d'oeuvre, de Roth est immense et c'est sans doute pour cela qu'elle intimide le jury du prix Nobel qui n'ont jamais osé lui décerner un prix mille fois mérité, lui préférant des auteurs rares ou improbables.
Vous aurez sans doute deviné que je suis fan !
Le personnage principal, Gabe, d'un milieu très aisé, passe son temps à essayer,très maladroitement, d'aider des personnes dont il croise la vie et qui lui paraissent moins heureuses, moins gâtées par la vie. Rongé par cette culpabilité d'avoir plus, il finira par y laisser son identité.

Comme il a été dur à lire ce roman ! Moi qui avais tant aimé "Le complot contre l' Amérique" et "La tâche", j' ai peiné sur celui-ci. Ce n' est pas tant la construction du roman : l' enchaînement des points de vue narratifs à la 3e personne ou de monologues intérieurs m' ont au contraire bien plu. Mais le rythme du roman très lent m' a aussi lentement perdue. J' ai plongé dans les états d' âme des 4 personnages et je m' y suis noyé d' ennui. J' aurais dû laisser courir et lâcher ce roman sans vouloir à tout prix le finir.

Premier roman de Philip Roth, dans son ampleur et ses variations de points de vue, Laisser courir se révèle d'une imparable finesse dans sa description d'états d'âme complexes et surtout des complications de la vie de couple. Par les péripéties banales et tragiques de Gabe Wallach, Roth nous livre un portrait moral, très littéraires dans son aptitude à se refléter dans une multitude de personnages dont, déjà grand romancier, Roth parvient à faire vivre l'attachante, l'agaçante, singularité.
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