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EAN : 9782290395493
224 pages
J'ai lu (13/03/2024)
3.3/5   97 notes
Résumé :
Nathan, journaliste, vit avec son épouse et sa belle-mère qui est hébergée dans une dépendance de leur jardin. Cette dernière est une poétesse qui le fascine et dont il ne manque aucune lecture publique. Elle refuse de vendre un terrain qui pourrait apporter une fortune à la famille. Le député s'agace de son refus et met la pression sur Nathan, notamment en l'empêchant d'exercer son métier.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Un écrivain qui aime Hemingway, Miller, Faulkner, Cendrars qui lui ont ouvert la voie à sa vocation, n'est pas pour me déplaire.
Il publie chez Flammarion Sans compter son dernier roman qui ne cède en rien à ses habitudes surprenantes : quand il en écrit les premières pages, il ne connaît pas le menu qu'il élabore au fur et à mesure. C'est un peu l'auberge espagnole dans ce mode de fabrique estampillé Djian, mais il est fidèle à sa maîtresse : la littérature qui est le miroir de lui-même dans le fond, il se raconte, il y a toujours une part intime assez puissante - autant que ses épaules de docker qui lui furent bien utiles un temps - dans ce que couche délicatement (*) sur le papier cet auteur original et talentueux qui a su fidéliser une armée de lecteurs. Il ne donne aucunement le sentiment de caler à chaque page en tout cas, comme un tracteur des années cinquante qui arpente la campagne : c'est une alchimie puisque natif de la ville, je ne sais pas comment il se démerde avec sa tambouille, pourvu qu'il y ait l'ivresse, la vraie inspiratrice finalement qui le fait bien sortir à chaque fois de son errance de poète. Tel le chat qui atterrit toujours sur ses pattes !..

(*) Oxymore

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Philippe Djian est un romancier français né en 1949 à Paris. Longtemps présenté comme un héritier de la Beat Generation en France, il est notamment l'auteur en 1985 de 37°2 le matin qui lui apporta la popularité mais depuis, son style et son inspiration ont beaucoup évolué. Sans compter, son nouveau roman vient de paraître.
Nathan, le narrateur, journaliste à l'Eveil, vit avec sa femme Sylvia et sa belle-mère Gaby principale actionnaire du journal et veuve de son fondateur. Un puissant groupe financier cherche à acquérir un terrain pour y construire un parc d'attractions, propriété de Gaby qui s'y refuse, ce qui exaspère au plus haut point Richard Brunevigne le député du coin qui va tenter de couler par la bande le journal. Quand Nicole Dortlinger partie en randonnée disparait durant une semaine sans plus savoir ce qu'il lui est arrivé, cette Nicole gouvernante chez le sénateur… Nathan pressent un vague rapport entre cette disparition, la vente du terrain et le sénateur.
Il y a des lecteurs qui vivent au rythme des parutions d'Amélie Nothomb, moi c'est à celles de Philippe Djian, chacun ses vices. Je comprends très facilement qu'on n'aime pas particulièrement Djian, ses romans sont légers, très courts, ceux-là diront sans épaisseur, l'écriture travaillée pour ne laisser aucune graisse sur les os, aucune phrase qui ne sert à rien, peut paraître pauvre. Et si ses romans sont toujours dans l'air du temps, ici il y a du #metoo et l'indépendance de la presse, ça reste toujours discret. Moi, c'est justement tout cela qui me séduit chez l'écrivain, ajoutons-y une tonalité fraiche et un humour à peine palpable mais toujours présent, alors si le bouquin est lu en quelques heures à peine, ce sont quelques heures très agréables.
Au menu de ce dernier opus, un bouquin qui ressemble à s'y méprendre à un polar car le sénateur va mourir noyé électrocuté dans sa baignoire. L'enquête est vite cloclo-se (sic !), accident domestique. de son côté Nathan interroge à de multiples reprises Nicole et au fur et à mesure que le récit avance, des révélations vont éclore. Par ailleurs il fait la connaissance de la femme du sénateur pour une histoire de chien… Tout est très mystérieux car Nicole semble perdre un peu les pédales et le mystère s'épaissit quand (p.176) Barbara déclare tout à trac à Nathan « Ce que nous avons fait ensemble, c'est incroyable, non. J'en frissonne quelques fois. Pas vous. »
D'autres morts enjolivent l'intrigue, les ellipses de Djian tiennent le lecteur éveillé et si le sexe torride d'autrefois n'est plus de mise, l'écrivain ne peut s'empêcher de tourner autour avec ici une variante amusante (?) pour nous mais moins pour Nathan qui devra faire avec sa femme, sa belle-mère, Nicole et Barbara ! Et comme dans une variante d'un poème de Prévert, il y a un chien et une bestiole volante non identifiée « cette gorgone rutilante (…) couverte de fines écailles » qui lui colle aux basques.
Quand le bouquin s'achève, rien n'est éclairé réellement concernant la mort du sénateur, le lecteur ne peut qu'envisager.
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Les années passent et les livres de Philippe Djian sont de plus en plus elliptiques, l'auteur n'ayant aucun goût pour les scènes qui seraient cruciales pour la plupart des écrivains, préférant jouer avec l'intelligence du lecteur. Il semble d'ailleurs écrire principalement pour les plus fidèles d'entre eux qui savent qu'il faut chercher entre les lignes pour dissiper les silences de l'intrigue. le cadre de Sans compter est posé sans préliminaires autour d'un narrateur (Nathan) privé de sa virilité et ironiquement cerné par des femmes qui ont des vues sur lui : son épouse, sa belle-mère, la femme d'un sénateur douteux et la femme de ménage de ce dernier. C'est la fin de l'hiver et le climat devient angoissant avec quelques morts plus ou moins suspectes qui se succèdent en peu de temps. Que notre héros ne soit pas fiable dans ce qu'il raconte parait une évidence, lui qui déambule désormais avec une créature fantastique à ses côtés (qu'il est le seul à voir). La tendance de Djian à épurer ses récits et à radicaliser leur forme (absence de ponctuation dans les dialogues) se confirme avec ce livre qui se déroule à la fois en terrain connu, avec ses thématiques favorites, dont évidemment les rapports entre hommes et femmes, et sur un dosage assez subtil entre roman noir, comédie et même fantastique.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Est-ce qu'un roman de Philippe Djian se raconte ? Et, pourtant, il faut bien donner envie de s'y plonger, de s'y noyer même, pour s'imprégner de l'atmosphère de ce cinquante-septième roman, Sans compter.
Brins d'histoire

Nathan se dévoile sans en dire plus qu'il n'en faut. Il rencontre une randonneuse, Nicole, qui vient de passer quinze jours dans une forêt, complètement perdue ! Lui qui ressemble à Joachim Phénix évolue entre sa femme, Sylvia, et sa belle-mère, Gaby, soixante ans, immense poétesse à ses yeux.

Pigiste au chômage du journal que sa belle-mère possède depuis la mort de son mari, il tente de trouver sa place entre les deux femmes rarement d'accord. D'ailleurs, le couple a investi sa maison depuis peu. Mais, le sénateur du coin, Richard Bruunevigne, veut construire un parc d'attractions sur les terrains de Gaby qui ne souhaite pas les lui vendre malgré les pressions énormes subies.

Mais, un autre angle pourrait autant en dire. Un coton de Tulear est offert à Nathan par sa femme, Sylvie, peu de temps après avoir perdu son travail de pigiste à L'Eveil, journal du coin possédé par sa belle-mère, Gaby, poétesse qu'il admire énormément et dont il partage sa maison avec sa femme depuis peu.

Ce chien vient de la maison du sénateur du coin qui souhaite acheter les terrains possédés par Gaby pour en faire un parc d'attractions. Pas question pour elle de vendre ! du coup, elle subit de fortes pressions dont elle sait qu'elle ne pourra peut-être pas résister longtemps.

Sans compter” commence comme un récit sur les intimidations économiques et finit comme un roman policier à tendance psychiatrique.
Alors, pour finir

Lire un roman de Philippe Djian c'est prendre un train en marche et en descendre de la même façon. le lecteur entre dans une histoire qui ne finit pas à la fin du livre et suit, comme invité, le personnage qui nous raconte ses faits et gestes, ses émotions et ses ressentis.

Ici Philippe Djian introduit la problématique d'un sexagénaire. Même si Nathan vit avec deux femmes, son impuissance l'encombre, malgré ses déclarations. Il évolue entre elles et trois autres femmes, versant nymphomanes, subjuguées par son charme, qui lui permet de surpasser un pervers et un poète complètement nul. Certes, le sexe est moins passionnel mais comme un dévorateur implacable, il révèle le désir intact qui, non satisfait, transforme la colère en rage et peut-être plus…

Alors, avec son personnage de raté fréquentable, aux situations souvent burlesques, Philippe Djian dépeint notre monde sans fioritures et effets de style, juste avec le mot brut.
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Ceci n'est pas une critique! juste un témoignage suite à la lecture du dernier Djian dans lequel j'ai retrouvé tout ce que j'aime chez lui: style acéré, funambule en eaux troubles, regard sur l'époque...et ce qui m'a semblé assez nouveau: pas mal d'humour, une réflexion sur la vieillesse, la masculinité...livre après livre il constitue une oeuvre très singulière
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critiques presse (5)
LeSoir
16 juin 2023
Par petites touches qui éclairent peu à peu une situation complexe, « Sans compter » se révèle très efficace.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeDevoir
17 avril 2023
Philippe Djian est le type de romancier qui prétend être guidé par ses personnages. Dans Sans compter, il s’est laissé aveuglément entraîner par son personnage principal, un journaliste depuis peu en proie à des hallucinations.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeJournaldeQuebec
17 avril 2023
Dans son tout nouveau roman, Philippe Djian met en scène un journaliste qui a trouvé une façon efficace de régler la plupart de ses problèmes.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LesEchos
03 mars 2023
A 73 ans, l'auteur publie « Sans compter », son 23 e roman. Ou l'histoire de Nathan, antihéros entre deux âges plongé dans une intrigue de polar un peu malgré lui. Un livre dans lequel on retrouve tous les marqueurs de la littérature qui a fait son succès.
Lire la critique sur le site : LesEchos
SudOuestPresse
27 février 2023
Philippe Djian nous invite à flotter avec lui dans une histoire, des histoires, à dormir debout. Et se laisser porter est plutôt agréable.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Richard Brunevigne et ses amis pèsent lourd. Ce sont des banquiers, des industriels puissants, des assureurs, des administrateurs de fonds de pension, des gars âpres au gain, bref, pris individuellement, chacun pèse assez lourd. Mais s’ils se mettent ensemble, ma foi, je n’ose pas imaginer la puissance de feu qu’ils peuvent déployer. Je sais, finit-elle par déclarer tandis que nous roulons en silence, mais nous avons une bonne carte en main. Nous avons des lecteurs.
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Non, je suis sérieuse. Mais il est vrai que les femmes sentent ce genre de choses plus vite, ce n’est pas moi qui l’ai inventé.
C’est l’histoire de ce fameux coup d’avance qui est d’une injustice absolue, j’en ai entendu parler.
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Je ne sais pas à quoi elle pense. Toutes les questions n'ont pas de réponse. J'en sais quelque chose. Parfois, lorsque l'on parvient à se débarrasser d'un énorme poids, le vide ainsi créé est encore pire-plus sombre, plus profond, plus insidieux, plus imprévisible, protéiforme. Une plaie. Pourtant son ciel s'est dégagé. De gros nuages ont disparu, balayés comme d'un coup de baguette magique. Mais le lui rappeler ne servirait à rien. D'ailleurs, remplace-t-on toujours un mal par un bien. Non, ce serait trop simple.
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"Et ce printemps qui tarde à venir ,dis-je. Ils nous auront tout détraqué, il fallait s'y attendre. L'année dernière à cette époque, le mimosa fleurissait, souviens-toi, et le bois aux sept écorces, on aurait dit qu'il était en feu. Bon Dieu, quand je vois un type couper un arbre, j'ai envie de lui scier une jambe. Et tant pis pour le sang."
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Certains écrivains, pas les meilleurs, parleraint de pluie d'étincelles, de brillantes fulgurances, de manège incandescent, mais soyons sérieux, il s'agit d'une improbable marmelade, le pauvre est en surrégime et pas une ligne de sommeil à l'horizon.
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Videos de Philippe Djian (57) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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