Sur terre et sur mer : Plougastel-Daoulas

Merci à Babelio et aux éditions du Palémon pour ce partenariat. 
J'ai découvert avec plaisir un nouveau héros de roman policier : Malo Mahé. Ce livre raconte sa première enquête, et je dois dire que j'ai été séduite par ce personnage atypique. Tout d'abord, il est journaliste, ou, pour être plus précise, pigiste, il s'occupe de tous les événements locaux et n'en demande pas plus, vivant très bien comme cela. Il n'a pourtant rien d'un dilettante, il a simplement des choix de vie différent. Aujourd'hui, il couvre l'enlèvement d'épaves de bateau. Avant, elles étaient considérées comme jolies, les épaves, dignes d'être photographiées par les touristes. Désormais, l'on se rend compte à quel point elles sont polluantes. Au cours de cette opération, un corps sans vie est découvert, et Malo a un doute : cette personne, il la connait, il l'a interviewé voici fort peu de temps, il s'agit d'un réfugié ukrainien. Malo n'a alors qu'une envie : savoir qui a commis ce crime. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il envisage immédiatement de mener l'enquête, non, il donne d'abord des informations à sa rédactrice en chef, puis à la gendarmerie. Ce crime n'est hélas que le premier d'une série bien trop longue. Serait-ce des crimes racistes ? 

Oui, quelque chose ne tournait pas rond dans ce beau coin de Bretagne. Ce récit sera pour nous l'occasion de découvrir les milieux nationalistes bretons ainsi que (encore et toujours ai-je envie de dire) le racisme ordinaire, banalisé, le racisme dont ceux qui l'expriment ne se rendent même pas compte et donnent follement envie de les secouer. Il nous montre aussi, comme partout ai-je envie de dire, l'importance de la famille dans la construction d'un individu. C'est pour protéger leur famille que Yuri ou Abdel ont quitté leur pays. C'est parce qu'il ne sait pas comment sont morts ses parents (dix ans plus tard, l'affaire n'est toujours pas résolue) que Malo ne va pas toujours bien. Je qualifierai presque ce polar d'intimiste, tant les liens sont ténus entre les personnages, tant le passé de chacun, les traumatismes subis, ont des répercussions dans leur présent, et impactent même leur futur. Je parlerai aussi de la solitude, qu'elle soit voulue, recherchée, ou subie, elle est là, bien présente, peut être apaisante, ou signe d'un mal être profond. Dit ainsi, cela donne presque l'impression que je ne parle pas d'un roman policier, et pourtant, la construction des personnages, l'attachement que l'on peut ressentir pour eux est au moins aussi important que l'intrigue elle-même. 

J'avoue que les débuts de ma lecture on était un peu laborieux. J'ai lu plusieurs ouvrages de cet auteur et le ton est ici bien différent, moins sombre et pour moi moins accrocheur. Mais j'ai persévéré et j'ai bien fait. Car finalement l'intrigue est assez tortueuse même si j'ai fini par trouver le coupable bien avant le dénouement.
Malo Mahé est un jeune homme qui se cherche encore, fragilisé par un drame qui a bouleversé sa vie. Pigiste pour un journal local finistérien il s'occupe des événements locaux de sa ville, Plougastel-Daoulas. Et lorsque des meurtres surviennent touchant les employés des serres Morvan, cultivateurs de fraises, Malo se sent concerné. Un contentieux l'oppose depuis toujours aux Morvan car ses propres parents étaient en conflit avec eux. le bio contre la culture intensive. Et puis Malo a toujours pensé qu'ils étaient responsables de leurs décès.
Alors Malo enquête et si ça part au début dans tout les sens il faut avouer qu'il finit par avoir des déductions plutôt bien vu.
En aparté l'auteur nous donne les compte-rendu d'un psychiatre qui a effectué une étude sur de jeunes enfants et il nous parle du patient 29, qui semble avoir un problème de comportement. Ce n'est pas très clair et bien sûr on se demande qui est ce patient 29.
Il faut reconnaître que l'histoire est bien emmenée et nous fait bien cogiter. Pas hyper passionnant mais pas inintéressant. le cerveau humain est complexe et qui peut dire à quel moment il fait basculer un individu vers l'irréparable ? Parfois il suffit de peu et ici c'est cela que l'on cherche tout au long de ce récit, l'élément déclencheur.
Dans la boucle entre le fait que les serres de Plougastel-Daoulas emploient beaucoup d'étrangers car le manque de main-d'oeuvre est énorme. Plane le doute des crimes racistes ce qui fait un sacré mélange.
Malo Mahé réussira-t-il à résoudre ces crimes, et le lieutenant de gendarmerie Zoé Kerjean sera -t-elle pour lui une alliée ou une ennemie ? Je vous le dis ça cogite sévère dans le milieu des fraises. Qui aurait cru que dans un endroit comme Plougastel-Daoulas la mort s'inviterait aussi violemment ?

Merci à Babelio pour cette masse critique privilégiée et aux éditions Palémon pour l'envoi de cet ouvrage.

Une nouvelle série policière implantée en Bretagne, dont voici le premier volume.

Malo Mahé a toujours vécu à Plougastel-Daoulas. Depuis la mort de ses parents, il a vendu leurs terres et continue à vivre dans la maison familiale au Tinduff. Trentenaire, il vivote grâce à ses piges pour le journal local, Les Voix de l'Ouest. Alors qu'il couvre la mise au rebut d'épaves, il est le premier à remarquer un cadavre dans un des bateaux. le choc est encore plus grand quand il reconnaît la victime, un émigré ukrainien qu'il avait interviewé à l'occasion d'un article sur la main d'oeuvre employée dans les serres. Déterminé à mener son enquête, soupçonnant un crime raciste, il se met à dos la gendarmerie même s'il y retrouve Zoé, une ancienne copine de lycée. Aussi, quand une nouvelle victime, présente elle aussi sur la photo qui illustre l'article, est découverte, il devient le principal suspect.

C'est un roman policier qui tient plus du cosy mystery que du thriller. L'intrigue tient la route, même si on voit très vite où elle va nous mener en raison des analyses psychiatriques présentes dès le début du livre. Mais ses méandres sont aussi l'occasion d'infiltrer les milieux nationalistes bretons, ce qui n'est pas inintéressant, et de nous faire peu à peu découvrir la personnalité et les convictions écologiques et politiques de Malo. Situé ailleurs, je ne suis pas sûre que j'aurais vraiment apprécié ce roman, mais j'ai eu beaucoup de plaisir à y reconnaître des lieux que je connais bien.

Malo jeune correspondant de presse dans sa petite commune de Plougastel, va se retrouver impliqué dans une série de meurtres, bien malgré lui. Zoé son amie du lycée fait partie de l'équipe de gendarmerie qui enquête sur les meurtres. Ils s'étaient perdus de vue pendant quelques années, leurs retrouvailles ne se passent pas dans les meilleures conditions pour espérer renouer des liens. Seront-ils utiles l'un à l'autre ? Arriveront il a créer des liens malgré la situation qui n'est pas des plus faciles pour eux ?
On suit ici l'avancée de leur histoire tout en étant plongé dans l'enquête pour meurtre. Nous sommes baladés par l'auteur en se persuadant avoir trouvé l'énigme finale lors d'un chapitre puis de tout remettre en doute au suivant.
Je suis ravie d'avoir pu découvrir la plume de Christian Blanchard qui m'avait déjà tenté en 2021 lors du Livr'a Vannes avec son roman " La mer qui prend l'homme". Malgré quelques petites longueurs en début de roman, Malo et Zoé m'ont donné envie de découvrir d'autres romans de cet auteur et de suivre ces personnages très attachants dans de nouvelles aventures.
Merci à la masse critique Babelio pour ce concours ainsi qu'à la mission d'édition Palemon édition pour ce bel ouvrage.