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EAN : 9782702163542
336 pages
Calmann-Lévy (06/03/2019)
4.19/5   18 notes
Résumé :
Folie meurtrière sur le Viaduc de Garabit

À quinze ans, Marc et Simon vivaient aveuglément leur été : braver les interdits et franchir en courant les six cents mètres du célèbre viaduc ferroviaire de Gustave Eiffel cent mètres au-dessus du vide pour entrer dans l’âge d’homme et retrouver Gloria et Pauline de l’autre côté.
Vingt ans plus tard, Marc, hanté par ses souvenirs revient au pays.
Il découvre un terroir qui lui paraît abando... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Quel plaisir de lire mon troisième roman , plutôt un thriller au coeur des territoires , ancré dans une France parfois oubliée des pouvoirs publics!

Le décor est posé: une famille «  nid de vipères » des thèmes chers au coeur de l'auteure, habitante de la Haute Auvergne..... professeure et amoureuse de la nature..
À quinze ans , Marc et Simon vivaient sportivement et aveuglément leurs étés : braver les interdits et franchir en courant les six cents mètres du célèbre viaduc ferroviaire inauguré le 26 avril 1884, un endroit fabuleux , cent mètres au dessus du vide! aux côtés des soeurs Boussuge, Gloria et Pauline, avec leur souplesse de chat et leur sens aigu de l'équilibre.
Qu'avaient - ils bien pu chercher ici cet été là, pulsion de vie, poussée d'adrénaline, prise de risque , goût du danger, stimulation, ivresse du jeu, excitation , sensations fortes!
Vingt ans plus tard , Marc, hanté par ses souvenirs , devenu prof d'histoire revient au pays, nommé à Saint- Flour.
Las!! Il découvre un terroir vieillissant : épicerie cadenassée , ligne de chemin de fer menacée de disparition, zones commerciales hideuses , églises , fours à pain , oratoires et fontaines restaurés école transformée en écomusée.
Il va se battre auprès de ceux qui luttent passionnément contre la surpression des petites lignes de chemin de fer, survie du territoire : régions rurales , disparitions des hôpitaux locaux et des bureaux de poste, , là où nombre de citoyens se sentent de seconde zone, déçus , frustrés , amoindris , diminués .
L'intrigue est rondement menée : l'auteure est sensible à la tradition par opposition au progrès aveugle, à la lutte sociale , à l'enseignement , à la survie de régions qu'elle connaît bien.
Le style est moins poétique que d'habitude: plus mordant, incisif ,le ton parfois amer, sans illusions aux qualités descriptives et connaissances approfondies des sujets traités .
Les personnages bien dessinés : Gloria , dominatrice , consciente de sa beauté , cynique, un brin.
Pauline , la petite soeur soumise .
Marc , le Parisien d'origine , désabusé .
Simon, le mari , faible et soumis , sans personnalité .
Rebondissements , frustrations , déceptions éclairent le récit avant une fin insoupçonnable !
Le lecteur , curieux et attentif , admiratif des qualités de conteuse de l'auteure passe un bon moment de détente entre deux ouvrages plus compliqués!
Merci à Joëlle , qui m'a fait découvrir cette auteure !
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Marc, prof d'histoire-géo parisien est muté à sa demande dans le Cantal. Il revient à St Flour, sur les terres de ses vacances où adolescent, avec son copain Simon et les deux soeurs Boussuge, Gloria et Pauline, ils défiaient leurs peurs sur les poutrelles du célèbre viaduc de Garabit. Les années ont passé. Gloria, même condamnée au fauteuil roulant après un accident de la route, a conservé son aura auprès de la gente masculine. Elle a épousé l'insignifiant Simon et malgré ses deux enfants, mène une vie de femme libre. Employée par la SNCF, elle est la figure de proue d'un groupe de résistants qui lutte contre la fermeture de la ligne locale Neussargues-Béziers. Marc va-t-il retomber sous le charme vénéneux de la jeune femme ou sera-t-il plus attiré par la discrète Pauline, toujours célibataire ? Mais si le caractère impétueux de Gloria attire les désirs, il suscite aussi beaucoup de jalousie.

Avec ce roman, je découvre Sylvie Baron. Je continue donc ma lecture de polars ruraux, même si j'étends mon territoire au Cantal voisin et si le terme de "polar" pour ce titre est un peu réducteur. Cette auteure modernise le roman dit "du terroir" en y ajoutant une enquête de type "Cluedo" (un meurtre et plusieurs suspects potentiels connus) mais surtout en lui donnant un côté nettement militant. Même si l'intrigue se déroule dans le Cantal, sa terre d'adoption, Sylvie Baron évoque un problème de société qui est bien national. La fermeture des petites lignes ferroviaires touchent toutes les régions. Elle met en scène des hommes et des femmes qui se battent contre la fracture territoriale. Sensible au phénomène de désertification des campagnes entraîné par le désengagement des pouvoirs publics, j'ai beaucoup aimé le mélange des genres. Dommage que l'histoire sentimentale qui s'y greffe m'ait évoqué le registre de Françoise Bourdin par exemple.

Autre bémol, l'auteure campe des personnages qui n'attirent pas vraiment la sympathie, la palme d'or étant décrochée par l'infecte Gloria que j'ai eu du mal à plaindre. le seul protagoniste phare qui va me rester en mémoire, majestueux et immuable, est bien sûr le viaduc de Garabit (j'ai eu l'occasion d'en admirer la splendeur l'année dernière) dont on découvre toute l'histoire. Une lecture mi-figue, mi-raisin, à laquelle j'accorde un 12/20.
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Marc, professeur d'histoire-géographie, est muté à Saint-Flour. Ce sont les lieux de son adolescence. A quinze ans, il a passé un été mémorable avec Simon, Gloria et Pauline. C'étaient les vacances de toutes les audaces et de tous les dangers. le dernier jour, il a été profondément blessé par ce qu'il a considéré comme une trahison de la part des deux filles.


Ses trois anciens compagnons de jeux habitent toujours près du viaduc de Garabit. La ville a bien changé en vingt ans. Les habitants mènent un combat contre la fermeture de la ligne de chemin de fer.


Des manifestations s'organisent, il faut sensibiliser les usagers afin que les campagnes ne meurent pas. Presque malgré lui, Marc est recruté pour mener des actions. Ce roman sensibilise le lecteur sur la désertification. Sylvie Baron décrit la vie dans ces lieux où tout le monde se connaît et où les ragots et la médisance se mélangent à l'entraide et à la solidarité.


Alors que Marc espère exorciser les fantômes du passé, certaines de ses nouvelles connaissances aimeraient qu'il soit plus ancré dans le présent.


Mais un événement va bouleverser la vie de Saint-Flour : une mort inexpliquée d'une figure locale. Est-ce un accident, un suicide ou un meurtre ? Mes certitudes volaient en éclats en même temps que celles des protagonistes. C'est le deuxième livre que je lis de Sylvie Baron. Comme dans le Cercle des libraires, que j'ai adoré, l'auteure s'est amusée avec moi. J'ai envisagé toutes les possibilités et je n'ai su la vérité, qu'à la fin, lorsqu'elle a décidé de nous la révéler. Sylvie Baron est la reine du twist, parfaitement orchestré.


Mais cela ne suffit pas à Sylvie Baron de nous surprendre. Elle a si bien dépeint les personnages que nous y sommes attachés...

La suite...
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Terminus Garabit a été publié par les éditions Calmann-Lévy en 2019 dans la collection Territoires. le style est vif et chantant, jouant avec les mots, au ton juste et au vocabulaire précis: "Le huissement strident des milans qui tournoyaient dans le ciel ainsi que des odeurs subtiles de terre travailleuse, de foin coupé et de pierres chaudes réveillèrent dans sa mémoire des souvenirs enfouis, des souvenirs heureux, des rires d'enfance." (Page 29)...un rien bucolique: "Les flancs des collines flamboyaient d'orange et d'or. Garabit, comme un arc-en-ciel, semblait vouloir les réconcilier sous son arche. Les colchiques tendres et discrets émaillaient les prairies, les nuages jouaient avec les cimes, les parfums des bruyères mauves et des grandes fougères se mêlaient pour rebondir ensemble dans l'air doux et paisible." (Page 124).
Thèmes chers au coeur de Sylvie: la tradition en opposition au progrès aveugle; la qualité de vie et la lutte sociale pour la survie des régions rurales; l'enseignement. Thèmes développés avec toujours autant de grâce bien que j'ai noté une approche moins poétique, plus amère et plus tranchante que dans les précédents romans, un changement subtil, diffus, qui ne se remarque pas de prime abord mais qui démontre un engagement plus percutant. Comme si l'auteur voulait démontrer à ses lecteurs l'urgence d'une prise de conscience...

Le -: Les portraits des personnages principaux manquent malheureusement de profondeur, de subtilité, telle Gloria, la femme dominatrice, écoeurante de cynisme; Pauline, bien qu'elle tente de vivre sa propre, reste en réalité la petite soeur soumise à son aînée; Simon, le mari faible et complaisant; Marc, le parisien désabusé. Cela dit, les motivations, les frustrations et les déceptions qui les animent éclairent le récit et font avancer l'intrigue dans un sens que l'on ne peut soupçonner avant la fin.
Le +: J'admirerai toujours cette façon subtile de distiller les informations concernant les protagonistes, même les plus anodines, au compte-gouttes, dans le but d'attiser la curiosité du lecteur, par exemple, en ce qui concerne la profession de Simon.
Le ++: Cette formidable aptitude à exprimer les différents points de vue, avec sa connaissance aiguë du sujet, sans jamais juger ni donner son avis, bien qu'il soit aisé de le saisir. Il s'agit de recentrer le débat régional au niveau national afin de lui donner une dimension et une audience plus importantes, de s'attaquer aux préjugés avec finesse et cette pointe d'humour qui caractérise le style de Sylvie Baron dont on sent la bienveillance sous la colère et l'indignation.
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Marc est prof d'histoire/géo qui a été muté à Saint-Flour, un endroit qu'il connaît très bien car il y a passé son adolescence là-bas. Lorsqu'il avait quinze ans, il a passé des vacances auprès de Simon, Pauline et Gloria qu'il n'est pas prêt d'oublier... En effet, quand on est jeune, on est bête et insouciant, ces jeunes-là ne feront malheureusement pas exception à la règle. le dernier jour des vacances sonnera le glas entre eux, Marc vivra la blessure infligée par les filles comme une trahison.



Vingt ans plus tard, si la ville a beaucoup changé depuis tout ce temps, ses anciens camarades sont restés dans le patelin, ils vivent toujours près du viaduc de Garabit qui fait cinq-cent-soixante-cinq mètres de long et qui culmine à cent-vingt-deux mètres de hauteur au-dessus de la rivière... Sauf que voilà, la vie dans les campagnes se meurent, les gens ne veulent pas que leur ville soit abandonnée. Des manifestations vont avoir lieu pour sensibiliser les usagers, bien malgré lui, Marc va être entraînée dans cette spirale, ce qui ne le dérangera pas plus que ça d'ailleurs.



Je suis allée chercher sur internet des informations sur le viaduc de Garabit qui existe réellement ! Honte à moi, je ne le savais pas. C'est un viaduc ferroviaire français qui permet le franchissement des gorges de la Truyère. Il est situé sur le territoire des communes de Ruynes-en-Margeride et Val d'Arcomie dans le Cantal. Gustave Eiffel est connu pour la Tour Eiffel mais il a aussi oeuvré à la construction en 1880 au viaduc.



Marc s'oublie souvent dans ses souvenirs pour le plus grand malheur des personnes qui le côtoient et qui aimeraient qu'il garde les pieds sur terre, qu'il y reste et vive le moment présent. Ses moments d'absences pèsent sur son social. D'autant plus qu'un évènement tragique va mettre à mal l'entente qu'il y a entre toutes ces personnes ! En effet, un personnage important de la ville est morte ! Suicide ? Meurtre ? Accident ? Toutes les hypothèses sont bonnes à prendre mais il n'y en a qu'une qui sera retenue surtout que l'auteur va prendre beaucoup de plaisir à faire balader ses lecteurs autant que ses personnages !



J'ai trouvé très intéressant que l'auteur nous sensibilise à la désertification de nos campagnes à travers son roman, j'ai trouvé intéressant qu'elle mette à l'honneur Gustave Eiffel, à travers son récit, avec ce viaduc (que je ne connaissais pas avant ma lecture). J'ai aimé la façon dont l'auteur a eu de nous décrire la vie de ces personnes, de nous décrire les lieux. Tout le monde se connaît dans cette petite ville, ce qui est beau, c'est lorsque tout le monde se bat pour une cause commune, que tout le monde oeuvre dans le même sens. L'entraide et la solidarité qui émanent de ces habitants est beau à voir.



J'ai pris mon temps pour lire ce livre mais je ne le regrette absolument pas ! L'histoire est très intéressante, l'intrigue rondement bien menée avec une plume incroyable, très addictive qui donne inévitablement envie de tourner les pages. C'est mon second roman de l'auteur et je peux vous dire que ce ne sera pas le dernier, elle a un réel talent de conteuse qui est à découvrir si vous ne l'avez pas encore fait.



Entre passion, tendresse, suspense, un peu de frisson et une belle cause à défendre, Sylvie Baron signe un très beau roman une fois encore.



Tout ça pour vous dire que c'est un très beau roman que j'ai pris énormément de plaisir à découvrir. Un roman qui nous montre que l'amitié, la solidarité payent toujours...
Lien : https://leslecturesdeladiabl..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Garder les services publics, c’est garder les gens. Comment veux-tu sinon endiguer la baisse des populations ? On en crève. C’est un combat crucial, fermer cette gare, c’est fermer demain l’école ou l’hôpital. Il faut bien se dire que tout ça marche ensemble.

Sauf qu’ici, l’indifférence n’était pas de mise. Ils devenaient tous solidaires parce que ça touchait leur pays, leur ville, leurs racines, leur quotidien, leur avenir aussi. Au fond de lui, l’humaniste restait impressionné de découvrir ces gens apparentés par le même destin qui dépassaient brusquement leur individualisme naturel en unissant leurs forces. Une espèce de fraternité spontanée parce qu’un des leurs était touché. C’était beau. 80
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Dans sa carrière d'enseignant, Marc avait rencontré quelques enfants comme ça, qui avaient tous une faible estime d'eux-mêmes, qui n'osaient pas s'affirmer de peur d'être rejetés ou de perdre l'approbation plus ou moins fictive des autres, qui ne voulaient ni déranger, ni faire de vagues, ni surtout être le centre d'attention du cours. Des enfants fragiles, des oiseaux blessés, qu'on avait rabaissés, humiliés ou dénigrés dans leur environnement de manière plus ou moins ouverte. Des êtres vulnérables en raison de cette sensibilité même à l'autre qui les rendait automatiquement attrayants pour tous les gros durs de la classe qui cherchaient un plus petit à écraser afin de se valoriser.
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Le hameau était mort. Il avait pourtant tout connu, rancunes, commérages, Jalousies, disputes pour des broutilles ou différends impardonnable s qui traversaient les générations mais aussi rires, convivialité, entraide, amitié des hommes. Aujourd’hui, plus rien ne vibrait, le quotidien manquait subitement d’épaisseur. 96
Ici, les gens étaient rudes mais fiers. On réglait ses différends avec la tête haute, parfois aussi près du bonnet et même au besoin à coups de fusil. Jamais avec des scénarios aussi tordus. 105
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«  L’automne rayonnait, il faisait un soleil à taire tous les chagrins. Le rouge incendiaire des sorbiers se mêlait à l’or des bouleaux pour faire flamber le pays. Devant tant de splendeurs , Marc sentit ses réticences faiblir. C’était le jour idéal pour des retrouvailles avec Garabit. Il n’avait en fait que
trop tardé » .
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Marc, lui, était resté près du veuf jusqu'au bout. Ce moment terrible où, l'assemblée à peine dispersée, les hommes des pompes funèbres s'activent déjà pour refermer la pierre. Il fallait bien du courage pour supporter cette scène. L'heure où les gorges se serrent, les doigts se défont, les souvenirs vous étouffent. La mort érigeait déjà son invisible barrière. Une muraille d'air froid entre ceux qui restent et ceux qui partent, qui savent peut-être. Marc se demandait de quel côté étaient les ténèbres.
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Vidéo de Sylvie Baron
Découvrez le nouveau titre de Sylvie Baron, Deux justicières paru le 1er septembre 2022. Deux jeunes filles de 17 ans renversées par un chauffard qui prend la fuite. Et s'il ne s'agissait pas d'un accident mais bien d'un meurtre ?
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