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EAN : 9782253045496
144 pages
Le Livre de Poche (03/02/2016)
3.83/5   21 notes
Résumé :

Une fillette en colère assiste au remue-ménage incompréhensible des adultes. Elle attendra le temps qu'il faut pour fuir. Tout est bon à vivre, même la peur pour se tirer d'affaire. Dans sa course elle croise les autres : les dérisoires, les remarquables. Jusqu'au jour où un homme posera sa grande main sur elle pour l'arrêter. Cet homme c'est Nathan : un scintillement bref, un éclat d'amour. Puis la nuit noire.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Tombera? Tombera pas?
La narratrice de ce livre bref semble en attente, au bord du vide, hésitant entre la vie et la mort. Quel chemin prendre?
Tout semble suspendu, dans cette maison isolée: Temps, action, vie-même...
La jeune fille, devenue femme se souvient dans le désordre.
Sa relation de jeunesse, avec Monsieur Léon, ressemble à celle de Pomme dans La dentellière... Mais Arrive Nathan qui la sauve par un amour aussi lumineux qu'exclusif, et qui l'emmène. Ces deux-là, comme on dit, se sont trouvés. Mais rien ne dure toujours, et le beau voyage prendra fin.
Il y aura d'autres hommes, d'autres fêtes, plus fantomatiques et ternes, plus morne pour un coeur abandonné et qui s'y entend à le rester. Le provisoire s'allonge dans un immédiat campagnard. Une tentative de départ en Grèce tourne court: À quoi bon, puis que l'être chéri ne sera pas dans le décor !?
L'enfance et l'adolescence de la narratrice s'insèrent par morceaux, dans le récit: Naissance (papa voulait un garçon, ce sera une deuxième fille). Enfance en demi-teinte ni heureuse ni malheureuse. Changement de coiffure... Tous ces faits de peu qui montent une vie.
En fait, rien de vraiment flamboyant ni d'extraordinaire dans Courir dans les bois sans désemparer... Mais une belle première prose, dans un style fluide non dénué d' une touche d'humour. Sylvie Aymard raconte bien, et je me suis retrouvé dans certains de ces passages parisiens ou observations se reportant aux années 60 et 70.
Sans être indispensable à lire, un bouquin qui n'est pas du tout sans intérêt.
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Sylvie Aymard est née en 1954 à Paris. Elle vit aujourd'hui en Bourgogne. "Courir dans les bois sans désemparer" est son premier roman.

L'histoire :

Seule, dans une maison perdue au milieu d'une sapinière abandonnée, une femme écrit, marche dans les bois, songe à mourir. Elle revit son histoire.

Dans les années cinquante, elle grandit dans un milieu ouvrier. Elle n'est pas vraiment malheureuse mais ne trouve pas sa place. le modèle familial qu'elle a sous les yeux ne lui convient pas. Elle rêve d'une autre vie.

"Le handicap pour les enfants c'est qu'au début ils n'ont qu'un modèle : leurs parents. Ce fut une chance pour moi. Je partis le plus vite possible voir ailleurs".

Mais l'apprentissage d'un autre milieu social que le sien, ne se fait pas du jour au lendemain. Simple dactylographe, sans le bac, elle se sent mal à l'aise dans les milieux intellectuels, de gauche comme de droite. Elle n'a ni les manières, ni la culture pour s'intégrer :

"Ils parlèrent de Maïakovski, ça leur prenait d'un seul coup. Tout le monde y allait de son savoir. Je ne connaissais pas la poésie soviétique. On me demanda mon avis sur le suicide. Que dire de nouveau sur un sujet inconnu ? Je caressai le chien. J'aplatis ses oreilles avec vigueur. Atteinte, aveuglée, affaiblie, je me levai de table pour aller respirer sur le minuscule balcon donnant sur les étoiles.

Je fis la vache qui regarde les trains, sans volonté, avec une bouse étoilée collée au derrière. Je ne me souciai pas de mon image. Tous me voyaient de dos avec la trace de la culotte sous le pantalon."

Un jour pourtant, une rencontre la révèle à elle-même. Il s'appelle Nathan et elle tombe follement amoureuse de cet homme qui la regarde autrement. Quelques années de bonheur lui sont alors offertes. Elle s'épanouit, passe son bac pour se décomplexer… La vie lui sourit.

Malheureusement, la chance tourne et son amour lui est volé, la laissant seule et désespérée :

"j'étais seule. Sans liberté, sans projet. Tant d'années avant de rencontrer l'amour et quelques instants pour qu'il meure comme un chien qu'on écrase".

Mon avis :

Ce récit semi-autobiographique m'a émue, mais aussi amusée. le ton est tragique quand la jeune femme parle de son amour perdu, mais léger et drôle quand elle évoque la dactylo complexée ou la rencontre avec le milieu hippie. L'humour est grinçant.

La lente construction de cette femme, puis sa reconstruction après l'épreuve qui l'a anéantie, m'ont touchée. Tout le monde n'a pas la chance de naître dans le milieu social qui lui correspond. En sortir et trouver le bonheur n'est pas si simple. Et quand on y parvient, rien n'est gagné pour autant, la vie joue parfois de mauvais tours.

Heureusement, l'être humain possède des ressources qu'il ne soupçonne pas lui-même et qui lui permettent de continuer son chemin...

Un premier roman à tenter, si vous aimez les récits intimistes.

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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« Courir dans les bois sans désemparer » est le premier roman de Sylvie Aymard. Il a été repéré et a obtenu deux prix littéraires en 2007 (le Prix Librecourt et le Prix du Roman des Libraires E. Leclerc).
Sylvie Aymard nous emmène à l’intérieur des souvenirs et des sentiments de sa narratrice, Anna. C’est l'histoire tourmentée d'une femme, issue d’un milieu modeste, qui va traverser la vie sans y toucher, mais qui va s'obstiner à essayer de changer son destin. Son combat acharné sera celui de vivre à tout prix mais « Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes » disait le poète…
J’ai lu avec émotion ce roman assez court écrit de façon originale.
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(janvier 2007) L'Histoire commence sur un ton que l'auteur ne quittera pas, par un " J'ai bien essayé de me faire piétiner par un gros sanglier, mais il se cache le jour et la nuit je ne vois rien. J'y vais quand même. A minuit tapant, je sors."

J'ai aimé ce livre pour son style attachant comme pour ses formules fracassantes. Sylvie Aymard signe ici son premier roman. Elle signe l'histoire d'une rencontre d'un homme et d'une femme, une rencontre d'une adolescente et d'une femme, une rencontre d'un passé et d'un présent pour faire un avenir.

Aussi dense que mince, aussi émouvant qu'original, aussi réaliste que porteur d'espoir, l'incommunicabilité des êtres défile sans pitié ni sans compassion, mais le tout reste lumineux, sensible et tendre.

La magie des romans est d'agir sur nous comme des métaphores. Reprenant contact malgré nous avec nos expériences sensorielles, nous re-visitons des épisodes fondateurs de nos vies. Grands que nous sommes devenus, si les romans nous offrent la joie et la consolation que nous ne sommes pas seuls à vivre des douceurs et endurer des calvaires, ils nous offrent aussi un autre regard sur ce que nous vivons et endurons.

J'aime la façon dont Sylvie Aymard ne s'est pas contenté d'un écueil ironique du type "La vie, c'est dur. Mais, finalement, on n'a rien inventé de mieux …". J'aime son "Je pars, ne me retourne pas. Je fredonne. Mon chant n'est plus murmure. Vivre. C'est déjà pas si mal !".

A quelles autres oeuvres cela me fait-il penser ?
Pour les jours où on ne sait plus comment hurler la mort que l'on préfère l'animer et la colorier, j'ai pensé à L'oiseau bleu, Maurice Maeterlinck. Pour rebondir et offrir une merveilleuse communicabilité des êtres, j'ai pensé à L'heure dite, Michelle Tourneur.
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Vous avez une bien jolie façon de raconter les histoires, Sylvie Aymard...
Même tristes.

Un court roman plein d'humour et de dérision, pour raconter une blessure. Et la douleur, emmitouflée dans la pudeur et dans la dignité.

Avec un sens aigu de la "formule"; Juste quelques mots bien choisis (sûrement vérifiés dans les encyclopédies !) et tout s'éclaire, comme si c'était simple !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mon père parlait souvent de son oncle qui pesait cent-vingt kilos, était parti en Afrique tuer des éléphants. Il les dépeçait en entrant dedans.
J'ai entendu souvent cette histoire, assise sur le tapis à motifs abstraits, les jambes repliées sous les fesses comme les enfants sages. Mon père finissait toujours par:
- En entrant dedans,tu te rends compte?
Ce haut-fait ne m'a pas aidée à grandir ou structurer ma pensée. Je n'ai jamais pu replacer une histoire pareille pour épater.
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Je ne suis pas là pour percer les secrets du monde qui m’entoure. Je m’en fous. En principe mon séjour ici doit être court et clore ma destinée. C’est pompeux, solennel mais j’ai le droit de me nuire gravement sans déranger personne.
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J'ai besoin de suspendre le fil de ma vie, de comprendre quelque chose à mon foutu merdier du moment ; avec toujours cette obsession très humaine de trouver seule la solution à un problème indicible.
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Il m'emmena devant la fenêtre de sa chambre et je vis derrière la vitre, posé sur le rebord, un troglodyte, qui tapait de son bec sur le carreau. Nous ne comprenions pas son message. Immobiles nous attendions, le cœur serré par l'émotion.
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La première fois que j’ai fait l’amour avec lui, il est resté après sur moi. Son sexe tapi dans le mien. Il a cherché en tâtonnant des livres sous le lit. Il m’a lu des poèmes d’Eluard. J’ai dodeliné du chef pour ne pas hurler. J’étais déçue. Immobile comme un petit animal vertébré dans du formol. Il m’a parlé aussi du livre de Yourcenar l’œuvre au noir dont je ne comprenais même pas le titre.
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