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EAN : 9782931137048
384 pages
Accro éditions (21/04/2022)
3.58/5   12 notes
Résumé :
Bruxelles années post-68, Académie d’architecture de l’Ouvroir. Forts de l’appui de leur charismatique chef d’atelier Leo Vatoux, Alexandre et ses amis décident de consacrer leurs projets d’étudiants aux luttes menées par les tout nouveaux comités de quartier. L’ennemi : la « bruxellisation » de leur ville bien-aimée.

Nommés assistants au grand dam des anciens de la boîte, les jeunes de la bande à Vatoux inventent dans l’euphorie un urbanisme a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Un titre intrigant et prometteur qui annonce bien l'objet du livre : Alexandre, ses réflexions, ses choix de vie, son parcours. Aucun doute, la part autobiographique est probablement très importante tant la biographie de l'auteur semble avoir des similitudes avec celle d'Alexandre. Mais ce n'est pas essentiel, juste un prétexte, matière à nous faire revivre une époque. le sujet du livre ce sont d'abord la ville de Bruxelles dans les années post mai soixante-huit, les évolutions de la ville, sa bruxellisation, la révolution sexuelle, la convivialité. Puis la fin d'une époque… le roman est divisé en parties de longueur inégale comme sont inégales, tant en importance qu'en durée, les chapitres d'une vie. Alexandre est au début un jeune étudiant en architecture, idéaliste et plein d'idées et de projets, nous assistons à son ascension puis à sa chute en plein vol, victime à la fois de la fin d'une époque et de la confrontation avec le réel et les opportunismes de tout poil. Quand Alexandre s'éloigne de la Belgique l'écriture change, avec des lettres, des extraits de journal de voyage. Et puis Alexandre prend un nouveau tournant, sorte de retour aux sources. le personnage d'Alexandre est complexe, il n'est pas toujours sympathique, mais il a une qualité indéniable, celle de rester toujours fidèle à lui-même. Et soudain le roman s'arrête, au seuil d'un nouveau choix de vie. J'ai beaucoup aimé, la lecture est très agréable même si curieusement je n'ai réussi à m'identifier à aucun des personnages et c'est un peu ce qui m'a manqué, même si Alexandre est attachant. Une plongée dans une époque, un parcours de vie et un road- movie...
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Ce livre est de la pure tradition, oh combien délicieuse, des « romans d'apprentissage »
Qu'est-ce qu'un roman d'apprentissage ?

Je cite Wikipedia, qui, en l'occurence, me semble pertinent :
« Le roman d'apprentissage, appelé aussi roman de formation ou roman d'éducation, est un genre littéraire romanesque né en Allemagne au xviiie siècle (Bildungsroman). On parle parfois aussi de « roman initiatique » ou de « conte initiatique ». Les romans d'apprentissage ont pour thème le cheminement d'un héros, souvent jeune, qui atteint progressivement l'idéal de l'Homme accompli et cultivé en faisant l'expérience des grands événements de l'existence : la mort, l'amour, la haine, l'altérité, etc. Il va ainsi se forger progressivement sa conception de la vie. »

Peu nous importe pourtant que ce roman d'apprentissage-ci, celui dont je parle, qui concerne Alexandre, reflète ou relate les »vrais » émois, les « vraies » errances, les « vrais » engouements, bref la « vraie » vie vécue de l'auteur du livre, ce qui importe, c'est la conviction d'un homme qui reprend les événements de sa vie de l'adolescence à l'âge mûr et s'interroge avec précision – grande, toujours, et le sens du détail - et lucidité sur ses choix, leur motivation, un homme qui grandit, découvre, apprend, sur tout ce qui le meut et le fait mûrir, changer, bifurquer, sa passion pour un métier, l'architecture, qu'il apprend, qu'il commente merveilleusement, l'art qu'il envisage en cohérence avec ce métier ( il sera, un temps, galeriste), ses déceptions, forcément, sa vie d'homme, la sexualité, tout ce qui le fait rêver d'ailleurs, de voyages, multiples, qu'il entreprend, et finalement s'interroger sur son identité, remettre en question ce sentiment tellement confortable que nous avons, nés quelque part, d'appartenance …
Bref le fait ressembler à... nous tous, mais un nous qui aurait beaucoup d'exigences vis-à-vis de lui-même
C'est un beau livre sincère et écrit avec un vrai souci de la justesse et du sens de la langue
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Ce roman m'a été envoyé par Accro Editions, maison fondée par son auteur Philippe Brandes dans le cadre d'un Masse Critique. On y suit l'apprentissage d'un jeune architecte, Alexandre, dans son apprentissage dans le Bruxelles intellectuel soixante-huitard, ses déboires amoureux et ses voyages autour du monde. Je n'aurais pas atteint cette dernière partie annoncée par le synopsis puisque le roman a fini par m'écoeurer.
Si le portrait d'une époque, d'une ville, d'un bouillonnement intellectuel est plaisant, si les débats autour de différentes approches de l'urbanisme et de l'architecture sont passionnants, En ce qui concerne Alexandre a fini par me révulser par sa misogynie. Au cours de sa vie, Alexandre rencontrera de nombreuses femmes qui ne seront vues que comme des partenaires sexuelles aussitôt rencontrées, aussitôt jetées comme des mouchoirs en papier. Autant de femmes dont on ne s'intéresse que peu aux aspirations et aux talents, au profit d'un protagoniste lâche et antipathique. Philippe Brandes n'hésitera pas à qualifier plusieurs de celles-ci de "castratrices" sans second degré aucun, ou à dépeindre un acte qui relève pénalement du viol sans en dire le nom - d'un ton parfaitement badin si ce n'est fantasmé. Ce n'est qu'une phrase banale dans le roman. Mais ça veut tout dire.
On pourrait s'attendre d'un roman contemporain rétrospectif qu'il ait du recul sur les années qu'il dépeint et sur leurs mentalités comme ont pu le faire Serge Joncour ou Annie Ernaux (pour ne citer que mes dernières lectures bien que leur roman n'aient rien à voir avec l'architecture), pas qu'il en adopte les clichés rétrogrades. J'irai satisfaire mon intérêt pour Bruxelles, l'urbanisme et la pensée soixante-huitarde ailleurs.
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En ce qui concerne Alexandre, … je dirais que :
Ce jeune idéaliste indécrottable va s'en prendre plein la gueule, tout au long du récit, mais ne renonce pas pour autant à ses rêves ni à la quête de son identité, ni à celle d'un lieu où se poser pour reprendre son souffle.
Philippe Brandes, l'auteur de ce roman entraine dans une Belgique post mai soixante-huit le lecteur qui est aussitôt piégé par l'ambiguïté du récit où se mélangent fiction et réalité, celles des lieux notamment. Si l'architecture, l'urbanisme et la « bruxellisation » destructrice de sa ville bien-aimée sont des thématiques très présentes, ce livre n'est pas pour autant un manifeste, il est question aussi de relations amoureuses et d'amitiés qui se tissent et se brisent, de convivialité, d'entraide, de fêtes, de voyages mais aussi d'opportunisme, de jalousie, de solitude, de fuite, de folie et enfin d'un amour inconditionnel entre un fils et sa mère.
Alexandre suscite tantôt de la sympathie tantôt son contraire et parfois les deux à la fois, rien n'est jamais statique dans ce texte qui nous emporte dans la mouvance d'un constant questionnement et jamais dans l'ennui.
Un livre vivement conseillé pour les curieux d'aventures et de savoir.

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Alexandre nous emporte sur la route de sa vie en passant par un refus des changements constant dans la ville de Bruxelles puis lors de son voyage à l'étranger. L'aventure commence à Louvain lorsque Alexandre réussit à convaincre son père de lui financer plusieurs années d'études en urbanisme. Les échecs se succèdent mais Alexandre ne se détourne ni de son rêve ni de son objectif. Il est par ailleurs dans une relation avec Véronique, formant ainsi un couple moderne. Tout semble aller pour le mieux mais rien n'est éternel. C'est la chute d'une ascension. Alors que tout semble écrit, quelle surprise de découvrir que la vie d'Alexandre est à l'aube d'un renouveau. Il part de villes en villes sur la route de lui-même. Il quitte la belgique, Véronique et sa vie de jeune homme. le voyage est surprenant, déroutant et incroyable. J'ai suivi les traces d'Alexandre avec plaisir. Ce roman est divisé en plusieurs parties comme on pourrait le faire avec les chapitres principaux de nos vies. Cette délimitation je la trouve très intéressante et elle m'a permis de me rapprocher du personnage principal. La portée philosophique de ce roman est passionnante et introspective. Je recommande ce livre dont la couverture est à la fois harmonieuse et intrigante.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pas besoin de lire le texte pour comprendre le message : l'avenir de la ville doit faire l'objet d'un débat, car la vraie démocratie implique de choisir entre des modèles différents. En caractères gras, sous le titre de Citélibre, la devise de l'association : « L'air de la ville rend libre » - un adage hérité des cités du Moyen-Âge qui s'opposaient au système féodal. Conçue par un groupement d'habitants membres de SOSQuartiers, la deuxième affiche est plus grande, également en noir et blanc, d'un style bédé proche de Spirou et Fantasio. Elle réprésente un véhicule effrayant, la calandre ornée d'une mâchoire aux dents acérées, à l'image du requin de Jaws, le film d'horreur de Steven Spielberg en tête du box-office depuis près de deux ans. La voiture carnivore assoiffée de sang déchiquette sur son passage des maisons typiquement bruxelloises, tremblantes de peur.
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Malgré l'heure tardive , Vatoux téléphone à Hancenne. Il veut lui montrer le butin, enrichi entre-temps d'autres parchemins découverts aux sous-sols. C'est de leur fascination pour ces images que naïtra, cette même nuit, l'idée d'une première exposition, puis d'un livre, puis d'un institut de recherche d'un genre entièrement nouveau, qu'ils baptisent après maintes cogitations : la fondation Téménos pour l'Architecture. Le Téménos, ou l'enclos sacré du temple grec, à l'origine de l'architecture occidentale.
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Pouur bien marquer le début de leur vie conjointe, ils repeignent le sol de leur studio en un jaune V33 étincelant et s'offrent un lit double de chez Habitat, le nouveau magasin de meuble design dont ils sont parmi les premiers clients. Bravant la morale de leurs parents, ils font partir d'une vague de jeunes qui rejettent le mariage et vit en concubinage. Tous deux pensent fièrement être des pionniers de l'union libre, les audacieux explorateurs d'une ère entièrement nouvelle.
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Pour Isabelle, le mot "fasciste" désigne quelqu'un qui se refuse à être d'accord avec une opinion si largement partagée qu'elle apparaît comme une vérité consacrée par la démocratie. Mais pour lui, s'être fait traiter ainsi l'a profondément blessé. C'est comme s'il lui appartenait, à lui et à lui seul, de déterminer si telle opinion ou tel individu est fasciste.
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Plusieurs semaines sont passées depuis, pourtant je pourrais dire qu’il ne s’est rien passé. Ou plutôt qu’une infinité de petites choses vécues au fil de mes rencontres et de mes déplacements ont eu lieu, et que j’en ai été, à quelques exceptions près, l’unique témoin.
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