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EAN : 9782756015842
111 pages
Delcourt (18/04/2012)
3.36/5   33 notes
Résumé :
Avec la montée du syndicalisme dans les années 1920, les États-Unis sont marqués par de violents soulèvements, donnant lieu à une vague d’attentats anarchistes dans plusieurs villes, comme à Boston. C’est dans ce climat d’instabilité que Sacco et Vanzetti, deux immigrés italiens, sont condamnés à la chaise électrique, malgré un manque de preuves formelles et une mobilisation internationale intense.
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De nos jours, un 27 août, un grand-père et son petit-fils jouent aux dames, dans un parc de New-York. L'aïeul lui explique qu'il vient ici tous les 27 août pour rendre hommage à Sacco et Vanzetti, deux immigrés italiens et anarchistes qui furent condamnés à la chaise électrique en 1927.
Il avait rencontré Vanzetti, tout jeune, car son père, sympathisant à la cause révolutionnaire, l'avait hébergé quelque temps. Pris dans son récit, le grand-père raconte tout ce qui a entraîné ces deux hommes à la mort: les Italiens qui fuyaient leur pays, la misère qu'ils ont enduré, les grèves sanglantes dans le Colorado, les vagues d'attentats anarchistes dans tout le pays, des braquages de banques, des meurtres, ces deux hommes qui ont l'air de parfaits coupables, la négligence du système judiciaire... Malgré les manifestations de soutien pour la libération de Sacco et Vanzetti, ils n'ont pas pu échapper à leur destin...

C'est une histoire authentique et incroyable que nous livre Calvez. Cet album historique et intéressant ne peut que nous interpeller quant à la triste réalité de cette période. Même si Calvez ne prend pas partie quant à l'innocence ou non de ces deux hommes, il soulève un point non négligeable: celui de la peine de mort. Il a réussi à mettre en avant certains épisodes marquants, voire choquants.
Avec un dessin moderne, aux couleurs sombres et avec des hachures verticales, cet album reflète parfaitement l'ambiance sinistre et noire de cet épisode.

American tragedy, American dream ?
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Sur un banc d'un parc new-yorkais, un vieil homme et son petit-fils disputent une partie de dames. Et l'aïeul raconte l'histoire de Bartolo Vanzetti et Nicola Sacco, « des anarchistes italiens qu'on a condamnés à la chaise électrique. Une erreur judiciaire. » (P. 4) Leur procès a marqué les années 1920 et n'en finit pas d'interroger la légitimité de la peine de mort.
Dans une Amérique qui attire de nombreux immigrés qui cherchent à faire fortune, les injustices sociales se multiplient. Les syndicalistes, les socialistes, et les anarchistes luttent pour l'égalité, de façon plus ou moins active. « Les Galleanistes s'étaient fait une spécialité d'envoyer ou de poser des bombes contre ceux qui, selon eux, oeuvraient contre les intérêts du peuple… des sénateurs, des businessmen, des flics, des curés... » (p. 20) le pouvoir en place réagit avec violence à cette menace rouge : alors que le communisme semble envahir l'Europe, l'Amérique capitaliste refuse de laisser submerger. La police arrête à tour de bras et traque les « Rouges », usant de méthodes illégales et barbares : arrestations abusives, interrogatoires violents, déportations, manipulation d'opinion, etc. Et les anarchistes ripostent, rendant coup pour coup. « Je ne justifie rien de ce qu'ont fait ces mecs-là […] : je dis juste que quand un pouvoir se comporte mal, il pousse des gens à commettre des choses pires encore… » (p. 64)
Présumés coupables d'un braquage sanglant, Sacco et Vanzetti sont arrêtés. Mais rien ne se passe selon les règles légales. « Quoi ? Ils ne savaient pas de quoi ils étaient accusés ? / Exactement ! » (p. 51) S'ensuivent une procédure inique et un procès truqué à l'issue duquel les deux Italiens sont condamnés à mort. La sentence est clairement injuste et révoltante. Tout le monde l'admet, mais la justice américaine refuse de revenir sur cette affaire. « Tu sais, à l'époque, tout le monde s'est senti concerné. Dans un camp comme dans l'autre. Et partout dans le monde. » (p. 4) Rien n'y fait : Sacco et Vanzetti meurent sur la chaise électrique. Plus tard, la justice reconnaîtra ne pas leur avoir offert un procès équitable, même si ça ne rachète pas une vie. Mais, finalement, « un symbole, ça ment toujours. » (p. 111)
Florent Calvèz le précise à la fin de son oeuvre, il présente sa propre vision de la tragique histoire de Sacco et Vanzetti. Quels que soient son parti pris et ses convictions, il a produit un récit magistralement mené, à la fois clair et éclairé. Sur une pleine page, la statue de la Liberté a la digne allure d'un symbole bafoué. le trait de l'auteur/dessinateur est griffonné par une pointe fine et nerveuse. Les visages sont tragiquement expressifs et les scènes d'explosion vibrent encore d'une déflagration laissée par la plume et le pinceau. Je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi, mais il me semble que ce dessin correspond parfaitement à l'époque et au sujet. En lisant ce récit, j'avais le sentiment de feuilleter une chronique d'époque. L'ultime lettre de Sacco à son fils est une merveille de tolérance et d'espoir, un peu à la façon du poème de Rudyard Kipling : c'est un message de paix et d'humanisme, de dignité et d'honnêteté.
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Dans un parc de New-York, un grand-père et son petit fils jouent aux dames et nous sommes le 27 août, date anniversaire de la mort de Sacco et Vanzetti sur la chaise électrique en 1927 à Boston. Mais comme le gamin ignore tout de cette histoire, papy qui a connu personnellement Vanzetti va la lui raconter.
Sacco et Vanzetti étaient deux anarchistes immigrés italiens plus ou moins mêlés à différents attentats pour défendre leur cause. le juge Thayer va se charger de l'affaire, il déteste les rouges et les immigrés et sera responsable d'une grave erreur judiciaire, malgré les nombreuses protestations partout dans le monde.

Un juge partial, la mise en scène du procès, des stratégies d'influence, une décision avant tout politique, un simulacre de justice, l'usage enfin de la peine capitale malgré les doutes qui subsistent sont autant d'éléments que l'on peut dénoncer dans cette affaire.

Pourtant, malgré la qualité du graphisme, je n'ai pas été particulièrement séduit par cette BD. L'affaire est complexe et si l'on veut rester fidèle aux évènements historiques, cela suppose de prendre le temps de déplier les propos, de les expliciter davantage. J'ai eu le sentiment qu'on passait un peu vite sur les faits et sur les étapes de cette histoire au point d'en perdre le sens profond, celui de l'engagement de deux hommes face à la xénophobie et à l'arbitraire d'une société.

« Parce qu'aucun homme n'est totalement responsable, parce qu'aucune justice ne peut être absolument infaillible, la peine de mort est moralement inacceptable ».
Robert Badinter.

« Mourir pour des idées, d'accord mais de mort lente, d'accord mais de mort lente »
Georges Brassens.

Challenge Multi-Défis 2024.
Challenge Riquiqui 2024.
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Le fait d'avoir voulu raconter l'histoire de Sacco et Vanzetti en bande dessinée méritait à mes yeux cinq étoiles. Mais le parti pris de Florent Calvez m'a déçue.
Car si le combat d'une vie pouvait se résumer en quelques mots, si l'injustice devait se concentrer en un cri, si l'amitié, la fraternité, l'amour était la synthèse de la relation humaine, alors l'occasion était belle d'écrire cette histoire.

Dans « American tragedy - L'histoire de Sacco & Vanzetti », un grand-père raconte à son petit-fils adulte pourquoi il vient au Battery park à de New-York chaque année à la date anniversaire du 27 août 1927, jour de l'exécution sur la chaise électrique de deux anarchistes italiens, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti accusés à tort d'avoir participé à des braquages à main armée.
Petit, il a connu Venzetti et il est donc intéressant de raconter cette histoire sous forme de témoignage. Seulement voilà, l'auteur semble douter qu'il s'agit bien d'une erreur judiciaire jusqu'à dépeindre Sacco comme complice d'un crime, sans aucune preuve.
Alors qu'il y a eu un procès truqué, des pressions sur les témoins, des manoeuvres politiques qui ont transformé les immigrés en suspects et les anarchistes en terroristes, des faits insignifiants sont mis en avant comme le soutien de Mussolini parce qu'ils étaient italiens alors que leurs idées s'opposaient. Et des idées ils en avaient. Mais rien sur le contenu, sur les théories défendues par Sacco et Vanzetti qui se battaient pour une vie meilleure.
Et puis la fin m‘a choquée.
C'est le grand-père qui dit qu'après ça, il vaut mieux se tenir éloigné de toutes organisations et qu'il ne comprend pas que l'on puisse sacrifier sa vie à un idéal. Pire encore, il annonce clairement qu'il ne « faut surtout pas crever pour une cause » et « Si tu dois te défendre, fais-le ! Mais pas pour les autres, pour toi ! ». Quelle sale mentalité.
Ce n'est pas ma conception de la vie en société qui, pour moi, doit être aussi basée sur la solidarité et le partage.

Rappelons que Joan Baez a chanté « Ballad Of Sacco And Vanzetti » qui montre l'indignation contre cette injustice envers les condamnés parce qu'ils étaient pauvres et étrangers, quand bien même leur innocence était prouvée. Elle reprendra aussi dans la BO du film les paroles de Vanzetti au juge Thayer, déclarant qu'ils triomphaient par leur mort même, qu'ils n'auraient jamais fait autant « pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes » qu'ils ne le faisaient en mourant.

Leur histoire a dépassé les frontières, bouleversé les peuples, traversé le siècle et fait aujourd'hui encore briller la flamme de la révolte, ultime récompense pour être libre. Il est donc nécessaire et salutaire de raconter l'histoire de Sacco et Vanzetti mais pas n'importe comment.


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De Sacco et Vanzetti, je ne connaissais rien de plus que la chanson de Joan Baez, "Here's to you (Nicola & Bart)". Cette bande dessinée de Calvez est un documentaire re-situant le sort de ces deux militants ouvriers italiens au début du XXe siècle aux Etats-Unis. Pauvreté, conditions de travail difficiles, précarité de l'emploi a fortiori pour les immigrés, mais aussi émergence du communisme avec la Révolution russe de 1917 - régime perçu comme un avenir souhaitable par les anarchistes des autres continents.

C'est sur ce terrain que Sacco et Vanzetti ont nourri leur militantisme et qu'ils furent victimes d'une "chasse aux rouges" aux méthodes douteuses (délation, arrestations et interrogatoires violents, justice expéditive), servant d'exemple de représailles à l'égard des terroristes qui sévissaient.

L'auteur, Florent Calvez, avoue ne pas être certain de l'innocence de ces deux hommes qui périrent sur la chaise électrique en 1927. Quoi qu'il en soit, leur condamnation à mort suscita des manifestations d'indignation dans le monde entier, et leur exécution reste l'occasion d'un plaidoyer contre la peine capitale.

Un très bel album à couverture rigide, de format agréable, au graphisme réaliste et particulièrement sombre (le brun et le gris dominent), suggérant parfaitement la pauvreté, la condition ouvrière et le climat de tension.
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critiques presse (5)
BoDoi
24 mai 2012
Avec son trait raide mais expressif, Florent Calvez a su trouver le ton juste. Il prend bien soin d’exposer les détails de l’affaire et de ne pas prendre parti quant à la culpabilité ou l’innocence des condamnés.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Actualitte
11 mai 2012
Florent Calvez fait ainsi paraître […] l'affaire authentique de cette sombre affaire. On trouve même trace du troisième homme, Madeiros, souvent occulté. Toute une société qui se met à chercher des victimes expiatoires - seuls contre toute une armée de truands…
Lire la critique sur le site : Actualitte
Actualitte
11 mai 2012
Pour relater cette affaire complexe, Florent Cavez utilise un mode de narration très pertinent : le jeune homme est une sorte de "candide" peu concerné au début par le sujet, à qui il faut tout expliquer de manière très factuelle et détaillée.
Lire la critique sur le site : Actualitte
BDGest
11 mai 2012
Excellente chronique qui sait aller au-delà des idées reçues, American Tragedy est tout à fait recommandable. À lire.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
03 mai 2012
Calvez ne fait pas dans le larmoyant et s'intéresse de près aux faits. Il nous parle au début de massacre de Ludlow et pose les bases de ce qui donnera du pouvoir aux anarchistes pour leur lutte.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
[Dans les années 1920] les immigrés, même ceux qui étaient là depuis vingt ans, on n'en voulait toujours pas...Le Ku Klux Klan ratissait large... Ils recrutaient par millions. Et ils avaient des soutiens à Washington. Et même la sympathie de certains présidents... Et des rouges non plus, on n'en voulait pas... (p.77)
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En fait, ces deux pauvres types sont morts, pour plein de raisons... qui n'avaient plus grand-chose à voir avec leur affaire.
En quelque sorte, ils sont devenus des symboles. Les gens qui ne les connaissaient pas avaient de la pitié, de la compassion pour eux, je suppose. Mais les types engagés, les militants, eux, s'en sont servis. Des deux côtés d'ailleurs. C'est le problème des symboles, ça devient vite des drapeaux, et là, il y a toujours du dégât. (p. 108)
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« Les Galleanistes s’étaient fait une spécialité d’envoyer ou de poser des bombes contre ceux qui, selon eux, œuvraient contre les intérêts du peuple… des sénateurs, des businessmen, des flics, des curés... » (p. 20)
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Si cette chose n'était pas arrivée, j'aurais passé toute ma vie à parler au coin des rues à des hommes méprisants. J'aurais pu mourir inconnu, ignoré : un raté.
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« Je ne justifie rien de ce qu’ont fait ces mecs-là […] : je dis juste que quand un pouvoir se comporte mal, il pousse des gens à commettre des choses pires encore… » (p. 64)
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