Ce qu'on peut se dire à la fin d'une journée c'est: encore un jour sans catastrophe, sans maladie, sans chagrin, sans misère. En somme, encore un jour de bonheur.
Ne décevez pas ceux qui vous aiment, c'est là votre plus grand bien sur la terre, qui ne se renouvellera pas, que vous pouvez à jamais compromettre pour la seule satisfaction d'une inconséquence.
Difficulté de se tenir dans la présence de Dieu au contact quotidien du monde. La solitude, l'éloignement, favorisent cette démarche, mais n'est-ce pas en acceptant le monde qu'il faut faire le chemin?
Tarzan est gravement malade. Ses yeux s'enrobent de pus et de sang. Afin de lui épargner d'inutiles souffrances, nous allons devoir nous déterminer à sa suppression. Tout à l'heure, je songeais avec tristesse que demain peut-être il sera mort. C'est tellement facile ! Comment trouver Dieu dans la mort ? Je peux "ressentir" Dieu, ou du moins, une présence universelle dans la nature ; mais lorsqu'il s'agit d’êtres qu'on voit vivre et mourir ? Ce cycle vie-mort semble apparemment si dénué de sens ; toutefois, notre entendement est-il à sa mesure ? Ce que j'aime peut disparaître à l'instant ; je me débats dans l'espoir de me fournir les éléments d'une signification de ma personne ; je suis vivant, cependant que tout se dégrade, se corrompt, que tout meurt en moi et autour de moi. Cette impuissance qui nous paralyse est-elle la preuve de la réalité d'un divin ? Sommes-nous la projection de Dieu dans le créé ?
Chaque jour en m'éveillant j'attends "quelque chose" qui tiendrait du miracle.
Virginie Despentes accompagnée par le groupe Zëro : Éric Aldea (guitare), Ivan Chiossone (claviers), Frank Laurino (batterie)
Son : Wilo
Depuis Baise-moi en 1994, Virginie Despentes s'est imposée comme une écrivaine majeure avec notamment Les Jolies Choses (prix Flore 1998), Teen Spirit, Apocalypse bébé (prix Renaudot 2010) ou encore son essai King Kong Théorie. C'est qu'il y a chez elle une énergie d'écriture salutaire et sans concession, mais aussi une intelligence rare. L'acuité de son regard sur le monde contemporain (tantôt hilarant, tantôt glaçant de vérité), on la retrouve dans la « série » Vernon Subutex, fresque incroyable en trois tomes. Personne n'échappe à Virginie Despentes et, en même temps, elle sait très bien qu'il est jouissif de canarder à tous crins. Elle s'efforce donc de prendre à bras-le-corps, et d'aimer aussi, cette galerie de personnages ultramodernes qu'elle met en scène.
Ce soir elle vient accompagnée du groupe de rock Zëro pour payer une dette littéraire : celle qu'elle doit au mythique Requiem des innocents de Louis Calaferte.
À lire – Virginie Despentes, Vernon Subutex 3, Grasset, 2020.
À écouter – Zëro, « Requiem des Innocents » (avec Virginie Despentes), 2LP Ici d'Ailleurs, 2020.
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