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EAN : 9782246631019
188 pages
Grasset (04/02/2009)
3.13/5   26 notes
Résumé :
La vie et l"oeuvre" de Gilles de Rais, compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, mais aussi amateur d'enfants, garçons et filles, "pour son plaisir et sa délectation charnelle".
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Gilles de Rais a donné naissance au mythe de Barbe Bleue. Qui était-il, cet homme assoiffé du sang et des souffrances de très jeunes garçons ? « Ce fut un tueur d'enfants, un pédéraste, un sodomite, une bête enragée ; il eut de grands vices, mais n'en appartient que davantage à notre pauvre humanité. » (p. 13) Fidèle compagnon de Jeanne d'Arc, richissime et dispendieux marquis aux innombrables châteaux, le seigneur de Rais reste un mystère sur lequel plane un parfum de souffre. « Il se penche sur les cadavres. La mort devient sa compagne. Il veut la démasquer. Il y a de l'obstination dans cette quête. Il poursuit un but caché. le connaît-il lui-même ? Il entre chaque jour un peu plus dans l'ombre du crime. Il est un assassin, il le reconnaît au plaisir qu'il a de tuer. » (p. 50) Ses meurtres et ses vices, il les accomplit alors que la France se cherche un roi, luttant contre l'ennemi anglais au cours de l'interminable Guerre de Cent Ans. Tandis que les manigances et les complots secouent la Cour, Gilles de Rais, dans ses terres, poursuit des jouissances de plus en plus sinistres. Cependant, au cours de son procès, c'est un repentir sincère qu'il exprimera, touché par la grâce qu'il a tant souillée.

Pierre Combescot aime l'Histoire, il sait la raviver et la mettre en mouvement sous nos yeux. Nous voilà dans les salles basses de Tiffauges, au côté des victimes juvéniles sur le point de périr. On ressent la fureur qui anime le seigneur des lieux et la folie qui ébranle son esprit avide et malade.

Gilles de Rais est une figure historique fascinante que j'ai déjà eu beaucoup de plaisir à croiser sous la plume de Michel Tournier avec Gilles et Jeanne ou le roi des Aulnes, ou de Joris-Karl Huysmans avec Là-bas.
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J'avoue, j'ai d'abord lu ce roman pour le titre que je trouve magnifique et qui prend une tournure terrible quand on le lie au personnage de Gilles Rais. le titre est d'ailleurs une formule que celui-ci aurait employée lors de son procès, pour "expliquer" ses crimes.

Malheureusement, passé le prologue halluciné (cité partiellement plus bas) sur l'état du Royaume à l'époque...Rien. C'est d'autant plus rageant quand on connait les qualités d'écriture de Combescot. Celles de conteur aussi, j'avais gardé un vieux souvenir plutôt très positif des Petites Mazarines.
Ici, on n'entend jamais un Gilles de Rais qui nous semblerait vivant, on n'entre à aucun moment dans sa psyché malade. Ce roman reste trop souvent un texte chronologique s'attachant seulement aux faits de l'époque, avec des personnages esquissés qui restent des figures floues et sans voix (Jeanne d'Arc, Charles VII...).
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« Gilles de Montmorency-Laval, comte de Brienne, baron de Rais, maréchal de France, se tient debout dans le tombereau qui le conduit au supplice en cette matinée du mercredi 26 octobre 1440. Il assume crânement son destin. de la foule qui l'accompagne en procession montent des chants et des prières. Nul cri de haine mais une compassion générale. Chacun prie pour l'âme du maréchal. L'admirable vertu de la mort commence à opérer. « Pardonnez-lui, Seigneur, frappez- nous plutôt ! » Ce fut un tueur d'enfants, un pédéraste, un sodomite, une bête enragée ; il eut de grands vices mais n'en appartient que davantage à notre pauvre humanité. »

Ce petit livre contient en quelques pages l'horreur indicible d'un personnage à l'ambiguïté fascinante : guerrier aussi valeureux que furieux, fidèle compagnon d'armes de Jeanne d'Arc (qu'il révérait), adepte de la magie noire mais fervent chrétien, mélomane, cultivé, immensément riche et prodigue jusqu'à sa démesure, et tueur d'enfants. Gilles de Rais ! Aux juges qui l'interrogèrent sur le pourquoi de ses crimes, il répondit « pour mon plaisir et ma délectation charnelle ».

Pour qui n'est pas spécialiste de la période (début XVe siècle), la première partie du livre est assez ardue, malgré l'extrême rigueur de l'auteur dans sa chronique : un foisonnement de personnages à la parenté incertaine se croisent, s'allient, complotent, se trahissent, s'entretuent dans le tumulte de la guerre de Cent Ans, pendant que la peste et la famine déciment la population. le tout, condensé en quelques pages, est difficile à appréhender.

La seconde partie, centrée sur Gilles de Rais, est plus intéressante, plus horrible aussi. Toutefois, dans ce récit, il n'y a nulle esthétisation du mal. Les débordements de l'histoire et de la chair sont décrits avec sobriété. Pierre Combescot livre un récit précis et pondéré, qui évite l'écueil de l'outrance "gore", mais qui est aussi un peu plat, sans verve, et qui ne rend pas compte à sa juste mesure de la truculence horrifique de son personnage.
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Trop froid et impersonnel pour moi. Je "n'entends" pas la voix de Gilles de Rais.
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Dans Pour mon plaisir et ma délectation charnelle, Pierre Combescot, lauréat du Goncourt en 1991, retrace la vie de Gilles de Rais, en un tourbillon de faste, de combats, de sang et de débauche. Reprenant le même principe narratif que Michel Tournier pour son Gilles & Jeanne, sans insister autant sur la relation entre les deux compagnons d'armes, il narre son inéluctable descente aux enfers dans le crime, la luxure et la pédophilie. Les monstruosités du maréchal de France et seigneur de Tiffauges sont d'ailleurs passées à la postérité, puisque Charles Perrault les reprit à son compte lorsqu'il inventa la figure de Barbe bleue. Sauf que, comme l'indique la dernière phrase de ce livre, Barbe bleue, contrairement à Gilles de Rais, tue ses femmes mais néglige d'assassiner les pages et adolescents d'alentours. Heureusement, l'horreur est circoncise en fonction du lectorat visé.

J'ai bien aimé le style de l'auteur, qui ponctue Pour mon plaisir et ma délectation charnelle de phrases courtes et incisives, comme pour marquer un rythme dont à la fois le lecteur et le protagoniste ne pourraient se défaire. Ce parti pris narratif, selon moi efficace, ne permet néanmoins ni descriptions ni (...)
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Une odeur de charnier saturait l’air. Amoncellement de crustacés d’acier mal nettoyés par les vents au milieu d’un taillis de ferrailles, reste d’une chevauchée sans lendemain mûrissant au soleil. La trahison, la peste prospéraient. Les princes s’assassinaient avec minutie. Et pas les moindres : ceux de sang. Bourgogne, Orléans. Les lances, les braquemarts, les haches, les becs-de-faucon, les boucliers abandonnés hérissaient la terre ; la rendaient rêche et vaine. Les hasards de la guerre ne traitaient pas mieux le fier chevalier que le simple piéton ou le sournois archer anglais. Étendards en loques, bannières effilochées par les vents, usés par les années, trempaient dans la boue. Certains dataient de la lointaine bataille de Poitiers : Luxembourg, Alençon, Châtillon, Chalons, d’Harcourt, Nevers… Et dans l’enclos d’Azincourt, ce fut pire encore. Les barons s’entremêlaient avec les ducs et ceux-ci avec leurs écuyers. Les carcasses des chevaux formaient de grands orgues où le vent, s’engouffrant, hennissait sa musique. Tous étaient égaux devant la mort. » (p. 11-12)
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« Il se penche sur les cadavres. La mort devient sa compagne. Il veut la démasquer. Il y a de l’obstination dans cette quête. Il poursuit un but caché. Le connaît-il lui-même ? Il entre chaque jour un peu plus dans l’ombre du crime. Il est un assassin, il le reconnaît au plaisir qu’il a de tuer. » (p. 50)
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« Ce fut un tueur d’enfants, un pédéraste, un sodomite, une bête enragée ; il eut de grands vices, mais n’en appartient que davantage à notre pauvre humanité. » (p. 13)
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Gilles aime les molosses et il ne lui déplaît pas de voir un de ces monstres mettre à mal des troupeaux d'agneaux. Le sang l'attire.
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Video de Pierre Combescot (5) Voir plusAjouter une vidéo

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