C'est un essai destiné aux mélomanes, amateurs et amatrices de musique "cultivée", de "Nouvelle Musique". L'auteur interroge les structures de la musique (tonale, atonale, dodécaphonique, sérielle...) et la capacité ou l'incapacité de la musique contemporaine à toucher un public plus large. Il aborde aussi les implications philosophiques et sociales autour et au travers de la musique ainsi que ses liens avec les autres arts (cinéma en particulier). L'auteur va l'encontre de certaines valeurs souvent trop élitistes du milieu de la musique cultivée, en essayant de comprendre ce qui l'éloigne du public.
Cette étude très bien écrite mêle philosophie, sociologie et musicologie, tout en restant le plus accessible possible au commun des mélomanes très averti.e.s. Les grandes figures de la musique qu'il cite (Beethoven, Mozart, Glen Gould, Puccini, Mahler entre autres) vont en ce sens. L'ouvrage n'en reste pas moins compliqué pour les novices. Malheureusement pour moi, je manque cruellement de références et de culture dans ce domaine pour apprécier cet essai à sa juste valeur.
Enfin, je trouve la quatrième de couverture de l'édition poche très éloignée du contenu...
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J'ai découvert Baricco avec cet essai sur la musique du XXème siècle. Dans un style dépouillé, l'auteur n'hésite pas à partager son avis, à mettre ses émotions sur papier et à sortir du cadre de la critique artistique conventionnelle pour proposer une esthétique en harmonie avec notre temps.
On aime Baricco pour son art de sortir du cadre ambiant et il le réussit autant dans cet essai que dans ses romans.
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Cet essai sur la musique classique, que Baricco préfère nommer “cultivée” m'a largué par moments tellement les idées avancées sont abstraites et requièrent un bagage de références qui me manque. Monsieur est musicologue et ça paraît. Reste que cette lecture difficile bouscule notre vision de la musique classique et sème plusieurs questionnements. D'ailleurs l'auteur écrit que c'est “pour inaugurer la réflexion, jamais la conclure”. Et il est toujours fascinant de lire Baricco avec son immense vocabulaire, ses envolées à l'emporte-pièce, ses allusions mordantes. L'enflure du discours en est quasiment pardonnée...
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La Nouvelle Musique... continue à seriner dans son coin ses propres absurdités. Pendant ce temps , au dehors, la modernité se fait.
Quelquefois, hasarder des réponses est seulement une manière d'éclaircir pour soi-même des questions. C'est le cas, par exemple, avec ce livre.
L'interprète est le médium entre l’œuvre et l'époque. Il est le geste qui réunit les pans de deux civilisations qui se cherchent.
Les œuvres d'art ne se font pas. Elles adviennent.
Les voies de la narration. Apprendre l'art de raconter des histoires dans le monde contemporain
Avec David Foenkinos, romancier, dramaturge et scénariste, Fanny Sidney, réalisatrice, scénariste, comédienne et Pauline Baer, écrivaine et animatrice d'ateliers d'écriture
Au cours des deux dernières décennies, les histoires, les récits, les narratifs sont sortis du champ strictement littéraire et culturel pour investir d'autres espaces – politique, économique, informationnel. Portée par l'essor des industries créatives et par la multiplication des canaux et des formats, la « fabrique » à histoires s'est développée en réponse à des besoins variés : assouvir une quête de sens, se réapproprier une histoire familiale, fédérer autour d'un projet collectif, incarner une ambition entrepreneuriale, donner du souffle à un projet politique, redonner de la cohérence aux événements du monde, ou tout simplement répondre à notre envie d'être transporté et tenu en haleine… du récit intime qui bouscule au récit politique qui veut marquer son temps, de l'histoire qui captive au narratif d'entreprise qui conjugue stratégie et raison d'être, chacun cherche l'histoire qui fait vibrer, donne du sens, motive, divertit ou répond aux questions du siècle.
Si le besoin de récit est partout, il faut (ré)apprendre à raconter des histoires de manière adaptée aux usages contemporains, sans perdre de vue la vocation humaniste de toute narration et les ponts qu'elle peut jeter entre générations et entre communautés. Une nouvelle génération d'auteurs, ainsi que la demande des industries culturelles interrogent l'idée – très française, et à l'opposé de la mission de la Scuola Holden de Turin fondée à Turin par Alessandro Baricco en 1994 – que l'art du récit ne s'apprend pas, à moins de le faire comme un outil pour accéder à un métier et à un média. Et s'il fallait une « école Holden à la française » pour décloisonner les industries culturelles et les générations ?
Table ronde proposée par Claudia Ferrazzi, fondatrice de VIARTE.
À lire –
David Foenkinos, Charlotte, Gallimard, 2014.
Pauline Baer, La collection disparue, Folio Gallimard, 2020.
Alessandro Baricco, The game, Folio Gallimard, 2019.
Alessandro Baricco, Les barbares. Essai sur la mutation, Gallimard, 2014.
Yves Lavandier, La dramaturgie : les mécanismes du récit, Les impressions nouvelles, 1994.
Maureen Murdock, The heroine's journey, Shambhala Publications Inc, 1990.
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