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EAN : 9782752903310
224 pages
Phébus (17/04/2008)
3.85/5   20 notes
Résumé :

Un cinquième gamin blanc disparaît à Pretoria en trois semaines. Toujours le même scénario: les parents ne retrouvent pas leur enfant à la sortie de l'école. Pas d'indice, ni de demande de rançon, pas l'ombre d'une piste. L'inspecteur Zondi se sent impuissant face à la colère et au désespoir des familles. Mais les ravisseurs envoient une lettre anonyme et l'affaire rebondit brutalement.

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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Le superintendant Francis Zondi, surnommé Bronx après son stage au FBI,
est contacté par Deon Breyttenbach, qui malgré la lettre de demande de rançon qui lui interdisait de prévenir la police, l'informe que son fils d'une dizaine d'annes a été enlevé. Cette disparition s'ajoute à d'autres, les enfants ont tous été enlevés à leur sortie de l'école, et les premiers, trois semaines auparavant. Peu d'indices seulement les lettres dactylographiées demandant une rançon de 50 000 rands. L'enquête piétine jusqu'à la découverte des enfants dans une grange abandonnée et d'une vieille veste contenant une enveloppe avec un nom.

Une enquête difficile, avec pour seul indice, lors d'une planque pour appréhender le collecteur de la rançon, l'identification, près du domicile d'un des parents, d'un noir qui marche à pied...Autant dire toute la population Noire, étant donné que l'Afrique du Sud, après dix années de grâce et l'illusion d'une nation Arc en ciel réconciliée, est retombée dans des luttes non plus raciales mais de classes, où les Noirs n'ont toujours pas les moyens de s'acheter un véhicule...Un pays où Molefe, un ancien détenu s'improvise révérend et se fait prédateur pour gagner facilement l'argent qui lui permettra de bâtir son église, manipulant Haardus, un blanc paumé, alcoolique au dernier degré et pas très malin...
Une enquête du superintendant Zondi dans laquelle il se confronte avec lucidité à la société sud-africaine dans ce qu'elle a de plus déprimant, des enfants qui disparaissent, des townships où vivent les pauvres, Noirs et Blancs confondus et laissés-pour-compte, une société qui n'a pas tenu ses promesses de fraternité et d'entraide, d'éducation, perpétuant l'écart entre démunis et aisés. Un monde clivé dans lequel évolue le superintendant, presque blasé de voir son pays s'enfoncer dans cette médiocrité mais qu'il observe avec intelligence et impuissance.
Le Noir qui marche à pied est un bon polar, une enquête policière un peu trash, qui tient la route, mais c'est surtout une peinture au vitriol de la société sud-africaine, engluée dans ses paradoxes et son passé, dans ses fractures sociétales difficilement reconciliables.
Une analyse lucide et désenchantée.
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Le Surintendant Francis Zondi dit " Bronx " du fait d'un stage de formation de "profiler " au F.B.I de Quantico : est un zoulou noir qui a déja 10 ans de carrière au sein de la police de Pretoria ! Il s'est juré de défendre la veuve et l'orphelin dans cette Afrique du Sud post-apartheid, mais " à force de plonger dans les bas fonds pour sauver les gens, il était devenu un " égoutier " qui essayait consciencieusement de laver les " merdes " de l'humanité !
Louis-Ferdinand Despreez avec beaucoup d'humour et par l'intermédiaire de ce flic aborde surtout la situation socio-politique de la nation Arc-en-Ciel, qui avec ses 11 langues, sa population noire majoritaire (76 %), la blanche ( 13 % ) et quelques autres.. souffre encore de racisme, de corruption, de délinquance et d'une immigration clandestine importante. Mais, les malfrats se sont reconvertis dans les kidnappings qui s'avèrent être plus faciles et surtout plus lucratifs ! En effet, derrière le Koweït, la Belgique, le Canada, l'Afrique du Sud est le 4 ° pays leader dans ce type de délits : il y a, une moyenne de12 à 15 kidnappings par mois et c'est précisément au sujet de l'enlèvement de 10 enfants à la sortie de l'école que Zondi doit trouver :
" le noir de 70 kg qui marche à pied, et qui ne sait pas nouer ses lacets "
Un signalement qui est vaste quand les 3/4 de la population est noire !
Pas de rançon demandée aux parents blancs, de classe moyenne mais, s'ils sont tous très inquiets, voire désespérés : un nombre d'entre eux paye discrètement dès réception d'une enveloppe avec les instructions ! Bref, ce polar sud africain est agréable à lire, bien écrit avec des touches d'humour " NOIR ! ", avec un Surintendant qui se démène pour trouver le(les ) coupables, qui compatit avec les familles, mais dès les premières pages : Louis-Ferdinand Despreez nous présente 2 malfrats et, il est évident qu'ils vont être impliqués dans l'histoire et, leur présence enlève du suspens au dénouement final qui est tragique !
Merci pour le glossaire annexé !
L.C thématique de juillet/août 2022 : un polar africain.
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Francis « Bronx » Zondi a pris du galon depuis La mémoire courte mais le superintendant reste sur le terrain. Cette fois ci pour des enlèvements d'enfants de la communauté blanche à la sortie des écoles. Pas de suspense, les choses sont dites dès les premières pages, mais quid des motivations derrière tout cela? Car, si l'intrigue n'a pas une grande importance dans le noir qui marche à pied, le roman permet à Louis-Ferdinand Despreez de poursuivre son analyse de la société sud-africaine et d'asséner au passage quelques considérations bien senties sur ce nouveau pays qui devait assurer bonheur et prospérité à toutes et à tous. le résultat n'est hélas pas au rendez-vous, la précarité l'a emporté, les charlatans et les voyous pullulent et nul n'est épargné.
Zondi prend de l'épaisseur ; il se montre proche de ceux qu'il considère comme des victimes de la vie (un petit côté Maigret) tout en étant impitoyable avec les crapules, même s'il lui arrive d'aller voir en prison certains de ceux qu'il a fait arrêter et condamner. Plus nerveux que le premier volet des enquêtes de Zondi, tout aussi irrévérencieux et toujours aussi somptueux dans l'écriture, le noir qui marche à pied est un roman très sombre, une plongée sans concessions dans la réalité sud-africaine.
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Dans le cadre du défi "Littérature policière sur les 5 continents", j'avais choisi de lire le Noir qui marche à pied de Louis-Ferdinand Despreez, auteur et homme politique sud-africain totalement inconnu pour moi. Bien m'en a pris : commencé hier, fini aujourd'hui.

Présentation de l'éditeur : un cinquième gamin blanc disparaît à Pretoria en trois semaines. Toujours le même scénario : les parents ne retrouvent pas leur enfant à la sortie de l'école. Pas d'indice, ni de demande de rançon, pas l'ombre d'une piste. L'inspecteur Zondi se sent impuissant face à la colère et au désespoir des familles. Mais les ravisseurs envoient une lettre anonyme et l'affaire rebondit brutalement.
"Le coupable était un Noir qui marche à pied, d'environ soixante-dix kilos, et qui ne savait pas nouer ses lacets".

Intéressant et complexe personnage que cet inspecteur Zondi que nous suivons dans la recherche de ce "Noir qui marche à pied" ; l'intérêt de l'histoire ne réside pourtant nullement, selon moi, dans l'enquête elle-même mais bien dans la peinture sombre et désabusée de son pays, la « nation arc-en-ciel », par Francis « Bronx » Zondi, un zoulou qui a lui-même connu l'apartheid.

Zondi s'abandonne, bien plus souvent qu'à son tour, à la réflexion au cours de son enquête et le fruit de ses pensées nous est abondamment livré, sans complaisance aucune à l'égard de son pays, de ses compatriotes, qu'ils soient noirs ou blancs, qu'il évoque l'apartheid ou les années qui suivent, porteuses de tant d'espoir…

Nous découvrons une situation bien plus nuancée que celle que, de l'extérieur, nous avons souvent cru être la réalité. le propos va donc bien au-delà de cette enquête même si l'on reste figé devant l'horreur de ce que l'on finit par découvrir en même temps que Zondi alors que l'on avait, auparavant, suivi ce "Noir qui marche à pied", sans se douter de ce qui allait arriver. A côté de cela, malgré tout, certains passages sont relatés avec beaucoup d'humour (oserais-je dire noir ?), cinglant, principalement durant les interrogatoires.
Lien : http://paikanne.skynetblogs...
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«La crème de la lie», voilà quel est le monde du superintendant Zondi, surnommé «Bronx» par ses collègues à cause de son bref passage au FBI. Mais lui sait que depuis toujours, depuis qu'il a commencé à courser la racaille dans les rues de Johannesburg et des townships du Gauteng, il s'est toujours conduit en profiler, il a toujours cherché à comprendre ce qui pouvait bien passer par la tête des criminels. Un talent dont il va plus que jamais devoir user aujourd'hui, devant la cinquième disparition d'enfant signalée à Pretoria depuis la rentrée des classes. Aucune demande de rançon, et pas la moindre piste…
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critiques presse (1)
LeMonde
24 juillet 2023
Qui a dit que les auteurs de romans policiers devaient privilégier à tout prix l’intrigue plutôt que le style ? Avec Le Noir qui marche à pied, [...] le Sud-Africain Louis-Ferdinand Despreez conjugue avec talent la forme et le fond. Il offre ainsi aux lecteurs, tout au long de son livre, le triple plaisir d’une écriture subtile, d’un personnage central hors du commun et d’une affaire pleine de mystère.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il n’en pouvait plus de constater, jour après jour, que la vie humaine avait si peu de valeur dans un pays qui, depuis plus de dix ans, se glorifiait de posséder une des plus belles constitutions du monde.

Mais c’était ça aussi l’Afrique du Sud, un monde a deux vitesses où des éclos intellos se battaient d’un côté pour sauver les phoques de False Bay ou interdire le gavage des oies dans le Lipopo et où, de l’autre, la vie de dix écoliers était, pour un analphabète devenu mystique et opportuniste, le ticket d’entrée au Royaume des Cieux… Le monde aurait été tellement plus beau si les crétins mystiques s’intéressaient aux phoques et les grands intellos aux enfants. Zondi ne le regretterait jamais assez, même s’il savait qu’il avait intérêt à la fermer pour ne pas se faire prendre rudement à partie pas les défenseurs des phoques…
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Molefe avait même découvert l’équation cardinale sur laquelle il avait depuis quelques années fondé son existence (...) un merveilleux texte prophétique qui promettait si justement la vie éternelle après le pardon...
”c’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n’ont pas besoin de repentir”.
Molefe avait vraiment bien lu entre les lignes des Évangiles; plus aucun doute ne subsistait en lui; il fallait donc bel et bien pécher avec méthode, et même acharnement, pour être absous et entrer au paradis par la grande porte.
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Leur résidence était à un quart d’heure de marche dans le bas du quartier de Waterkloof, un quartier chic mais pas trop, avec des rues proprettes qui sentaient le petit pognon moyen de cadre sup’ ou de fonctionnaire international, genre diplomate de second rang ou agent local expatrié d’une grosse boîte européenne de pneus ou de médicaments. Les façades transpiraient l’ennui soporifique de la vie à l’ombre des jacarandas.
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Comme dans n’importe quel hosto, la salle des visites de l’asile de Krugersdorp sentait le désinfectant industriel, mais Zondi avait l’impression que la flagrance ici était encore plus élaborée et subtile dans le registre du déprimant : il y trainait, en plus de l’odeur chimique du propre, comme un fond d’odeur de sale, de relents de pisse et de vieillerie mal lavée.
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Le superintendant Zondi se disait que son pays bien-aimé s’était laissé aller, qu’il s’était laissé prendre au piège de l’autosatisfaction : tout simplement parce que les Noirs avaient été libérés de l'apartheid sans violence, que la planète entière leur avait délivré un satisfecit et leur avait fait croire que toutes leurs souffrances allaient ainsi être effacées d’un coup de baguette par Magic Mandela.
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