AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782010020032
221 pages
Hachette (01/09/1976)
3.5/5   1 notes
Résumé :
* La Vie quotidienne des immigrés en France de 1919 à nos jours
On ne trouvera pas dans cet ouvrage un exposé bourré de statistiques, de règlements officiels, mais le récit vivant de dix-neuf aventures recueilli de la bouche même des intéressés : immigrés d'autrefois et immigrés d'hier. On connaîtra les motifs de leur départ; on vivra leur odyssée jusqu'à l'arrivée en France, leurs difficultés de toutes sortes, leurs misères, leurs satisfactions, leurs espéra... >Voir plus
Que lire après La vie quotidienne des immigrés en France de 1919 à nos joursVoir plus
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Le racisme, pour moi, est le fruit de l’ignorance ou de l’imbécillité. Au choix. Ou des deux ensemble. Quand les Français de France accusent les immigrants d’être différents d’eux, c’est qu’ils ne nous connaissent pas. Nous sommes pareils à eux dans tout ce qui est important. Moi, par exemple, j’aime ma femme, j’aime mes enfants, j’aime travailler en paix et honnêtement. J’ai un cœur, j’ai des intestins. Je crois en Dieu, même si je l’appelle Allah. Est-ce que je ne suis pas comme tous les Français? Ils nous accusent de manger leur pain. Mais qui ramasserait les ordures, qui construirait les routes, qui ramonerait les cheminées sans nous? Est-ce que nous volons le pain que nous mangeons?
Commenter  J’apprécie          10
Certains aussi te font de la propagande pour que tu adhères à leurs syndicats ; et si tu refuses, ils te traitent de jaune. Mais leurs syndicats, je m’en fous. D’abord, parce qu’ils font beaucoup trop de politique, tantôt à propos du Vietnam, ou des élections, ou de l’armée, ou de la police. Moi, je ne suis pas politisé. Je suis venu en France pour gagner ma vie et celle des miens, avoir un peu de confort et de bien-être, un point c’est tout. En plus, leurs syndicats ne sont pour nous qu’une autre forme d’exploitation. Nous, émigrants, apportons nos cotisations, nous apportons notre nombre en cas de conflit ; eux ne nous apportent rien. Nos problèmes particuliers ne les intéressent pas. Ils réclament des augmentations de salaire, l’amélioration des conditions de travail, d’accord ; mais ça, c’est pour eux, pas pour nous. Même si nous en bénéficions, c’est provisoirement, puisque nous sommes faits pour flotter. Et quand on rouspète, les copains de travail reprennent les mots mêmes de nos patrons : « Si t’es pas content, retourne chez Franco ! »
Commenter  J’apprécie          00
J’ai toujours aimé la récolte du houblon, à cause des bons casse-croûte, à cause aussi de la gaieté de la compagnie. En français et en flamand, on chantait, on se racontait des histoires un peu raides, que l’on comprenait ou devinait. Les filles n’étaient pas en retard pour parler et pour rire. On passait ainsi d’une ferme à l’autre. Cela durait un mois environ. Les employeurs nous payaient tant la ligne, plus la demi-nourriture, c’est-à-dire qu’à chaque repas ils nous faisaient servir la soupe et les légumes et nous achetions nous-mêmes le pain et la viande. Mais beaucoup de Franchimans la remplaçaient par des pommes de terre, qui coûtent moins cher et bourrent davantage. Le temps des grosses beuveries était passé.
Commenter  J’apprécie          00
— Ils ont pourtant choisi la France !
— Choisi la France ! Vous nous faites rigoler ! Là-bas, en Algérie, il y avait des conflits entre tribus, ou entre familles, des vengeances à assouvir. Alors ils ont choisi ceux qui leur semblaient les mieux armés, pour pouvoir perpétrer leurs vendettas. D’autres viennent de l’armée : ils avaient choisi les soldes, les allocations familiales et tous les avantages qui s’ensuivaient. Ne dites pas qu’ils ont choisi la France. Leurs compatriotes ont raison de les considérer comme des traîtres. Même de Gaulle les méprisait. Un jour, devant un de leurs délégués, il a dit : « Eh bien, que voulez-vous! Il faut que vous souffriez ! » Des Français comme ça, on n’en veut pas. »
Commenter  J’apprécie          00
Les adultes aiment se réunir pour boire du café, pour jouer aux cartes et aux dominos. Ils jouent aux cartes et aux dominos depuis treize ans. Ou bien, accroupis à l’abri du vent, au pied des baraques, ils fument, ressassent leurs souvenirs, ruminent leurs rancœurs. Ils n’ont plus même envie de sortir de ces lieux maudits. Par une sorte de vertige du malheur, ils s’enfoncent dans leur situation ignominieuse, abandonnés des autres et d’eux-mêmes, jouissant amèrement d’une ingratitude qu’ils ne sont pas sûrs, au fond, de n’avoir pas méritée. Plusieurs me font tâter leurs cicatrices, les éclats de grenade qu’ils ont gardés dans le corps, leurs côtes cassées par les tortures du F.L.N.
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Jean Anglade (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Anglade
A l'occasion du centenaire de l'écrivain auvergnat Jean Anglade, les éditions Presses de la Cité proposent un cycle de lectures dans la régions. Elles ont confié à "Acteurs, Pupitres et Compagnie" la mise en place de ces lectures et la sélection des extraits de textes parmi les plus remarquables de Jean Anglade. En savoir plus : http://bit.ly/1KPtMBy
Sa première ?période bleue? de romancier social des années 50 à 70, sera particulièrement mise en lumière avec ses oeuvres plus littéraires (Des chiens vivants) puis ses textes populaires dans sa veine auvergnate à partir de 1969 (La pomme oubliée). Ces lectures donneront à découvrir ou redécouvrir un grand auteur qui a su fédérer un public nombreux, fidèle, transgénérationnel. Il est un homme aux valeurs humanistes et son oeuvre considérable aborde des genres et des sujets très différents: romancier, essayiste, traducteur (de Boccace et de Machiavel), biographe, mais surtout intarissable conteur, Jean Anglade est l?auteur d?une centaine d?ouvrages.
+ Lire la suite
autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}