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EAN : 9782757869222
168 pages
Points (01/02/2018)
4.12/5   663 notes
Résumé :
Quand on épouse le prince charmant, beau et brillant, qu’on a avec lui deux petites filles adorables, comment imaginer un seul instant que le pire puisse arriver ? Qu’il a menti sur tout, tout le temps ? Qu’il va falloir se résoudre à affronter celui qu’on a tant aimé dans une lutte sans merci ? Inspiré d’une histoire vraie, le récit poignant du combat d’une mère contre la machine judiciaire.

Maxime, enfant unique d’Élise, a tout du fils parfait : bri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (214) Voir plus Ajouter une critique
4,12

sur 663 notes
C'est un mariage parfait pour un couple parfait. Daphné et Maxime s'aiment, se le disent et se le montrent jour après jour. Deux enfants arrivent de cette union, Claire et puis Lucie. Deux fillettes parfaites, espiègles, mignonnes, insouciantes. Chacun gravit les échelons de leur vie, à l'image de leurs priorités respectives. Daphné, commerciale pense avec trop de facilités qu'il vaut mieux donner à ses enfants l'image d'une mère qui réussit professionnellement plutôt que l'image d'une mère au foyer accaparée dans son linge et ses casseroles. Elle est de plus en plus absente, souvent en déplacement à l'étranger. Elle voit peu ses enfants. Jamais tout à fait présente, toujours en partance. Maxime, lui, entre son travail à la banque et ses filles, semble s'en sortir comme un chef. Il est sur tous les fronts. Il gère le fils parfait.

Un soir où Daphné partage un de ces rares moments seule avec ses filles, l'aînée, Claire pleure dans ses bras. Elle sanglote, supplie sa mère de ne plus partir. Car quand elle s'en va, le loup arrive et elle a peur du loup.

Une histoire certes fictive mais qui n'est pas sans rappeler les six millions d'enfants victimes d'inceste en France.

Une histoire accablante qui met en exergue les différents visages de cette tragédie:

Le doute.
Comment croire une enfant de 11 ans accusant son père de l'obliger à bisouter son sexe... Aucune femme amoureuse de son homme ne peut l'imaginer en monstre. Alors Daphné doute, tasse les aveux de sa fille, finit par les oublier. Tellement plus confortable.

Le dégoût.
Une mère connaît sur le bout des doigts ses enfants. La vérité éclate. Les images de l'horreur pleurent sur cette mère coupable de non-assistance.

Affligeante justice.
Pour une simple gifle balancée à la gueule du monstre, Daphné est accusée, internée, mise sous muselière. Et le monstre court libre sous les jupes de ses filles.

Il faudra attendre 2016 pour qu'une loi passe enfin et incrimine tout acte sexuel sur un mineur de sa descendance. 2016! Pour six millions d'enfants victimes d'abus sexuels par l'un des leurs.
Six millions d'enfants qui grandiront meurtris et traumatisés, pour lesquels les chances d'une vie normale à l'âge adulte s'amenuisent à force d'une justice escargot, défaillante, à force de silences des siens, de peurs accumulées et ancrées viscéralement, à force de s'être persuadé qu'on doit aimer son père même nu, le sexe dur contre soi.

Elles n'avaient que sept et onze ans.
Elles n'étaient que confiance et amour.
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Daphné a dit oui devant l'adjoint au maire. Un oui pour le meilleur et pour le pire. Un oui qu'elle rêvait d'entendre depuis le jour de ses fiançailles avec Maxime, un homme qu'elle a rencontré par le biais de sa petite soeur. le couple file le parfait amour. Max est drôle, prévenant, aimant et doux. Il réussit pleinement sa carrière dans la banque. Très vite, nait une petite Claire. Puis dix-huit mois plus tard, Lucie fait son apparition. Deux enfants chéries, câlinées et aimées. Quelques années plus tard, Daphné, ayant délaissé pour un temps sa carrière, se voit proposer un nouveau travail, responsable export. Un poste qui nécessitera de nombreux voyages et qui la fera quitter la maison du lundi au jeudi. Elle acceptera d'autant que Max l'aura convaincue et qu'une nounou sera là pour pallier à son absence...


Dans ce roman, tout comme dans "Je me suis tue", Mathieu Menegaux se met dans la peau d'une femme qui se confie. Ici, c'est Daphné qui écrit à sa belle-mère. Elle veut à tout prix lui donner sa version des faits, clamer haut et fort la vérité que personne ne veut entendre et encore moins croire, supposant sans nul doute que cette dernière ne peut incriminer son fils en apparence si parfait. S'inspirant d'un fait réel, l'auteur dénonce ici la machine policière et judiciaire, les manquements en terme de lois, les failles juridiques. Il dresse le portrait psychologique d'un homme à qui tout sourit, qui réussit aussi bien socialement que professionnellement. Mais derrière cette apparence de fils parfait, se cache un tout autre personnage, aussi retors que terrifiant. de par son écriture délicate et engagée, ce court roman, intense et parfaitement maîtrisé, relate une vérité bien sombre et effarante.
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Je l'ai lu d'une traite, en deux heures, tant le récit est fluide et mené avec efficacité. L'autre qualité de ce roman est la très grande sincérité de l'auteur pour évoquer un sujet dur, tabou : l'inceste du père sur de très jeunes enfants, puis le combat de la mère prise dans un engrenage fatal lorsque la machine judiciaire et policière la broie au lieu de lui venir en aide. le lecteur est plongé alors dans l'effroi, il manque d'air bien souvent, tout semble si dingue, notamment lorsqu'il découvre que la notion d'inceste a été absente du code pénal jusqu'à une circulaire de mars 2016 ... sans que ce nouveau texte ne crée un infraction ou des peines spécifiques.

Pour autant, je suis quelque peu réservée sur ce roman :

- je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage de Daphné, la narratrice, la victime, la mère courage qui se bat pour protéger ses enfants, incompréhensible ce manque d'empathie et cela m'a terriblement manqué.

- jamais je n'ai douté de la droiture de Daphné, je l'ai cru illico et non stop lorsqu'elle a dit que ses enfants avaient été abusées sexuellement par leur père. J'aurais tant aimé de l'ambiguïté, du doute, me dire qu'elle était folle, que le père était une victime de cette hystérique puis le chapitre d'après penser le contraire, j'aurais aimé tangué et non être sur une ligne droite fort linéaire.

- j'ai été déçue des dernières pages qui collent une explication psychologique à la Marie-Claire sur le comportement de prédateur sexuel du père, moi j'aime extrapoler, imaginer , supputer, augurer, et là , c'était vraiment trop simpliste même si ça donne au titre, le Fils parfait, une vraie légitimité.

Bref, j'aurais aimé être totalement embarquée par ce roman au thème fort mais cela n'a pas été le cas.
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Daphné & Maxime.
Jolis prénoms, brillantes études, carrières à l'avenant.
Couple radieux sur la photo de mariage.
Les bébés arrivent à point nommé, une ravissante petite fille, puis une seconde dix-huit mois plus tard.
Daphné & Maxime sont bénis des dieux, décidément, tout leur sourit.
Ils s'arrêtent à deux enfants, pour l'instant. Ça les occupe bien, et chacun mène en parallèle une vie professionnelle palpitante - madame est dans le commerce international, monsieur dans la finance. Elle a hésité à prendre ce poste qui lui fait quitter le domicile familial du lundi matin à l'aube au jeudi soir, mais il l'a rassurée : pas question de sacrifier sa carrière ! Avec une nounou sur place de 8h à 20h, et lui présent le soir, ils vont y arriver.

Dès le début, on sent que ce joli portrait de famille est une façade et que Maxime n'est pas un époux/père/fils parfait. On apprend peu à peu, via une longue lettre de Daphné à sa belle-mère, comment il a brisé le foyer.
Il a fallu du temps à la jeune femme pour comprendre. Quand on ressent vaguement que ça cloche, on se rassure comme on peut, on met ça sur le compte du sentiment de culpabilité de la super-woman tiraillée entre boulot, mari et enfants, alors on ferme les yeux (cf. 'Chanson douce', Leïla Slimani).

Au vu de ses deux premiers romans, Mathieu Menegaux semble avoir une dent contre le système judiciaire, au moins celui censé s'occuper des viols et autres affaires de moeurs. Non seulement la justice ne protégerait pas les victimes, mais elle exposerait même les plaignants à un triste sort. Ayant connu quelques situations proches de celles de Claire ('Je me suis tue') et de Daphné ('Un fils parfait'), je partage cette vision pessimiste. Au mieux on classe sans suite et à vous d'en faire votre deuil (si vous avez la chance de ne plus avoir à croiser ceux qui vous ont fait du mal), au pire ça se retourne contre vous.

Cette histoire est aussi glaçante que d'autres faits divers romancés : 'Chanson douce' (Leïla Slimani), 'La maladroite' (Alexandre Seurat), et rappelle le ton du dernier roman de Delphine de Vigan ('Les Loyautés').
J'avais préféré le premier ouvrage de l'auteur - dérangeant mais moins choquant que celui-ci, peut-être parce qu'il s'agissait d'une histoire d'adultes. Ce qui me surprend toujours, quand même, dans ce genre d'affaires, c'est qu'il semble utile de souligner que cela arrive dans tous les milieux. Eh oui...
Petit agacement à la fin.

Quand, bien plombé(e), on referme le livre, on peut se détendre (ou s'énerver, c'est efficace aussi pour se changer les idées) en lisant les petits mots vendeurs de O. de L. sur la couverture : « Une claque, cette histoire est dingue. C'est formidable ! »
« Dingue » ? 😲
« Formidable » ? 😲
Vraiment ? Comme si elle parlait d'un polar sacrément bien ficelé, voire terriblement fun...
Mais ce n'est pas la première fois que je me demande si O. de L. lit (ou comprend) les ouvrages pour lesquels elle fait de la pub...
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Ce que j'ai ressenti:…L'envers du décor d'une vie parfaite…

Déjà, la lecture de Je me suis tue avait été un choc, mais avec Un fils parfait, Mathieu Menegaux confirme son talent, et me renverse encore une fois, me bouleverse le coeur…Il choisit toujours des sujets difficiles, des personnages féminins, empreints de sensibilité qui subissent un raz-de marée dans leur quotidien, et nous livre avec pudeur, leurs intimes pensées…

Ce n'est pas le genre de lecture dont on ressort tout à fait indemne, on ne peut pas passer à autre chose, car même le livre une fois refermé, il vous reste encore cette sensation de malaise…Lire un livre de Menegaux, c'est ouvrir un témoignage qui a priori, est de la fiction, mais dont on sait qu'il ressemble que trop bien à cette réalité fracassante, et terriblement, fatalement, s'inspire d'un fait réel…Il a juste le pouvoir en tant qu'écrivain de donner une voix pour toutes ses victimes, et peut être une issue plus heureuse…

Avec ce fils parfait, on peut clairement s'apercevoir qu'il y a un certain problème dans la Justice, qu'elle a sans doute la vocation d'être impartiale, mais qu'elle est bien imparfaite, car faite par les hommes…Avec ce témoignage, on se rend compte de ses failles, et il me semble ahurissant que cette femme se retrouve ainsi démunie, face au système judiciaire, dans le combat qu'elle mène. Tout cela, à cause des non-dits, de tabous, elle se retrouve seule contre tous, et cette lettre qu'elle envoie est une bouteille à la mer, l'ultime cri de désespoir pour qu'enfin les mentalités et les lois françaises changent, protègent ce qui il y a de plus précieux en ce monde : l'innocence…

J'ai bien sûr, cru y laisser toutes mes larmes dans ses pages…Daphné croyait vivre un rêve éveillé, mais quand elle se rend compte que sa vie est un cauchemar, on n'a d'autre choix que de lire son expérience face à l'immonde, impossible de lâcher le livre, c'est ce qu'on peut faire de mieux, éviter à tout prix l'indifférence…

Ce livre sera en librairie le 1 février, et je vous conseille fortement, avec la gorge encore serrée, cette lecture, même si elle est bouleversante…

Lien : https://fairystelphique.word..
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critiques presse (1)
Actualitte
02 février 2017
Un appel de détresse magistralement orchestré, qui saura redonner un tant soit peu d’espoir, de répit, à qui aurait vécu, de près ou de loin, un tel drame.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Contrairement à beaucoup de nos pays voisins, il n'y a pas d'inceste en France, notre société refuse d'admettre que cela existe et combien c'est plus grave que le viol. Pourtant, je découvrais une litanie de chiffres démentiels évaluant qu'en Europe un enfant de moins de dix-huit ans sur cinq est victime de violences sexuelles, dont 70 % à 80 % sont commises au sein de la sphère familiale. La loi du silence peut régner en paix, le législateur préfère fermer les yeux.
Commenter  J’apprécie          390
J'étais jeune, ambitieuse, carriériste et compétitive, enfant d'une génération qui se définit par ce qu'elle fait dans la vie et non par ce qu'elle est ou ce qu'elle croit. Je ne pouvais pas concevoir que la seule 'réalisation' de ma vie serait ma famille, mes enfants, non, il fallait que je m'accomplisse professionnellement, que je brille en société, que les autres me regardent avec envie, que je sois cette femme si forte, capable de mener de front une carrière remarquable et une vie professionnelle épanouie. Vous me regardiez avec un sourire plein de circonspection, et je déchiffre mieux maintenant ce 'pauvre idiote' que l'expérience vous poussait à murmurer du bout des lèvres et que les convenances vous ont imposé de taire. Vous n'avez jamais abandonné [votre fils] Maxime, et vous n'envisagiez rien de moins pour vos petits-enfants que ce sacerdoce.
(p. 28)
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Combien de familles se sont-elles retrouvées dans cette même salle pour se réjouir avec candeur d'assister à l'union de l'un des leurs et partager une même confiance dans un avenir radieux ? J'ai du mal à comprendre comment l'on peut continuer d'être si naïf et de s'entêter à souhaiter une vie de bonheur à tous ces fous qui choisissent de s'unir quand les chiffres implacables nous disent jour après jour qu'un mariage sur deux est voué à l'échec.
(p. 11-12)
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Daphné et Maxime se sont dit oui, pour le meilleur et pour le pire. Ils ont eu deux petites filles ensemble, Lucie et Claire. Le couple file le parfait amour, les filles grandissent en ayant l’amour de leur parent...Rien ne noircit le tableau de cette famille jusqu’au jour où Daphné, doit s’absenter pour le travail quelques jours loin des siens et que Claire, son aînée, lui tombe dans les bras en pleurant, en lui suppliant de ne plus partir. Car quand sa mère s’en va, le loup arrive et elle en a peur...

Nous suivons d’abord les doutes de Claire suite à l’annonce de l’impensable. Comment croire une enfant de 11 ans? Comment imaginer le pire, venant de son propre mari, un homme beau et brillant? Comment cela est il possible ?

Puis vient le dégoût et le combat pour sauver ses filles à tout prix de ce loup, de cette ordure. Un combat face à une justice qui laisse les choses se faire et qui défend l’indéfendable. C’est affligeant. Ça donne envie de vomir. Et pourtant ...

Ce roman est inspiré d’une histoire vraie. Ça m’a remué et pourtant, je dois admettre que je l’ai lu avec rapidité...Le récit est bien mené, c’est prenant, nous sommes dans la tête de Daphné, cette femme qu’on fait passer pour folle, car c’est tellement plus simple que de punir le vrai coupable.... Immonde de part son sujet, mais je trouve réaliste. C’est un roman qui me marquera.
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Pour moi, [la pornographie] ce sont toujours de pauvres filles que l'on tourmente ou que l'on violente, et on est dans le sommet de l'exploitation de la femme par l'homme, dans des images et un rapport de soumission bien loin de ma vision de l'amour ou du sexe dans un couple.
(p. 53)
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