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Christophe Mercier (Traducteur)
EAN : 9782743659912
432 pages
Payot et Rivages (17/05/2023)
3.69/5   48 notes
Résumé :
A Houston, dans les années 1950, le jeune Aaron Holland Broussard fait un rude apprentissage de la vie, entre trafics de drogue et familles mafieuses, sur fond de romance contrariée. Burke poursuit la saga de la famille Holland au Texas.
Un roman noir social qui expose les fractures de classe de l’Amérique de l’après-guerre. Burke poursuit sa réflexion sur la violence humaine dans un livre encadré par la présence de deux guerres (la « Grande GuerreR... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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James Lee Burke mène de front deux séries, dont la plus célèbre et la plus prolifique est celle consacrée à Dave Robicheaux. « Les Jaloux » est le dernier opus d'une série moins connue, mais tout aussi réussie, consacrée au clan Holland, dont Bob et Hackberry Holland sont les protagonistes les plus saillants.

À l'instar d'« Une cathédrale à soi », le très beau dernier volet des aventures de Dave Robicheaux, « Les Jaloux » nous propose un voyage dans le passé et nous emporte dans une époque aussi disparue que fantasmée : celle des années cinquante. Ce moment magique, où l'Amérique, auréolée de sa victoire contre l'hydre nazie, découvre la prospérité qui marquera les trente glorieuses, tandis que souffle un vent de liberté incarné par le succès du bebop et la naissance du rock'n roll.

1952, Houston, Texas. Aaron Holland Broussard a à peine dix-huit ans et emprunte la voiture de son père pour aller se promener à Galveston, au bord de la mer. La fin de l'adolescence d'Aaron coïncide avec l'insouciance des fifties, l'époque des grosses cylindrées, des drive-in, du rockabilly que jouent les juke-box. le rêve américain dans toute sa splendeur.

Le destin du jeune héros bascule lorsqu'il surprend une dispute entre Valerie Epstein, une beauté de dix-sept ans et son petit ami Grady Harrelson. Aaron, qui porte la Chanson de Roland au creux de son âme, tient tête à Harrelson en même temps qu'il tombe éperdument amoureux de Valerie. le jeune homme ne le sait pas encore, mais le temps de l'insouciance vient de s'achever. Harrelson appartient en effet à une famille aussi puissante que malfaisante, qui entretient des liens troubles avec la mafia, et ne supportera pas sans ciller l'intervention du nouveau chevalier servant de Valerie.

« Grady se tenait à côté de moi, la respiration difficile, les yeux fixés sur Valerie, comme les miens, sauf qu'il y avait dans les siens une expression de perte définitive qui me faisait penser à une lame de fond, comme celles qu'on voit monter des profondeurs quand une tempête s'apprête à engloutir les terres. »

Le déchaînement de violences que va déclencher l'intervention d'Aaron permet à James Lee Burke de dévoiler les zones d'ombre du rêve américain et de démystifier l'âge d'or de toute une génération. Accompagné de son fidèle ami Saber Bledsoe, notre jeune héros ne se dérobera pas face aux provocations fomentées par Harrelson, et va découvrir la face sombre d'une Amérique gangrénée par un racisme endémique, qui panse encore les plaies suppurantes de la guerre de Sécession.

Fils unique d'une famille à la fois aimante et dysfonctionnelle, Aaron est sujet à des black-outs récurrents, qui évoquent la transe que connaissent les alcooliques, et ne laissent que des souvenirs épars au jeune homme. Face à l'agressivité des relations mafieuses de la famille Harrelson, notre héros se découvre une aptitude étonnante à la violence. Lorsque le voile rouge tombe, une rage inextinguible s'empare du jeune homme, et le conduit à casser la gueule des lâches qui ont eu le malheur de le provoquer.

« Les Jaloux » nous conte le passage à l'âge adulte de son jeune héros qui découvre l'amour, le vrai, avec une jeune fille juive au caractère bien trempé, protégée par un père aimant dont l'inclination pour la violence ne laisse pas d'inquiéter. L'histoire d'amour entre les deux jeunes gens est une métaphore de ces fifties heureuses, lorsque le jeune couple se promène le long de la mer, va au cinéma, ou danse dans le cadre idyllique et insouciant d'une Amérique rassérénée par sa victoire sur l'axe du Mal et le boom du pétrole.

La rencontre involontaire avec la famille Harrelson marque la fin définitive de l'enfance du héros, qui va devoir affronter la méchanceté sans limites d'une famille qui se sait au-dessus des lois, protégée par une police corrompue qui n'ignore rien de ses liens avec la mafia. Aaron devra surtout faire face à ses propres démons et découvrira la peur, la vraie, celle de perdre ceux qui lui sont chers, et se trouvent, eux aussi, dans le collimateur des gangsters malfaisants qui sèment la terreur dans le sud du Texas.

James Lee Burke nous plonge dans l'atmosphère à la fois trouble et insouciante d'une époque devenue mythique. « Les Jaloux » nous rappelle à travers la figure du père d'Aaron, un homme droit et alcoolique, décoré pour son courage lors de sa participation à la première guerre, que les démons les plus terrifiants sont ceux que nous portons au creux de notre âme.

Si l'intrigue est menée tambour battant, la lecture du roman nous rappelle à quel point l'auteur possède ce don unique de poser le décor, de déchirer le voile d'innocence des fifties, de faire surgir l'odeur d'un orage qui gronde au coeur de la nuit, d'arrêter le temps en insérant un instant de poésie pure dans une prose enlevée.

« Une rafale de vent chaud emporta dans le ciel les journaux le long du boulevard. À l'ouest, une lumière orange saignait les nuages, l'horizon s'assombrissait, les vagues s'écrasaient sur la plage juste de l'autre côté de Seawall Boulevard, les palmiers émettaient un bruit sec dans le vent. Je sentais l'odeur du sel, des algues et des minuscules coquillages desséchés sur la plage, comme une odeur de naissance. »

Je me demande parfois pourquoi je lis autant de romans noirs, et lorsque je vois à travers les pages la lumière orangée du soleil couchant, que j'entends le bruit des vagues, le vent qui fait tanguer les palmiers, que je sens l'odeur des algues salées, cette odeur de naissance qu'évoque James Lee Burke, je pense avoir trouvé ma réponse.

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Le père Noël ayant ( entre autres ) déposé ce roman sous le sapin , je me suis empressé de le lire pour le remercier ou lui dire que c'est vrai , " le père Noël est une ordure " . Ouf , mon éducation en aurait " pris un coup " mais je dois dire que j'ai passé dans ce roman des heures confortables et n'ai jamais senti le moindre ennui dans ce beau bébé de plus de 400 pages .Evidemment , il y a la phrase d'un certain Dennis Lehane , une " pointure ", mais sait on jamais . Et bien ,j'ai adoré cette plongée dans une Amérique des années 50 qui , boom du pétrole oblige ,voyait ou croyait voir s'allumer tous les feux verts d'une ère heureuse . Et pourtant ,une balade , une violente dispute , une intervention en faveur d'une jeune fille et voilà Aaron embarqué dans des querelles incroyables contre le clan de Garry Harresson . Duel sur fonds de drogue , de trafics , de corruptions , orgueil démesuré , obstinations , inflations dans la haine entre les nantis et mafieux et ceux qui osent se mettre sur leur chemin .
Tout cela ne pourra se régler que dans le drame et le sang même si l'honneur , l'amitié , la solidarité ne seront pas absents du propos .
C'est un roman qu'on ne peut pas lacher , dans lequel on va forcément s'impliquer pour ce combat entre bons et méchants . Pas si simple , du reste , le gris étant plus de mise que le blanc ou le noir .Des rapprochements , des divergences et un point final des plus terribles et violents .Un trés bon roman noir plein de subtilités . Une bonne pioche . Trop fort , le Père Noël !
A bientôt chers amis et amies .
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QUATRE ETOILES, AU MOINS


Je ne réserve les cinq qu'à ce que je trouve un chef d'oeuvre.
"Les Jaloux", ce n'est pas loin.
Un épilogue parfait, il les aurait eu.

Mais ce n'est pas important.

Ce qui est important, c'est l'avant et le pendant.
Un joli brin de vie vu des années cinquante.
L'Amérique "radieuse", vainqueur toutes catégories des dernières guerres.
Pas encore odieuse.

C'est une vue d'un ado, un peu de l'intérieur.
Un peu "Attrape-Coeur” de Salinger.
Sans le coté autiste spectateur.

L'intrigue n'est que le fil conducteur.
L'intéret est le récit.
Et comment il est si bien dit.
Parce que les dialogues sont vraiment bons.

Cela nous change du ratanplan.
Le Robicheaux, à toutes les sauces, toujours au même gout de bayou.

Je sens de plus l'apport d'une autre plume.
Celle de sa fille. L'auteur de cet intimisme ?
Cette autre facture, serait elle un testament ?
C'est vrai que Burke a presque quatre vingt dix ans.

Que nenni !
Ce livre est de 2016.
Depuis il en a écrit quelques autres.
De la même veine ?

Attendons leur traduction et leur parution.
Quoiqu'il en soit, et il le dit lui même. C'est un de ses meilleurs.
Et je le crois.
N'attendez pas.




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James Lee BURKE, 86 ans et romancier prolifique, nous offre, selon lui, avec « Les Jaloux » un de ses meilleurs romans. NB : roman paru en 2016 aux USA et en 2023 en France.

James Lee BURKE est un monument de la littérature policière et sans doute de la littérature tout court. Son cadre privilégié est la Louisiane où il a installé son héros christique Dave Robichaux et son ami déjanté Clete Purcell.
Avec « Les jaloux » nous partons dans les années 50 à Houston- Texas en plein boom pétrolier. Les personnages principaux sont des adolescents : Aaron et Saber que l'on peut voir comme des préfigurations de Robichaux et Purcell, des personnages fragiles qui essaient de garder le contrôle mais dont les décisions et les actes les acculent au pire.

Les thématiques sont souvent les mêmes avec James Lee Burke, des thèmes très sombres : une société malade, souffrante, délirante, corrompue en proie à toutes les dérives, cloisonnée, ne sachant plus faire la part entre le bien et le mal ; une violence omniprésente qui unit et oppose à la fois.
Il nous dessine un panorama social cruel où vivent côte à côte les plus riches souvent en lien avec les familles mafieuses, les plus pauvres prêts à toutes les combines foireuses, les déclassés, les classes moyennes férues de principes et notamment de principes religieux et bibliques, les noirs survivant au milieu d'un racisme ordinaire quasi endémique (le suprématisme aryen s'affiche sans complexe).
Chacun agit, interagit. Il y est toujours question de puissance de pouvoir, d'argent, de vengeances, d'humiliations.

On le voit l'ambiance est lourde, étouffante. L'intrigue se déroule lentement, de façon complexe. Elle est servie par la belle écriture et le style inimitable de James Lee BURKE fait de dialogues allusifs remplis de sous-entendus et de références, de portraits qui disent magnifiquement l'ambiguïté de chaque personnage (contrairement aux apparences il n'y a aucun manichéisme) et surtout la beauté sensuelle et poétique de la nature. BURKE sait en restituer chaque perception, chaque sensation… le lecteur voit, sent, ressent.

J'allais oublier une composante essentielle chez BURKE, l'amour, le grand, l'unique, le pur celui qui permettra de survivre, de construire et rachètera les fautes, les pêchés pourrait-il dire.

Une citation magnifique, page 277, « Tous les gens ont leur bizarrerie, c'est ce qui les rend humains »

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1952, Houdson au Texas. Aaron Holland Broussard a dix-sept ans et parle de son quotidien. Son père a combattu pendant la seconde guerre mondiale et veille sur son éducation. Un jour, dans un drive-in, il assiste à une dispute dans un couple. En enfant bien élevé, il demande si ça va et tombe immédiatement sous le charme de Valérie. Elle quitte son boy friend et accepte les « avances » d'Aaron. C'est une fille connue, appréciée, enviée et être avec elle, est déjà, en soi, une fabuleuse aventure. Mais il s'avère que ce coup de foudre va être synonyme d'ennuis et pas des petits. Pourquoi ? « L'ex » de Valérie est Grady Harrelson, un garçon riche qu'on ne contrarie pas. Et il veut se venger de l'humiliation que lui a fait subir Aaron. Ce dernier n'a pas envie de se transformer en carpette et entend bien se faire respecter. C'est sans compter « leurs amis » respectifs, leurs parents, qui vont s'en mêler, intervenir, conseiller.
Rivalités, jalousies, clans, tous ces adolescents (il y a très peu de filles donc je mets uniquement le masculin) sont en plein passage à l'âge adulte. Ils veulent se comporter en homme mais ce n'est pas chose aisée. Il faut encore étudier, travailler pour l'argent de poche, obéir à ses géniteurs. Saber, l'ami d'Aaron est un peu un électron libre et il est capable du meilleur comme du pire. Il ne réfléchit pas et se laisse manipuler malgré les avertissements de son camarade.
James Lee Burke décrit à merveille les caractères, les influences subies par chacun. Les fils pourraient partir se battre en Corée, les pères ont déjà vécu les conflits armés. D'ailleurs poignards et révolvers se promènent dans ce récit et font partie du quotidien. Est-ce que se bagarrer est une preuve qu'on grandit ?
Quelle que soit la génération, les dialogues sont ardus, tous semblent préférer l'action à la parole. Quand ils s'expriment, il y a souvent une part cachée, des non-dits, voire des sous-entendus. L'auteur montre la complexité des relations humaines dans une ville où la fracture entre les classes sociales est importante, allant même jusqu'à entraîner des faits de violence.
Ce roman est très intéressant, il présente l'évolution des personnages qui changent au fil des pages. À chaque nouvelle situation, ils essaient de réfléchir, parfois seuls ou avec l'aide des adultes mais en voulant en parallèle prouver qu'ils sont capables d'agir en solo ou éventuellement à deux. Ils sont écartelés régulièrement entre dire ou taire la vérité. Ils sont confrontés à la bestialité : « le mal absolu a pénétré dans ta vie, et tu n'y es pour rien. C'est ce qui détruit les gens. »
J'aime beaucoup l'atmosphère qui est installée dans ce recueil. C'est noir, très représentatifs des tensions entre les individus, qui n'ont pas tous le même but, les mêmes envies. Des références musicales accompagnent le texte. Elles sont en lien avec certains événements et c'est très bien pensé. le passé a laissé des traces et beaucoup de questions se posent, nous permettant de réfléchir : qu'est-ce que le péché ? Quelles sont les valeurs qui habitent Aaron et les autres ?
L'écriture (merci à Christophe Mercier le traducteur) est profonde, puissante, il a les mots justes. le style est réaliste, on a vraiment l'impression d'y être. Je verrai bien une adaptation en film. J'ai beaucoup apprécié cette lecture car certains protagonistes puisent en eux le courage nécessaire pour faire face et avancer en pouvant se regarder dans une glace.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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critiques presse (3)
LeJournaldeQuebec
17 août 2023
Un superbe roman.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Culturebox
31 juillet 2023
A 86 ans, James Lee Burke continue d'ausculter la société américaine avec tendresse et férocité. "Les jaloux" est une roman important dans l'oeuvre de l'auteur texan. Grand coup de coeur.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeDevoir
24 juillet 2023
. Un roman d’une justesse et d’une dureté inouïes truffé d’images inoubliables.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Y A PAS A DIRE JAMES LEE BURKE C’EST QUAND MEME DU BON


Je me rendis compte que Valerie Epstein se disputait avec Grady, et qu’elle était sur le point de pleurer.
« Quelque chose qui ne va pas ? » dis-je.
Grady se retourna, tendant le cou, battant des paupières. « Répète un peu ?
– Je pensais qu’il y avait peut-être quelque chose qui n’allait pas, et que vous aviez besoin d’aide.
– Casse-toi, fouine.
– C’est quoi, une fouine ?
– T’es sourd ?
– Je veux juste savoir ce que c’est qu’une fouine.
– Un type qui prend son pied à renifler la selle des vélos des filles. Et maintenant barre-toi. »
Le haut-parleur se tut. J’avais comme de petites explosions dans les oreilles. Je voyais des lèvres bouger dans les autres voitures, mais ne percevais aucun son. Puis je dis : « Pas envie.
– Je crois que je n’ai pas bien entendu.
– On est dans un pays libre.
– Pas pour un mal fagoté comme toi.
– Fiche-lui la paix, Grady, dit Valerie.
– C’est quoi, un mal fagoté ? demandai-je.
– Un type qui pète dans sa baignoire et qui avale les bulles. Quelqu’un t’a entraîné à faire ça ?
– J’allais aux toilettes.
– Alors vas-y. »
Cette fois, je ne répondis pas. Quelqu’un, sans doute l’un des amis de Grady, m’expédia d’une chiquenaude une cigarette brûlante dans le dos. Grady ouvrit sa portière, de façon à pouvoir se tourner et me parler sans se faire mal au cou. « Comment tu t’appelles, petite bite ?
– Aaron Holland Broussard.
– Je vais t’accompagner aux toilettes, te dévisser la tête et l’enfoncer dans la cuvette, Aaron Holland Broussard. Et ensuite je pisserai dessus avant de tirer la chasse. Qu’est-ce que tu en dis ? »
Les petites explosions dans mes oreilles recommencèrent. Le parking et l’auvent de toile au-dessus des voitures semblaient pencher ; le néon rouge et jaune du restaurant devint flou, comme de la réglisse en train de fondre coulant sur les vitres.
« Rien à dire ? demanda Grady.
– Une fille m’a dit que la seule raison pour laquelle tu avais été élu “le plus beau gosse”, c’est que toutes les filles pensaient que tu étais une tapette et étaient désolées pour toi. Certains costauds m’ont dit la même chose. Ils m’ont dit que tu suçais sous les sièges du stade de football. »
Je ne sais pas d’où me venaient ces mots. C’était comme si la connexion entre mes pensées et mes mots avait été coupée. Faire le malin avec un type plus âgé, dans mon lycée, ça n’arrivait jamais, en particulier si le type plus âgé habitait River Oaks et que son père était propriétaire de six rizeries et d’une société de forage indépendante. Mais tandis que je me tenais à côté de la décapotable de Grady, quelque chose se passait qui était encore plus terrible. Je regardais, comme hypnotisé, Valerie Epstein dans les yeux. C’étaient les yeux les plus beaux et les plus mystérieux que j’aie jamais vus.





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Et Val et moi , à propos ? Il existe un certain type d'amour qui est éternel .Il n'est pas marqué par les voeux du mariage ,ni par la norme sociale , ni par le sexe , ni par l'âge des parties .C'est un amour qui n'a même pas besoin d'être verbalisé .Sa présence dans votre vie est un fait aussi évident que le lever du soleil , le matin.On n'a pas besoin d'en discuter , ni de l'expliquer , ni de le justifier .Le partenaire entre dans votre coeur et y reste pour le restant de vos jours .Le lien n'est jamais rompu , pas plus qu'on ne peut se séparer de son âme et de son corps . A dix-sept ans, Valérie et moi étions devenus une seule personne , incapables de prendre du plaisir sans la présence de l'autre .
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LE BLUES DU BLUES


Après dîner, je m’assis à la table de bois rouge dans le jardin et me mis à jouer de ma Gibson. Par un heureux hasard, j’avais entendu un jour Lightnin’ Hopkins jouer devant un bar de Dowling Street, au cœur du quartier noir de Houston. Il chantait « Down by the Riverside ». C’était l’interprétation d’un blues la plus triste et la plus belle que j’aie jamais entendue. Je ne connaissais pas l’origine de la chanson, mais je comprenais son contenu, et quand je sentais arriver l’une de mes crises, je sortais ma Gibson et je la chantais :

"Gonna lay down my sword and shield,
Down by the riverside,
I ain’t gonna study war no more,
Down by the riverside,
Ain’t gonna study war no more ".

D’une certaine façon, je savais qu’il ne chantait pas sur la guerre mais sur quelque chose de pire, peut-être la destruction de l’esprit, ou le renoncement à l’âme. Je me demandais comment quiconque pouvait l’emporter sur le malheur qui avait été infligé à Lightning et à son peuple. Je me demandais si la prison du Texas où il avait été enfermé était pire que la prison que je m’étais moi-même construite.



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Ou peut-être un mensonge peut-il nous apporter la grâce et la miséricorde, quand la vertu en est incapable. Je n’avais pas envie de creuser la question. Ma mère paraissait heureuse. C’était un moment rare dans ce qui avait été l’arc décroissant de l’existence d’une personne malheureuse.
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Il me rappelait les photographies que j'avais vues du trompettiste de jazz Chet Baker : les mêmes joues creuses, les mêmes yeux sombres, une expression qui traduisait moins la menace que l'acceptation de la mort.
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Vidéo de James Lee Burke
?Robicheaux de James Lee Burke aux éditions Rivages/Noir ??https://www.lagriffenoire.com/1011046-nouveautes-polar-robicheaux.html ? ?Dans la brume électrique de James Lee Burke aux éditions Rivages Noirs ?? https://www.lagriffenoire.com/28333-poche-dans-la-brume-electrique.html ? ? ? Chinez & découvrez nos livres coups d?coeur dans notre librairie en ligne ? ?? lagriffenoire.com ? ? Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv ? ? Notre Newsletter ?? https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter ? Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel ? ? ? #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #sudradio #conseillecture #rentréelittéraire2019 #éditionsseuil #éditionsxo #éditionsbuchetchastel #éditionspocket #éditionsflammarion #éditionsfleuve #éditionsactessud #éditionsgallimard
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