Très bien écrit, un petit livre sur un héros bien discret et taciturne au possible. Il a survécu au pire, pour vivre une vie de famille conflictuelle faite de silence et de haine. Il arpente Jaffa , la mer , les bars pour fuir un passé qu'il ne sait pas nommer et les siens qui lui sont étrangers . Nous suivons ce pauvre homme dans une vie terne , peut on se reconstruire aprés l'enfer ? Peut on tourner vraiment la page ?
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Dans ce livre un question se pose : comment vivre après l'innommable?
Le héros fuit, vivre lui semble devenu étranger. Il a perdu le sens même de la vie. le vide s'est engouffré en lui, la Shoah et sa monstruosité insondable lui a laissé sa marque. Un livre sur le syndrome de choc post-traumatique, sur une forme de dépression mais aussi un prodige qui arrive à rendre les impression de ce ressenti dépourvu d'émotions et de sens. du grand Appelfeld .
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L'homme naît seul. La solitude est son lot. La famille n'a d'autre fin que de l'enfoncer davantage.
Il est debout tous les jours invariablement à cinq heures moins le quart pour savourer les premières lueurs de l'aube, la brume et le silence du petit matin.
Sa femme et sa plus jeune fille dorment dans le lit conjugal, dans l'autre pièce, séparée par un long couloir.
- La religion n'a rien à voir là-dedans. Vous savez bien que je ne suis pas croyant. Je l'étais dans ma jeunesse mais cela remonte à des années, s'empressa d'expliquer Bartfuss pour mettre les choses au point.
À dire vrai, il était encore prisonnier des lacs du sommeil.
Dans Qui-vive, la narratrice, Mathilde, semble perdre pied dans un monde toujours plus violent et indéchiffrable. Perdant le sommeil, puis le sens du toucher, elle s'arrime à des bribes de lumière des feuillets retrouvés à la mort de son grand-père, une vidéo de Leonard Cohen à Jérusalem, les réflexions douces-amères de sa fille adolescente et décide subitement de partir en Israël pour tenter de rencontrer ce qui la hante. de Tel-Aviv à Capharnaüm puis à Jérusalem, ses rencontres avec des inconnus ne font qu'approfondir le mystère. Trajectoire d'une femme qui cherche à retrouver la foi, ce roman initiatique interroge avec délicatesse le sens d'une vie au sein d'un monde plongé dans le chaos.
À l'occasion de ce grand entretien, l'autrice reviendra sur son oeuvre d'écrivaine où l'enfance et la guerre tiennent une place particulière, ainsi que sur son travail de traductrice.
Valérie Zenatti est l'autrice d'une oeuvre adulte et jeunesse prolifique. Elle reçoit en 2015 le prix du Livre Inter pour son quatrième roman, Jacob, Jacob (L'Olivier, 2014), et le prix France Télévisions pour son essai Dans le faisceau des vivants (L'Olivier, 2019). Son premier roman adulte, En retard pour la guerre (L'Olivier, 2006) est adapté au cinéma par Alain Tasma et réédité en 2021. Elle est également la traductrice en France d'Aharon Appelfeld, décédé en 2018, dont elle a traduit plus d'une dizaine de livres.
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