Monsieur Jadis avait dit au revoir à la compagnie. La cérémonie religieuse avait drainé un nombre important d'amis, dont
Jacques Laurent et
Michel Déon de l'
Académie Française. L'international de rugby Dospital entonna un berceuse basque puis la vie parisienne reprit ses droits.
Le soir même
France Soir relatait cet événement en titrant même l'église était bourrée.
Un titre accrocheur et calembourdesque que n'aurait pas désavoué
Antoine Blondin, puisque c'était lui qu'on enterrait ce jour là.
Antoine Blondin, alias monsieur Jadis, était aussi célèbre pour ses romans comme
L'Europe buissonnière,
Les Enfants du Bon Dieu ou
Un Singe en Hiver, que pour ses articles dans le journal sportif
L Equipe. Mais également pour ses frasques.
Car
Antoine Blondin titillait de la bouteille et se colletait volontiers avec les représentants des forces de l'ordre qui ne lui en tenait pas rigueur. Témoin cette anecdote digne des plus grands mystificateurs. S'étant introduit un jour dans le ministère de l'Intérieur, il téléphone à un Préfet pour lui signifier sa révocation. Deux représentants des forces de l'ordre l'appréhendent et à la question de l'un d'eux lui demandant sa profession il rétorque: poète professionnel. le reconnaissant le commissaire de
Saint Germain des Prés s'excuse d'être obligé de le maintenir en détention et lui offre du cognac prélevé sur sa réserve personnelle. C'est
Roger Nimier qui, déguisé en chauffeur de maître vient le chercher au petit matin et bonasse
Blondin remet aux pandores une liasse de billets pour leurs bonnes oeuvres.
Yvan Audouard signe avec ce livre le roman de l'amitié vraie, sincère. Il nous fait découvrir l'autre facette d'un homme que l'on connaît peu ou mal. Seul un proche de
Blondin pouvait le comprendre et relater avec humour, clairvoyance, bonhommie, indulgence les avatars de cet écrivain pour qui l'amour du bon mot n'avait d'équivalent que l'amitié.
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