Ceci n'est pas une critique, autant vous le dire d'emblée. Impossible de paraphrasouiller, soupeser, décortiquer cent dix poètes, essentiellement contemporains mais pas que, de tous lieux, unis par un même " feu pour vivre mieux " selon l'expression de
Paul Eluard.
Ce livre, cette insurrection poétique, toute de noir vêtue est essentielle, totalement incandescente, malgré sa noirceur. Elle éclabousse les consciences, exposant sans fard les grands problèmes de l'humanité en les regroupant en vingt-deux parties aux titres courts et chocs comme : Combattre l'ignorance, La haine je la jette, Tous égaux, Sexisme injustice, Avant j'avais un métier, Que le corps exulte, Mal à la terre, Apartheid, Homos je vous aime,
Liberté j'écris ton nom...Et fort heureusement, elle est aussi porteuse d'espoir : Tous ensemble, Cap Espérance, Et pourtant je vous dis que le bonheur existe...
Cinq, six textes par thèmes, pas plus ; des notices biographiques courtes sur chaque poète présentant l'essentiel de son parcours littéraire ; puis naturellement les références bibliographiques pour prolonger la découverte.
Ça sonne diablement juste et fort, ce concert de talents poétiques !
Réunis par cette anthologie publiée pour la 17ème édition du Printemps des Poètes, en cette année 2015 qui a commencé si sauvagement, tous ces poètes portent l'élan vital de la création, la parole libre et affirmée, enflammée et salvatrice. J'y ai trouvé des pépites de tous horizons et c'est ce que j'apprécie par dessus tout : tisser des liens invisibles entre individus qui ne se rencontreront jamais pour la plupart, mais témoignent de leur belle et vivante humanité.
Comme je ne peux pas recopier tous les vers qui m'ont interpellée, je vous livre cette citation de
Lawrence Ferlinghetti, mentionnée par l'éditeur
Bruno Doucey dans sa préface :
" La poésie peut encore sauver le monde en transformant la conscience. "