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Olivier Barrot (Éditeur scientifique)Raymond Chirat (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070424399
256 pages
Gallimard (10/06/2004)
4.2/5   5 notes
Résumé :

Édouard Bourdet, auteur adulé de l'entre-deux-guerres, rénovateur de la mise en scène à la Comédie-Française, ami de Claudel, de Giraudoux,tenant salon littéraire, mérite d'être ressuscité, etsurtout rejoué. Vient de paraître est une satire du monde de l'édition et de l'attribution du prix Goncourt. Les répliques font mouche. On y trouve les types qui fréquentent les maisons d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une pièce de théâtre n'en finit pas de revenir sur le devant de la scène.
Cette fois, les feux de la rampe ont été braqués sur elle par Catherine Valenti et Jean-Yves le Naour dans leur brillant ouvrage,"120 ans de prix Goncourt" qui vient de paraître à la collection "Omnibus" des éditions "Perrin".
"Vient de paraître", c'est d'ailleurs le titre de cette comédie en quatre actes d'Édouard Bourdet qui a été représentée, pour la première fois, le 25 novembre 1927, au théâtre de la Michodière, quelques jours avant la remise du prix Goncourt à Maurice Bedel pour "Jérôme 60° latitude nord".
Mais quel rapport peut-il bien y avoir entre cet éclat de rire à la Michodière et ce très attendu moment rituel de la vie littéraire française ?
C'est que, nous a dit Mr Franc-Nohain dans "L'Echo de Paris", Édouard Bourdet a voulu présenter dans "Vient de paraître" moins un tableau du monde littéraire que son raccourci caricatural : auteurs vaniteux et jaloux préoccupés de faire valoir leurs oeuvres plutôt que de les écrire, éditeurs qui ne songent qu'à la valeur commerciale d'un livre, lauriers littéraires distribués au petit bonheur la chance, à l'intérêt et à l'intrigue par des jurés qui, de toute façon, se sont bien gardés de lire les livres qu'ils vont couronner !
Cette fois, il s'en prend aux gens de lettres et il n'est pas tendre : arrivisme féroce, égoïsme, rivalités sournoises, souci de la publicité plus que de l'art, snobisme....le portrait n'est pas flatteur.
Son personnage principal est un garçon qui n'est pas plus doué pour la littérature que pour autre chose et qui, faute d'imagination, ne peut écrire que pour raconter les histoires qui se passent dans son ménage.
Peu à peu, son esprit puis son coeur subissent une déformation professionnelle cynique.
Il n'agit plus et ne pense plus que comme l'homme de lettres, torturé par la souffrance de la création ...
Le prix Zola va être décerné dans les heures à venir ...
Maréchal est le grand favori !
Le jury lui paraît acquis, sauf peut-être Bourgine et Noisy.
Mais le premier sera rallié par sa haine de Souday qui les empêchent de voter en faveur du même livre, et au second on proposera une critique dramatique au journal "Lutetia".
A la maison d'édition de Julien Moscat, le livre écrit par Maréchal a déjà été tiré à 25.000 exemplaires et la camionnette pour les expéditions de province est chargée, prête à partir.
C'est l'effervescence dans la maison !
C'est le moment qu'a choisi Marc Fournier, un jeune employé du Ministère des Finances, pour venir saluer le patron ... et lui soumettre un manuscrit.
Il est venu, est reparti, est revenu, reparti et repassera.
Il n'est pas pressé et puis il a connu Moscat, le patron, au régiment, il y a une quinzaine d'années à Châteauroux ...
La pièce d'Édouard Bourdet aurait tourné six cent quatre-vingt trois soirs de suite à la Michodière.
Elle a été portée à l'écran, en 1949, par Jacques Houssin avec un film où Pierre Fresnay et Blanchette Brunoy se donnaient la réplique.
Un certain Louis de Funès y fait même une brève apparition de figurant.
"Vient de paraître" est une pièce drôle et rapide.
Un jury composé d'illustres écrivains est-il soumis à la volonté d'un puissant éditeur ?
L'auteur n'est-il préoccupé que par l'intérêt matériel ?
L'éditeur ne songe-t-il qu'au bluff ?
Que Dieu me savonne et qu'Edmond de Goncourt me pardonne, mais cela ne se peut.
Cela serait par trop insupportable !
Mais, en 1927, à la suite de la répétition générale, Mr Pawlowski, critique au "Journal", écrivait :
"Cette cruelle mais équitable satire de moeurs littéraires a triomphé à la générale auprès d'un public qui pouvait presque mettre des noms sur chaque anecdote".
D'aucuns auraient même cru y reconnaître Bernard Grasset et Gaston Gallimard.
Mais cela ne se peut, cela aurait été par trop insupportable !
Claude Berton, lui dans les "Nouvelles littéraires", a félicité le théâtre de la Michodière d'avoir accueilli une pièce qui "inaugurera le règne de la comédie qui doit avoir l'ambition de remplacer le vaudeville".
Ce morceau de scène d'Edouard Bourdet a été publié, en juin 1928, dans le 209ème numéro de "La Petite Illustration" théâtrale.
En juin 2004, la pièce a été rééditée à la la collection "Folio Théâtre" des éditions "Gallimard".
Elle n'avait pris que quelques rides et reflets jaune sur son papier, mais avait gardé tout son mordant et son humour.
Dans le "Journal des Débats", Henry Bidou, en 1927, parlait de "sentiments feints, d'appétits décidés, de sincères et de faux sincères, de calculs sans scrupules et de scrupules qui les déjouent.
Et des coups de hasard qui, en se contrariant, ont fait de tout cela une aventure pleine d'esprit" !
Sans oublier qu'un "littérateur, c'est comme un opérateur de cinéma, ça doit être prêt à tout enregistrer, même les catastrophes, surtout les catastrophes" et les drames d'amour ...
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On devine aisément les maisons d'éditions qui rivalisent pour le prix Goncourt et les autres prix littéraires. Elle s'exacerbe à l'approche des dates des prix. Elles sont en ébullition car le chiffre d'affaires en dépend.
La mise en scène fait que le spectateur sait parfois plus que quelques personnages sur les tractations, les combines et les arrangements de ce milieu.
Rien de plus terre à terre dans le langage et l'attitude des personnages où l'effet de réel est primordial. le phrasé est simple et rapide et les situations concrètes et précises. Rien à cacher au spectateur.
Par contre les personnages se prêtent à toute sorte de manigances, de secrets, de vengeances et de trahisons.
Parfois c'est comique et parfois c'est tragique (parfois les deux en même temps) dans un heureux mélange de genres.
La pièce s'accélère pas moments à la façon d'un vaudeville, ou comme dans Molière et tout le bon théâtre de boulevard.
Les personnages fluent de tous le côtés : messagers, courriers, coup de téléphone, informateurs, journalistes se bousculent dans une ronde infernale où trône Moscat, le directeur de la Maison, qui se trouve lui-même empêtré et pris dans son propre filet. en train de poursuivre de sa haine Maréchal, directeur de la Maison concurrente.
Au milieu d'eux Marc Fournier, un jeune auteur ne sait pas d'où donner de la tête et qui n'arrive pas à finir son troisième roman et qui doit être aidé par sa femme Jacqueline, aguichée par Moscat pour inventer une suite à son histoire. La réalité se même donc à la fiction et l'issue est incertaine...



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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le rideau se lève sur le bureau de l'éditeur parisien Moscat. Celui-ci a si bien "travaillé" le jury du prix Zola qu'il tient pour assuré le succès de son candidat, Maréchal.
Mais à la dernière minute une indiscrétion vient tout remettre en question : Maréchal l'a trahi en traitant avec un autre éditeur pour ses prochains livres. Cela crie vengeance ! Contre-ordre aux amis du Zola : Maréchal n'aura pas le prix.
Désorienté, le jury couronne un parfait inconnu, un certain Evenos. Voilà une valeur à suivre : Moscat entend mettre la main, avant ses confrères, sur cet Evenos. Il n'est pas chez lui mais on ramène sa femme, Jacqueline. On apprend par elle qu'Evenos n'est autre qu'un ancien camarade de régiment de Moscat, Marc Fournier, visiteur assidu de sa maison d'édition, qu'on vient d'éconduire une fois de plus, sur l'ordre du patron !
Mais on le rattrappe : "dans mes bras !" s'écrie Moscat en l'étreignant ; stupéfait, Marc n'est pas au bout de ses surprises...
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- Ma parole ne vous suffit pas ?
- Je suis commerçant, mon cher. Les paroles ...
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Edouard Bourdet "L'Heure du berger" 1922
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