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EAN : 9781365409684
242 pages
lulu.com (08/11/2016)
4.09/5   58 notes
Résumé :
Tandis que le monde évolue et que la jeunesse fait preuve d’une plus grande ouverture d’esprit qu’avant, il reste tout de même des sujets dont il ne faut pas parler, des tabous qui ne sont pas prêts à être brisés. Mais quand l’inceste cache un amour inconditionnel, que deux âmes ont simplement eu la malchance de ne pas naître dans les bons corps, n’est-il pas envisageable d’accepter l’inacceptable ?

Will ne prendra pas le risque, il préférera partir à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Will vient d'avoir son baccalauréat et c'est pour lui l'occasion de commencer une nouvelle vie. Loin de sa famille, enfin surtout de sa soeur. Adieu La Bretagne qu'il aime pourtant beaucoup, Will s'inscrit à l'université de Bordeaux. Il ne sait pas trop bien encore ce qu'il va faire de sa vie, mais une chose est certaine : il lui faut prendre de la distance. Car l'impossible s'est produit : Will est tombé irrémédiablement amoureux de sa petite soeur. Ce n'est pas du désir, mais bel et bien de l'amour, le vrai. Seule solution, s'éloigner et tenter de l'oublier. Mais est-ce vraiment en mettant 600km entre eux et en coupant le plus possible les communications qu'il va pouvoir passer à autre chose ? Peut-il réellement effacer des sentiments aussi forts et pourtant interdits ? de plus, Will en est convaincu et d'ailleurs il ne se pose même pas la question : cet amour est unilatéral. Sa soeur ne peut pas l'aimer autrement que comme son frère… Arrivant sur Bordeaux, Will va se construire une nouvelle vie avec une seconde famille et des amis extraordinaires. Mais ce n'est pas pour autant que Sarah s'effacera de sa mémoire et de son coeur. Et puis, cette dernière est-elle prête à laisser partir son frère comme ça, sans un réel au revoir ?

Vous l'aurez donc compris, Pardon nous parle d'une histoire d'amour peu ordinaire, celle qui se déroule entre un frère et une soeur. L'histoire tabou d'un amour qui vous tombe dessus sans que ne puissiez y faire quelque chose. Je vais, avant d'aller plus loin, citer les notes de l'auteure qui viennent introduire l'ouvrage :
« Il est important de rappeler qu'une relation incestueuse n'est pas illégale lorsqu'elle est consentie. Il ne faut pas confondre l'inceste avec un abus sexuel ou un viol incestueux, l'un est légal tandis que les autres sont punis par la loi, l'un est consenti tandis que les autres sont des actes criminels. Si l'inceste reste un sujet tabou dans notre société, il n'est cependant pas illégal ». Pour moi, ce fut ici, déjà, une révélation. Ce n'est PAS illégal. C'est illicite, c'est-à-dire défendu par la morale dans le cas présent.

N'allez pas croire pour autant que le livre d'Erika Boyer incarne un plaidoyer pour l'inceste. Ce livre est tout sauf cela, tout sauf un jugement sur la relation. Là où notre jeune auteure excelle, c'est dans la neutralité qu'elle va conserver tout à long de son histoire, pourtant racontée du point de vue de Will. À aucun moment, l'apologie d'une telle relation n'émerge, mais elle ne tombe pas non plus sous le couperet d'un jugement négatif. Bien entendu, l'histoire de Will et Sarah rencontrera des avis très différents, très tranchés même, et je suis certaine que rien que parmi vous, mes lecteurs, certains sont comme moi, ouverts à ce genre de relations, car l'amour ne se choisit pas, mais ouverts ne veut pas dire inciter ou promouvoir. Et pour d'autres j'imagine que c'est tout l'inverse et que l'idée d'un couple formé par un frère et une soeur vous répugne, révulse. Oui, mais ne réfléchissez pas à votre propre relation avec vos frères et soeurs. Pensez ouvertement, librement, sans vos schémas et ancrages familiaux. Car c'est ce que Pardon vous invite à faire. C'est ce que Will vous propose, malgré lui. Will n'aura de cesse de se flageller et de se maudire pour ses sentiments qu'il ne peut avouer. Will part loin, se punit, car que mérite-t-il de mieux ? Will ne peut aimer une autre femme, quand il embrasse une fille, il sait que ce n'est pas Sarah. Personne ne peut la remplacer, elle occupe une place bien trop importante.

D'une manière générale, l'auteure a su créer une histoire qui tient la route et qui nous entraine sur un cheminement, une réflexion intéressante sans chercher non plus à trop intellectualiser l'ensemble. le livre ne présente rien de snob ou d'élitiste sur la question et n'a pas besoin de références littéraires alambiquées pour nous entrainer sur une piste intéressante, abordée avec une neutralité exceptionnelle. Au cours de ses études sur Bordeaux, Will va rencontrer des étudiants, dont son meilleur ami qui est super, une jeune femme qui sera très proche de lui, mais aussi celui qui lui loue son logement et l'accueille comme un fils, Achir accompagné de son fils et de sa fille. Achir, de religion musulmane, n'aura pas forcément l'ouverture d'esprit qu'on souhaite voir au sujet des sentiments de Will, et puis les différents avis des personnages principaux ou secondaires viendront se croiser, pour refléter notre réel, notre société où la diversité des opinions demeure. Toutefois, dans le traitement de ces avis, Erika Boyer n'en fera jamais de trop. Ne vous attendez pas à voir des personnages super enthousiastes de tels sentiments par exemple. Mais partez plutôt à la recherche de l'acceptation, de la tolérance.

Un point que j'avais souligné lors de ma lecture et dont j'ai fait part à l'auteure, c'est qu'elle a eu le courage d'écrire le roman à la première personne, celle de Will. Nous entrons véritablement au plus profond de ses pensées, des plus pures aux plus impures, de sa culpabilité, de ses émotions, de sa souffrance. Will a cheminé tout au long des années et nous fait part de sa façon de voir les choses et surtout de comment il a compris que ce n'était pas une lubie ou un simple désir, mais du véritable amour et pas vraiment celui qui lie un frère et une soeur. Will, ce garçon au coeur tendre, mais pris par une seule personne et qui ne se laisse pas approcher. C'est un personnage très attachant. C'est au fond un Mr Toutlemonde, tout comme ses amis, ils sont simples, naturels, authentiques. Tout sonne juste, vrai et si vous êtes allés à la FAC alors vous vous remémorerez sans problème l'ambiance de l'université et de ses « à côté ». L'auteure nous a épargné les clichés pour faire de ses personnages des êtres vivants, vibrants, aimants. Will sait aussi qu'il plait facilement aux femmes, mais, de par son humilité et de par les sentiments qu'il porte à Sarah, il n'en jouera jamais. le mot qui nous vient en tête pour le décrire, au-delà de l'amour inconditionnel pour sa petite soeur est son respect, son humanité. Aimer sa soeur est un lourd secret, un fardeau même et Will restera très longtemps réticent à partager tout cela avec ses proches.

Sarah, la petite soeur, apparaitra bien entendu dans cette sublime histoire. Jeune femme touchante, passionnée d'art, nous ressentirons sans aucune difficulté toute sa sensibilité et sa douceur. Ces sourires ne sont que lumière, sa douceur n'est que torture pour Will. Tandis que ce dernier lutte pour rester éloigné, Sarah elle ne veut pas perdre son frère. Alors que le lecteur ignore tout des sentiments et des attentes de Sarah, il suit en même temps la fuite de Will. Et le tout donne un jeu de chat et de la souris qui les dépasse. Entre eux, tout se transforme en évidence, ils ne font qu'un, ils sont inséparables. Je ne vais pas vous révéler ici l'issue de l'histoire et ce qu'il advient de l'amour que Will porte à Sarah, mais sachez que le traitement de l'histoire n'aurait pu être mieux à mon sens. Tout ce qui doit être amené le sera en douceur et toujours de manière neutre. Comprenez bien que Pardon ne fait pas l'apologie de l'inceste, mais ne le condamne pas non plus. Comprenez que ce ton neutre n'est pas non plus dénué de nuances fascinantes, bien au contraire cette neutralité qui comporte ses propres reliefs vous entraine sur une réflexion pertinente et intense, authentique et réaliste.

Quant aux personnages secondaires de l'histoire, mais importants, le travail s'avère remarquable également. Pas de cliché, des gens comme vous pouvez en rencontrer tous les jours, des sentiments amicaux qui se développent, tout comme la confiance. David sera bien entendu le personnage qui nous marquera le plus ainsi que sa petite amie. Même si un élément de leur histoire se sent un peu de « loin », rien n'est entaché pour autant et nous adorons les découvrir, comprendre ce qu'ils peuvent alors apporter à notre cher Will. J'avoue en revanche avoir moins apprécié Kelia, mais je ne veux pas en dire trop pour que vous puissiez la découvrir vous-même et vous faire votre propre avis. Ce n'est pas du tout un mauvais personnage, simplement, je n'approuve pas certaines choses à son sujet. Il y aura aussi les connards de service toujours présents dans une bande de potes de fac, mais non clichés. Juste mauvais. Et puis les autres qui aident Will à avancer, Luke et sa femme, mais également sa seconde famille.

Retenez surtout une chose à propos de ce roman au sujet tabou : les choses sont abordées d'une manière unique et lumineuse. Pas besoin de faire dans le pathos ou le dramatique, mais au contraire, versons dans l'amour, la lumière et l'acceptation des sentiments, de soi et des choix différents. À aucun moment l'auteure ne juge ou condamne ses personnages, à aucun autre elle ne les encourage. L'histoire s'incarne avec authenticité sous sa plume, avec évidence et passion et cette exposition des faits n'a d'autre but que d'être comprise. Personne ne vous demande de le cautionner ni de le juger, juste de comprendre et le respecter. Quel courage que d'écrire son premier roman sur une thématique si sensible! Quelle prouesse aussi de faire passer un message de tolérance et d'acceptation des sentiments « non conventionnels ». Et quelle audace que de nous prouver que parfois, rien ne peut s'opposer au destin!

Mais attention, Pardon n'incarne pas pour autant un conte de fées où tout est beau, merveilleux. Will et Sarah s'exposent à des choix difficiles, au jugement de certains. Ils savent qu'ils devront affronter des choses ensemble s'ils décident de s'engager dans cette relation. le sacrifice sera important. D'ailleurs, il commencera par confronter leur mère, si douce et si spéciale à la fois. Mon seul regret dans ce livre c'est justement que la maman n'ait pas eu un peu plus de place au coeur des choix et de la vie des personnages. Mais c'est un parti pris que je respecte et Erika Boyer nous a proposé là encore un personnage authentique qui bien sûr s'inquiète de son fils, mais ne veut pas empiéter sur sa liberté, qui travaille plus qu'il ne le faut et qui dissimule certaines choses dans l'intérêt de ses enfants. Une vraie mère qui se sacrifie même si nous ne la voyons que peu. Une mère qui a fait des erreurs, mais qui n'a jamais cessé d'aimer.

Enfin, parce que tout ne saurait être parfait (déjà que pour un premier roman je suis sur les fesses hein), je note juste un petit bémol sur le début du livre, notamment le chapitre 1, blindé d'aller-retour dans les dates qui a commencé par me déstabiliser. Soyez rassurés, ce ne sera plus le cas par la suite. Si bien entendu nous avons le droit à des flashbacks essentiels, ils ne viendront plus vous troubler, mais bel et bien vous apporter des points complémentaires nécessaires à la bonne compréhension de cette relation unique et magique. Une histoire sans clichés, quand on se lance véritablement dans la publication, je ne peux qu'applaudir. Bonus : sachez que vous trouverez une sublime explication à l'illustration de la couverture de ce roman au cours de l'histoire.

En bref

Quand une jeune auteure se lance avec un roman aussi audacieux que Pardon, nous ne pouvons qu'applaudir. S'affranchissant de clichés ou de jugements inutiles, Erika Boyer nous présente une histoire d'amour moralement inacceptable, sous sa forme la plus lumineuse. À l'aide de personnages touchants et totalement authentiques, elle ne peut qu'atteindre son lecteur et l'amener à réfléchir sur cet amour entre un frère et une soeur. Brillant et émouvant.
Lien : https://bettierosebooks.com/..
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je remercie chaleureusement Erika Boyer pour l'envoi de son roman Pardon.
Will est amoureux, très amoureux... Problème, il est amoureux de Sarah... sa soeur..
Evidemment, il sait que cet amour est interdit, il sait qu'il n'a pas le droit d'avoir de tels sentiments.. mais les sentiments, ça ne se commande pas !
Alors, Will fuit les siens et part à l'université poursuivre ses études à 600 km de sa soeur et de leur maman.
Mais comme je l'ai dit plus haut, les sentiments ne se commandent pas et ils peuvent rattraper le jeune homme...
Pardon est un roman qui m'a troublé car j'ai toujours un peu de mal avec l'inceste consenti. J'ai déjà lu au moins deux romans sur le sujet, à commencer par la série des Fleurs captives de Virginia C. Andrews que j'ai lu quand j'étais adolescente. Deux des enfants étaient amoureux. Et plus récemment, Forbidden de Tabitha Suzuma. Deux lectures qui ne m'ont pas laissées indifférentes, d'ailleurs des années après je me souviens encore du couple de Fleurs Captives et de leur amour inconditionnel.
Alors, allais je aimer Pardon ?? J'en doutais et pourtant, à ma grande surprise, j'ai beaucoup aimé ce roman.
Pardon c'est l'histoire d'un amour fort, beau mais interdit par la société car il concerne un frère et sa soeur.
Ils n'ont rien demandé à personne, ils sont tombés amoureux, c'est ainsi. Assumer ou ne pas assumer ? Telle est la question !
Je n'en dirais pas plus, pas question de trop en dévoiler mais nous avons ici une jolie histoire, très compliquée car interdite.
L'auteure n'en fait pas trop, je ne me suis pas sentie mal à l'aise et j'ai espéré que l'amour pourrait aussi triompher malgré qu'ils soient frères et soeurs.
C'est joliment écrit, comme sait le faire Erika Boyer (quatrième roman que je lis de l'auteure et je suis fan :). C'est tout en sensibilité, en pudeur, pour un sujet difficile mais super bien traité ! Franchement chapeau.
Je mets un très joli quatre étoiles et demi à ce roman d'amour.
Ne vous arrêtez surtout pas au fait qu'ils soient de la même fratrie, vous passeriez à coté d'un joli livre, très touchant :)
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PARDON… ERIKA A TOUCHE MON ÂME DE LECTRICE !
« Love is love. » – Harry Styles

A tous ceux qui célèbrent l'amour sous toutes ses formes.

Cette chronique ne sera définitivement pas comme les autres… J'avais ce roman dans ma bibliothèque depuis presque un an… Mais je n'avais pas encore sentir le « besoin » de le lire, comme si j'attendais « LE » moment propice pour le lire ! Et ce fut un déclic quand j'ai parlé du roman [Forbidden] sur mon compte instagram. Depuis quelques temps, j'essuie beaucoup de déceptions livresques et j'avais besoin d'une lecture qui me redonne cet amour de la lecture. J'aime bien les lectures légères surtout en cette saison, mais sur l'instant T j'avais besoin d'une histoire qui me touche au plus profond de moi. Et quoi de mieux qu'un roman d'Erika Boyer pour me rebooster et réanimer mon âme. Je vais commencer par vous parler du thème de ce roman qui est tabou. L'inceste consenti…

Erika Boyer a su offrir une note à ses lecteurs que je vais vous livrer comme ça les plus frileux d'entre vous en ce qui concerne ce thème aura peut-être envie de découvrir cette merveilleuse histoire.

Note

Il est important de rappeler qu'une relation incestueuse n'est pas illégale lorsqu'elle est consentie. Il ne faut pas confondre l'inceste avec un abus sexuel ou viol incestueux, l'un est légal tandis que les autres sont punis par la loi, l'un est consenti tandis que les autres sont des actes criminels. Si l'inceste reste un sujet tabou dans notre société, il n'est cependant pas illégal.

Inceste – nom masculin singulier : union illicite entre des personnes liées par un degré de parenté entraînant la prohibition du mariage, dans une société donnée.

Illicite – adjectif singulier invariant en genre : qui est défendu par la loi ou par la morale.

« le-dictionnaire-com »

« En France, l'inceste, c'est-à-dire le rapport sexuel entre deux personnes qui sont parents à un degré où le mariage est interdit, ne constitue pas une infraction spécifique. Si la relation est librement consentie et concerne deux personnes qui ont dépassé l'âge de la majorité sexuelle, fixé à quinze ans dans notre pays, elle ne tombe pas sous le coup du code pénal. »

« senat.fr »

Maintenant je vais pouvoir vous livrer mon ressenti sur cette histoire atypique. C'est le quatrième roman d'Erika Boyer que je lis et je peux maintenant vous avouer que j'ai un réel coup de coeur pour sa plume. Je suis amoureuse de sa manière d'écrire, de sa façon de voir la vie et ce qu'elle transmet à travers tous ses récits.

Depuis que je lis assidûment, j'ai pu constater que je suis plus ouverte d'esprit, moins limitée dans mes idées et j'apprécie davantage mon existence depuis que je lis des histoires telles que [Pardon].

DES PERSONNAGES PLUS VRAIS QUE NATURE !
Erika nous offre encore une palette de personnalités éclectiques dans ce roman. Si Will est notre narrateur et que j'ai vécu cette histoire à travers ses yeux, je me suis énormément attaché à tous les personnages de ce livre.

Will est un jeune homme sensible, tourmenté par ses sentiments qu'ils considère dans un premier temps comme « malsains ». Will aime totalement, inconditionnellement et d'un amour sincère et pur. Mais hélas cet amour est « tabou », « interdit »… Mais aux yeux de qui ? Will prend un décision déchirante, partir loin de sa soeur, loin de cet amour qui lui brise le coeur. Will est un personnage qui s'est emparé de mon coeur. Il est tellement touchant, humain et aux prises avec ses émotions. C'est notre personnage principal et il nous narre son histoire sans barrières, sans faux semblants ! Il se met à nu dans un récit qui nous démontre que l'amour, le vrai ne s'oublie jamais.

« Certains fous disent que le véritable amour c'est d'être heureux pour l'être aimé, même s'il est épris d'une autre personne. Ces gens n'ont sûrement jamais aimé avant. Il n'y a pas de pureté dans ce domaine, l'amour véritable c'est quand tu te bats et donnes tout ce que tu as pour avoir celui ou celle que tu aimes dans tes bras, tout près de toi. »

Sarah est une jeune femme touchante que vous découvrirez dans le récit de diverses manières, c'est davantage la vie de Will que l'on découvrir dans un premier temps, sa nouvelle vie à Bordeaux, ses nouveaux amis et son quotidien qui le mèneront à l'inéluctable. Les personnages de ce roman sont puissants, Erika Boyer a su leur donner vie de manière très réelle. Je me suis attaché à chacun d'entre eux.

UN RÉCIT QUI BOUSCULE LES PRÉJUGÉS !
Vous avez peut-être déjà votre avis sur l'inceste. Vous êtes peut-être même persuadés de vos convictions mais pensez-vous pouvoir les remettre en question ? Je crois que ces dernières années j'ai énormément évoluée. Je ne me laisse plus guider par la morale, par les qu'en dira-t-on… J'aime être bousculée, que l'on m'ouvre les yeux sur des sujets à débat.

L'inceste c'est tabou… Mais l'amour dans tout cela ?

Erika Boyer a su aborder cette thématique avec bienveillance, elle prend position et en même temps elle reste neutre car tous les personnages de ce récit ont leur propres convictions concernant l'histoire de Will et Sarah. On va vivre ce récit intensément, j'ai été complètement happée par cette histoire. J'étais tellement émue et je me suis sentie concernée par la relation de Will et Sarah. Notre héros va faire des choix et en assumer les conséquences.

Le récit a un cheminement captivant, Erika Boyer a su mettre l'accent sur les émotions, sur les difficultés d'adaptation de nos héros, sur leurs choix et leurs perspectives d'avenir. Cette tranche de vie m'a changé, elle a gonflé mon coeur d'amour. Les émotions m'ont dévastée, consumée et vraiment secouée.

« Tu manques à ma vie. »

J'ai particulièrement aimé la bienveillance et le fait que l'autrice ait choisi un axe non dramatique pour illustrer le thème de l'inceste. Attention, nos héros vont traverser des épreuves difficiles faites de manque, de frustration, de culpabilité et des remises en question qui ne manqueront pas de bouleverser leurs existences. Cette histoire m'a fait beaucoup de bien, elle m'a redonné foi en l'amour quel qu'il soit, foi en l'humanité et en la bienveillance.

« J'ai tellement peur qu'une autre personne prenne ma place dans ton coeur. Pire encore, j'ai peur que tu finisses par ressentir de l'amour pour quelqu'un qui n'est pas moi. »

UNE PLUME TOUJOURS AUSSI VIVANTE ET POÉTIQUE !
Erika Boyer n'hésite pas à nous offrir des récits très intenses tout en restant relativement légers et faciles à lire. Sa plume est vivante, douce et sincère. Elle se livre à 100% dans son écriture, elle affirme ses convictions, milite pour des sujets qui lui tiennent à coeur. Je suis tellement réceptive à son style et sa façon d'écrire.

Le récit est très bien construit, elle nous donne des éléments de compréhension, quelques retours en arrière qui nous permettent de bien comprendre notre héros. L'amour est naturellement évoqué, il est magnifié à chaque page que l'on tourne.

Ce roman n'est pas une romance classique. C'est une ode à l'amour sous toutes ses formes. On ne choisi pas qui l'on aime, l'amour nous tombe dessus… Ce n'est pas pour rien que l'on dit que l'on tombe amoureux de quelqu'un ou de quelque chose.

La psychologie de cette histoire d'amour est très bien abordée, progressivement on lutte avec Will, on affronte ses peurs en même temps que lui et on ressent tout l'amour qu'il porte à Sarah, sa soeur et j'ai trouvé cela libérateur de pouvoir vivre cet amour librement même s'il est tabou.

« Brise mon coeur si ça te plaît, cela ne m'empêchera pas de t'aimer. Je me fiche de ne pas être ta première fois si je peux être ta dernière. »

Il n'y a aucune précipitation dans cette histoire, elle se déroule sur un laps de temps assez important pour permettre à nos personnages d'appréhender leur éventuelle relation amoureuse. Erika Boyer a choisi un cheminement lent et captivant. J'ai été totalement séduite par les choix qu'elle a fait tout au long de l'histoire. Elle a abordé le thème avec tact, finesse et intelligence. Elle a su nous offrir divers points de vue en ce qui concerne l'histoire de Will et Sarah, ce qui permet au lecteur d'avoir sa propre réflexion sur le sujet de l'inceste consenti, je rappelle le fait que cela soit consenti dans le récit, c'est important.

« Je ne me souviens que du bon, de l'amour et de la joie que j'ai pu ressentir en toi. le reste est mort dans mon esprit, tous ces souvenirs où je nous voyais, partageant le même sang, je les ai effacés. »

Il y a d'autres thèmes importants qui sont abordés dans l'histoire, comme la religion, la famille, et l'amitié. Toujours très bien représenté et mis en avant avec brio.

EN BREF :
[Pardon] est le tout premier roman d'Erika Boyer et je le trouve absolument parfait. Elle a su offrir à ses lecteurs une romance atypique qui aborde le thème de l'inceste consenti. L'histoire d'amour d'un frère et une soeur qui transcende n'importe quel amour. J'ai choisir de lire ce roman au moment propice, j'avais besoin de Will et Sarah, de leur histoire si touchante et bienveillante. J'avais besoin de ces émotions qui m'ont gonflé le coeur à bloc. Avec sa plume douce et poétique, Erika Boyer sort des sentiers battus avec un roman merveilleux qui nous prouve que l'amour est un sentiment pur. J'espère sincèrement que vous aurez envie de découvrir l'histoire magnifique de Will et Sarah !

A lire si vous aimez…

Les romances atypiques.
Les thèmes tabous tel que l'inceste consenti.
Les héros bienveillants, attachants et touchants.
Les récits poétiques qui transmettent de beaux messages.
Lien : http://www.lmedml.fr/2019/06..
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J'ai découvert ce bouquin en regardant une video d'une chaine youtube dont j'ai oublié le nom. J'ai eu tout de suite très envie de lire ce bouquin. Et oh surprise et heureuse coïncidence, le jour même il était proposé en partenariat sur Livraddict. Je me suis empressée de postuler et j'ai eu la chance d'être choisie. J'ai donc reçu mon livre dédicacé et accompagné d'une très gentille carte de voeux de la part de l'auteure que je remercie très fort.

Tandis que le monde évolue et que la jeunesse fait preuve d'une plus grande ouverture d'esprit qu'avant, il reste tout de même des sujets dont il ne faut pas parler, des tabous qui ne sont pas prêts à être brisés. Mais quand l'inceste cache un amour inconditionnel, que deux âmes ont simplement eu la malchance de ne pas naître dans les bons corps, n'est-il pas envisageable d'accepter l'inacceptable ?

Bien que je sois en retard dans la rédaction de mon billet, je me suis jetée sur le livre et je l'ai plié en quelques jours. Commençons par le futile, j'adore la couverture. Les couleurs sont très jolies et après lecture, je trouve qu'elle correspond très bien au contenu proposé par le livre. Une vraie réussite de ce côté là !

Mais niveau contenu justement me direz-vous ? Je dirai tout de suite que je n'ai pas été déçue. Je dois dire quand même que j'ai commencé par avoir un peu de mal avec Will, le héros de notre histoire, qui semblait porter toute la misère du monde sur ses épaules. J'ai trouvé qu'il se triturait beaucoup l'esprit et je n'ai pas toujours vraiment compris ses choix au fil du récit. Au fur et à mesure, j'ai appris à l'apprécier mais je ne me suis jamais totalement attachée à lui et je ne saurai pas exactement expliquer pour quelle raison. C'est étrange. En revanche, j'ai beaucoup aimé le personnage de David qui devient le meilleur ami et confident de Will. Il est plein de vie, original, très fort et amusant. J'ai aimé sa façon d'accueillir le secret de Will, c'est un personnage qu'on aimerait connaitre "en vrai" et un ami précieux comme il en existe peu.

J'ai aimé ma lecture parce que, sous couvert d'un roman contemporain qui flirte avec la romance, Erika nous oblige à remettre nos conceptions de l'amour, du couple et de la famille en question. Alors, je suis fille unique et je ne connais pas la puissance de l'amour fraternel mais il n'empêche que j'ai eu la tête farcie de questions. Je me suis demandé comment j'aurai réagi si un ami m'avait confié un tel secret, aurai-je bien pris la nouvelle ou est ce que j'aurai porté un jugement sans tenter de comprendre ? J'avoue ne pas avoir trouvé la réponse ...

Pour un premier roman, il est vraiment très réussi et c'est gonflé de la part d'Erika d'avoir osé aborder un sujet aussi sensible ! Un grand bravo à elle pour cette audace ! Alors bien entendu, on sent une plume peut-être un peu jeune, notamment dans les descriptions que j'ai parfois trouvé un peu lourdes ou un peu proposées façon guide Michelin (oui, je pinaille). Certes, certains passages sont un peu plus mous que d'autres et ont pu me paraître un peu longs ... Oui, l'emploi du passé simple m'a peut-être un peu gonflé à la longue (et le passé simple, je trouve que ça alourdit un récit) ...

Et pourtant, c'est un livre que je vous recommande vivement, ne serait-ce que pour le sujet qu'il aborde. C'est hyper rare en littérature, à part "Forbidden" qui prend les toiles d'araignée dans ma PAL, je ne connais pas d'autres titres. D'ailleurs, si vous en avez je suis preneuse, n'hésitez pas à me les donner.

Si votre route croise le chemin de "Pardon", surtout ne passez pas à côté !
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C'est le premier livre que je lis sur l'inceste consenti et j'avoue avoir appréhendé un peu avant ma lecture, malgré mon esprit très ouvert. C'est un sujet tabou et, parce qu'il l'est, on peut avoir des préjugés malgré nous. Pour moi, l'inceste a toujours été synonyme de viol, d'abus, de mal. Quand l'auteure avait présenté son livre à travers une vidéo, j'ai découvert qu'il pouvait y avoir un inceste consenti ; je ne pouvais que découvrir son livre ! Même si je ne comprends pas comment il est possible d'aimer de cette façon quelqu'un de sa propre famille (c'est psychologique, ça reste assez compliqué à concevoir quand on n'est pas concerné je trouve), j'ai beaucoup aimé ce que l'auteure a fait du sujet. Il n'y a rien de choquant, bien au contraire...

Will est rongé par ses sentiments. Parce que son amour pour sa soeur n'a rien de sain, parce qu'il n'a pas le droit de l'aimer comme il l'aime, il préfère partir à 600 kilomètres du foyer. Loin de sa soeur, avec qui il est pourtant très proche si l'on fait abstraction de cet amour plus que fraternel, il tente de refaire sa vie. Nouvelle ville, nouvelle université, nouveaux amis ; Will a tout ce qu'il faut pour ne plus penser à elle. Et pourtant...

Pour avoir lu le second roman de cette auteure en premier (Le langage des fleurs), j'ai pu remarqué une nette différence dans le style d'écriture. Pardon est son premier roman, j'aurais tendance à dire que ça se ressent (même si ça veut trop rien dire, tout est relatif) mais par moments seulement. Par exemple, il y a quelques dialogues qui semblaient peut naturels (entre David et Will par exemple, ou encore entre eux-deux et la copine de David) et la narration est assez dense (alors qu'elle ne l'est pas du tout dans son second roman). J'ai donc un peu peiné à le lire ; pas à cause du thème, mais à cause de la densité du récit. Toutefois, je voulais savoir comment l'auteure allait amener les choses alors j'ai persisté. Donc, en effet, les événements sont longs à se dérouler... mais je pense que c'était nécessaire. Avec le recule, je me rends compte que si on était rentré directement dans la romance, on n'aurait pas forcément eu le temps de s'y préparer et on aurait pu être choqué ou rebuté. Ici, on a tout le temps de s'y faire puisque Will est seul durant les trois quarts du temps. Il n'est pas direct en couple avec sa soeur, ce n'est pas comme ça que l'auteure nous présente les choses.
D'abord, on apprend à bien connaître Will et en particulier ses sentiments envers Sarah qui le bouffent littéralement. Plus on passe de temps avec lui, plus on se rend compte à quel point c'est difficile et incontrôlable pour lui. Il n'a véritablement pas choisi d'être amoureux de sa soeur, il se maudit d'ailleurs assez pour cela et regrette constamment, amèrement, d'être son frère... Toutes ces longueurs, finalement, nous permettent de nous mettre dans la peau de Will. Alors, certes, je ne comprends pas plus comment tout cela est possible, c'est quelque chose d'inconcevable pour moi ; par contre, à la lecture de ce roman, je n'ai pas ressenti du dégoût envers Will, tellement ses sentiments paraissent purs. On voit une relation tout à fait banal, des sentiments amoureux "normaux".

L'auteur dépeint un véritable amour atypique avec légèreté et naturel. Rien n'est forcé. Les personnages ont tous un avis bien tranché sur la question, chacun y va de son ressenti et on ne voit aucune nuisance à travers cette relation si particulière. C'est ce que j'ai aimé dans ce roman : rendre quelque chose de tabou, d'atypique, totalement "normale". L'auteure y est parfaitement parvenue et ça reste donc une lecture bien positive malgré tout la densité du récit.

Si le sujet vous interpelle et ne vous rebute pas complètement, si vous avez l'esprit bien ouvert, n'hésitez pas à découvrir ce roman qui vous fera voir l'inceste d'une autre façon que celle toujours décrite. L'inceste consenti est sûrement bien plus présent qu'on ne le croit et il n'y a rien de mal à ça, d'autant plus que les sentiments de base sont les mêmes qu'entre personnes étrangères. Ici, il s'agit d'une romance entre frère et une soeur, et l'auteure nous livre une histoire sincère, foudroyante par moments tellement les sentiments sont forts, mais surtout très belle.
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’aurai traversé le globe
pour la rejoindre si elle avait eu besoin de moi. Pour le reste, j’avais le
sentiment d’avoir bien résumé et en même temps, de lui en avoir dit assez.
J’avais eu du mal à écrire au sujet des enfants car mentionner son affection
pour eux me rappelait qu’elle et moi ne pouvions pas être ensemble
puisqu’il nous serait impossible de donner vie à ces petits êtres qu’elle aime
tant. Enfin, la dernière ligne m’avait rendu nerveux. J’avais envie de lui dire
que je crevais en son absence, qu’elle était mon tout, que sans elle je n’étais
qu’une enveloppe vide, sans âme, et que je l’aimais outre mesure. Mais je
m’étais contenté de banalité, aussi creuses que ma vie sans elle.
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J’étais indifférent face au temps qui passait parce que j’étais mort de l’intérieur et que je n’attendais plus rien du futur. Mensonges. Au fond, j’avais toujours de l’espoir, un brin d’espérance. Je continuais à croire que la flamme de ma passion ardente pourrait un jour sortir de mon corps pour venir envelopper Sarah. Mais j’étais conscient du risque de nous brûler tous les deux. Je n’avais rien contre l’enfer mais je ne pouvais pas imaginer mon ange dans les braises maudites.
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J’avais le cœur lourd et un tsunami d’émotions s’écrasait sur moi. « Tu as le regard triste, mon garçon. Mais tu verras, ici les gens sont colorés, ils dégagent tant de joie que tu finiras par être heureux toi aussi. Tout ira bien. » J’aurais aimé en être aussi convaincu mais je n’étais pas sûr de réussir à rire et sourire alors que mon cœur était en morceaux et que ma tête ne désemplissait pas du visage de Sarah. J’envisageais de me contenter de survivre.
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J’avais envie de la voir et de la serrer dans mes bras, tellement que j’eus le sentiment de devenir fou. Mes doigts se refermèrent sur mon téléphone portable, désireux de l’appeler, d’entendre sa douce voix et de deviner son sourire en voyant mon nom s’afficher. Mais je me souvenais de la réaction de mon corps au nouvel an ainsi que de la souffrance née du combat contre mon désir, et je ne me sentais pas capable d’affronter cette épreuve.
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Quimper, 2005
« D’aussi loin que je me souvienne, Sarah et moi nous sommes toujours bien entendus. Enfant, j’avais été déçu d’apprendre que le petit frère que j’attendais allait finalement porter des robes. Mais c’était une pensée un peu sexiste de ma part, au fond il y a bien des hommes qui portent des kilts, ce qui est en soi assez proche d’une jupe. Qu’importe, j’avais deux ans, à cet âge-là on a encore le droit d’être idiot, n’est-ce pas ? Et puis, passé ma première déception et mes pensées absurdes, je fus ravi de rencontrer ma petite sœur. En toute honnêteté, c’était le plus adorable de tous les bébés. J’en ai été fou dès le premier regard et du haut de mes deux ans, je contemplais avec amour cette petite chose que je comptais protéger au péril de ma vie. Je me prenais déjà pour un chevalier et Sarah était mon adorable princesse.
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