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Dominique Vittoz (Traducteur)
EAN : 9782253154372
184 pages
Le Livre de Poche (22/01/2003)
3.27/5   32 notes
Résumé :
La petite cité de Vigàta, en Sicile, est troublée par l'installation d'un mystérieux nouveau venu, le pharmacien Fofo la Matina. En cette fin de XIXe siècle, les passions vont s'exacerber autour de cet étranger, d'autant que son irruption coïncide avec une série de morts plus ou moins naturelles qui va décimer la famille aristocrate de la commune, celle du marquis Peluso di Torre Venerina. Confronté à une hallucinante galerie de personnages, le pharmacien est entraî... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est une intrigue policiere. C'est une etude de moeurs. C'est dans la veine du realisme magique. C'est d'une recherche linguistique tres poussee. C'est inclassable. Bref, c'est du Camilleri (et sans son inspecteur fetiche, Montalbano. Il n'existait pas encore).

Je crois que c'est la premiere fois (la deuxieme au plus) qu'apparait dans l'oeuvre de Camilleri la petite ville de Vigata, en laquelle n'importe quelle reelle petite ville de Sicile peut se reconnaitre.

Ca se passe fin 19e siècle. le marquis Filippo, l'homme le plus important du lieu, perd son unique fils,un garcon un peu demeure qui s'est empoisonne en mangeant des champignons veneneux et laisse derriere lui une amante eploree, une truie (une vraie… moeurs campagnardes…). Voulant s'assurer une progeniture a tout prix, le marquis rend folle sa femme qui succombe sous la multiplicite de ses ebats. Il cherche alors d'autres recipients pour sa semence. Ce qui se passa entre le marquis et l'epouse d'un garde-champs ne le surent que Dieu, le complaisant garde-champs et tout Vigata. Une petite marquise naitra, assurant le repos spirituel de son pere.

Dans tout cela arrive en ville un nouveau pharmacien, dont les ancetres avaient ete chasses de la ville, qui s'avere maître dans l'art de concocter des potions medicinales avec des herbes locales. Et dans cette bourgade il se trouvera des affinities intellectuelles avec la jeune marquise, qui s'est fait coutume de mepriser les soupirants nobles qu'on lui presente. Amour quand tu nous tiens…

Lors commence une serie de morts misterieuses. Beaucoup d'elles naturelles ou qui semblent naturelles au premier abord. Mais trop c'est trop et on commence a penser qu'il y a anguille sous roche, roche et bobois, meurtrier sous bois. Des meurtres? Pour quelle raison? Pour quell motif? Qui en tire profit?

Arrivera-t-on a demasquer le meurtrier? Et qu'en sera-t-il de la jeune marquise? Et du petit pharmacien? Laissons Camilleri debloquer tout ca de plume de maître… La saison de la chasse est un portrait caustique et hilarant de l'univers semi-rural sicilien, ses aristocrates et ses paysans, ses disputes d'heritage, ses privileges, ses vendettas, ses truies affectueuses.


Camilleri a truffe son texte de mots et d'expressions en dialecte sicilien. La traduction francaise les a rendus en utilisant un ancient parler Lyonnais. Certains lecteurs ont donc trouve la lecture un peu ardue. Moi, cela ne m'a pas gene, bien au contaire. J'ai trouve ce metissage linguistique savoureux. Je me suis regale (delectable, ce dialecte… dialectable…).

Beaucoup de morts peuplent ce livre. de la litterature noire, donc? Non, de la coloriee, au contraire! de la multicolore! Truculente de couleurs! Savoureuse de couleurs! Pour terminer les vacances en beaute! Pour retourner au travail avec le sourire!

Il me faut donc conseiller sa lecture. C'est mon devoir, c'est un des meilleurs de Camilleri.
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Etant habitué à la traduction de Quadruppani j'ai été très étonné et plutôt « fort marri » de trouver une traduction du patois sicilien de Camilleri par « le parler des gones »
Je suis lyonnais, enfant de guignol et donc il ne m'a pas semblé judicieux de remplacer un patois du sud par le « parler yonnais » (et non un patois) local .
« Le dialecte c'est la langue du sentiment » dit Pirandello et donc celui de Vigata n'est pas le même que celui des « yonnais » il ne véhicule pas les même données ; le parler « yonnais » est connu surtout pour Guignol personnage populaire persifleur au message quelque peu politique du moins social pour le sicilien c'est différent on est plus porté sur la farce et la fesse sociale. (surtout Camilleri...) Une traduction intello qui s'éloigne du sentiment populaire donc spontané.

Curieuse méthode bien sur, intellectuellement hautement justifiée par la traductrice et l'éditeur (Paul Ricoeur est appelé à la rescousse) , mais bon ! non ! Voir une « fenotte » en Sicile c'est « tomber dans le béjat » (l'imbécilité) car une « fenotte » comme « Madelon » se trouve au gourguillon à « taper le cul des grenouilles » dans sa « souillarde yonnaise » plutôt qu'à Vigata

D'accord on va me traiter de « Tord-la-gôgne » mais c'est comme ça on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Sans parler du glossaire qu'il faut compulser incessamment, même pour un pur « yonnais » et puis pour comprendre à l'intuition bernique.

Bon assez de « tracassin »  je prend « mon cul par l'oreille » et je déguerpis!(dixit Camilleri) « a totor ! »

Pour ce vaudeville grimaçant surtout mais glamourisant par certains cotés qui reprend une histoire du XIX siècle Camilleri fait fort. Un mélange de fabliau comme « la chèvre de monsieur Seguin » et de satyre politique de la société sicilienne rurale et traditionnelle et chouïa de fond d'intrigue policière on n'oublie pas que Camilleri est géniteur de Montalbano.
Un nobliau volage (très) et querelleur (très aussi) surtout au club qui n'ayant pas d'héritier mâle va chercher une mère porteuse chez ses domestiques. Un curé réactionnaire, bilieux et carambouilleur pour la plus grande gloire de dieu, des femmes jacasseuses, marieuses et un peu « Soupe, savon, salut » et un mami attendu comme le petit jésus ( Note : saucisson , spécialité lyonnaise emmailloté dans un filet résille rouge : excellent) et un apothicaire, fils de pays de retour chez lui pour les concoctions sorties droit du jardin paradis. le tout sur parties de jambes en l'air dans la moiteur des couettes accompagnées de repas copieux dans une Vigata qui retient son souffle pour savoir comment ça va finir.
La discrétion n'est pas vraiment une qualité sicilienne et heureusement car ça occupe.

Pour revenir à cette traduction qui m'a irrité et contrarié je me demande pourquoi le parler « yonnais » et pas celui du parigot ou stéphanois ou marseillais plutôt que de parler des « gones  (voir mottet et mami ) et fenottes » on aurait pu traduire par « titis et titi.es (?)» ou « Gagas et gagasses »ou « minots et minotes »
Non vraiment cette traduction n'est pas justifiée car elle nuit à la fluidité de la narration car quand même l'essentiel est la truculence et verve des images suggérées par Camilleri « prendre son cul par l'oreille… » (qui aurait du être traduite en yonnais par « agrappe ton darnié par l'ireille... » et ici on comprend intuitivement la phrase s'en aller se référer au glossaire ) c'est visuel. Donc deux poids deux mesures
D'ailleurs Quadruppani utilise des mots siciliens (opéra de Vigata) qu'ils fait expliquer par ses personnages « comerdioni » à l'audition, intuitivement, on comprend ce qu'on veut ou peut mais ce n'est pas ce qu'on croit et le vrais sens c'est « cerf-volant » expliqué au préfet milanais qui ne comprenait pas tout le sicilien et hop le tour est joué !
Il utilise aussi discrètement le mot « minot » marseillais pour l'enfant et ça passe bien et jamais cela ne nuit à la fluidité de la narration

Oui oui je suis un « Tord-la-gôgne » mais maintenant que c'est dit ça va mieux !

Et maintenant que vais-je lire?
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L'arrivée à Vigata de Alfonso La Matina, dit "Fofò" venu ouvrir une pharmacie coïncide avec une vague de décès plus ou moins suspects dans la famille noble Pelusa di Torre Venerina . Quel rapport peut-il bien y avoir entre les deux faits ? Et si la chasse est ouverte qui sont le ou les chasseurs ? Une chronique historique ( nous sommes au XIX ème siècle) de Vigata qui permet à Camilleri d'exercer son art du récit , de la langue et son humour acide.Cela dit la traduction n'a pas le sel de celles de Quadruppani.
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Un livre teinté d'humour. On se prend à rire à certaines pages.
Malheureusement, ce qui prédomine avant tout, c'est la complexité du texte , la traduction entachée de phrases incompréhensibles. C'est réellement dommage car comme d'habitude, Camilleri nous sert de l'humour en grande quantité !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Pourquoi ?" demanda simplement dame Matilde, en dégageant un tant soit peu son visage de l'oreille.
"Pourquoi quoi ?" lui renvoyant le marquis haletant , mais sans décesser de l’empaler gaillardement.
"Pourquoi fais-tu ce que tu es en train de faire ?".
A une telle question, un taureau aurait perdu contenance et laissé tomber.. Mais le marquis était , comme on dit, carré des épaules.
"Parce que tu dois me donner un garçon", expliqua-t-il et il se remit à fifrer.
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Si ma femme ne fait plus la différence entre un chat et un homme ,pourquoi devrait-elle la faire entre une chèvre et une femme ? Un de ces jours, je lui amène Carmelina à la maison, je la lui présente comme la bonne amie secrète de Rico , elle se prendra d’affection pour elle et la traitera comme sa fille.
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 Baron me rendriez vous un précieux service ? »
- Je suis à votre disposition, répondit l’autre en sautant sur ses pieds
- Veuillez prendre votre cul par l’oreille et déguerpir »
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Videos de Andrea Camilleri (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

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