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Hélène Morita (Traducteur)
EAN : 9782842611927
214 pages
Le Serpent à plumes (13/04/2000)
3.77/5   78 notes
Résumé :
Après Traversée de la neige, trois amples nouvelles parmi les chefs-d'œuvre de Miyazawa, sans doute les plus marquées par la foi bouddhiste de l'auteur.
Le violoncelliste Gauche, instruit par les animaux, qui deviendra virtuose et guérisseur, Matasaburo, l'écolier étrange, le fils du Vent, et Giovanni, le jeune rêveur dans le train de la Voie lactée : tous trois nous adressent, à la manière énigmatique et singulière du poète, des signes pour nous permettre de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 78 notes
Ce petit recueil de Kenji Miyazawa m'attendait depuis longtemps dans ma vertigineuse pile de livres à lire. Tout petit, il ne s'imposait pas et se laissait facilement oublier. Et puis, attirée par la poésie de son titre, invitation au voyage, et la couverture du recueil de nouvelles qui appelle à la rêverie et à la douceur, je l'ai enfin choisi.
« Train de nuit dans la voie lactée » se compose de trois nouvelles, la dernière ayant donné son nom au livre.

*
Ce petit intermède entre deux lectures plus imposantes, entre rêve et réalité, est une belle réflexion sur l'enfance, l'amitié, le don de soi, la recherche du bonheur, la religion, mais également une réflexion sur des sujets plus graves comme la mort, l'absence de l'être aimé, la peine ou plus contemporaine comme la préservation de la nature.

Tous ces thèmes sont indissociables de son auteur. Si l'on veut vraiment comprendre les écrits de Miyazawa, il faut comprendre qui il était. Ses nouvelles dévoilent en partie sa vie, ses peines, ses pensées, sa philosophie.
Profondément marqué par le décès de sa soeur, il s'est tourné vers une vie spirituelle.
Sa foi imprègne chacune des nouvelles de ce recueil. On y retrouve les cinq Éléments du bouddhisme : la Terre, l'Eau, le Feu, le Vent et l'Espace (ou le Vide).

En lisant ces courtes nouvelles, j'y ai retrouvé l'esprit de Hayao Miyazaki, son imaginaire merveilleux et poétique.
J'y ai retrouvé également l'atmosphère insolite et mystérieuse de l'auteur de jeunesse Chris van Allsburg. Chaque nouvelle commence par une scène très réaliste. Et puis très subtilement, l'auteur insuffle un climat surréaliste et mystérieux.

*
C'est avec « Gauche le violoncelliste » que je suis entrée dans l'univers si particulier de l'auteur. Cette première nouvelle, un peu déroutante au départ, est une jolie petite fable qui nous rappelle qu'il est important de ne pas abandonner ses rêves, que le courage, la persévérance et la rigueur mènent à la réussite.

Gauche le violoniste rêve d'être un grand artiste reconnu.
Mais, malgré son travail acharné, il reste un violoniste sans talent.
Désespéré, il recevra une aide inattendue et surprenante. Mais sera-t-elle suffisante pour atteindre la perfection ?

« Quand minuit fut largement passé, il lui sembla qu'il ne savait plus très bien s'il jouait ou non ; son visage était devenu écarlate, ses yeux injectés de sang, il avait une expression tout à fait effrayante et paraissait à tout instant sur le point de tomber.
À ce moment-là, « Toc-toc-toc ! » quelqu'un frappa à la porte de derrière. »

*
La deuxième nouvelle est « Matasaburo le vent ». Il se dégage de cette nouvelle beaucoup de fraîcheur et de candeur à l'image de ces enfants qui accueillent dans leur classe, un nouvel élève un peu étrange. Son arrivée coïncide avec l'arrivée précoce de l'automne avec son vent léger. Très vite, les enfants vont associer leur nouveau camarade à Matasaburo, le dieu du vent.

La magie enrobe délicatement cette petite histoire, qui se mélange à la réalité. Il n'y a pas vraiment d'intrigue, l'auteur incorpore des petites leçons de vie dans le quotidien de ces enfants, leurs jeux, l'école et les enseignements de leur maître. Mais la présence du vent enveloppe le récit d'une présence magique.
Je me suis représentée cette scène de fin d'été, ces enfants jouant, insouciants et rieurs, au bord de la rivière, juste après l'école, le vent soufflant, toujours là.

« À ce moment-là déjà, de nombreux nuages noirs avaient envahi le ciel, les saules aussi avaient pris une drôle de couleur blanchâtre, toutes les plantes de la montagne s'étaient obscurcies, les environs s'étaient transformés, de manière indéfinissable, en un paysage terrifiant. »

La nature est très présente dans l'oeuvre de Kenji Miyazawa, mais ici, elle enveloppe toute chose. Les montagnes, les forêts, les rivières, les étoiles, la terre, les animaux, les plantes et le vent invisible, mais omniprésent.
Le vent, tout à la fois, doux comme une caresse, dansant, chantant, mais aussi violent et menaçant.

« Cette chanson qu'il avait entendu chanter par Matasaburo peu de temps auparavant, Ichiro l'entendit de nouveau en rêve.
Surpris, il se leva d'un bond et vit que dehors soufflait un vent particulièrement violent ; le bois paraissait hurler, les lueurs pâles, bleutées de l'aube proche éclairaient les portes tendues de papier opaque, le boîtier de la lanterne, sur l'étagère, et s'insinuaient dans toute la maison. »

*
Enfin, la dernière nouvelle, « Train de nuit dans la Voie lactée », est sûrement la plus émouvante et la plus profonde. Il est dans la nature des rêves d'échapper à la réalité.
Plus qu'une histoire, c'est un voyage qui se dévoile lentement.

La nuit de la fête du Centaure
Pour la nuit des étoiles, les enfants, joyeux, ont fabriqué des lampes lumineuses avec des tricosanthes afin de les faire flotter sur la rivière.
Giovanni, du haut de la colline plongée dans le noir, embrasse la rivière pareille à un champ d'étoiles.
« Les lumières des rues qui s'allumaient au milieu des ténèbres donnaient au paysage l'aspect d'un temple sous-marin… »

Et puis, il se retrouve à voyager à bord d'un train qui suit les méandres de la rivière du ciel. Dans le train, des voyageurs, des inconnus et une camarade de classe. Ces étranges rencontres l'aideront à comprendre le sens de son voyage.

« …brusquement devant lui le paysage devint très clair comme si, d'un seul coup, on avait pétrifié le feu de mille milliards de seiches phosphorescentes et qu'on l'avait immergé au milieu du ciel, ou bien comme si quelqu'un avait soudain renversé tous les diamants que, afin que les prix ne soient pas trop bas, on ne montre pas, délibérément, dans certaines entreprises où l'on place les pierres en des endroits cachés, et qu'on les avait tous éparpillés ; tout étincelait devant Giovanni ébloui qui se frotta les yeux plusieurs fois. »

*
Reconnu et devenu célèbre après sa mort, Kenji Miyazawa est un des auteurs les plus lus au Japon. Destinées à un jeune public, ces nouvelles abondent d'images, de références au bouddhisme et de messages profonds et oniriques qui plairont surtout aux adultes.
Un livre atypique, énigmatique et déroutant, un univers poétique qui se découvre, magique, mystérieux et touchant, une invitation aux rêves.

« Mais il avait beau regarder longuement le ciel, il ne pouvait imaginer que c'était un lieu vide et glacé comme l'avait dit le maître ce matin. Bien au contraire, plus il le regardait et plus il croyait qu'il y avait sûrement là-bas des champs, des petits bois, des pâturages. »
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Gauche, un violoncelliste, améliore ses performances grâce à des professeurs étonnants et découvre que sa musique peut guérir.
Dans un village de montagne, des écoliers voient arriver un nouveau camarade, c'est Matasaburo, le fils du vent.
Giovanni, moqué par ses camarades, s'évade en montant dans le train de la voie lactée.

Animaux doués de la parole, garçon qui apparaît et disparaît avec le vent, voyage onirique dans les étoiles, en trois nouvelles Kenji Miyazawa mêle habilement le fantastique et le terrien. Au coeur de ses histoires, la nature omniprésente, le rêve, l'enfance mais aussi la disparition et la mort, ou plutôt le passage de la vie à la mort, comme un voyage vers l'au-delà empreint de sa foi bouddhiste.
Trois nouvelles, trois univers et toute une palette d'émotions : optimisme et sourire avec Gauche, nostalgie avec Matasaburo, magie, poésie, chagrin avec Giovanni.
Beauté des mots, poésie et onirisme, merveilleux et fantastique, pour un auteur à découvrir.
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« Train de nuit dans la Voie lactée ». Ce titre n'est-il pas magnifique ? Il s'agit d'un recueil de trois nouvelles, la dernière et la plus longue étant celle donnant son titre à cet ouvrage. Sans y aller par quatre chemins, je peux dire que ce livre a été une belle découverte, enchantée que j'ai été par l'univers et le style sans artifices de Kenji Miyazawa. Loin de moi l'idée de m'embarquer dans le débat « faut-il connaître l'auteur pour apprécier son oeuvre ou l'inverse ? ». Chacun aura son idée ; de mon côté je lis beaucoup trop au feeling pour m'arrêter à ça. Je peux juste dire que dans ce cas-ci, au fur et à mesure de ma lecture, j'ai éprouvé le besoin de me documenter sur cet écrivain. J'ai ainsi pu me rendre compte que certains éléments de sa vie personnelle constituaient des thèmes récurrents dans ces nouvelles même si ces dernières sont fort différentes les unes des autres. Au-delà du poète et de l'écrivain, il fut un agronome, engagé dans la défense et le soutien à la ruralité, autodidacte sur bien des sujets (science, musique, religion, linguistique…), professeur et fervent bouddhiste. J'ai également cru comprendre qu'il avait fait un vrai travail sur la langue dans ses oeuvres, un aspect que l'on perd forcément en le lisant en français. Traduction oblige, aussi bonne soit-elle.

Mon intérêt pour ce recueil est allé crescendo. Parce qu'il faut bien l'avouer, avec la première nouvelle « Gauche le violoncelliste », c'était plutôt mal parti. Gauche est un violoncelliste maladroit, souffre-douleur de son chef d'orchestre. Mais voilà, un concert approche et les progrès n'ont pas l'air de pointer le bout de leurs nez. Jolie fable sur la musique, j'y suis restée totalement hermétique. C'est après quelques recherches que j'ai compris de quoi il retournait. Je suis donc un peu déçue de ne pas l'avoir comprise par moi-même. Est-ce la fibre musicale qui m'a manquée pour ne pas saisir l'implicite de cette nouvelle ? C'est bien possible. En revanche, elle m'a également laissée une impression d'inachèvement. Il y a une fin bien sûr mais c'est comme si le texte n'avait pas été peaufiné : manque de liant entre les scènes, de rondeur dans les dialogues, de nuances dans l'évolution du personnage ; un peu trop abrupt dans l'ensemble. Les notes en fin de livre confirment que le manuscrit n'était pas tout à fait terminé mais ne précisent pas pourquoi. le seul aspect m'ayant vraiment amusée me suis-je dit est son caractère très « ghibliesque », tant l'atmosphère s'y prête. Encore raté pour moi, cette nouvelle a bien été adaptée. Mais pas par les studios Ghibli…

J'ai été bien plus charmée par la beauté simple de la nouvelle suivante « Matasaburo le vent ». On y suit l'arrivée de Takada Saburo dans une école de campagne. le quotidien est bien réglé, le professeur amène, les élèves studieux et prompts à s'égailler dans les environs une fois les cours terminés. La nature environnante semble être pour eux un éternel terrain de jeu et avait tout pour inviter la petite citadine que je suis à l'évasion. Mais voilà, le nouvel élève – un petit roux qui plus est – d'abord avare en paroles se révèle au final assez facétieux. Ce qui fait dire à certains élèves qu'il est en fait l'esprit Matasaburo le vent. J'ai aimé la façon qu'avait l'auteur d'instiller de l'étrangeté et du doute là où il n'y a à première vue pas forcément lieu d'en avoir. Fine plume dans ses descriptions, avec Kenji Miyazawa c'est la nature dans tout ses états. Dans cette nouvelle, les temps ensoleillés alternent avec des temps orageux et... venteux. Quelle coïncidence n'est-ce pas ? Cette nouvelle, je l'ai trouvée aussi très touchante dans le regard malicieux qu'elle porte sur l'enfance, son insouciance et sa capacité à capter le merveilleux.

Que dire de la dernière histoire ? A part qu'elle m'a littéralement envoûtée. C'est pour moi la plus belle du recueil et une des plus belles qui m'ait été donné de lire tout court. Elle m'a fait passer de l'émerveillement à la tristesse, de la tristesse à l'émerveillement. Beaucoup de thèmes s'y croisent dont certains dont je ne parlerai pas pour ne pas divulgâcher quoi que ce soit. Mais l'enfance est une fois de plus abordée. Là où l'aspect collectif et solidaire primait dans la nouvelle précédente, ici il s'agit de solitude. Giovanni est un petit garçon solitaire et rêveur, perdu dans son imagination.  Je trouve que le vers de Victor Hugo « Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées » dans le poème « Demain, dès l'aube » lui correspondrait très bien. Cible de la moquerie de ses « camarades » de classe, il ne demanderait pas mieux qu'un peu d'amitié. le soir de la fête de la Voie lactée, prêt à tout pour rendre service, il part faire une petite course pour sa mère alitée. Mais voilà-t-il pas qu'au cours de ses pérégrinations nocturnes, il se retrouve dans un train très étrange voyageant à travers la « Rivière du Ciel »… le talent de Kenji Miyazawa pour poser des atmosphères, pour rendre le tout très visuel prends ici toute sa dimension. Tout n'est qu'onirisme et féérie que ce soit dans des dialogues parfois lunaires et des descriptions toutes en sons, couleurs et lumières. La nature est une fois de plus extrêmement présente; les cinq éléments terre, air, eau, feu, et vide étant abondamment utilisés dans les descriptions. Si je n'ai personnellement pas su percevoir des éléments de la foi bouddhique dans les récits précédents – s'il y en avaient – difficile pour eux de passer ici inaperçus, surtout avec des expressions énigmatiques comme « Le pilier du cycle des éléments ». La religion est donc très présente. Il y a une petite forme d'universalité dans ce texte, de sacralisation de la nature, de l'univers et du cosmique. Avec j'ai trouvé, un effet miroir entre les lumières de la Voie lactée et les illuminations terrestres lors de la fête qui lui est dédiée. Interprétations purement personnelles exposées ici en vrac mais qui montrent à quel point mon imagination s'est emballée.

Je pense lire à l'avenir son autre recueil "Traversée de la neige". Mais pas tout de suite. Je ne voudrais pas comparer inconsciemment cette future lecture à l'aune du souvenir de celle-ci.

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Pour éviter d'être ridiculisé par le chef d'orchestre à chaque répétition, Gauche va s'entraîner, s'exercer chaque soir, de la tombée de la nuit aux premières lueurs du soleil. Seul dans sa chambre ou presque, il sera instruit par des « professeurs de musique » un peu spéciaux. A force de persévérance et de courage, parviendra-t-il à devenir un grand violoncelliste ?

Cette petite nouvelle de Kenji Miyazawa marque ma première incursion dans l'univers de ce poète. Parce qu'il s'agit bien de poésie. L'histoire pourrait débuté ainsi : « Il était une fois un jeune violoncelliste qui jouait faux... ». Imaginer, surprendre, rêver... Gauche le violoncelliste qui apprend et joue de la musique en compagnie d'un chat, d'un oiseau, d'un blaireau ou d'une petite souris. Gauche le violoncelliste est un conte, une fable empreinte de lyrisme, et d'espérance, une leçon d'humanité.

C'est BEAU, c'est MAGIQUE, c'est ÉMOUVANT...
Pas la peine d'en rajouter ?
SI, SI !

Pour la seconde nouvelle de ce Kenji Miyazawa, je plonge dans une enfance japonaise d'un autre temps. L'innocence de ces quelques écoliers, leur solidarité et leur camaraderie me touchent. Ce monde de la jeunesse décrit avec ses mots est si simple, si magnifique, si énigmatique...Et en plus, il y a cet étrange écolier : « Matasaburo », le fils du Vent !

Entre poésie imaginaire et légende ancestrale, Kenji le poète me fait partager un peu de sa culture, un peu de ses traditions japonaises, un peu de la beauté de son monde. Ces quelques notes de magie distillées dans mes lectures me surprennent et enchantent mon esprit égaré dans son petit monde trop contemporain et trop industriel...

C'est toujours BEAU, c'est toujours MAGIQUE, c'est toujours ÉMOUVANT...
Encore ?
OUI, OUI !

Troisième et dernière nouvelle de Kenji Miyazawa, « Train de nuit dans la Voie lactée » me fait prendre le train pour un voyage peu ordinaire, en compagnie de deux écoliers Giovanni et Campanella.
Départ : gare de la Voie lactée.
Destination : le sommet du ciel.

Ce voyage onirique à bord du train de la Voie lactée de la quatrième dimension m'entraîne aux confins du Cosmos entre le Vide et les milliards d'étoiles qui l'occupent. Est-ce cela la vision de la vie et de la mort du Bouddhisme ? Nulle doute que cette dernière nouvelle clôturant ce recueil sera lue, [re]lue et [re][re]lue afin de m'imprégner de ces images, de ce Vide, de cette foi et d'en saisir un peu plus le sens, de comprendre l'impermanence de cette vie.

A l'avenir, me retrouvant seul à la tombée de la nuit, il me suffira de lever les yeux vers le ciel et de contempler... Solitaire, en aucun cas je ne pourrais l'être ; où que j'aille, là-haut, les yeux de Giovanni et Campanella me fixeront à tout jamais. Je sentirai cette présence parmi les étoiles, entre deux clins d'oeil éphémères de ces nombreuses constellations. Triste, je le suis face à cette immensité qui m'attend. Un peu perdu, je ne saurai à quelle gare descendre si je suis seul à prendre ce train. Apeuré, voilà le sentiment qui m'enveloppe lorsque je pense à certains voyageurs susceptibles d'embarquer sur l'un des wagons du train de la Voie lactée.

C'est encore plus BEAU, c'est encore plus MAGIQUE, c'est encore plus ÉMOUVANT...

Désormais, je ne regarderais plus jamais ce ciel étoilé de la même manière...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Trois nouvelles poétiques
1) Gauche le violoncelliste
La nouvelle ressemble à une fable. C'est la plus accessible pour les enfants. Gauche, comme son nom l'indique, est maladroit. Il est sans arrêt houspillé par le chef d'orchestre. Mais, dans son humble masure où il répète inlassablement les mêmes morceaux, il va recevoir des leçons très particulières d'animaux bienveillants.
2) Matasaburo le vent
La nouvelle très poétique nous immerge dans une petite école campagnarde au milieu des champs et des fleurs. le jour de la rentrée, un nouvel élève aux cheveux roux est déjà assis dans la classe unique. Il se prénomme Saburo. Mais certains élèves le surnomment Matasaburo, comme le Fils du Vent... La nouvelle nous invite à profiter du moment ; le mélange de réalisme et de merveilleux est vraiment charmant.
3) Train de nuit dans la voix lactée
La nouvelle la plus mélancolique. Giovanni, un écolier, est tristounet et endormi ces derniers temps. Son maître l'a interrogé sur la Voie lactée et il n'a pas su répondre. Sa maman est malade et il doit travailler à l'imprimerie après l'école. Son père est absent. Les autres se moquent de lui à cause de cela. Même Campanella, son grand copain ne le défend pas. Mais le soir de fête de la Voie lactée, de retour de la laiterie, Giovanni s'étend dans l'herbe et va faire un voyage ferroviaire en compagnie de Campanella...
La nouvelle est très touchante. Les émotions comme les questionnements qu'elle véhicule sont universels.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Si vous imaginez que cette rivière du ciel est une vraie rivière, chacune des petites étoiles correspondra aux grains de sable ou aux graviers de ses fonds. Ou bien, si vous imaginez que c’est un grand flot de lait, cela ressemblera encore plus à la rivière du ciel. En effet, toutes ces étoiles seraient analogues aux fines gouttes de graisse qui flottent à l’intérieur du lait. Et si l’on veut nommer ce qui correspond à l’eau de cette rivière, c’est le vide, c’est-à-dire ce qui transmet la lumière à une certaine vitesse, le soleil et la terre flottant également. Nous aussi, nous vivons dans l’eau de la rivière du ciel.
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« Voilà que même les oiseaux viennent ici ! Qu’est-ce que tu veux, toi ? demanda Gauche.
— C’est que je désirerais apprendre la musique », dit le coucou avec un air étudié.
Gauche, en riant, dit :
« Allons, bon ! La musique ! Mais dans ta chanson, tu fais seulement : “Coucou ! Coucou !” non ? »
Alors le coucou, avec le plus grand sérieux :
« Oui, c’est bien ma chanson. Et justement, c’est très difficile, n’est-ce pas ?
— Difficile ? Chanter longtemps, c’est peut-être fatigant pour vous autres, mais la façon de chanter n’a pas grande importance, non ?
— Mais si, c’est très important ! Par exemple, quand je chante “Coucou !” comme ceci, puis “Coucou !” comme cela, on entend beaucoup de différence, n’est-ce pas ?
— Pour moi pas du tout.
— C’est que vous, vous n’entendez pas. Pour mes camarades et moi, nous pouvons chanter jusqu’à dix mille “Coucou !” et chacun d’eux sera différent. »
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« Gare de la Voie lactée ! Gare de la Voie lactée ! » et brusquement devant lui le paysage devint très clair comme si, d’un seul coup, on avait pétrifié le feu de mille milliards de seiches phosphorescentes et qu’on l’avait immergé au milieu du ciel, ou bien comme si quelqu’un avait soudain renversé tous les diamants que, afin que les prix ne soient pas trop bas, on ne montre pas, délibérément, dans certaines entreprises où l’on place les pierres en des endroits cachés, et qu’on les avait tous éparpillés ; tout étincelait devant Giovanni ébloui qui se frotta les yeux plusieurs fois.
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En se dirigeant vers le talus du côté opposé, il (Saburo) passa devant la salle des professeurs.
A ce moment, un grand vent se leva et les herbes des talus devinrent des vagues bruissantes ; en plein milieu du terrain de sport de la poussière se souleva brusquement ; devant le hall d'entrée, elle s'enroula en un tourbillon jaune dont la forme ressemblait à une bouteille renversée qui s'éleva plus haut que le toit.
Alors Kasuke dit soudain à voix haute:
"C'est bien ça ! C'est sûr ! Le nouveau, c'est Matasaburo ! Chaque fois qu'il fait quelque chose, à coup sûr, le vent se met à souffler."
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La rivière, dans toute son étendue, vers l'aval, reflétait immensément la Voie lactée et l'on aurait pu dire que c'était comme si l'eau avait disparu, qu'il n'y avait plus que le ciel. Campanella ne pouvait se trouver que là-bas, tout au bout de la Voie lactée...
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Ryoko Sekiguchi Patrick Honoré le Club des gourmets et autres cuisines japonaises. Traduire. Où Ryoko Sekiguchi et Patrick Honoré tentent de dire de quoi est composé "Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises", présenté par Ryoko Sekiguchi, et comment a été traduit du japonais ce recueil de Kôzaburô Arashiyama, Osamu Dazai, Rosanjin Kitaôji, Shiki Masaoka, Kenji Miyazawa, Kafû Nagai, Kanoko Okamoto, Jun?ichirô Tanizaki traduits par Ryoko Sekiguchi et Patrick Honoré, à l'occasion de sa parutuion en #formatpoche aux éditions P.O.L et où il est question notamment de la traduction à deux mains, de Patrick Chamoiseau et de mangas,et des mots pour dire la nourriture et la cuisine. "Si le Japon est connu comme un pays de fine gastronomie, sa littérature porte elle aussi très haut l'acte de manger et de boire. Qu'est-ce qu'on mange dans les romans japonais?! Parfois merveilleusement, parfois terriblement, et ainsi font leurs auteurs, Tanizaki, Dazai, Kafû du XIIe siècle à nos jours, dix gourmets littéraires vous racontent leur histoire de cuisine."
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