Il est des auteurs qui font partie de la famille: dès qu'un nouveau roman est annoncé, on sait qu'on va vite lui trouver une place dans notre bibliothèque, sans même avoir lu la 4ème de couv'…
Chez moi,
Steve Berry fait partie de ces auteurs…
Le musée perdu n'est pas son premier roman publié mais le premier écrit, et ré-écrit pour coller à l'actualité de cet artefact mais, je dois bien l'avouer, ce n'est pas son meilleur!
La Chambre d'ambre a réellement existé mais les explications autour de sa réalité, sa description, sa disparition et des hypothèses soulevées pour la retrouver sont un peu redondantes et poussives, voire ennuyeuses. L'action peine à avancer et écorche ainsi la qualité de l'intrigue.
Je n'ai accroché à aucun des personnages présents, si ce n'est les survivants de la Seconde Guerre Mondiale qui, malheureusement, disparaissent bien trop vite de l'histoire.
Les collectionneurs, leurs émissaires sont un peu trop caricaturés à mon goût, la rivalité entre eux dépassent un peu trop la crédibilité qu'on en attend et certaines scènes d'affrontement sont sans intérêt.
Le couple d'américains qui se rabibochent lors de leur aventure européenne sont un peu plats et fades.
Heureusement que le noeud du mystère est là!
J'ai adoré le contexte du vol de la Chambre d'ambre, écho au pillage auquel se sont adonnés les belligérants de l'époque. N'avez-vous jamais remarqué que tout conflit armé ne se limite jamais à s'affronter, semer la mort et la destruction?
Non. Il s'accompagne systématiquement de la destruction de la culture d'autrui par le biais de la l'anéantissement physique des témoins de cette culture, à savoir les oeuvres d'art. Sa destruction ou son appropriation arbitraire!
La spoliation des biens lors de la Seconde Guerre Mondiale est un sujet terrible et passionnant et toujours d'actualité au vu du nombre d'oeuvres qui n'ont jamais réapparues depuis.
En cela, les passages abordant la passion, voire l'obsession, de certains collectionneurs, des trafics et des moyens mis en oeuvre pour les chercher, les trouver, les acquérir plus ou moins légalement, pour leur seul confort ou les yeux d'autrui, nous éclairent sur le monde de l'art et ses excès, et ce, avec bonheur!
Six tonnes d'ambre sur 55 m2 de marqueterie à déménager sans dommage du Palais Catherine, de Tsarskoïe Selo, près de St Petersbourg, n'était pas envisageable aux yeux des russes. Grave erreur, les nazis, eux, l'ont envisagé et réalisé en 1941. Mais depuis… mystère… La huitième merveille du monde, objet de fantasme pour grands collectionneurs d'art, une obsession pour d'autres, a disparu!
Steve Berry explore toutes les pistes creusées et imaginées, de l'incendie du château de Könisberg (dernier lieu connu pour la présence de cet ambre) en 1945 par les troupes soviétiques à la localisation dans le complexe Wittekind en Basse-Saxe.
L'issue imaginée par l'auteur dans ce roman n'est malheureusement pas à la hauteur du mythe mais a l'avantage de son sauvetage…
Ce 4 étoiles est certainement surévalué mais, comme pour tous les autres
Steve Berry, le roman a rempli son contrat avec moi: une lecture agréable, des anecdotes historiques et archéologiques passionnantes et mon âme d'enfant friande de chasse au trésor titillée. C'est tout ce que je demande!
Par contre, le choix du titre français laisse franchement à désirer, c'est à la limite de la publicité mensongère car il n'est aucunement question d'un musée perdu! Donc, je préfère de loin le titre original qui est, lui, fidèle au roman: The Amber Room (La chambre d'ambre, tout simplement!).
Une valeur sûre donc, mais pas inoubliable quand même! Je préfère de loin la série des Cotton Malone!
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