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EAN : 9782020189040
439 pages
Seuil (02/01/1993)
3.8/5   20 notes
Résumé :
"Le bruissement dénote un bruit-limite, un bruit impossible : le bruit de ce qui, fonctionnant à la perfection, n'a pas de bruit : bruire, c'est faire entendre l'évaporation même du bruit : le ténu, le brouillé, le frémissant, sont reçus comme les signes d'une annulation sonore.

Et la langue, elle, peut-elle buire ? Parole, elle reste, semble-t-il, condamnée au bredouillement ; écriture, au silence et à la distinction des signes : de toute manière, il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est le seul livre de Barthes que j'ai lu, un peu par hasard, Il rassemble des écrits assez courts le plus souvent de Barthes entre 1964 et 1980. Je n'ai pas tout lu, n'étant ni linguiste ni impliqué dans l'enseignement du français. Et pourtant, malgré son abord un peu difficile, il aborde des thèmes passionnants pour qui s'intéresse à la littérature et à l'histoire: les rapports entre science et littérature, entre auteur et lecteur '"la mort de l'auteur") la question de l'effet de réel, ses réflexions sur Proust, Brecht, Michelet,et même Brillat-Savarin, ses interrogations multiples, je cite en vrac quelques unes: sur la musique du sens, sur l'image et notamment filmique , sur le tutoiement etc... tout cela est extrêment stimulant.
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C'est une sacrée lecture à entreprendre, riche, complexe, qui s'adresse aux spécialistes de la langue de la grammaire, de la synthaxe...Un livre que tous les professeurs de Français devraient lire et décortiquer...
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Un dernier trait unit la science et la littérature, mais ce trait est aussi celui qui les divise plus sûrement que toute autre différence : toutes deux sont des discours(...) mais le langage qui les constitue, l'une (science) et l'autre (littérature) ne l'assument pas, ou si l'on préfère ne le professe pas de la même façon. Pour la science, le langage n'est qu'un instrument, que l'on a intérêt à rendre aussi transparent, aussi neutre que possible, assujetti à la matière scientifique (...) Ce n'est pas une coïncidence si, à partir du XVIe siècle, l'essor conjugué de l'empirisme, du rationalisme et de l'évidence religieuse (la Réforme), c'est-à-dire l'esprit scientifique (au sens très large du terme), s'est accompagné d'une régression de l'autonomie du langage, désormais relégué au rang d'instrument ou de "beau style", alors qu'au Moyen Age la culture humaine, sous les espèces du Septenium, se partageait presque à égalité les secrets de la parole et ceux de la nature.
Pour la littérature, au contraire, du moins celle qui s'est dégagée du classicisme et de l'humanisme, le langage ne peut plus être l'instrument commode ou le décors luxueux d'une "réalité" sociale, passionnelle ou poétique, qui lui prééxisterait et qu'il aurait à charge d'exprimer, moyennant de se soumettre à quelques règles de style : le langage est l'être de la littérature, son monde même : toute la littérature est contenue dans l'acte d'écrire, et non plus dans celui de "penser", de "peindre", de "raconter", de "sentir". Techniquement, selon la définition de Roman Jackobson, le "poétique" (cad le littéraire) désigne ce type de message qui prend sa propre forme pour objet, et non ses contenus. Ethiquement, c'est par la seule traversée du langage que la littérature poursuit l'ébranlement des concepts essentiels de notre culture, au premier rang desquels celui de "réel".
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On sait que le septenium médiéval, dans la classification grandiose de l'univers qu'il instituait imposait à l'homme-apprenti deux grands lieux d'exploration : d'une part, les secrets de la nature (quadrivium), d'autre part, les secrets de la parole (trivium: grammatica, rhétorica, dialectica); cette opposition s'est perdue à la fin du Moyen Age à nos jours, le langage n'étant plus considéré que comme instrument au service de la raison et du coeur. cependant, aujourd'hui, quelque chose revit de l'antique opposition: à l'exploitation du cosmos correspond de nouveau l'exploration du langage, menée par la linguistique, la psychanalyse et la littérature. Car la littérature elle-même, si l'on peut dire, est science non plus du "coeur humain" mais de la parole humaine; son investigation, ne s'adresse plus aux formes et figures secondes qui faisaient l'objet de la rhétorique, mais aux catégories fondamentales de la langue : de même que dans notre culture occidentale, la grammaire n'a commencé de naître que bien longtemps après la rhétorique, de même ce n'est qu'après avoir cheminé pendant des siècles à travers le beau littéraire que la littérature peut se poser les problèmes fondamentaux du langage sans lequel elle ne serait pas.
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L'écriture, c'est ce neutre, ce composite, cet oblique où fuit notre sujet, le noir-et-blanc où vient se perdre toute identité, à commencer par celle-là même du corps qui écrit.
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Illusion référentielle – la vérité de cette illusion est celle-ci : supprimeée de l'énonciation réaliste à titre de signifié de dénotation, le « réel » revient à titre de signifié de connotation, car, dans le moment même où ces détails sont réputés dénoter directement le réel, il ne font rien d'autre, sans le dire, que le signifier ; Le baromètre de Flaubert, la petite porte de Michelet ne disent finalement rien d'autre que ceci : « nous sommes le réel" ; c'est la catégorie du « réel » (et non ses contenus contingents) qui est alors signifié ; Autrement dit, la carence du signifié au profit du seul référent devient le signifiant même du réalisme : il se produit un "effet de réel", fondement de ce vraisemblable inavoué qui forme l'esthétique de toutes les oeuvres courantes de la modernité.
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Ne vous est-il jamais arrivé , lisant un livre, de vous arrêter sans cesse dans votre lecture, non par désintérêt, mais au contraire par afflux d'idées, d'excitations, d'associations ?En un mot, ne vous est-il pas arrivé de lire en levant la tête ?
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