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Lew Archer, détective privé tome 5 sur 18
EAN : 9782351785423
273 pages
Gallmeister (30/11/-1)
3.81/5   47 notes
Résumé :
Las Cruces n’avait rien d’une destination touristique. Mais après avoir ramassé sur le bord de la route un auto-stoppeur en sang, qui ne tarde part à mourir, Lew Archer se retrouve coincé là, à attendre l’ouverture de l’enquête. La victime, un employé d’une société de transport appartenant au notable local, s’est fait dérober un camion et sa cargaison d’alcool. Se proposant de remettre la main sur le tout, Archer se lance à la poursuite de la fille du propriétaire, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Pas de chance pour Lew Archer d'être tombé sur cet autostoppeur. Peinant à lever le bras, la bouche rouge de sang, le visage jaune. Alors qu'il tente de le mettre, tant bien que mal, dans sa voiture, il constate une blessure dans le torse. Aussitôt, il reprend la route et aperçoit les néons clignotants d'un hôtel, le Kerrigan's court. Dans le hall, il tombe sur le couple Kerrigan, Kate et Don. Lew leur demande de prévenir une ambulance. Malheureusement, celle-ci arrivera trop tard, l'homme décédant peu après son arrivée aux urgences. Obligé de rester sur place le temps de l'enquête, le détective privé apprend que la victime était Tony Aquista, un chauffeur qui travaillait pour l'entreprise Meyer, et que sa cargaison de bourbon haut de gamme a été dérobée. Lew Archer propose alors ses services à Meyer pour tenter de retrouver d'une part, les malfrats, d'autre part sa fille, Anne, gérante du Kerrigan's court, qui n'a pas donné signe de vie depuis plusieurs jours...

À Las Cruces, bourgade au sud de la Californie, Lew Archer, détective privé, y fera une halte imprévue afin d'aider un notable local à retrouver l'assassin de son chauffeur, la cargaison de son camion ainsi que sa fille cadette. Lew se retrouvera empêtré au coeur de sombres histoires familiales et conjugales. Autour du détective cynique et détaché gravite une galerie de personnages plus ou moins retors ou inquiétants : un shérif borné, un mari infidèle, une chanteuse naïve, une femme blessée ou encore des hommes sans scrupules. Au fil des pages, chacun révèle ses failles et ses blessures et le mystère s'épaissit autour d'une enquête crapuleuse. Ross MacDonald nous offre un roman noir pertinent et bien ficelé habité par des personnages complexes et servi par une plume riche et descriptive.
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« Trouver une victime », publié 1954, fait partie de la série consacrée aux enquêtes menées par Lew Archer. Son auteur, Ross Macdonald, est sans doute le romancier le plus méconnu du « triangle d'or » du roman noir qu'il forme avec Dashiell Hammett et Raymond Chandler. Si les années cinquante nous apparaissent rétrospectivement comme une forme de jardin d'Eden oublié, ses romans nous rappellent que la cupidité, la duplicité, et la folie ne sont pas l'apanage exclusif de notre époque.

Le charme de la série doit énormément à son héros Lew Archer. Après une jeunesse tumultueuse, ce dernier s'engage dans l'armée pendant la seconde guerre mondiale, puis rejoint les rangs de la police qu'il quittera écoeuré par la corruption qui y règne. Divorcé et beau garçon, le héros de Ross Macdonald se lance comme détective privé dans la Cité des Anges. Son ironie acide, le regard désabusé parfois teinté de mélancolie qu'il porte sur ses contemporains, son inaltérable honnêteté, son peu de goût pour l'argent ainsi que son remarquable swing du droit en font un personnage terriblement attachant. Lew évoque inévitablement Marlowe, mais aussi les personnages qui lui succèderont, tels que Harry Bosh ou Dave Robicheaux, deux anciens du Vietnam qui hantent les longues séries imaginées par Michael Connelly et James Lee Burke.

« C'était l'auto-stoppeur le plus épouvantable qui m'eût jamais fait signe. Il s'était redressé à genoux dans le fossé, avait levé un bras. Ses yeux étaient des trous noirs dans son visage jaune, sa bouche une brillante tache de rouge comme un sourire de clown ».

C'est ainsi que commence le roman : Lew Archer tente, en vain, de sauver un auto-stoppeur sur le point mourir. Intrigué par la mort du jeune homme, la disparition d'un camion chargé d'une impressionnante cargaison d'alcool, le détective privé va se lancer sur les traces de la fille du propriétaire, elle aussi disparue, et s'attarder plus que de raison dans la petite ville de Las Cruces.

Si l'intrigue est habilement menée, le magnétisme du roman tient évidemment à son ambiance noire, que n'aurait pas reniée Raymond Chandler. Lew Archer n'est jamais très loin lorsque les macchabées s'accumulent. Son sens de l'esquive et sa droite bien ajustée lui permettent de se sortir de situations mal engagées, même si notre héros est parfois pris en traître par un crochet du gauche qui fait mouche et l'envoie sombrer dans un sommeil aussi opaque qu'une nuit sans lune. Les femmes fatales et des jeunes filles délurées hantent le récit, et s'il arrive que notre détective désabusé ne soit pas insensible au charme d'une épouse délaissée, il se conduit néanmoins toujours en gentleman.

« Trouver une victime » touche juste lorsque Ross Macdonald nous fait partager le regard de son héros sur la faune locale, un regard qui mêle une ironie mordante à un désenchantement existentiel. Mais là où le romancier fait véritablement mouche, c'est lorsqu'il insuffle une forme de grâce, de poésie un peu décalée au récit, lorsqu'il quitte un instant le rivage de son intrigue pour rejoindre celui de la beauté d'un monde qui disparaît dans le rétroviseur de Lew Archer.

« Un liseré de chaux blanche apparut d'abord tout au long de l'horizon, puis le ciel s'embrasa aux couleurs d'un juke-box. le soleil claqua dans mon rétroviseur comme une pièce de monnaie brillante brusquement éjectée d'une machine. le désert caméléon pastichait le ciel, les arbres de Josué s'inclinaient comme des déments vers l'avancée de l'aube. »
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Les romans de Ross MacDonald sont bourrés de charme, celui-ci ne fait pas exception. Publié en 1954, il a évidemment un petit côté vintage (Ici pas de téléphone portable, pas d'ordinateur, pas de traces ADN…) et je trouve ça reposant.
Mais il n'y a pas que ça, ils sont très bien écrit. Poésie et phrases percutantes se côtoient sans temps morts et surprennent le lecteur, l'entourloupent, le séduisent …
On retrouve son héros-détective, Lew Archer qui n'a vraiment pas de bol de tomber dans chaque roman, sur des cadavres… En voyage professionnel , il tombera sur un auto-stoppeur inconscient et gravement blessé , lequel le mènera vers un vol de camion. le temps d'un entretien avec le shérif local, il fricotera avec la femme d'un autre, croisera deux adultères , un père incestueux et des cadavres .
Au moins trois cadavres…

Las Cruces est une petite ville presque fantôme sous la plume de Ross Macdonald, seuls y évoluent une poignée de personnages . L'histoire est pleine de rebondissements mais curieusement ce n'est pas le suspens qui séduit le plus. Ce qui "claque " chez Macdonald, c'est l'écriture, c'est le style. Et du style , il en a à revendre.
Qui est la victime ? celle qui est morte ou celle qui est vivante mais , à qui on a fait du mal ?
Trouver une victime...Un roman noir classe, très très classe...
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Un 67 ans d'âge, même pas frelaté.

L'avantage des grands polars classiques, c'est qu'ils traversent le temps sans dommage. La saga Lew Archer de Ross Macdonald fait partie de cette catégorie et Trouver une victime (toujours traduit par Jacques Mailhos) ne déroge pas à la règle.

Comme à son habitude, Macdonald soigne ses bases : lieu, intrigue et personnages. Classique je vous dis. Mais propre.

Le lieu ? Las Cruces au Nouveau Mexique, une ville posée à la croisée de la transversale Est-Ouest du sud des USA et de la verticale qui file vers Juarez et l'autre Mexique, le vrai. Une plaque tournante idéale pour les trafics transfrontaliers de whisky et les truands qui les opèrent. Classique. Mais propre.

L'intrigue ? le presque-cadavre retrouvé d'un de ces convoyeurs, victime collatérale d'un gigantesque jeu de tromperies professionnelles, juridiques et conjugales, sur fond de vengeances et de jalousies remontant au passé. Classique. Mais propre.

Et les personnages enfin ? Archer, tout d'abord, privé sans faux col, caricature attachante de notre représentation collective du genre, malheureusement peu expansif sur sa vie ou son passé dans cet opus. Puis le shérif local, le DA, le patron de bar-baronnet local, sans oublier l'épouse bien rangée et les pépées peu farouches. Classique. Mais propre.

Chez Macdonald, pas d'effet de style, pas de twist de fin de chapitre, pas de coup de théâtre final qui te retourne son lecteur. Rien que du classique. Rien que du très propre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça fait vraiment du bien de s'envoyer un petit 67 ans d'âge comme celui-là de temps en temps !
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Lew Archer traverse le sud de la Californie en voiture quand soudain il aperçoit un homme ensanglanté sur le bas-côté. Il le secourt mais le blessé décède peu après son arrivée aux urgences. L'homme était chauffeur pour une compagnie locale et avait pour mission de transporter une importante cargaison d'alcool. Son camion a disparu. Un cadavre, de la marchandise volée, un accueil hostile… Il n'en faut pas plus pour aiguiser la curiosité de notre détective. le voilà plongé dans la petite société de Las Cruces, une communauté où les liens conjugaux et familiaux sont particuliers. Lew Archer a fort à faire avec la faune locale : truand chevronné, sheriff coriace, mari prodigue, entrepreneur incestueux… Plus l'enquête avance, plus le mystère s'épaissit et plus l'intrigue devient retorse. Heureusement, Ross Macdonald parvient à capter sans relâche l'attention de son lecteur. le détective se déplace en permanence, ce qui offre du rythme au récit. La violence côtoie la poésie : on trouve des combats à la dure, version « free fight », et des descriptions lyriques du paysage. le crochet du gauche et les remarques acerbes du détective ne doivent pas vous tromper, il peut être d'une humanité débordante, capable de prêter son épaule à une épouse éplorée ou de se montrer respectueux pour une prostituée héroïnomane. Et n'ayez crainte, il reste le preux chevalier plongé dans les méandres de la Californie : pur et incorruptible. L'auteur esquisse avec pudeur ses blessures secrètes : un divorce et la guerre du Pacifique. Ce cinquième opus de la série Archer est excellent même si je ne suis pas persuadé qu'il en existe de médiocre. Un roman très bien écrit et désormais édité dans une bonne traduction. Une friandise de 280 pages dont tout amateur de roman noir aurait tort de se priver.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
- La solitude, il y en a de toutes sortes, monsieur...comment avez-vous dit déjà ?
- Lew Archer.
- De toutes sortes, répéta-t-il. La meilleure étant celle qu'on se construit pour soi. Il y a de la satisfaction à vivre seul, sans avoir besoin de personne, surtout quand vous êtes vieux.
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Je m'étais dit puérilement que je pourrais m'enfuir, tout laisser derrière moi, recommencer une autre vie ailleurs.
- Donc vous voilà.
- Me voilà. J'ai compris que je ne pouvais pas me laisser derrière moi-même.
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Je fis feu trop rapidement et loupai l'homme. Une brève rafale grêla le mur derrière moi, plus proche à chaque impact. C'était la mort qui me caquetait à l'oreille.
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Je suais avec lui, à essayer de deviner les contours de la vie qui allait avec son casier judiciaire. Moi aussi, j’avais volé des voitures quand j’étais gosse. Moi aussi il m’était arrivé de partir en équipée sauvage, de me retrouver à faire le coup de poing en compagnie de la jeunesse perdue, dans les infinis dédales de stuc de la cité des anges. Jusqu’à un certain point, j’avais eu la même vie que Bozey. Et puis un flic en civil puant le whisky m’avait pris en train de voler une batterie dans la réserve d’un grand magasin de Long Beach. Il m’avait collé contre le mur et m’avait expliqué ce que ça signifiait et où ça allait me mener. Et ne m’avait pas coffré. Je l’ai haï pendant des années et je n’ai jamais plus rien volé.
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Elle me fit penser à une fillette se mouvant gauchement, dans un corps trop grand pour elle, entre les arêtes dangereuses des angles de notre monde.
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