Je découvre les éditions Sarbacane avec la lecture de ce roman pour ados... et je les en remercie beaucoup ainsi que Masse Critique.
De très nombreuses critiques ont déjà été rédigées... je "m' autorise"... à ne pas narrer une nouvelle fois en détail l'histoire...ou l'incident déclencheur de cette fiction, qui a l'extrême mérite d 'évoquer de nombreux sujets , dont il nécessaire de débattre, d'échanger avec les adolescents: Les dangers d'Internet, des réseaux sociaux, la prise de conscience du droit de chaque individu à son image et à son intégrité, l'Amitié et ses trahisons, le suicide, les premières histoires d'amour, les garçons... (puisque nos protagonistes sont des filles), la fugacité des choses, rendues encore plus volatiles par les réseaux sociaux...
Une diffusion d'une vidéo intrusive et dégradante par un petit ami abandonné... pour se venger... va faire être l'évènement au demeurant explosif d'une longue journée dans le célèbre et prestigieux Lycée Henri IV...qui va finalement se régler bizarrement ,assez facilement, mais fera "boule neige" pour s'interroger sur son quotidien de lycéen, ses vrais amis, son avenir professionnel mais aussi celui plus personnel, en tant que futur adulte, etc.
Un style intéressant, vivant, coloré, à la fois poétique, cru, "branché"... En dépit de cela, j'ai eu du mal... Ce qui doit être finalement un compliment, car cette fiction s'adresse aux adolescents.
Des thématiques annexes se greffent à l'intrigue: les difficultés et les désarrois des jeunes actuels, la difficile construction de soi dans un monde de la compétivité, en crise, trouver son identité, sa place...( complication apportée ici, par la gemellité, l'histoire du binôme, Iseut et Léopoldine...)
J'aurais aimé le faire lire aux ados de mon lycée, mais le temps a manqué; l'arrivée de ce livre a coïncidé avec la période des révisions et des examens...Par contre ce texte , comme chaque fois que je le peux, va poursuivre "son bonhomme de chemin"...Je vais en faire don au CDI du lycée, et sera intégré au fonds...pour la prochaîne année scolaire, et il parlera sûrement à un grand nombre d'ados.
Avant d'ajouter une note plus pragmatique... je voudrais exprimer un ressenti; sous un ton faussement léger, il y a une vraie difficulté de vivre des adolescents qui est finement exprimé par l'auteure, et je retranscris cette seule phrase qui en dit plus que tout, en dehors de ces enfants de bourgeois, parfois capricieux et superficiels, etc. ce cadre très priviligié de ce lycée prestigieux :
"Et alors je partirai quelque part toute seule, ou avec Annabelle si elle veut, un baluchon sur l'épaule et des souvenirs de prison plein la tête; pauvre, pauvre évadée d'une abbaye de pierres friables. Je me ferai pleurer comme si j'étais à plaindre; je prétendrai avoir été très malheureuse. Je me plaindrai jusqu'à ce que je trouve la grande porte verte qui me fera passer du lycée à la rue, et de l'image au réel; et ensuite je fabriquerai quelque chose de plus beau, de plus logique, dans ce grand monde de macadam" (p.204)
N.B: une fiction précieuse pour les ados, mais aussi pour les enseignants et les prof-documentalistes, car en plus de la diversité des préoccupations et questionnements abordés,une présentation vivante présente des éléments annexes, qui peuvent aussi aider sur d'autres sujets pratiques, reliés au lycée et aux nouveaux moyens de communiquer:
1.Un règlement intérieur du lycée pour un "bon usage de l'outil informatique", les mises en garde
2. Un projet d'établissement ainsi qu'un bref historique du Lycée Henri IV
3. Des présentations d'écrans de commentaires sur facebook, Youtube, de messagerie personnelle, etc.
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Tout d'abord, je tiens à m'excuser auprès de l'autrice car ma chronique ne va pas être agréable pour elle. Elle a très certainement dû énormément travailler sur son livre et ça me porte toujours peine de faire une critique négative.
Malheureusement, je n'ai rien aimé dans cet ouvrage. Ni les personnages, ni l'histoire, ni l'écriture. Dès une trentaine de pages je me suis rendue compte que je n'accrochais pas. J'ai essayé de tenir jusqu'à la page 100 pour lui donner sa chance, mais je n'ai pas réussi et me suis arrêtée à la page 76. Ensuite, j'ai lu des passages de façon décousue et la fin.
Je n'ai pas du tout accroché avec la plume de l'autrice. La syntaxe est bonne, mais c'est très "scolaire", il n'y a pas d'âme. De ce fait, même si c'est fluide, j'ai trouvé le texte platonique et même mal écrit... C'est une adolescente qui parle, du coup l'autrice la fait parler "djeuns". Peut-être est-ce plus crédible ainsi ? (pas forcément). Comme c'est du langage ado ça ne peut pas être de la grande littérature ? (non). Je ne lis presque que des romans pour ados, et je suis convaincue que l'on peut créer un personnage crédible en tant qu'adolescent sans pour autant le faire mal parler. On a droit à Timothée (si je me souviens bien) et ses"converses niquées", ne peut-on pas mettre "usées", "sales", "abîmées" ou "flinguées" même si vous voulez ? Et encore plein d'autres termes du même genre: connasse, enculer, gouine, se branler, pouffiasse, ta gueule...etc. J'ai trouvé le langage utilisé très vulgaire. Il faut être proche de ses lecteurs me direz vous? C'est plus réaliste comme ça. C'est plus représentatif, ça parle aux jeunes...etc. Si vous voulez, mais moi ce n'est pas mon truc. Ne peut-on pas leur donner l'exemple en les faisant s'évader plutôt que de les ancrer là dedans? Alors, très honnêtement, afin de représenter une certaine cruauté et violence, certains de ces termes sont essentiels au vu de la situation et du thème abordé. Notamment dans les dialogues, je suis d'accord. Mais certains autres ne le sont pas. (Du genre des "converses niquées", ce n'est pas dans un dialogue mais dans la description de l'autrice). Dernier point sur l'écriture, j'ai trouvé qu'il y a avait beaucoup de répétitions inutiles dont je n'ai pas vu l'intérêt.
Côté histoire (dans les grandes lignes), Léopoldine a envoyé à son copain une vidéo d'elle entrain de se masturber. (Vous devinez déjà la suite...) Ben oui, lui, pour se venger, (parce qu'elle l'a plaqué pour un autre) il l'envoi à tout le monde : amis, famille, profs ...etc. Léopoldine a 15ans et à priori elle a eu ses premiers rapports sexuels il y a plus d'un an. Donc elle avait 13 ou 14ans. Je sais bien qu'on ne vit pas dans le monde des bisounours car des ados à 13ans qui ont eu leur premier rapport il y en a, mais bon... l'autrice aurait peut-être pu lui donner 16/17ans et lui faire avoir ses premiers rapport à 15ans? Non ? Ça aurait été mieux je trouve... (même si là, pour le coup, c'est vraiment très personnel). Cependant, ce n'est pas le point de vue de cette adolescente que nous suivons, il s'agit d'une autre jeune fille. Elle nous parle des ses copines, de son lycée, de sa classe... etc mais on ne connaît pas son nom. Cela m'a beaucoup dérangé de ne pas savoir de qui on lit le récit. (En tout cas jusqu'à la page 76... il ne me semble pas avoir vu son nom plus tard, mais il se peut que j'ai raté l'information dans ma lecture en diagonale). C'est un parti pris, indéniablement, mais ça m'a beaucoup gêné. De plus, je n'ai malheureusement pas été touché par les personnages, aucun. Ni par leur histoire, ni par leur personnalité, ni par leur dire. Il se passe des choses graves dans ce texte et pourtant ça m'a survolé, barbé, et même gonflé. (Et j'ai aussi eu une impression de déjà vu/lu). La morale est bonne pourtant : ne pas se prendre la tête pour des bêtises alors qu'il y a plus grave dans la vie. Des drames arrivent tous les jours donc plutôt que de se pourrir l'existence : CARPE DIEM... etc Mais ce roman ne m'a tellement pas touchée que même la morale ne m'a fait aucun effet. Vu les événements du livre j'aurai dû pleurer et avoir mal au cœur, mais je n'ai ressenti aucune émotion. Il y a des livres fait pour nous, d'autres pas, tout simplement.
En conclusion, même si la morale est bonne, la façon dont les choses sont retranscrites n'a pas éveillé mon intérêt. Que ce soit au niveau des événements de l'histoire, des personnages ou encore de l'écriture. Bien évidemment, ce n'est que mon avis et il est très personnel.
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Un roman hypnotique et moderne qui décrit avec justesse et intelligence certains travers de la société, les affres de l'adolescence même dorée, et on assiste, impuissants, au sacrifice de l'innocence. Magistral.
Lire la critique sur le site : HistoiresSansFin
C'est un moment comme il y en a peu dans nos vies: un -ressaisissement-. on s'habitue trop vite à traîner tous les jours dans un bâtiment qui ressemble à un château. Le mot -lycée- et le vocabulaire éducatif qui l'accompagne viennent masquer l'architecture grandiose et ses détails ciselés par l'histoire et, au bout de quelques semaines à peine, on oublie de contempler les pierres criblées de minuscules coquillages fossiles, les demi-disques de lumière découpés à l'ombre des couloirs d'un cloître, les peintures mangées, les longs pavés qui débordent de leurs jointures... Tout ça devient normal, banal, baigné d'angoisses scolaires. (p.143)
Oh, pas seulement le résultat du contrôle, mais ce que cela prophétisait de notre vie d'après. Derrière chacun de nous sur le bord de sa chaise se tenait une famille qui agrafait des espoirs et des exigences depuis sa naissance à ses photos de classe et qui répétait Mais oui, ma fille est en seconde à Henri-IV, elle va être chirurgienne, polytechnicienne, astrophysicienne, agrégée de mathématiques. (p.16-17)
Tout le monde se confond avec tout le monde. On s’attend toujours à ce qu’on arrive pile à tel endroit, à tel moment, et donc c’est toujours exactement ce qu’on fait – on pourrait aussi bien être quelqu’un d’autre sans que ça se remarque. On passe d’une personne à l’autre, on parle à l’un comme à l’autre, on confond tout le monde… On se laisse tomber et on se récupère comme si rien n’était arrivé. Il n’y a rien de solide nulle part, rien ni personne n’est irremplaçable. On vit parmi nos propres doublures. Et même quand, une fois de temps en temps, on essaie de se faire un peu imprévisible, ça rebondit sans même denter la carrosserie.
Et Frédéric Buisson et Frédéric Genovese, tendus comme des ressorts, ancraient leur regard dans celui, narquois, du prof de maths, qui détenait la réponse en lui comme un sésame.
Oh, pas seulement le résultat du contrôle, mais ce que cela prophétisait de notre vie d’après. Derrière chacun d’entre nous sur le bord de sa chaise se tenait une famille qui agrafait des espoirs et des exigences depuis sa naissance à ses photos de classe et qui répétait Mais oui, ma fille est en seconde à Henri-IV, elle va être chirurgienne, polytechnicienne, astrophysicienne, agrégée de mathématiques.
Ça, c’est pour situer.
Et là, je me dis:
Que c'était bien la peine de se mettre en scène comme ça, Léo, Iseult, moi et tout le monde, à faire des tragédies et des drames dans un théâtre où les pierres sont trop traîtres.
(...)
qu'on est trop les uns sur les autres à se chercher des poux, à se chercher des amis, à se chercher des raisons de chercher des amis.
Qu'on ne comprend jamais pourquoi on aime certaines personnes, et pourquoi on en déteste d'autres, et c'est infernal cette incompréhension. (p.203)
Les Petites Reines, lecture dessinée
À l'occasion de l'adaptation du titre en bande dessinée aux éditions Sarbacane, deux queens de la littérature de jeunesse se partagent le plateau du Live. Avec l'autrice Clémentine Beauvais et l'autrice-dessinatrice Magali le Huche.
Animé par Margaux Leridon.
En cuisine
Les recettes créatives de la crème de la littérature jeunesse.
Avec l'auteur Benoît Séverac.
Ouvrages notamment publiés par Syros.