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Sylvie Mesure (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070723539
521 pages
Gallimard (24/04/1991)
4.25/5   8 notes
Résumé :
La vérité scientifique se détache de la conscience qui l'a élaborée puisque, à un certain degré d'approximation, elle vaut éternellement. En va-t-il de même pour la reconstitution historique ? L'historien ne s'exprime-t-il pas, lui-même et son époque, dans sa vision du passé ? Est-ce l'homme d'un temps ou un moi transcendantal qui est le sujet de cette science ? Cette dernière est-elle séparable de toute philosophie ? N'est-elle pas solidaire du présent historique e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
On devrait lire plus souvent Raymond Aron tant on constate que les questions qu'il pose éclairent encore notre actualité sur les notions de causalité, de vérité et de dogmatisme. Cette « Introduction à la philosophie de l'histoire » est à la fois un ouvrage sur l'histoire et une oeuvre classique de R. Aron qui se spécialise sur la question de la philosophie historique et de l'épistémologie des sciences sociales en général.

Pressentant depuis les années 1930 en Allemagne que la démocratie est toujours menacée par les idéologies totalitaires, l'auteur remet en cause l'optimisme naïf de la France d'avant 1939 aveuglée par l'idée que la raison et les valeurs humanistes protégeraient in fine les démocraties. Il s'oppose également au positivisme alors omniprésent à la Sorbonne pour qui l'établissement des faits suffirait en sciences sociales ; en ce sens R. Aron rappelle les limites de la connaissance historique.

Surtout l'auteur combat les philosophies de l'histoire qui prônent l'idée d'une finalité historique (marxisme et nazisme de fait), d'une histoire qui obéirait à des lois prétendument saisissables par la science, Raymond Aron rejette le déterminisme et nous rappelle une certaine liberté de l'homme.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Nulle doctrine, en effet, n'est plus dangereusement utopique que celle qui rassemble des éléments raisonnables : on se donne le droit de composer librement une société idéale avec des fragments empruntés aux régimes les plus divers, on ne veut pas voir que chaque ordre social a ses grandeurs et ses servitudes, et que bon gré mal gré on choisit toujours un tout. Inversement, la pensée totalitaire qui prétendrait ramener une société entière à un principe unique, verserait dans un fanatisme plus redoutable encore.

La structure du monde historique
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L'historien appartient au devenir qu'il retrace. Il est situé après les événements, mais dans la même évolution. La science historique est une forme de la conscience qu'une communauté prend d'elle-même, un élément de la vie collective, comme la connaissance de soi un aspect de la conscience personnelle, un des facteurs de la destinée individuelle.
[...] Mais, d'autre part, difficulté contraire, l'historien cherche à pénétrer la conscience d'autrui. Il est, par rapport à l'être historique, l'autre. Psychologue, stratège ou philosophe, toujours il observe de l'extérieur. Il ne saurait ni penser son héros, comme celui-ci s'est pensé lui-même, ni voir la bataille comme le général l'a vue ou vécue, ni comprendre une doctrine de la même manière que le créateur.

La connaissance historique
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Les propositions du marxisme vulgaire que nous venons de discuter (et, à nos yeux, tout marxisme qui se donne pour science et non pour philosophie est un marxisme vulgaire parce qu'il est inconscient de lui-même), résultent d'une double erreur : généraliser sans réserves des jugements valables pour notre époque, négliger la signification philosophique des formules prétendument scientifiques. Marx a d'abord étudié la société de son temps et il a cru apercevoir que la structure de la société dépendait essentiellement du régime économique. Proposition sans doute exacte, mais qu'on ne saurait appliquer telle quelle à tout le passé.

La systématisation causale
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Responsabilité morale, responsabilité juridique, responsabilité historique comportent une partie commune : l'établissement des causes. La différence fondamentale concerne l'ordre des causes : le moraliste vise les intentions, l'historien les actes, le juriste confronte intentions et actes, et les mesures aux concepts juridiques. Un tel jugement ne devrait avoir aucune portée morale; au regard de l'historien en tant que tel, la guerre et la révolution ne sont à aucun degré des crimes, mais des faits, entre d'autres, d'une fréquence variable selon les siècles, observés dans toutes les cultures et toutes les époques.

Causalité et responsabilité
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Toute connaissance de soi, comme d'un passé ou d'une personne, implique une certaine idée de soi-même. Et cette idée est animée par certaines affirmations de valeur. Même ceux qui prétendent se découvrir passivement, se choisissent. Mais en retour, cette volonté sur soi n'est pas intelligible, sinon dans la continuité d'une existence moins subie que reconnue. En d'autres termes, la connaissance de soi se développe suivant une dialectique : entre une découverte toujours incomplète et une décision jamais triomphante, l'individu se définit par un double effort de lucidité et de création.

La connaissance de soi
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Vidéo de Raymond Aron
L'oeuvre du sociologue Raymond Aron est toujours vivante et pertinente. Ses idées tranchaient à son époque. le philosophe a pensé la guerre et les relations internationales à un moment où ce n'était pas en vogue. Son oeuvre permet encore de penser et analyser les relations internationales et le conflit israélo-palestinien. Comment Raymond Aron percevait-il les prémices d'un conflit qui fait toujours l'actualité ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : - Perrine Simon-Nahum, docteure en histoire, directrice de recherches au CNRS et professeure attachée au département de philosophie de l'Ecole normale supérieure - Jean-Vincent Holeindre, professeur de science politique à l'Université Paris 2 Panthéon-Assas et directeur scientifique de l'IRSEM (Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire)
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