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EAN : 9791021406735
184 pages
Oskar Editions (31/01/2019)
3.41/5   11 notes
Résumé :
Rémi vit cerné par la peur. Sa mère ne le lâche pas une minute avec ses angoisses sur la nourriture, sur la sécurité, sur ses fréquentations..., et son père le stresse sans cesse sur son avenir. Au collège règne aussi la peur du racket, du harcèlement, du terrorisme... « Y'en a marre à la fin ! » finit par clamer ce malheureux garçon à son copain Gendün, d'origine tibétaine qui, lui, est un modèle de sérénité, toujours souriant, toujours positif. Comble de chance, G... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Rémi, 12 ans, vit dans l'angoisse en permanence. Normal quand on voit les parents paranos et hypocondriaques qu'il a : faut pas manger ci, ça provoque le cancer ; faut pas faire confiance aux étrangers, ils peuvent t'arnaquer ; tu tousses mon chéri ? C'est peut-être une pneumonie...

Bref, Rémi en a marre. Au bout d'un certain temps, il décide de se confier à Gendün, un camarade de classe d'origine tibétaine qui sourit tout le temps. Ce dernier va présenter son arrière-grand-père à Rémi qui va lui enseigner certains principes bouddhistes qui l'aideront à surmonter ses peurs et à aborder les évènements de la vie avec plus de sérénité.

Les thèmes abordés sont (malheureusement) conformes au climat social actuel : les inquiétudes quant à l'avenir de nos jeunes provoquent l'individualisme et le repli sur soi, la guerre sévit toujours et le réchauffement climatique montre que la vie sur Terre n'est sans doute pas éternelle...

Le roman est intéressant. Je le conseille à partir de 10/11 ans.

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Une bonne surprise de la part d'Arthur Ténor, dont certains Romans A Message peuvent parfois trop forcer le trait didactique. de plus, on trouve ici une meilleure adéquation entre le style et l'âge/niveau de lecture du protagoniste et du lecteur-cible (je dirais dès 12 ans pour les bon lecteurs).

Le THEME y est ici original et nécessaire selon moi, un véritable « cri du coeur » (les mots de l'auteur) contre notre société construite par un discours souvent anxiogène. Je me suis reconnue dans le personnage principal, forcé d'assister à des repas de familles placés sous le signe de la surenchère de l'angoisse et du négatif. En revanche, Arthur Ténor force ici le trait, et l'attitude des parents, exagérée jusqu'au racisme, n'apporte pas vraiment le « comic relief » qui, je pense, était initialement recherché. On aurait gagné à jouer la nuance.

Par là-même, il est intéressant de trouver en littérature jeunesse une courte introduction au BOUDDHISME , ainsi que quelques conseils pratiques pour combattre ses angoisses (notamment, l'humour). En outre, l'interview de l'auteur prenant la forme d'un « SUPPLEMENT PHILO » à la fin du roman peut donner des pistes pour amorcer une discussion avec des adolescents.

CELA DIT, quelques petits points qui m'ont vraiment hérissé le poil des avant-bras :

- LES COQUILLES ! Très nombreuses dans ce livre, il manque le premier mot en début de chapitre à deux reprises, ainsi que des verbes ici et là. Pénible, car il faut parfois jouer les devins et recréer le sens de la phrase. Je pense que cela peut réellement casser l'élan de lecture d'un petit lecteur.

- le moment auquel j'ai DECROCHE de la lecture : p. 103-104, une belle occasion manquée d'inclure les lecteurs LGBT. Je cite : « ils sont en quatrième, cette année charnière où […] les ados entrent en crise : […] une préoccupation majeure entre toutes : les filles quand on est garçon, les garçons quand on est fille ». La formulation, et particulièrement le parallélisme de construction donne au propos un ton quasi-injonctif, tout à fait gratuit et inutile. Décevant en 2019 !

- GENDÜN ! le meilleur personnage du roman, complètement éclipsé dès le départ. Il semble étrange qu'il ne soit mentionné qu'en passant alors qu'il est présent dans presque chaque scène. Au mieux, il sert de médiateur entre son grand-père et Rémi, le protagoniste. Il assiste à toutes leurs conversations, qui finissent par prendre la forme d'une psychothérapie. Pour autant, cela ne semble pas rapprocher les deux garçons. Alors oui, l'auteur martèle qu'ils sont devenus « meilleurs amis », « meilleurs copains » and all that jazz, mais on ne le ressent pas car l'on ne nous donne jamais de signe concret de leur amitié naissante. Il est d'ailleurs étonnant que Gendün ne ressente aucune jalousie envers ce camarade, qui s'incruste dans sa famille au point où il sera le seul présent au chevet de Grand-Pa lors d'un moment tragique.

Pire, on finit par avoir l'impression que Gendün en vient à gêner l'auteur, qui ne sait plus quoi faire de ce personnage, pourtant essentiel pour que la rencontre entre Rémi et Grand-Pa ait lieu. C'est l'histoire de Gendün que j'aurais aimé lire ! Celle d'un enfant d'émigré tibétain, victime de racisme et essayant de s'intégrer et d'appliquer les principes du Bouddhisme à notre monde moderne.

EN RESUME : un thème original, que je n'ai jamais rencontré ailleurs en littérature jeunesse, qui peut servir de porte d'entrée pour un débat, un goûter philo, etc.
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Avoir peur, c'est normal. Et même indispensable pour prendre conscience du danger. Mais lorsqu'elle gouverne le quotidien, générant stress et paranoïa, c'est trop! C'est ce qui arrive au jeune héros de ce roman qui s'adresse, selon moi, aussi bien aux adolescents qu'aux adultes. Car dans cette histoire, c'est bel et bien les parents qui transmettent et entretiennent le climat de peur ("Objectivement, il ne devrait pas avoir peur. Mais voilà, sans savoir pourquoi, il est juste terrifié. le conditionnement familial sans doute")! le père de Rémi est "toujours inquiet", quant à sa mère, son attitude relève presque de la "maladie mentale" ("Elle voit le mal et les menaces partout et en tout"). Une oppression familiale dont les parents ne sont pas toujours conscients mais qui fait bien des dégâts...

Dès lors, "comment contrer de telles inepties?" C'est avec le grand-père de son camarade Gendün que Rémi va progressivement apprendre "la voie de la paix intérieure et de la confiance". Grand-pa Zenji est tibétain et donc imprégné de la sagesse bouddhiste. La peur, il connaît, pour avoir vécu autrefois dans son pays des événements traumatisants. En commençant par revenir sur l'histoire du Tibet, il fait comprendre à Rémi qu'il faut relativiser ce que l'on vit, qu'il existe des peurs plus grandes et plus graves que celles qu'il ressent. Ses premiers conseils relèvent du bon sens: prendre du recul, se raisonner et même "chasser la peur par l'humour".

Ensuite grand-pa Zenji utilise une métaphore propre à ses croyances: la peur est représentée par un dragon ("le dragon de la peur") qui peut être combattu par un autre, le dragon Lu comme "lucidité". Il est aussi question de pierres de sérénité venant récompenser chaque réussite: "Chaque fois qu'une peur monte de ton coeur pour parler à ta tête, tu dois trouver une solution pour qu'elle s'évapore et disparaisse, ou pour la transformer en force". Cette démarche donne un aperçu de la philosophie bouddhiste consistant à "cultiver son jardin de sérénité".

J'ai beaucoup aimé le passage où les parents de Rémi rencontrent grand-pa Zenji ("Un beau moment de partage. de découverte aussi") pour profiter eux aussi de ses enseignements ("Papa aurait bien besoin lui aussi d'écouter le dragon Lu"). Mais dans l'ensemble je ne sais pas trop ce qu'un jeune lecteur peut retenir de cette histoire. le changement opéré chez le héros semble trop facile pour être crédible. Et l'impact d'un texte n'est pas le même que celui d'un vieux sage... Cependant l'auteur aura donné quelques pistes de réflexion pour enclencher "une victoire sur la méfiance injustifiée" que l'on pourra compléter par d'autres lectures.
Lien : https://www.takalirsa.fr/y-e..
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J'aime toujours autant les romans d'Arthur Ténor pour les thèmes qu'il choisit et la manière dont il les aborde. Dans ce nouveau titre, son héros, Rémi, a des parents obsédés par les dangers. Tout est prétexte à des conseils, mises en garde ou interdictions et notre pauvre Rémi étouffe dans cette éducation anxiogène. Jusqu'à sa rencontre avec Gendün, un élève d'origine tibétaine qui va l'initier avec son grand-père aux préceptes du bouddhisme pour l'aider à se débarrasser de ses peurs et gagner en confiance en lui.

J'ai beaucoup aimé le portrait caricatural des parents de Rémi car, bien que poussé à l'extrême, j'y ai retrouvé mes propres parents, ce qui m'a bien fait rire, mais aussi les réflexions auquel ce texte invite : la transmission de nos peurs à nos enfants, la peur de l'autre, la confiance en soi et la quête du bonheur. C'est aussi une belle histoire d'amitié à travers laquelle on (re)découvrira l'histoire du Tibet et les principaux enseignements du bouddhisme.
Lien : http://ocalypso.canalblog.co..
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Un sujet qui donne à réfléchir : toutes les peurs qui environnent, emprisonnent les enfants... même si leurs parents ne sont pas aussi caricaturaux que ceux de Rémi.
Un bel exemple de peurs maîtrisées par un héros très équilibré qui obtient l'aide d'un tibétain que l'âge et la culture ont rendu sage.
Quelques pages où l'auteur s'exprime directement sous forme d'interview à la fin : ce serait dommage de les manquer !

Je trouve le livre très réussi en ce qui concerne la peur et le sujet très intéressant, toutefois le personnage du père, bien campé jusqu'à la crise d'hystérie, disparaît totalement après, notamment chez Gendün et ce dernier se réduit souvent à apporter des momos... La faute au format du livre certainement.

Un 2e volume du point de vue de Gendün M. Ténor ? le thème en vaut la peine...

Contente que l'épilogue nous révèle le devenir de Rémi et le nom de sa fiancée.

J'espère quand même qu'une prochaine édition sera débarrassée de grosses erreurs : des phrases bancales comme page 151 par exemple (et il y en a quelques autres avant...) jusqu'aux présentations des livres du même auteur redondantes ou fausses (Je suis boloss, mais je me soigne !)
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Comment grand-pa a-t-il pu vivre heureux dans un tel contexte ? Cela dépasse l'entendement d'un enfant, pur produit de la société de consommation, où le bonheur se mesure davantage en marques de vêtements que l'on exhibe, en nombre d'amis sur les réseaux sociaux ou en smartphones dernier cri, qu'en plaisirs simples du quotidien
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Quand je discute avec des jeunes, je suis frappé de constater que beaucoup ne portent aucun regard sur l'avenir, parfois pas même le leur. J'ai souvent l'impression que seul compte l'instant présent, ce qu'on peut consommer ou acquérir maintenant, le moi-moi-occupe-toi-de-moi. Je veux là, non pas souligner que nous aurions affaire À une génération d'enfants gâtés - après tout, c'est tant mieux ! - mais peut-être et surtout à des enfants qui doivent lutter contre la surabondance de peur. Ainsi, si l'avenir leur fait peur, ils préféreront ne pas le regarder en face. Or, qui est en train de préparer l'avenir de ce monde ? Page 182
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Tout en dégustant sa galette saucisse (bio), fromage (au lait pasteurisé), oeufs (garantis sans salmonelles), salade (zéro pesticide), M. Bastiani commente l'actualité entendue aux infos un peu plus tôt :

- Vous vous rendez compte ? Il y a encore un enfant qui a disparu sur le chemin de l'école. C'est terrible.
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Hormis le ciel azur et le toit de la maison d’en face, il n’a aucune vue. Mais il s’en fiche, car à son âge, c’est autant l’immensité intérieure des ses souvenirs qu’il contemple que le monde extérieur.
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La sagesse est, elle, au point exact d’équilibre entre tous les extrêmes. C’est la meilleure place, mais aussi la plus inconfortable, comme si tu étais assis en tailleur sur un gros ballon.
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