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Pascal Bresson (Autre)Giulio Salvadori (Autre)
EAN : 9782849534984
160 pages
La Boîte à Bulles (03/04/2024)
4.52/5   31 notes
Résumé :
Le 6 avril 1944, un détachement de la Wehrmacht mené par la Gestapo arrête les 45 enfants de la colonie d’Izieu et les 7 adultes. Seul un enfant et un adulte survivront...

Début 1943, Sabine et Miron Zlatin avaient créé à Izieu, dans l’Ain, une colonie pour accueillir et protéger des enfants juifs, en zone italienne. Mais le 8 septembre 1943, l’armée italienne capitule face aux Alliés et laisse sa place aux troupes allemandes dans le Sud-Est de la Fra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Miron et Sabine Zlatin créent, officiellement, en mai 1943, à Izieu, en Savoie, une colonie qui accueillent des enfants juifs de toute l'Europe, de 4 à 17 ans; elle se trouve en zone d'occupation italienne où les Juifs n'étaient pas inquiétés mais tout change le 9 septembre 1943 quand les Italiens se retirent et sont remplacés par les Allemands. le jeudi 6 avril 1944, à 8h30, 44 enfants et 7 adultes sont raflés (seul Léon Reifman, venu rendre visite à sa famille pourra fuir) et envoyés à la prison de Montluc, d'où 34 d'entre eux et 4 éducateurs seront déportés à Drancy et de là, à Auschwitz le 13 avril; les autres enfants et les adultes partiront par des convois ultérieurs; ils seront tous exterminés sauf une éducatrice, Léa Feldblum, qui survivra aux expériences médicales. Sabine était absente, à Montpellier, car consciente du danger, elle essayait de trouver des solutions pour trouver un point de chute sûr aux enfants de la colonie. Elle en avait déjà placé 61, dont une seule sera arrêtée et déportée.
A la fin de la guerre, Sabine portera plainte pour que soit ouverte une enquête car elle est persuadée qu'un collabo a conduit les allemands à la colonie, qui bien qu'officielle, était perdue dans la nature, à plus de quatre heures de Lyon. de forts soupçons ont pesé sur un réfugié lorrain mais rien n'a pu être prouvé. Sabine se battra, également, pour racheter la maison d'Izieu et en faire un un lieu de mémoire; elle sera inaugurée le 24 avril 1994 par François Mitterrand.
Cette BD poignante, qui sort 3 jours avant les commémorations du 80ème anniversaire de la rafle d'Izieu est un hommage vibrant aux enfants juifs qui ont été exterminés et à leurs éducateurs et c'est une pierre importante à l'édifice mémoriel. La rafle en elle-même n'est que rapidement évoquée; les auteurs se concentrent sur les témoins (maire, gendarme, institutrice, voisins, témoins...) à jamais marqués par ce drame puis sur le destin tragique des enfants et de leurs éducateurs. Ils alternent 1944 et 1987, l'année où Klaus Barbie, qui avait ordonné, entre autres, cette rafle , est jugé aux Assises à Lyon et où la France commence à entendre parler d'Izieu; y témoignent Sabine Zlatin, Julien, ouvrier agricole qui a vu un français avec les Allemands pendant la rafle, l'institutrice, Léon Reifman et Lea Feldblum face à un Klaus Barbie, indifférent et narquois.
C'est la deuxième BD que je lis de Pascal Bresson après "Simone Veil et ses soeurs; Les inséparables". le dessinateur est différent mais on retrouve le même respect pour le courage, pour la souffrance, pour la dignité, toute l'empathie et le besoin, à travers leur art, de rendre justice. le graphisme est sobre, soigné. L'ouvrage se termine avec un dossier photos qui rappelle, de façon émouvante, que les enfants ne sont pas des personnages de BD mais étaient des êtres humains, massacrés par la barbarie. Ils étaient joyeux comme les enfants de leur âge.
Certains moments sont déchirants : lorsque Suzanne Reifman qui aurait pu se trouver dans les kommandos de travail, rejoint son fils qui l'appelle et on les voit partir tous les deux aux fours crématoires, lorsque la mère de Samuel Pintel le répudie et lui dit de donner la main à une inconnue française pour qu'il échappe à la rafle ou lorsque Léa Feldblum qui a de faux papiers français, n'en profite pas et se déclare juive pour rester avec les enfants.
La BD est un medium qui touche un large public de tout âge; espérons que celle-ci remplira son rôle de passeur de mémoire. Sa lecture pourra être utilement complétée, entre autres, par celle des Mémoires de Sabine Zlatin, "La dame d'Izieu" et par "L'Enfant d'Izieu" de Samuel Pintel dont il est question à la fin de la BD et qui avait quitté la colonie quelques mois avant la rafle.
#LaRafledIzieuBD #NetGalleyFrance
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Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée historique La rafle d'Izieu.
Début 1943, Sabine et Miron Zlatin avaient créé à Izieu, dans l'Ain, une colonie pour accueillir et protéger des enfants juifs, en zone italienne.
Mais le 8 septembre 1943, l'armée italienne capitule face aux Alliés et laisse sa place aux troupes allemandes dans le Sud-Est de la France.
Le 6 avril 1944, un détachement de la Wehrmacht mené par la Gestapo arrête les 45 enfants de la colonie d'Izieu et les 7 adultes.
Seul échappe à la rafle Léon Reifman qui a pu sauter par la fenêtre et trouver refuge chez les voisins, les Perticoz. Ces derniers ont eux-mêmes assisté, impuissants, à la rafle…
Ils ne comprennent pas : pourquoi s'en prendre ainsi à des enfants ?
Qui a bien pu attirer l'attention de Klaus Barbie et de ses sbires sur cette paisible colonie ?
Y aurait-il eu dénonciation ?
La rafle d'Izieu est une bande dessinée qui relate un fait réel qui s'est déroulé en 1944. Je connaissais l'histoire de cette rafle et j'ai trouvé l'adaptation en bande dessinée passionnante.
J'ai assisté impuissante à cette rafle. Comme les habitants de ce village en 1944 j'ai été catastrophée qu'on puisse s'en prendre à des enfants. Juifs, certes.. Et alors ?? Leur judaïté méritait t'elle la mort ? Oh que non !
Les faits qui se sont déroulés à cette période, les ordres exécutés par la police française, tout ceci fait froid dans le dos.
Dans quelques jours, cela fera 40 ans, et je trouve ça toujours aussi insoutenable.
Nous suivons la rafle mais aussi l'après, la réaction des habitants, de la police.
Il y a aussi, ce qui est passionnant, des passages sur le procès de Klaus Barbie.
J'ai aimé comment les auteurs alternent entre le présent (la rafle, et la journée qui suit) et ce qui s'est passé ensuite, notamment le procès.
La lecture est fluide, à aucun moment on n'est perdu.
Les illustrations sont très réussies de même que la colorisation.
Quand au scénario, il est vraiment très bien conçu.
La rafle d'Izieu est une magnifique bande dessinée, un hommage très réussit à cet évènement difficile à accepter.
Ma note : un énorme cinq étoiles.
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Le 6 avril 1944, la colonie d'Izieu, regroupant 45 enfants et leurs encadrants, est arrêtée par la Gestapo et emmenée à Lyon, puis Drancy.
Cet album est vraiment intéressant, car s'il retrace la rafle en elle-même et le parcours des prisonniers, il s'intéresse surtout à mettre en avant les recherches faites par la gendarmerie pour trouver les responsables et par les témoins qui ont permis le travail de mémoire sur l'évènement et le procès de Klaus Barbie, des décennies plus tard.
Le récit explique aussi que si Izieu est resté dans les mémoires, c'est parce qu'il y a eu des témoins, des gens qui se sont fait un devoir de transmettre l'histoire. Un travail indispensable, surtout aujourd'hui où le négationnisme gagne du terrain.
Le travail de Giulio Salvadori est vraiment intéressant car il arrive à transmettre les images aux traits presque naïfs, tout en rondeurs, avec une palette de couleurs un peu délavées, qui raconte met l'histoire sous nos yeux sans pour autant prendre le pas sur la narration.
Un récit nécessaire.
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Izieu. Un nom qui marque les esprits. Un drame de la Seconde Guerre mondiale. Un de ceux que l'on ne peut ni comprendre ni pardonner.

Dans ce village de l'Ain, loin des villes et des troupes allemandes de l'occupation, un couple, Sabine et Miron Zlatin, a créé en 1943 une colonie qui accueille des enfants juifs. Un lieu qui résonne des rires de ces enfants, loin de la fureur des hommes. Pas si loin que cela hélas. le 6 avril 1944 va sceller le destin des 45 enfants et 7 adultes qui vivent dans ce lieu qui jusque-là leur offrait amour et protection. Un détachement de la Wehrmacht débarque au matin et embarque les enfants encore en pyjama au milieu du petit-déjeuner, ainsi que 7 de leurs encadrants, dont Miron. Sabine échappera à la rafle car elle était absente ce jour-là. Un seul enfant parviendra à se sauver, trouvant refuge chez les voisins, les Perticoz. Seule Léa Feldblum reviendra des camps de la mort où ils seront déportés sur ordre de Vichy et de Klaus Barbie.

Longtemps les habitants d'Izieu tenteront de comprendre pourquoi Barbie s'en est pris à cette colonie. Qui les a dénoncés ? S'agissait-il de représailles envers les milieux maquisards ? Pourquoi s'en prendre à des enfants innocents ? Toute sa vie Sabine Zlatin cherchera à comprendre et à rendre justice, à honorer la mémoire de ces victimes de la barbarie nazie. Un combat qui se concrétisera dans le rachat de la maison d'Izieu transformée en musée-mémorial depuis 1994.

Cette bande dessinée retrace ce drame, de la rafle au matin du 6 avril 1944 au décès de Sabine Zlatin. Pascal Bresson, dont ce n'est pas la première BD historique, construit un récit extrêmement documenté et rigoureux comme en témoigne le dossier à la fin du livre. Il raconte en parallèle l'enquête de la police française et le parcours des enfants et de leurs éducateurs, d'Izieu au camp de concentration, revient sur le procès Barbie avec les témoignages des rescapés et des habitants d'Izieux, explore le traumatisme des survivants.

Si je n'ai pas été très séduite par le graphisme, notamment des visages et des expressions, je ne peux que conseiller la lecture de cette bande dessinée bouleversante. Un livre nécessaire sur un des épisodes honteux de l'histoire de France pendant la Seconde Guerre mondiale et qui s'inscrit dans notre devoir de mémoire vis-à-vis de ces enfants et de leurs encadrants, arrêtés, déportés, assassinés pour le seul motif d'être nés juifs.

Merci @netgalley France et aux Editions "La boite à bulles" pour cette découverte.


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Lorsqu'il est question de la Shoah, de déportation, et quand de surcroît, ce sont les enfants qui sont les victimes, quand on place dans la même phrase les noms d'Izieu et de Klaus Barbie, mon coeur remonte.

Alors c'est avec évidemment une émotion intense que je me suis lancée dans ce roman graphique, qui traite de la rafle des 44 enfants d'Izieu et de certains adultes éducateurs, du destin qu'on leur connaît, et de "l'après" des survivants : Léa Feldblum, déportée avec les enfants et qui sera finalement la seule rescapée d'Izieu, Gabrielle Perrier, l'institutrice de la colonie qui était absente au moment de l'arrestation, Léon Reifman, l'étudiant en médecine qui a échappé aux Allemands, et bien évidemment Sabine Zlatin, la directrice de la Maison, partie chercher une solution de repli pour les enfants de la colonie alors qu'elle savait qu'Izieu n'était plus un lieu sûr.

On connaît l'histoire : sur ordre de Klaus Barbie, les 44 enfants de la colonie d'Izieu et 7 de leurs éducateurs sont arrêtés le 6 avril 1944 et d'abord internés à Drancy avant d'être déportés à Auschwitz. Aucun des enfants ne survivra, seule Léa Feldblum reviendra, après avoir servi de cobaye à des expériences médicales.

Derrière les faits, le récit donne une individualité à chacun, même furtivement à certains des enfants, les planches nous mettent face à la peur indicible des petits lors de la déportation, certaines vignettes – même des pages, sont insoutenables tant la détresse et la violence sont immenses. On a beau savoir ce qui s'est passé, c'est toujours douloureux quand des mots sont mis, et les dessins qui personnalisent les personnages donnent encore plus de relief aux émotions. On passe d'un cadre presque idyllique (campagne verdoyante, encadrants bienveillants, enfants insouciants, ou presque) à l'enfer terrestre où il n'y a qu'effroi et désolation. Les allers retours de l'un à l'autre dans le récit sont autant de douches glacées.

Beaucoup de thématiques fréquemment soulevées lorsqu'il est question de la Shoah sont évoquées dans ce roman graphique : la recherche du délateur, la culpabilité et le poids porté par les survivants, le témoignage et la transmission. Comment ne pas rester sans voix devant le visage en larmes de Gabrielle Perrier lorsque, au procès Barbie, elle murmure « ma place était aux cotés de ces enfants » ? Et les larmes me sont montées aux yeux lors de derniers instants de Sabine Zlatin.
Si, tout au fil de ma lecture, j'ai été hantée par les fantômes de ces petits enfants disparus, les dernières pages m'ont apporté une sorte d'apaisement bienvenu après ces montagnes russes émotionnelles.

Un dossier photo clôture le livre, nous découvrons des photos de la colonie avant l'arrestation, des tranches joyeuses de vies ordinaires avant la rafle, et d'autres, de commémorations à la Maison d'Izieu.
Les livres, les récits, les témoignages sur la 2ème guerre mondiale sont tous difficiles et nécessaires. La Rafle d'Izieu est difficile et nécessaire, mais avec une résonance particulière, immense. Parce que les auteurs ont tout le temps maintenu un équilibre parfait entre émotion brute et le recul qu'il faut à la dignité des survivants.
A lire, évidemment.

Je remercie #netgalley et #laboiteabulles pour cette découverte.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je suis la seule rescapée de cette rafle. Je me suis retrouvé dans un kommando de travail à Auschwitz-Birkenau…. Puis j’ai servi comme « cobaye » aux médecins nazis pour des expérimentations médicales… Croyez bien que mes mots ne sont que souffrance... J’ai survécu avec ce matricule... Sachez que depuis j’habite toujours Auschwitz... Ou plus exactement Auschwitz m’habite toujours.
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Mais vous savez, certains diront bientôt : « c’étaient des juifs »… N’oubliez pas qu’avant tout, ce sont des enfants
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Lyon, palais de justice, 17 mai 1987.
Nous étions une petite colonie heureuse et ne demandant qu’à le rester.
Puis un jour, des êtres qui n’étaient pas des hommes sont venus nous éclabousser d’une tâche de sang.
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Le 13 avril 1944, 34 premiers enfants et 4 de leurs éducateurs sont déportés de Drancy vers Auschwitz-Birkenau par le convoi n°74. Les enfants ne parlaient pas, ne criaient pas. Ils étaient murés dans le silence.
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Depuis l’été 1942, la France de Vichy livre les juifs de la zone sud aux nazis et obtient même des allemands l’autorisation de déporter les enfants juifs, jusqu’alors exclus des convois.
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