Y'a de quoi perdre la boule à Reboul...
La hache de Geoffroy le tordu, emblème du musée de la torture
qui fait la fierté de cette cité Moyenâgeuse, vient encore de frapper !
Tous les habitants occupés à satisfaire leur libido ont l'air de perdre la tête
devant les meurtres en séries sauf les fous de l'asile psychiatrique qui s'agitent...
Justement , Max , un enquêteur dépressif secondé par Herman, le fils putatif de Göring et de Momo, tous les 3 internés, flairent une piste...décapitante !
A travers cette enquête à double tranchant, Franz Bartlet prend un malin plaisir à montrer les moeurs olé olé des habitants de cette bourgade touristique qui ont l'air plus dingues que les fous de l'asile.
Affublé de son humour noir décapant, il dézingue avec jubilation le menu gratin des ouailles du patelin.
Tournicoti, tournicoton, j'en ai encore la tête toute retournée !
Commenter  J’apprécie         445
9 morts ! et jusque la dernière page il y aura des morts ! Une enquête policière a lieu mais ce n'est pas l'enquête qui importe le plus dans ce roman. Ce sont surtout les divers personnages et leurs manies, leurs singularités, leurs vices... Il y a les personnages notamment vivant ou travaillant à l'asile psychiatrique, dont un ancien flic qui mènera sa propre enquête, ceux de la municipalité et même les habitants qui se retrouvent au bistrot du coin. L'arme du crime semble parfois identique, mais pas toujours. de même, on cherche le mobile de ces crimes. Parfois, on sait tout de suite qui est le criminel mais pas toujours. Ce n'est que petit à petit qu'on apprendra quels sont les criminels et les motifs qui les ont poussés à tuer. Il y a finalement 6 assassins différents.
C'est assez loufoque, parfois cruel mais passionnant et il y a de beaux passages, bien écrits. C'est toutefois parfois difficile de s'y retrouver, vu le nombre important de personnages ayant une raison de tuer...
Commenter  J’apprécie         70
Il l'a épousée pour l'argent. Il la tuerait volontiers pour l'argent. En gros, ses sentiments n'ont pas changé.
- Le flacon est à vous", proclame Mâme Gairtreude en cognant le cul de la bouteille si virilement qu'elle donne l'impression de vouloir l'enfoncer dans la table.
Elle conseille, en roulant des yeux affolés :
"Surtout pas verser dans la tasse, s'il vous plaît. C'est un pur-sang, c't'alcool ! Il attaque l'émail. A la longue, il ronge même le verre. C'est dire. Sur terre y a que l'homme pour le supporter.
Dans la cave du Rabelais dorment, attendant leur heure, cent litres de ce breuvage, rapportés en fraude de Rochefort dans les années soixante par son père. Il n'en servait qu'aux forces de la nature. Aux mal servis de la chance. Aux hommes sans femme. Aux malheureux. Aux bûcherons. Maintenant, c'est un baume réservé aux bourreaux.
Momo prend son air de prophète inspiré, se frotte les mains, lève les yeux au ciel et se penchant vers le cadavre il propose :
"Le mieux, pour l'instant, c'est de le cacher dans la chambre froide. Parmi les pièces de boeuf. Il y a un renfoncement où personne ne va jamais. Si vous en êtes d'accord..."
Max hausse les épaules, répète qu'il serait partisan d'avertir la police, mais il est bien placé pour savoir qu'on ne lutte pas contre la volonté de deux fous en action, comme Momo et Herman. Il les regarde. Ils lui font penser à une paire de superlatifs absolus.
- S'adapter ou disparaître ? Vous n'y pensez pas ?
- C'est une des grandes lois de la nature. S'adapter c'est se montrer digne de l'évolution humaine. Digne de l'homme de Cro-Magnon, qui s'adapta. Et de ses descendants, qui s'adaptèrent. Et du grand singe qui avant eux s'était adapté. Tout comme la créature marine que nous fûmes lorsqu'elle perdit le confort de l'eau. Tout comme l'amibe qui après avoir été unicellulaire pendant des millions d'années s'adaptera et prendra rendez-vous avec le grand Darwin.
- Pensez-vous que le moment est propice au darwinisme ? s'agace Soumagne.
- Plus que jamais ! Fort de cette leçon universelle, dès que j'ai su que ces garçons nous étaient gracieusement prêtés par la direction de l'école hôtelière, j'ai commandé de quoi confectionner mille sandwichs.
Je pense, soupire Momo. Je pense que le travail est incompatible avec la pensée. j'aime penser. Je pense que je n'aime pas travailler.
Une minute quarante de Franz Bartelt à consommer sans modération, extrait du livre "Le bon temps" paru à L'Arbre vengeur.