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EAN : 9782756103921
254 pages
Léo Scheer (22/08/2012)
3.06/5   71 notes
Résumé :
"J'ai perdu ma mère. Elle a disparu il y a plus de dix ans. Ma mère est morte, je le sais. Mais, lorsque j'y pense, je ne ressens aucun chagrin, pas la moindre émotion." Dans son quatorzième roman, Nathalie Rheims laisse apparaître, pour la première fois, la figure de la mère. Une femme se souvient, des années plus tard, du jour où, quand elle était adolescente, sa mère l'a abandonnée. Sa croyance en un amour maternel absolu, irrévocable, était-elle une illusion ? A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Nathalie Rheims raconte à la première personne sa douleur d'avoir vu sa mère partir avec un amant artiste peintre lorsqu'elle était adolescente.
Elle nous livre aussi les lourds silences de la famille autour des sujets douloureux dont il faudrait parler. Ce sont les passages qui m'ont le plus touchée car dans les familles unies on ne parle pas toujours mais on passe du temps ensemble et les paroles sortent au travers d'un film qu'on regarde ensemble, d'un livre lu en commun, d'une promenade ...et pas toujours autour d'une table à un moment convenu. Dans cette famille, le temps passé ensemble n'existe pas. Maintenant, on le sait, aucune famille n'est idéale et même en voulant bien faire, on se trompe.
La lucidité de l'auteur est froide et sévère et en même temps, j'ai senti qu'elle avait besoin de ces deux attitudes pour installer une distance entre les faits difficiles qu'elle a vécus et sa personne qu'elle doit préserver. Elle doit tourner la page.
Quand j'ai lu le livre à sa sortie en 2012, j'ignorais que l'auteure faisait partie d'une famille française nantie et cela n'a aucune importance pour moi. Il s'agit d'une personne qui nous confie son expérience qu'on peut partager avec elle le temps du récit.
Il était cependant évident qu'elle nous livrait des souvenirs personnels bien pénibles et ce, en toute sincérité, avec beaucoup de pudeur.
L'écriture est très belle et le passage par de nombreux états d'âmes est remarquable: elle juge, elle justifie, elle se met en colère, elle est triste, distante, elle se moque et tout ça dans le même récit.
C'est un livre que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt comme si j'écoutais une personne me parler.
Le livre est toujours dans ma bibliothèque, je ne m'en sépare pas et je ne l'oublie pas.

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Décidemment l'époque est à l'introspection et au grand déballage public de faits privés et qui à mon avis devraient le rester, le summum du genre ayant été atteint par Delphine de Vigan avec "rien ne s'oppose à la nuit".
Faux roman, fausse autobiographie, vrai quoi ici au juste ? Enfants de familles névrosées, bienvenue sur le marché ! Entre rancoeurs, vengeances, exorcismes et exhibitionnismes, l'écriture me semble être devenu le lieu privilégié (et nauséeux) des règlements de compte et j'avoue que cela commence à m'agacer plus qu'un peu. En cette époque où tant de gens peinent à vivre et se demandent de quoi demain sera fait, j'ai un peu de mal à m'apitoyer sur le sort de ceux qui, pour se donner en plus bonne conscience, attaquent avec virulence le milieu dont ils sont issus et tentent de nous faire croire qu'ils se sentent proches de ceux que le système (dont ils ont profité à un moment ou un autre) a laissé pour compte.
Bien écrit, ce livre l'est. Il analyse de manière pertinente la mentalité du monde de l'argent (un univers impitoyable vous en doutez, si classe, si poli, si gentil !) et les relations avec une mère abandonnante prise elle-même à son propre piège. Il y a beaucoup de sincérité dans cette quête d'un amour refusé, mais si l'écriture joue le rôle nécessaire d'une analyse psychanalytique en détruisant des silences mortifères je ne vois pas bien en quoi et surtout qui ce livre peut aider à part l'auteur. Au contraire, cela relève de l'impudeur et je dirai presque même, à l'heure actuelle de l'impudence. Il me semble qu'il y a à l'heure actuelle des drames autement plus réels dont personne ne parlera jamais et dont le récit n'enrichira personne car ils ne seront jamais écrits.
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il y a longtemps que je voulais lire un livre de Nathalie Rheims, pas pour ses hautes qualités littéraires (elle écrit plutôt pas mal en fait, avec quelques "images" et formules appréciables) mais par sympathie. Je l'ai toujours trouvée sympa cette femme et puis aussi parce que j'ai rencontré son père un jour de façon fugace et informelle (pourquoi n'avoir retenu que lui alors qu'il y avait d'autres académiciens, mystère....). bref, c'est un livre sur l'abandon, maternel, familial, affectif. L'abandon de ses racines en quelque sorte. Un panoramique rapide sur une famille protéiforme, tentaculaire, hors norme et un peu hors de temps sans doute, remplie de secrets, de codes, d'ombres et de lumières et là-dedans une enfant, une jeune fille et une jeune femme qui semble "perdre la face", qui s'enlise dans les non-dits, une quête obsessionnel et infructueuse de l'amour maternel. Une mère ravie par un "ogre" qui n'est d'autre que son deuxième mari et qui semble ici en partie grand responsable de cet abandon soudain et irrémédiable. Rien de bien neuf sous le soleil des histoires familiales alambiquées, compliquées, malsaines, foutraques, etc... de tout à chacun. C'est une écriture assez froide, ironique pour ne pas dire acide parfois. On se demande aussi si cette chère Nathalie n'exagère pas par moment, surtout dans les portraits de "l'Orge" à qui elle taille du sur-mesure. Mais il ne faut pas oublier que c'est le rendu d'une femme qui garde une blessure d'enfant et que tout est vu à travers ce prisme, déformant ou non. C'est un livre introspectif, rapide et un peu décousu aussi. On sent une femme un peu perdue, a-t-elle été soulagée d'écrire ce livre ? a-t-elle pu répondre à certains de ses questionnements et failles ? y-a-t-il une forme de vacuité dans cet ouvrage ? sûrement. Mais en même temps c'est justement le vide affectif qui a généré cette écriture, donc.....
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Je me suis remise à lire à l'âge de 25 ans, il y a de cela 9 ans. J'ai, à ce moment-là, découvert un tas d'auteurs. J'avais bien entendu parler de Nathalie Rheims, j'avais très envie de lire ses romans, mais je ne l'ai jamais fait. Ce partenariat me permet d'y remédier, et j'en remercie chaleureusement Les Editions Léo Scheer et le Club de Lecture.

Je ne sais pas si c'est la meilleure entrée en matière que de découvrir Nathalie Rheims par sa vie si personnelle (d'ailleurs je me demande pourquoi ce livre est qualifié comme « roman » car il s'agit là de faits réels, enfin c'est ce que j'en ai lu), mais je peux en tout cas assurer que j'ai passé un excellent moment en sa compagnie. Enfin, excellent… Ce serait plutôt « poignant »et « triste » qui seraient plus appropriés.

Je fais aujourd'hui partie des lecteurs qui ont eu le privilège d'entrer dans sa vie, d'en connaître une partie, et pas des moindres : elle nous fait part, d'une façon intense, de sa relation avec sa mère : conflits, exigences, refus, et des coutumes qu'exerçaient les membres de sa famille. Toute femme devait se montrer forte et dure, ne rien laisser paraître. Nathalie Rheims en aura souffert très tôt, et ne sera jamais guérie de cette mère absente, blessante, ignorant son enfant qui avait tant besoin d'elle. Ce mal-être fera prendre conscience à l'auteure qu'elle ne sera pas en mesure d'enfanter un jour, qu'elle se doit de stopper cette affliction qui suit les générations de sa famille.

Je n'ai vraiment rien à redire sur ce que j'ai lu. Nathalie Rheims a une plume qui me ravit, et qui me dit une fois encore que je dois lire ses autres romans. J'aime sa façon de nous faire partager sa peine, elle a réussi à m'impliquer totalement dans son enfance, sa douleur au fil des ans. Je comprends toutes ses questions, que peut-être elle n'a envisagé les choses que de son point de vue… Mais après, les ressentis qu'elle a eu depuis si jeune n'auraient pas dû exister, sa mère aurait dû comprendre et toujours être là pour elle… Je n'ai pu que compatir à sa douleur, qui malheureusement ne la quittera jamais. Une mère est ce qu'il y a de plus précieux au monde, elle est le pilier de son enfant, encore plus que le père, et l'enfant doit pouvoir se reposer sur sa mère.

Nathalie Rheims a toute ma considération. Et elle m'a encore plongée dans mes songes… Depuis quelques années, je me rends compte qu'il n'y a pas tant d'enfants (devenus adultes aujourd'hui) qui ont eu une jeunesse heureuse. Et vraiment ça me désole… Et me fait espérer que tous ces enfants, adultes d'aujourd'hui, réussiront à inverser la donne…

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Pauvre petite fille riche!...
C'est dans cet état d'esprit un peu désabusé que j'ai abordé cette lecture. Si ma soeur ne me l'avait pas prêté "de force", je serais aussi sans doute passée à côté, ayant un peu peur de relire, en moins bien, le nouveau Rien ne s'oppose à la nuit de cette rentrée littéraire.

S'il est vrai que le thème central de ce "roman" est bien la relation mère-fille, et en particulier les rapports douloureux entretenus par Nathalie Rheims avec ses parents, il me semble que la comparaison avec le best-seller de Delphine de Vigand s'arrête là.
Ce qui m'a frappé ici, c'est le manque d'amour, la sécheresse des sentiments, le vide affectif... très bien rendus par une écriture elle-même très froide et directe. A aucun moment, je n'ai senti de tendresse mais seulement une volonté de vengeance (elle utilise ce terme elle-même) pour cet amour maternel dont elle a été flouée.
Et, bien sûr, ce manque d'amour est toujours blessant, quelque soit son milieu social: Nathalie Rheims nous en fait la démonstration et m'a donné une bonne claque!

Je pense pouvoir comprendre les vertus réparatrices d'un tel écrit pour son auteur. le fait de mettre des mots sur les sentiments douloureux qui construisent notre personnalité peut permettre de laisser ceux-ci derrière soi, de les fixer pour mieux repartir sur d'autres bases.

Pour moi, c'est plus compliqué: entre voyeurisme qui me met mal à l'aise et volonté d 'appréhender les mécanismes de réparation d'un être blessé par le manque d'amour, je garde un sentiment mitigé de cette lecture qui, en tout état de cause, ne m'a pas donné la pêche!
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critiques presse (1)
LePoint
17 juillet 2012
On se familiarise avec des personnages attachants. Ils sont les héros d'un roman sans temps mort, sensible, mais qui évite l'écueil de la sensiblerie.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Cette volte-face m'avait fait découvrir la fissure par laquelle ma mère m'avait transmis son venin glacé, qui permettait le contrôle de toutes les émotions, y compris les passions les plus folles. Maîtrise totale et inutile des affects, qui aurait pu être une force, un atout, pour exercer le pouvoir. Mais quel pouvoir ? Pour nous, cette force était inutile. Elle se transformait, au contraire, en véritable handicap, si profond qu'il m'empêchait de vivre quoi que ce fût.
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Pourtant, lorsque l'on tombe amoureux, on doit pouvoir aimer aussi les enfants, la chair de la chair de l'autre, comment faire autrement ? Mon nouveau beau-père me détestait, j'avais senti sa haine à la seconde où je l'avais rencontré.
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Normalement, avec le temps vient le moment du pardon. Sans lui, pas de travail de deuil possible. Il me suffirait de pardonner. Ce serait si simple, si facile. Hop, le problème serait réglé. C'est ainsi que cela se passe, ainsi que l'on survit à la mort des êtres chers. Mais pour nous deux la question ne se pose même plus, celle de sa mort ou de la mienne. Je n'en suis plus là. Pardonner, ne pas lui pardonner, pour moi cela ne fait plus aucune différence. Pour elle, pour moi, c'est mort, tout simplement. (p.67)
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Dans ma famille, tout le monde s'est toujours tu, comme si parler était indécent, comme si les mots étaient des injures. La bienséance, la bonne éducation s'accompagnaient forcément d'un épais silence. Parler, oui, mais pour ne rien dire. Bavarder plutôt, de tout et de rien. A la question "Comment vas-tu?", ne jamais s'écarter de la seule réponse possible: "Très bien."
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C'est dans la grande galerie de l’Évolution du Muséum que je pris vraiment la mesure de l'ambition du mage. j'hésitai entre le rire et les larmes, tout en essayant de me faire le plus discrète possible.
Un grand cercle de marbre avait été installé, au centre duquel se dressaient des os en bronze composant, tel un puzzle, un squelette. Oui, mais un squelette immense. Le gourou de ma mère avait désormais l'envergure d'un mammouth. Car ce squelette étalé sous les yeux ébahis des convives, c'était le sien. Il avait fait exécuter, grâce aux instruments les plus perfectionnés, la reproduction fidèle, dans les détails, d'une radiographie de chacun de ses os.
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