AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782708701670
188 pages
Editions Présence Africaine (11/07/2000)
3.75/5   36 notes
Résumé :
S'il avait le ventre derrière lui, ce ventre le mettrait dans un trou. S'il n'est que de vous nourrir, une seule femme suffit. Rendre un salut n'a jamais écorché la bouche. Demandez©vous à l'aveugle de vous affirmer si le coton est blanc ou si le corbeau est bien noir ? Si tu plais au Bon Dieu, les hommes ne t'apprécient pas outre mesure. L'eau ne cuira jamais le poisson qu'elle a vu naître et qu'elle a élevé. La promesse est une couverture bien épaisse mais qui s'e... >Voir plus
Que lire après Les contes d'Amadou-KoumbaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce recueil de contes africains rassemble 19 textes où hommes et femmes côtoient des animaux personnifiés. Ainsi, c'est dans une relation étroite avec l'environnement, avec la faune du continent que des morales se dégagent comme avec le malicieux Leuk-le-Lièvre.
Toujours entre conte, légende et mythe, les textes échappent rarement à quelques digressions malgré leur briéveté et nous emportent assez facilement dans les rêveries ou réflexions des personnages. Birago Dop, à l'image des frères Grimm en Allemagne ou d'Italo Calvino en Italie, a joué le rôle d'un collecteur de contes avec tout ce que cela comporte de traduction et rédaction des récits issus de la tradition orale.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018 : Un roman d'un auteur né ou vivant en Afrique subsaharienne
Commenter  J’apprécie          170
Encore une lecture de cours que je n'aurais très certainement jamais faite dans un autre contexte. Et ça aurait été une erreur parce que j'ai vraiment beaucoup aimé ma lecture et me pencherai sur ce genre de recueil à l'avenir.
Commenter  J’apprécie          130
Birago Diop annonce la couleur dès l'ouverture de son livre: les contes que le lecteur découvrira ici sont hérités du gueweul Amadou Koumba (griot au sens noble du terme), que l'auteur a ici compilés et traduits. Il y a une forme de dédouanement malicieux dans cette introduction, mais aussi et surtout une façon de nous dire que ces histoires, partagées depuis bien longtemps, oralement d'abord, appartiennent à tous ceux qui les entendent et les racontent.
Les péripéties de villageois comme d'animaux (qui vivent parfois comme des villageois) sont narrées avec toute la verve de Birago Diop... ou d'Amadou Koumba! Certaines se sont déroulées au Sénégal, d'autres ailleurs dans la sous-région, mais toutes, il y a de cela des lunes et des lunes.

On y retrouve avec plaisir certains personnages emblématiques et bien connus des amateurs de contes du monde. le plus célèbre - Leuk-le-lièvre - n'est que secondaire ici, et l'on découvre certains de ses compères intrépides aux discours criant de vérité, notamment grâce à 4 chapitres centraux intitulés "Les mauvaises compagnies" (I - II - III - IV).

Comme dans tous les contes, il y a une morale. Bien que les temps et les terres où ils ont été partagés pour la première fois nous paraissent bien lointains, cette morale a quelque chose d'universel et les messages véhiculés parlent à chacun.e d'entre nous 🌟

Birago Diop est un auteur chéri et adulé dans ma maison, car il a aussi écrit le fantastique "L'os de Mor Lam" - introuvable aujourd'hui.
Oui, Ayda @teambooktou , tu as frappé juste avec ce cadeau délicieux et je t'en remercie encore 1000 fois ❤

       《La phrase à retenir》
"Quand la mémoire va ramasser du bois mort, elle rapporte le fagot qu'il lui plaît..."
Commenter  J’apprécie          30
Une très belle parole, truculente, poétique, rude, savante, décalée. Les animaux ont tous des noms. Les humains se mêlent à toutes ces drôles d'affaires. Les émotions sont brutes, simples et directes. Les trames nous échappent parfois, tant la culture dans laquelle elles sont ancrées est présente, néanmoins le propos demeure universel, fondamental et plaisant. À découvrir.
Commenter  J’apprécie          70
Oeuvre riche et pleine de sagesse africaine. C'est à travers ces contes et histoires que la tradition et l'éducation africaine étaient transmises de génération en génération. Dommage que cette sagesse tend à disparaître de nos jours. Merci à l'auteur
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu’il s’agit d’épouses, deux n’est point un bon compte. Pour qui veut s’éviter souvent querelles, cris, reproches et allusions malveillantes, il faut trois femmes ou une seule et non pas deux. Deux femmes dans une même maison ont toujours avec elles une troisième compagne qui non seulement n’est bonne à rien, mais encore se trouve être la pire des mauvaises conseillères. Cette compagne c’est l’Envie à la voix aigre et acide comme du jus de tamarin.
Commenter  J’apprécie          470
Lorsque je retournai au pays, n'ayant presque rien oublié de ce que j'enfant j'avais appris, j'eus le grand bonheur de rencontrer, sur mon long chemin, le vieux Amadou Koumba, le Griot de ma famille.
Amadou Koumba m'a raconté, certains soirs, les mêmes histoires qui bercèrent mon enfance. Il m'en a appris d'autres qu'il émaillait de sentences et d'apophtegmes où s'enferme la sagesse des ancêtres.
Ces mêmes contes et ces mêmes légendes - à quelques variantes près - je les ai entendus également au cours de mes randonnées sur les rives du Niger et dans les plaines du Soudan, loin du Sénégal.
D'autres enfants, pareils à celui que je fus, et d'autres enfants, semblables à mes aînés, les écoutaient avec la même avidité sculptée sur leur visage par les fagots qui flambaient haut. D'autres vieilles femmes, d'autres griots les disaient, et les chants qui les entrecoupaient eet que tous reprenaient en choeur, étaient souvent rythmés par le roulement du tam-tam, ou scandés sur une calebasse renversée. La même frayeur entrait dans l'auditoire avec les souffles de la brousse, et la même gaieté qui enfantait le rire. La frayeur et la gaieté qui palpitent aux mêmes heures, dans tous les villages africains qu'enveloppe la vaste nuit.
(griot : terme qui désigne un conteur, chanteur, généalogiste, dépositaire de la tradition qui est uniquement orale)
Commenter  J’apprécie          120
Vivre seul et se moquer d’autrui, se moquer d’autrui, de ses soucis comme de ses succès, c’est là, sans conteste, un sage et raisonnable parti. Mais ignorer absolument les rumeurs, les potins, et les cancans, cela peut amener parfois des désagréments au solitaire.
Commenter  J’apprécie          280
Le feu du bois que l'on a soi-même abattu et débité semble plus chaud qu'aucun autre feu...

Commenter  J’apprécie          660
Si je n'ai pu mettre dans ce que je rapporte l'ambiance où baignaient l'auditeur que je fus et ceux que je vis, attentifs, frémissants ou recueillis, c'est que je suis devenu homme, donc un enfant incomplet, et partant, incapable de recréer du merveilleux. C'est que surtout il me manque la voix, la verve et la mimique de mon vieux griot.
Dans la trame solide de ses contes et de ses sentences, me servant de ses lices sans bavures, j'ai voulu, tisserand malhabile, avec une navette hésitante, confectionner quelques bandes pour coudre un pagne sur lequel grand-mère, si elle revenait, aurait retrouvé le coton qu'elle fila la première ; et où Amadou Koumba reconnaîtra, beaucoup moins vifs sans doute, les coloris des belles étoffes qu'il tissa pour moi naguère.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Birago Diop (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Birago Diop
Souffles – Birago Diop
>Coutumes, savoir-vivre, folklore>Folklore>Littérature populaire orale (601)
autres livres classés : littérature sénégalaiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (188) Voir plus




{* *}