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EAN : 9782246385516
282 pages
Grasset (24/08/1988)
3.38/5   90 notes
Résumé :
Le démon de midi, depuis toujours, promet le septième ciel et réussit à retarder les pendules.

Nul ne s'étonne qu'un (ou qu'une) quadragénaire bouleverse sa vie pour d'autres amours. Mais qu'un septuagénaire entreprenne la reconquête du bonheur - et qui plus est : avec une jeune femme -, malgré de nombreux exemples, cela choque encore.

Pourtant, à une époque où les trois quarts d'entre nous sont sûrs de disposer, en bon état, de trois q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Il m'a été difficile d'aborder ce roman, d'en découvrir les 37 premières pages... d'ailleurs je m'étais fixé un objectif, si je n'étais définitivement pas intéressée par ma lecture à la page 50, j'abandonnais.
A la page 37, une description a retenu mon attention, j'ai donc terminé le livre, savourant parfois des passages qui ont su me plaire. Toutefois, je reste partagée quant à cette oeuvre, et je ne suis pas vraiment séduite. le travail de l'auteur est plus qu'honnête, car il s'est beaucoup documenté, mais je n'apprécie pas certaines descriptions et surtout pas le ton ironique voire cynique qu'il emploie souvent. Quant au sujet, homme plusieurs fois marié avec des compagnes de plus en plus jeunes, cocufié à plusieurs reprises par une de ses épouses, justement à cause de la différence d'âge, et parce que la dame un tantinet nymphomane a été surtout séduite par le portefeuille du mari et le statut social qu'il lui offrait... J'y ai vu une sorte de tournoi sportif, un match opposant un démon de minuit à une démone de midi... Plus toutes les descriptions de soins de conservation de la femme, souffrant de toute évidence des premiers symptômes de la ménopause, pour ne pas "perdre la face" et garder au moins une apparence aguichante ou appétissante, et les tentatives de l'ex mari pour combattre l'andropause, avec rapport détaillé d'une visite médicale très poussée... Tout ceci m'a offert une lecture plutôt déprimante.
Un livre qui n'était pas fait pour moi, ou que j'ai ouvert au mauvais moment.
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"Le « démon de midi » est l'expression classique qui désigne le regain d'intérêt affectif et sexuel, le regain de jeunesse qui peut réveiller les séniors qui ont dépassé plus ou moins largement l'âge de la retraite." (cf. Revue Psychologies).
Hervé Bazin aborde donc un thème tabou en 1988, où la sexualité des séniors était passée sous silence, voire inexistante dans le discours commun. Avec beaucoup de délicatesse et tout en dentelle, cet auteur nous offre une écriture très condensée, qui peut être pleine d'humour mais aussi très crue. J'ai pris beaucoup de plaisir dans sa lecture et garde ce livre sous le coude pour une éventuelle relecture.
Très réussi, Hervé Bazin signe là un roman également très autobiographique.
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Le démon de Minuit/Hervé Bazin
Gérard Laguenière, septuagénaire, voit son second ménage, celui avec Solange, péricliter. Tous deux côtoient l'infidélité. Victime d'un infarctus, il fait le bilan de sa vie.
Divorce.
Puis demande Yveline, la trentaine, en mariage. le septième ciel est à portée et Gérard veut retarder les pendules. C'est la reconquête. Celle du bonheur avec une femme jeune. Un défi à la mort tout autant qu'un hymne à l'existence.
Gérard veut vivre et heureux si possible.
Il tient son journal avec soin et écrit :
« Les philosophards, professant que, non seulement mortelle, mais hautement improbable, notre existence n'est qu'une détestable conjonction de hasards, ne m'impressionnent pas. Certes, ma vie n'est pas moins scandaleuse que ma mort, ce néant d'après moi qui me fera retourner au néant d'avant moi. Mais puisque j'en dispose, jouissons-en jusqu'au bout. »
Gérard est un homme d'action :
« Il y a dans la vie des moments où tout se résume à aller voir plutôt que de voir venir. »
Gérard est aussi un pragmatique et a fait sienne la devise d'Anthelme :
« Quand vous traitez une dame, il est habile de lui réjouir une bouche avant l'autre. »
Ce magnifique roman d'Hervé Bazin relate un fait de société avec ses aléas et ses joies. Dans un style incisif, riche d'un humour sans concession, Hervé Bazin sait parler de la vieillesse, de la tendresse et de la souffrance avec talent. le comique n'est pas absent pour notre bonheur :
« Avec son cou Modigliani, ses aréoles de sein en pièces de cinq francs, ses hanches un peu sèches, ce n'était pas miss Belgique ! »
Sagesse : « Ce n'est pas la chaleur d'un corps qui vous rend celle d'une vie ».
« Ce n'est pas certain que d'emmêler deux corps rende plus facile de réunir deux existences si longuement indépendantes. »

Un roman bien écrit, largement autobiographique, bouleversant, qui se dévore à pleines dents. Un chef d'oeuvre de l'auteur de « Vipère au poing ».
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Un écrivain de plus de 70 ans réchappe d'un infarctus et refait sa vie avec une femme beaucoup plus jeune que lui. Un roman-confession, très autobiographique de la part d'Hervé Bazin à l'orée du « grand âge ».
Hervé Bazin sait de quoi il parle. Son style d'une précision cruelle, voire crue accentue la violence du trait, comme dans « Vipère au poing ».
Dans « Qui j'ose aimer », l'amour consommé d'un homme remarié pour sa belle-fille… Avec ce « Démon de minuit » le portrait d'un homme qui refuse les usures et les humiliations liées à l'âge et refait sa vie.
Hervé Bazin restera définitivement le briseur des tabous de la famille.
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Un bon roman d'Hervé Bazin qui explore les champs du possible avec l'amour d'un homme de 70 ans envers une très jeune femme. Aujourd'hui, chose courante, cela l'était moins du temps de Bazin, pourtant pas si lointain. L'écriture est très alerte, le scénario bien ficelé et, bien sûr, très autobiographique de son auteur.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Voilà un bout de temps que Solange aimerait savoir sur quel ton et de quoi parle cette correspondance, aussi régulière que les relevés de l'EDF.
La petite lame fait son office. Solange extirpe quatre pages de réflexions sur la mort récente d'Aragon, les mérites du dernier ouvrage de Dumézil et ceux de Pierre Goubert, grand prix national d'histoire. Un vrai bas-bleu l'Yveline, qui termine en parlant de sa "respectueuse amitié"! Mais il y a un post-scriptum :
Non, Gérard, je ne pense ni bien ni mal de votre aventure belge. Vous juger, moi? Je ne m'en sens ni le droit ni l'envie.
C'était bien ça! Qui est cette femme aux pommettes brusquement incendiées que Solange aperçoit dans la psyché? Ca monte d'elle sourdement : Lui aussi! Etrange déception! Si quelqu'un ne devrait pas se sentir floué, c'est bien elle, et pourtant le dépit l'emporte : qui trompe ne s'attend pas forcément à être trompé, ni à pardonner la réciproque. Avec vingt ans de plus qu'elle Gérard a beaucoup moins d'excuses. Et même si c'est gros à dire, c'est vrai : il lui enlève son privilège de brebis noire flanquée d'un bélier blanc. Ce n'est pas le moins aigu de l'affaire que d'être infidèle à un fidèle.
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Après avoir longé des couloirs où de-ci, de-là, petonnaient, bougonnaient des pensionnaires des deux sexes, spécimens du sexa, du septua, de l'octo, du nona - certains titulaires de près de trente ans de nursage gériatrique -, Gérard et son acolyte pénétrèrent dans la salle que la direction avait bien voulu mettre à la disposition du groupe et dix-huit mains molles firent semblant de battre un ban. Ils étaient bien neuf : trois de la race étique, ratatinée, osseuse, aux nez, aux mentons, aux oreilles, aux mains desséchées, aux cous de dindon tournant dans un excès de peau; quatre de la race épaisse à bajoues, nuques grasses, doigts boudinés, bedons abondants capables de faire craquer du cinquante-cinq, fessiers débordants sur les chaises en danger de succomber sous leur quintal; et deux de volume normal, l'un gratifié cependant d'une loupe rose sur un crâne d'ivoire et l'autre de l'oeil de poisson cuit signalant une cataracte avancée.
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Gérard ne devait l'apprendre qu'une semaine plus tard ; neuf heures sonnaient à la pendule de cuivre - une Seiko à quartz - postée au centre de la cheminée quand Edith, sa fille, étonnée de ne pas le voir descendre, lui si ponctuel, pour le petit déjeuner, se permit après avoir frappé trois fois d'ouvrir la porte de la chambre bleue, naguère conjugale. Son père gisait sur la descente de lit, les yeux mi-clos, le front barré d'un filet de sang; il marmonnait des choses indistinctes; il n'était pas vraiment sans connaissance, mais plutôt plongé dans ce que les morticoles appellent un coma lucide : cet état nébuleux où par moments le sujet coule bas, tandis qu'à d'autres il refait surface, vaguement conscient de ce qui lui arrive, mais détaché, témoin plus que patient.
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Ce jour-là, après son propre cours, remplaçant M. Gardebois retenu par l'accouchement de sa femme, Yveline, debout devant le tableau, dictait à voix haute, en déliant les syllabes, le sujet d'une rédaction choisi par son collègue :
- La vérité de cette vie, ce n'est pas qu'on meurt, c'est qu'on meurt volé. (...)
(Puis) une main se leva : celle de Lorraine, une Martiniquaise aux cheveux multinattés, chef de classe :
- Peut-on vous demander une précision, mademoiselle? Il y a deux interprétations possibles. La première, c'est qu'on meurt volé de ce qu'on a, de ce qu'on aime, puisqu'il faut tout abandonner...
- C'est juste, mais le roman nous montre qu'il y a pire. Dis voir la seconde...
- La seconde, c'est qu'on meurt volé de ce qu'on aurait dû avoir et qu'on n'a pas eu.
- Et c'est plus grave, dit Yveline, parce que les déshérités sont légion à n'avoir rien reçu en fait de biens, de joies, de santé, de beauté, d'instruction, de tendresse ou d'amour. Va, Lorraine! C'est toute la question.
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Après avoir tourné le bouton de la télé qui commentait le voyage de Reagan à Brasilia et l'explosion d'une lettre piégée au domicile de la Dame de fer, Edith, qui bâillait ferme, s'est octroyé une heure de sortie. Elle a d'abord rempli de millet la mangeoire des oiseaux. Puis elle est allée s'asseoir au bord du Loing dans l'herbe drue où domine la menthe. Il est trop tard pour faire un tour de bateau. Un martin-pêcheur, ablette en travers du bec, vient de passer dans un sens; une foulque, dans l'autre. La rivière commence à dissoudre de l'ombre: le fond, parsemé de gonflements flous qui sont des pierres enchâssées dans la vase, se distingue mal. La surface, décalcomanie de ce qui la surplombe, reproduit en gris foncé les arbres de la berge, frémissant dans l'air comme dans l'eau.
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